Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES.

Quelques pensées sur l'éducation maternelle.

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(Extrait du Mother’s Magazine)

Sous ce titre nous nous proposons d’offrir une série d’articles présentant quelques-uns des principes élémentaires de l’éducation domestique, propres à aider les mères à préparer leurs enfants pour les devoirs actifs d’une vie chrétienne.

Nous ne prétendons pas tracer un système complet, mais seulement poser quelques règles générales qui puissent rendre plus faciles les devoirs de la mère, et plus intéressantes pour l’enfant les instructions maternelles.

Avant d’entrer dans le sujet principal qui sera traité dans ces articles, il semble important de présenter aux mères quelques considérations auxquelles il est essentiel d’avoir égard pour pouvoir appliquer avec succès les principes qui suivront; c’est à quoi nous nous bornerons aujourd’hui.


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I. Solennelle responsabilité de la vocation maternelle.

1° Vous avez donné naissance à un être raisonnable et immortel. Vous avez donné, non pas seulement un enfant à votre maison, mais un membre à la société, un sujet au gouvernement de Dieu, un esprit immortel au royaume du ciel ou de l’enfer.

2° Cet enfant n’est pas confié aux anges, mais à vous dans toute l'imperfection et la faiblesse de votre nature.

3° La nature de cet être n’est pas pure et sainte, et ses penchants ne sont pas ceux de la vertu seulement.

4° Le monde dans lequel il entre est un monde de péché, de passions, de tentations et d’épreuves, et sur vous principalement repose la responsabilité de pourvoir à ce qu’il fasse en sûreté le voyage de la vie et qu’il atteigne finalement la bienheureuse destination que Dieu, dans sa miséricorde, a placée devant lui.

5° Tandis que ses penchants naturels à l'égoïsme et au péché vont en se développant, le temps qui vous est donné pour les combattre s’évanouit rapidement, et vous devez bientôt paraître en jugement avec votre enfant, pour être témoin de sa destination éternelle. Vous êtes donc appelée à étudier sans délai les meilleurs moyens et à adopter les mesures les plus judicieuses pour former son cœur et le préparer pour le ciel.

6° Dieu, dans sa Parole et dans sa Providence, a uni les plus chers intérêts de vos enfants ici-bas et leur félicité dans le ciel à votre fidélité et à vos prières.


II. La mère doit inculquer à ses enfants l’esprit d’une obéissance implicite.

L’institution de la famille est fondée principalement pour l’avantage des enfants. Leur sûreté, leur bonheur, leur tout dépend de l’habitude de céder sans réserve à l’autorité de leurs parents. Ils doivent être habitués à chercher une direction dans leurs conseils comme ils s'attendent à leurs soins pour trouver protection et support.

Rien n’est plus sévèrement repris dans la Parole de Dieu que la désobéissance filiale.

Elle semble présupposer l’abandon de tout principe aimable et vertueux, et se jouer avec insouciance de tout ce qui a quelque valeur.

LA CAUSE DE CETTE DÉSOBÉISSANCE est souvent, si ce n’est toujours, LA FAIBLESSE DES PARENTS, et cela dans les premiers mois de l’existence d’un enfant, alors qu’il est le plus facile, aussi bien que le plus nécessaire, d’exiger une obéissance implicite. Si donc vous appréciez la sûreté, le bonheur, la réputation de vos enfants soumettez-les de bonne heure et parfaitement à une complète obéissance; de bonne heure, afin qu'ils ne la sentent pas; parfaitement, afin qu’ils ne cherchent pas des occasions de la violer.

Vos enfants doivent un jour se soumettre au gouvernement et à l’autorité de Dieu. Ils seront un jour des membres de la société où ils auront à faire des concessions, des sacrifices d’intérêt et de sentiment peu en harmonie avec leur égoïsme naturel, trop souvent fortifié par l’indulgence des parents. À moins que cet égoïsme ne soit subjugué et soumis pendant les années flexibles de l'enfance, il cherchera toujours à avoir le dessus dans la suite de la vie; chaque enfant doit donc apprendre à sentir que les préceptes de ses parents sont des lois, et que leur autorité est absolue et sacrée. Que l’autorité des parents soit une fois impunément méprisée, et la moitié de sa valeur est perdue. L’autorité doit être absolue pour éviter d’être sévère.

Vous désirez, comme mère, employer la plus facile et la plus heureuse méthode de discipline, non pour un temps passager, mais pour des années. Vous la trouverez en obtenant de vos enfants une obéissance entière et habituelle.

Les hommes peuvent devenir des monstres pour avoir été, pendant leur enfance, les objets d’une indulgence excessive. C’est là aussi que prend souvent naissance la rébellion la plus ouverte et la plus désespérée contre Dieu.

Les commandements du Ciel failliront pour subjuguer ces passions agitées qui n’ont jamais été comprimées. Ce sujet embrasse une vaste portion de l'éducation, et requiert une prudence et des précautions peu communes pour assurer des avantages élevés et durables. Et qu’on se souvienne ici que la mère doit inspirer le respect pour son autorité et l’obéissance à ses ordres, sans appeler à son aide le pouvoir plus sévère du père.

Recourir à ce moyen ne doit être qu’une mesure d’exception destinée à montrer une désapprobation particulière et à infliger une punition plus forte. Tout mari sage doit chercher à rendre sa femme souveraine avec lui dans le gouvernement domestique...

L'obéissance filiale revêt sa forme la plus aimable, quand, par une soumission anticipée, elle enlève les prérogatives du commandement, en cédant au désir d’une mère avant même qu’il soit exprimé, pour obtenir cette obéissance pleine de charme, la mère doit gouverner par une douce domination. Qu’en ne laissant jamais tomber les rênes, elle les tienne d’une manière si aisée qu’on ne voie jamais les passions orgueilleuses et emportées écumer sous le frein.

Imprimez toujours plus à votre discipline l’esprit du Christianisme, et prenez pour exemple le Sauveur qui met aussi sur ses enfants un joug et un fardeau, mais qui a rendu ce fardeau aisé et ce joug léger. On doit toujours s’apercevoir que votre bonheur et le bonheur de vos enfants sont des fruits de l’obéissance; qu’en présence de celle-ci votre figure soit animée de sourires approbatifs, comme elle doit se couvrir d’un nuage de tristesse devant la désobéissance.


Les principes suivants sont propres à former la base de la discipline maternelle:

1° Ainsi qu’il a été observé plus haut, il est nécessaire qu’elle commence de bonne heure.

2° Qu’elle soit mise en pratique avec une constance invariable.

3° Que des preuves d’équité et de justice en marquent tous les actes.

4° Qu’elle soit exercée comme un devoir religieux, par des considérations religieuses qui doivent être exposées à l’enfant, lorsqu’il est capable de les comprendre.

5° Et surtout, que la discipline soit toujours appliquée avec toute la douceur de l’amour maternel, jamais dans un esprit de sévérité arbitraire, ni par une sorte de représailles pour des torts passés. Dans les cas où il est nécessaire d’employer la sévérité, ce doit être avec une expression de chagrin et de regret qui témoigne à l’enfant que le tort a été assez grave pour nécessiter l’emploi de la force.

Cherchez dans tous les temps à cultiver les sentiments qui conviennent le mieux à la piété filiale, et qui deviennent le principal élément de toutes les autres affections qui dans la suite de la vie doivent caractériser l’ami, le père, le citoyen, le bienfaiteur du genre humain.

Souvenez-vous que la moitié de l’autorité de la mère est dans l’amour qu’elle inspire, dans ce zèle pour obéir qui laisse à peine sentir l’obéissance dès qu’un désir est exprimé, et dans cette prompte imitation des vertus que l’on aime en sa mère, qui ne requiert pas même l’expression d’un désir, mais, sans commandement, devient tout ce qu’une mère vertueuse aurait pu commander.

Archives du christianisme 1837 07 08

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