Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉDUCATION RELIGIEUSE DES ENFANTS

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J'ai connu une excellente et pieuse femme qui voulait donner de bonne heure à ses enfants l’habitude de la prière, et la leur rendre en même temps agréable. Voici la méthode qu’elle avait adoptée.

Dès que ses enfants eurent atteint l’âge de deux ans, elle se fit une loi de les réunir chaque jour auprès d'elle, dans son cabinet, pour prier, et elle avait soin de choisir la première heure après le réveil, afin que ses enfants n’eussent pas encore recommencé leurs jeux. Il est bien plus difficile de captiver l’attention du jeune âge, quand on le force de quitter ses amusements, que si l’on s’adresse à sa bonne volonté dans un moment opportun.

La régularité de ce service religieux habitua bientôt les enfants à la prière, et ils y vinrent d’eux-mêmes, comme on le fait pour une chose qui ne souffre jamais d’interruption.

Aussitôt qu’ils eurent appris à lire, leur mère ouvrit la Bible devant eux, les invita à lire quelques versets, chacun à son tour, et leur en indiqua un, sur lequel ils devaient réfléchir pendant la journée, et dont ils étaient appelés à dire quelque chose, le soir, avant de se livrer au sommeil.

Pour éviter, autant que possible, tout sujet de distraction, elle se retirait constamment avec eux dans une chambre écartée; il lui semblait fâcheux, et d’un mauvais exemple, que la prière pût être interrompue par une visite ou pour un motif quelconque. L’homme ne s’accoutume que trop tôt à subordonner ses obligations religieuses aux nécessités de la vie domestique et sociale.

Cette bonne mère, ayant vu que le besoin de prier avait pris racine dans le cœur de sesenfants , leur permit de se réunir seuls et de diriger eux-mêmes leur culte religieux. Elle pensait qu’il est bon de se confier à la piété de l’enfance, après l’avoir bien dirigée, et qu’il faut prendre garde de leur faire considérer comme un simple devoir d'obéissance envers leurs parents ce qui doit être pour eux une sainte obligation envers Dieu.


Mais elle tenta une expérience qui ne lui réussit pas aussi bien.

Comme elle avait un troisième enfant qui était parvenu à l’âge de deux ans, elle l’envoya près des autres pour prier avec eux, sans y aller elle-même. Mais la petite fille manifesta bientôt une aversion décidée pour ce culte, et elle disait souvent: je n’aime pas à prier.

Il ne fut pas difficile à sa mère de comprendre qu’elle s’était trompée, et elle se hâta de réparer son erreur. Dans un âge aussi tendre la présence d’une mère est indispensable pour encourager son enfant et le conduire pas à pas auprès du Seigneur. La petite fille apprit bientôt, comme les autres, à aimer la prière, et rien n’empêcha dès lors de la livrer à ses propres inspirations.

Cette pieuse femme m’a dit et redit bien souvent qu'elle avait été récompensée au centuple de ses soins par la sérénité, la bonne harmonie, le contentement de ses enfants dans le reste de la journée.

Lorsqu’elle était malade ou absente, le petit oratoire n’était pas négligé, ni le verset de la Bible oublié, et ce passage choisi chaque matin exerçait une très bonne influence.


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Voici un autre exemple d’éducation religieuse.

Un père de famille, en rentrant, le soir, après les fatigues du jour, avait coutume de se distraire en prenant sur chaque genou l'un de ses petits enfants, et dans les heureux moments de ces témoignages réciproques de tendresse, il leur parlait de Jésus et du ciel, puis, quand leurs jeunes cœurs étaient remplis de la douce pensée de Dieu, il les faisait reposer sous la garde du Tout-Puissant, et lorsque ces enfants se réveillaient pendant la nuit, ils parlaient les premiers et avec amour de Celui qui veillait sur eux durant leur sommeil.

O sage père de famille! Dieu sans doute a béni tes efforts par la conversion de tes enfants!

Archives du christianisme 1835 07 25


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