Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MEDITATIONS

Les joies du ciel.

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Si nous désirons de purifier nos cœurs et de les conserver purs, il nous importe beaucoup d’élever souvent nos pensées vers le ciel, et de nous représenter les joies qui sont à la droite de Dieu, ces trésors de bonheur, ces plaisirs qui durent éternellement; car tout homme qui a cette espérance en lui se purifie soi-même.

Si nos regards et nos affections se portent habituellement en haut, nous sentirons mieux que nous devons nous abstenir, comme étrangers et voyageurs, des convoitises charnelles qui font la guerre à nos âmes, et nous travaillerons avec plus d’ardeur à nous préparer pour les délices et les félicités du monde à venir.

C’est l’oubli de l'éternité qui nous fait attacher tant de valeur aux biens, aux dignités, aux passions d’ici-bas, et c’est ce prix imaginaire que nous y attachons qui nous entraîne à tant d’offenses contre la loi de Dieu.

QUAND NOS AFFECTIONS SONT TERRESTRES, tout devient terrestre en nous, et ce qui est de la terre nous précipite dans le péché.

MAIS QUAND LE CIEL EST TOUJOURS DEVANT NOS YEUX, chaque chose du monde nous apparaît dans sa juste mesure, c’est-à-dire dans son néant; et, plus nous apprenons à nous détacher des objets périssables, plus nous sommes propres à faire la volonté du Seigneur.

Prenons garde, cependant, que nos idées sur les plaisirs célestes ne soient grossières et charnelles. Ne nous figurons pas un paradis à la manière de Mahomet; ne nous arrêtons pas à la lettre des comparaisons et des métaphores dont les écrivains sacrés ont dû se servir; car ces idées charnelles produiraient un effet tout contraire à celui que l’on vient d’indiquer. Nous serions exposés alors à nous enfoncer dans les plaisirs matériels, comme dans un avant-goût des plaisirs éternels, et nous croirions faire des progrès vers la vie céleste, tandis que nous serions de plus en plus incapables d’en jouir. C’est ainsi que les sectateurs du faux prophète puisent dans leur espérance même du ciel des motifs de se livrer aux plus viles passions.

Mais quand nous arrivons, par la grâce de Dieu, à nous former une idée juste de ces pures et divines joies, quand nous plaçons notre bonheur dans la contemplation et limitation du Seigneur, quand nous ne séparons point de notre état futur l’espérance d’un perfectionnement toujours plus complet; — oh! combien les objets d’ici-bas nous paraissent alors petits et misérables, et avec quel généreux dédain nous repoussons ces amusements de la nature animale qui nous rendraient moins dignes de participer à la félicité des enfants de Dieu!

Archives du christianisme 1837 09 23

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