Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES

SUR LA RÉSURRECTION DE JÉSUS-CHRIST.

Méditation pour le jour de Pâques.

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Jamais fait n'a été établi par des preuves plus irrécusables que la résurrection de Jésus-Christ. La Providence de Dieu l’a ainsi voulu, parce que de ce fait dépendent toute l’assurance et toute l’efficace de notre Rédemption. «Si Christ n’est pas ressuscité, dit l’apôtre, votre foi est vaine, et vous êtes encore dans vos péchés.» (1 Cor. XV, 17).

Mais le témoignage historique est-il la seule preuve de la résurrection de Christ?

Béni soit ton saint nom Seigneur! Comme, par la démonstration de l’Esprit, tu donnes à tes enfants de savoir de la doctrine du salut qu’elle est de toi tu leur donnes aussi, par leur résurrection spirituelle du tombeau de leurs transgressions et de leurs péchés, un témoignage convaincant que tu es véritablement ressuscité toi-même d’entre les morts.


Si tu n’étais pas ressuscité par la gloire du Père, jamais homme n’aurait pu marcher en nouveauté de vie. Tes enfants sont «ressuscités avec toi (Col. III, 1),» c’est là pour eux une preuve suffisante de ta glorieuse résurrection, et une confirmation à leur âme qu’ils sont à toi pour jamais et qu’ils vivront éternellement avec toi.

Tu as dit Seigneur: «Je suis la résurrection et la vie: celui qui croit en moi lors même qu’il serait mort, il vivra; et celui qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais.» (Jean XI, 25, 26).

Seigneur! longtemps, trop longtemps j’ai été mort à toi, soumis par le péché à la malédiction de la loi, et, comme un cadavre est insensible aux impressions extérieures, insensible à mon éloignement de la vie et de la paix qui sont en toi.

J’étais mort aussi à mes véritables et éternels intérêts, je n’avais de vie que pour le péché et pour le service de celui qui est le roi du péché, et je ne m'apercevais ni de son amère tyrannie, ni de ses horrribles desseins. «J'étais alors stupide et je n’avais aucune connaissance; j’étais comme une brute en ta présence;» (Ps. LXXIII, 22). Encore les brutes suivent-elles le but de leur existence, mais moi je ne pensais point au but de la mienne.


DANS TA TENDRE MISÉRICORDE, TU M’OUVRIS LES YEUX, afin que je me connusse moi-même, avec toute ma misère, et que je regardasse à toi comme au seul refuge, à la seule espérance de mon âme.

Tu me donnas l’énergie d’une vie nouvelle et spirituelle, et je courus à toi avec un amour que je n'avais jamais ressenti, et j’éprouvai le désir de le connaître toujours mieux, de connaître de plus en plus la puissance de ta résurrection, afin de ne plus vivre en moi-même ni pour moi-même, mais de vivre dans la foi et pour ta gloire.

C’est toi, toi seul qui as fait ces choses. Je n’aurais pas plus pu me faire naître ainsi de nouveau, en face des millions d’empêchements qui existaient au-dedans et au-dehors de moi, que je n’aurais pu créer un monde nouveau.

C’est toi, toi seul bien-aimé et adorable Rédempteur, qui as rendu la vie à mon âme et qui, pour l’amour de ton nom, m’as conduit dans les sentiers de la justice; c’est pourquoi j’ai cette confiance (et quoique des craintes m’assaillent parfois, je veux me tenir ferme à cette confiance) «que ta bonté et ta miséricorde m’accompagneront tous les jours de ma vie, et que mon habitation sera à toujours dans la maison de l’Éternel(Ps. XXIII, 6).

Ô! quel témoignage évident de ta résurrection tu as ainsi mis dans mon cœur! Confirmé comme il l’est par ta Parole écrite, il est la démonstration même, et il n’y a pas de raisonnement d’homme qui puisse le détruire. C’est une démonstration de parole et de fait, d’esprit et de vie, de raison et d’expérience, que tu es fidèle et vrai, et que je puis avec joie et en paix me reposer sur ta fidélité et ta vérité. «O cieux! réjouissez-vous avec chant de triomphe, car l’Éternel a opéré; lieux bas de la terre, jetez des cris de réjouissance; montagnes, éclatez de joie avec chant de triomphe, forêts et tous les arbres qui y sont; car l’Éternel a racheté Jacob, et s’est rendu glorieux en Israël!» (Es: XLIV, 23.)

Thomas douta afin de fortifier ma foi. Tu permis que sa foi fut faible, afin (que la mienne et celle de tous tes enfants après lui fut confirmée et établie. Mais le témoignage des sens ne suffit pas pour attirer ta bénédiction. Il est vrai qu’il crut après avoir vu ta résurrection des yeux de sa chair, mais tu en pris occasion de prononcer ces Paroles si précieuses pour tes enfants: «Bienheureux sont ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru!» (Jean XX. 29.)

Par ta miséricorde j’ai cru, et, selon la Parole, j’ai goûté ta bénédiction.

La joie que me donne ma foi, la tranquillité et l’assurance de mon esprit, la paix et la résignation de mon âme, quelque degré de sanctification, et un vif désir d'atteindre à une sanctification plus avancée, mon détachement de ce monde et un avant-goût d'un monde meilleur, ma disposition à mourir quand tu trouveras bon de me rappeler, et le regard que je puis porter en avant vers une bien heureuse éternité, telles sont quelques-unes des preuves nombreuses et irrécusables qui m’assurent que tu es ressucité, que tu vis, que tu es miséricordieux et fidèle.

Ô! que le nombre de ces preuves se multiplient pour moi, qu'elles acquièrent toujours plus de force et d’évidence, que ma foi devienne de plus en plus vivante, et que «j'abonde en espérance, par la puissance du Saint-Esprit!» (Rom. XV,15.)

Archives du christianisme 1837 03 25

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