Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

BIOGRAPHIE RELIGIEUSE.

Quelques pensées de Saint-Martin.

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En annonçant l’opuscule intitulé: Esprit de Saint-Martin, nous avons promis d’en extraire quelques pensées. On en trouve effectivement dans ce livre de très bonnes et de très édifiantes, au milieu de beaucoup d’autres qui sont vagues, nébuleuses, ou même complètement fausses.

Saint-Martin était sincèrement pieux, et nous n’hésitons pas à le placer au nombre des vrais chrétiens; mais il avait ajouté aux doctrines du Christianisme un système de théosophie ou d'illuminisme qui entraîna quelquefois son imagination dans de tristes écarts. Quoi qu’il en soit, nous sommes assurés qu’on lira, non seulement avec intérêt, mais avec profit, les pensées suivantes:


1. O homme! combien tu gémiras un jour, lorsqu’avec les influences du désordre dont tu te seras rempli, tu t'approcheras de la région de l’ordre! Tu diras: Comment ai-je pu accuser d’injustice la main qui ne s’était occupée qu’à me combler de faveurs?

2. Mystères du royaume de Dieu, vous êtes moins inexplicables que les mystères du royaume des hommes!

3. C’est du sommet des régions célestes que notre être a été précipité. Le nom du Seigneur nous a suivis. C’est son nom qui peut nous y faire remonter.

4. Heureux ceux qui peuvent dire du fond du cœur: Nous ne sommes point sans notre Dieu.

5. O homme! ne te donne plus de si grands mouvements pour de si petits motifs, comme tu le fais toujours. Rougis, au contraire, d’avoir près de toi de si grands motifs, qui n’opèrent de ta part que de si petits mouvements.


6. Les hommes ont dit: «Les maux et les punitions ne dureront pas éternellement: comment concilier une éternité de mal avec la bonté infinie de Dieu?»

Écoutez une vérité:

L’homme de paix serait-il heureux, s’il entrevoyait un terme à sa joie?

Le coupable serait-il puni, s’il entrevoyait un terme à sa peine?

Justice suprême, c’est de ce caractère d'unité que tu tires toute ta force et tout ton effet... Pensée de l'homme, ne vas pas plus loin: c'est assez pour toi d’arriver, par ta seule raison, à ces clartés, et de voir que le sentiment de l'éternité de la peine est indispensable dans le criminel, pour qu’il soit puni.

7. La crainte du Seigneur est une seconde création pour l'homme; elle éloigne de lui tous les maux; elle absorbe toutes les autres craintes.

8. Christ! ô Sauveur! il faut être ressuscité comme lui d’entre les morts, pour le connaître et ne vouloir plus s’en séparer.

9. Hommes, vous paraissez bien soigneux de ne pas transgresser la mesure humaine de vos conventions et de vos usages, et vous l'êtes bien peu d'atteindre à la mesure divine de la loi et de l’avancement de l’oeuvre de la sainte sagesse.

10 Les hommes se lapident mutuellement tous les jours avec des paroles, et c’est par leurs paroles qu’ils devraient se soutenir et se sanctifier les uns les autres.


11. Quel est celui qui reviendra victorieux du combat: C'est celui qui s’occupera peu de l'affliction d’être effacé de la mémoire des hommes, et qui se portera tout entier au soin de n’être pas effacé de la mémoire de Dieu.

12. Le secret de l'avancement de l'homme consiste dans la prière;

le secret de la prière, dans la préparation;

le secret de la préparation, dans une conduite pure;

le secret d’une conduite pure, dans la crainte de Dieu;

et le secret de la crainte de Dieu, dans son amour, parce que l’amour est le principe et le foyer de tous les secrets, de toutes les prières et de toutes les vertus.

13. Quel fut le motif de la joie du Christ, lorsque ses apôtres vinrent lui rendre compte de leurs œuvres? Ce fut moins de ce qu’ils avaient puissance sur les démons que de ce que les noms de ses disciples étaient inscrits dans le livre de vie.

C’est le seul moment de sa vie temporelle qui soit marqué d’un moment de joie; et quel en fut l’objet?

C’était de sentir que l’amour divin avait pénétré sur la terre, et avait arraché quelques proies à l'Ennemi.

14. Avec qui me livrerai-je à la joie sur la terre: C’est avec celui que j’aurai pu rendre témoin de mes pleurs, et qui aura pu s’affliger avec moi sur les maux de l'homme.

15. Péché primitif, comment te nier, quand on voit que tu te perpétues sans relâche et de toutes les sortes? Le Seigneur avait dit partout dans l’Écriture sainte: Invoquez-moi, invoquez-moi, et je vous exaucerai. Et cependant, quoiqu’elle soit si douce la condition qu'on nous impose, non seulement nous n'invoquons pas Celui qui peut nous secourir, mais nous le dédaignons quand il vient de lui-même et sans attendre qu'on l’appelle.


16. Malheureux juges, pitoyables moqueurs de ce que vous n’étiez pas dignes de contempler, vous voudrez un jour pouvoir faire oublier vos jugements; vous voudrez pouvoir les effacer par vos larmes, et vos larmes ne les effaceront point.

17. Dieu suprême, quand j’aurai péché, et que je m’affligerai devant toi, ce ne sera point parce que tu es un être qui punit, mais ce sera parce que tu es un être qui pardonne.

18. La vérité avait paru, et à sa présence les aveugles voyaient, les sourds entendaient, les boiteux marchaient droit, et les malades étaient guéris. Tu t’es montrée, doctrine humaine, et ceux qui voyaient sont devenus aveugles, ceux qui entendaient sont devenus sourds, ceux qui marchaient sont devenus boiteux, et ceux qui étaient en santé sont devenus malades!

19. Les jours de la consolation sont ceux où tu te seras pour jamais dévoué au service du Seigneur, à la méditation de ses lois, et au désir constant de devenir un homme selon son cœur.

20.Les prophètes et les vrais sages ont beaucoup souffert. Ils ont souvent désiré la mort, aucun ne se l’est donnée: étaient-ils des Achilophel et des Judas? Il n’y a que les peines fausses et nées du crime qui nous dépravent au point de nous faire succomber sous le joug et nous pressent de nous en délivrer.

21. Réjouis-toi, lorsque Dieu t'éprouve: C’EST UNE PREUVE QU'IL NE T'OUBLIE PAS.

Archives du christianisme 1837 02 25


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