Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES

Méditations pieuses sur la nature de l’âme, ses désirs,

sa fin et son bonheur.


***


Qu’es-tu, ô mon âme?

Le souffle de Dieu!

Et qu’est-ce qui peut le satisfaire, ô mon âme immortelle?

Rien, sinon le Dieu immortel.


Celui-là seul qui remplit les cieux et la terre peut remplir une âme.

Seigneur! comme aucune de mes actions ne peut te suffire si je ne me donne moi-même à toi,

ainsi aucune de tes créatures ne peut me suffire si tu ne te donnes toi-même à moi:


Prends donc mon cœur, et daigne y habiter!


Que veux-tu, mon âme?

La beauté, l’éclat?

Les justes luiront comme le soleil dans le royaume des cieux.

La fortune, des richesses?

Christ s’est fait pauvre pour nous enrichir, et il y a un héritage incorruptible pour les saints.

L’honneur?

Quel honneur comparable à celui d’être l’enfant de Dieu, le frère et le cohéritier de Christ!

Une couronne?

Dans le ciel est une couronne incorruptible, et même un poids éternel de gloire infiniment excellente pour ceux qui gardent les commandements du Seigneur.


Que veux-tu donc?

Des joies, des plaisirs?

Le juste entrera dans la joie de son Maître.


Mon Dieu, daigne me rendre saint, et je suis sur alors d’être heureux!


O mon âme! puisque tu es spirituelle par ton essence, immortelle par ta nature, et que tes désirs sont infinis, il faut que les objets dont tu veux jouir soient en rapport avec ton essence, ta nature et tes besoins: autrement tu ne saurais goûter un véritable bonheur.

Quand même ce monde serait changé pour toi en un vaste jardin d’Éden, et que tu serais assise sur un trône magnifique, donnant des lois à toutes les créatures terrestres; quand même il te serait accordé de conduire le soleil et les étoiles dans leur carrière enflammée; quel rapport y aurait-il entre ces objets matériels et ton essence spirituelle, entre ces objets périssables et ta nature immortelle, entre ces objets finis et les désirs infinis?

Toutes les choses créées te laisseraient vide et misérable.

Jamais tu n’auras de repos jusqu’à ce que tu te reposes en Dieu. Celui qui est le Père des Esprits, l’Ancien des jours, la source de toute grâce excellente, lui seul est égal à l’immensité des besoins de l'âme. La fin de l’âme ne peut être qu’en Dieu.


Chaque fois que nous sommes appelés à choisir, nous ne pouvons prendre une chose qu’en laissant l’autre.


L’âme qui choisit la grâce et la vie doit renoncer au monde.


Grand Dieu! que les enfants de la vanité suivent leurs frivoles pensées, mais que je sois revêtu de la robe de justice!

Qu’ils soient glorieux au-dehors, mais que je sois glorifié au-dedans!

Qu'ils couronnent leur tête de roses bientôt fanées, mais que ma tête porte une couronne immarcessible!

Qu'ils possèdent le monde, ses biens, ses honneurs, ses plaisirs; mais que je possède Christ, et qu’il soit ma part à jamais!

Pense bien, ô mon âme! que tu n’as rien en Christ, jusqu’à ce que tu puisses dire sincèrement:


JE NE VEUX RIEN QUE CHRIST.


On demandait au philosophe Anaxagore: Pourquoi es-tu né? Il répondit: Pour contempler le ciel.

Mon âme, ta vocation est plus grande encore et plus sainte.

Tu dois vivre ici-bas comme si tu habitais déjà le ciel!

Dieu t'a faite pour être en communion avec lui, et pour marcher avec lui comme Enoch. Mon âme, pourquoi descends-tu si souvent de ta haute demeure?

Ne saurais-tu vivre comme David qui disait: Je suis continuellement avec toi?

Plus nous nous approchons de Christ, plus nous lui devenons semblables.

Moïse ne fit que s’entretenir avec Dieu, et son visage était resplendissant d’un rayon d'en haut.

Une âme qui converse avec Jésus-Christ resplendit aussi de la gloire du Seigneur. Celui qui contemple sans cesse le soleil de justice en réfléchit l'image.

Il pense comme Jésus-Christ,

parle comme Jésus-Christ,

marche comme Jésus-Christ;

il devient semblable à Christ, et sait qu’il vient de lui.

Or, si déjà l'âme est revêtue d’une telle gloire, tandis qu’elle ne peut contempler le Seigneur que confusément et comme à travers un verre obscur, quel ne sera pas son éclat, lorsqu’elle verra Dieu face à face, et jouira d’une communion immédiate avec Jésus-Christ!

Nous serons alors entièrement semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est.


Sa gloire sera notre gloire;

sa joie, notre joie;

son éternité, notre éternité.


O MON DIEU! QUE JE SOIS MAINTENANT SAINT COMME TU ES SAINT, AFIN QUE JE SOIS HEUREUX UN JOUR COMME TU ES HEUREUX!

Archives du christianisme 1836 11 12

- Table des matières -