Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES.

LE DIMANCHE D’UN CHRÉTIEN.

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Essayons de peindre le dimanche d’un chrétien, non pas tel qu’il est toujours, non pas même tel qu’il est habituellement, mais TEL QU’IL DEVRAIT ÊTRE.

Avant que le dimanche soit venu, le chrétien soupire après son retour, et l’attend avec une pieuse impatience. Les jours de la semaine, ces jours où son âme est sans cesse détournée de la pensée du Seigneur par les intérêts, les travaux, les soucis, les entretiens temporels, lui paraissent bien lents à s’écouler.


«Mon âme, s’écrie-t-il avec le psalmiste, a soif de Dieu, du Dieu fort et vivant. Quand entrerai-je et me présenterai-je devant la face de Dieu? Quand verrai-je tes autels, ô Dieu des armées? Car un jour dans tes parvis vaut mieux que mille ailleurs.»


Voici la veille du dimanche.

Le chrétien regarde la soirée du samedi comme un moment précieux pour faire le compte de ses voies et des bénédictions qu’il a reçues, durant la semaine qui va finir.

Dans l’examen de cette période de six jours, il trouve des péchés sur lesquels il doit mener deuil, et des grâces dont il doit bénir l'Éternel. Il s’humilie à la vue de ses grandes misères, et cherche tout de nouveau en Christ la délivrance et la paix.

N’est-ce pas là une bonne et sainte, et nécessaire préparation pour le lendemain?

N’est-ce pas ainsi que tous les vrais serviteurs de Christ devraient employer la soirée du samedi, afin de sanctifier dignement le jour du dimanche?


Il paraît enfin ce jour longtemps désiré.

Le chrétien se lève aussitôt que brille l’aube du matin; car il n’imagine pas, comme tant d’autres, que le dimanche soit un jour d’oisiveté, de paresse et de sommeil. Le voilà donc debout avec l’aurore, et agenouillé devant Dieu; car il commence le dimanche de la même manière qu’il veut le finir, en priant.


Il demande au Père des miséricordes de bénir ce jour pour lui, pour les siens, pour l’Église, pour les incrédules, pour le monde entier.

Il le supplie de lui ouvrir le cœur comme à Lydie, pour comprendre sa Parole.

Il recommande spécialement aux bénédictions du Très-Haut le pasteur dont il va recevoir les instructions; car l’expérience lui a enseigné qu’on profite bien mieux des discours d’un pasteur, quand on a prié pour lui.


À la prière succède la lecture de la Bible: nouveau moyen de préparation.

Quand on a lu l’Écriture dans son cabinet, avant d’aller dans la maison du Seigneur, l’explication en est plus facile à comprendre, et le cœur est mieux disposé à la recevoir.

C’est ainsi que s’écoulent paisiblement, et dans de pieux exercices, les heures qui précèdent le culte public.

Le temps lui paraîtra-t-il trop long?

Ah! si son âme est réellement convertie au Seigneur, sachez bien que le temps lui semblera trop court. Ils s’envolent avec une étonnante rapidité les moments que l’on passe dans la communion de Dieu.


L’heure est venue de se rendre dans la maison de l’Éternel.

Disciple du Rédempteur, tu connais le chemin du temple, et ta place y est marquée. En entrant dans ce sanctuaire, combien de graves et doux souvenirs doivent se presser au fond de ton cœur!


C’est ici, peut-être, que tu as reçu le baptême;

ici, que tu t’es approché pour la première fois de la table sacrée;

ici, que tu as solennellement promis à Dieu de vivre et de mourir dans la foi chrétienne, et de garder ses commandements tout le temps de ta vie.

C’est ici que tes yeux ont versé peut-être les premières larmes de la repentance;

ici, que ton âme a goûté les premiers transports de la nouvelle vie;

ici, que le Dieu miséricordieux t’a fait entendre cette réjouissante parole: Mon enfant, tes péchés te sont pardonnés!


Viens donc sous ces voûtes sacrées; la maison de Dieu, c’est ta maison.

Le chrétien est là, non de corps seulement, mais d’esprit et d’âme. Il s’efforce d’écarter toutes les vaines pensées, toutes les préoccupations terrestres qui troubleraient son sacrifice.


Quand l’Église prie, il prie avec elle.

Quand l’Église élève la voix dans un saint cantique, il s’unit de cœur avec elle.

Quand le messager de Christ explique la Parole, il l’écoute avec attention, et l’applique à soi-même.


Oh! comment le culte de nos saintes assemblées ne serait-il pas une source inépuisable d’édification pour l’auditeur sérieux, humble, recueilli, qui accepte la Parole de Dieu comme Parole de Dieu, et qui a l'intention sincère d’y conformer sa conduite?


Cependant le service public s’achève.

Tout est-il fini pour le chrétien?

Beaucoup de personnes, même d’entre celles qu’on estime pieuses, paraissent le croire. Car à peine la dernière bénédiction a-t-elle été prononcée qu'elles se livrent à des conversations tout à fait étrangères aux choses qui leur ont été enseignées.

Il semble qu’elles aient hâte d’éloigner de leur esprit toute impression sérieuse; on dirait qu’elles sont impatientes de ressaisir leurs affaires, leurs vanités, et qu'après avoir donné une heure à la méditation des intérêts du ciel, le reste du dimanche appartient de droit aux intérêts du monde.

Certes, le vrai disciple de Christ ne suit pas un tel exemple.

Dès que le culte public est terminé, il se retire en silence dans sa demeure, évitant même de converser avec d’autres disciples de Christ; car il est si facile de se laisser aller à des paroles légères et vaines, après avoir commencé par s’occuper d’un sujet religieux!


Le chrétien médite sur ce qu'il vient d’entendre; il y cherche ce qui le concerne personnellement, et de retour chez soi, il se prosterne de nouveau devant l'Éternel, le suppliant de bénir sa Parole pour lui-même et pour tout le troupeau.


Prier avant de se rendre au temple, prier après en être sorti, ce sont des devoirs indispensables, si l’on veut avancer dans la foi et concourir à la prospérité de l’Église.


Vous ne demanderez pas si le chrétien va s’asseoir ensuite à des banquets somptueux et se livrer aux excès de la table; il croirait, en agissant de cette manière, profaner indignement le jour du dimanche;

vous ne demanderez pas s’il cherche les assemblées mondaines, les jeux, les fêtes, les divertissements, il se regarderait comme plus coupable de perdre le dimanche dans de telles dissipations que s’il travaillait; car le travail a, du moins, une apparence d'utilité, mais ces plaisirs grossiers ou frivoles ne sont-ils pas une insulte gratuite et inexcusable contre Dieu?


Que fait-il donc dans l’après-midi du dimanche?

Ce qu’il fait!

S’il y a un deuxième service public, il y assiste: heureux de pouvoir se rendre deux fois dans la maison du Seigneur, de pouvoir se joindre deux fois à ses frères en Christ, pour implorer les bénédictions de l'Éternel. Ce n’est pas un fardeau pour lui, mais c’est un privilège; IL NE CRAINT PAS D’ÊTRE TROP LONGTEMPS NI TROP SOUVENT DANS LE TEMPLE; il se plaindrait plutôt d’y être trop peu.


Ajoutons que les œuvres de charité ne sont pas seulement permises, mais commandées pour le jour du dimanche.

Le chrétien trouve autour de lui des enfants à instruire sur les vérités du salut, et il se réjouit d'accomplir cette tâche, il connaît un malade qui a besoin de consolation, et il s’empresse de le visiter.

Il sait qu’une âme est inquiète, chargée, angoissée, et il va lui parler du grand médecin qui peut la guérir.

Ah! pour celui qui veut faire des œuvres d’amour fraternel, le dimanche ne sera jamais trop long, et les occasions ne lui manqueront pas.


Le soir vient, et le disciple de Christ s’étonne qu’il soit déjà venu.

S'il est seul, il reprend sa Bible et d’autres écrits religieux; la lecture, la méditation, la prière, les actions de grâces le conduisent, tranquille et joyeux, jusqu’à l’heure ou le sommeil fermera sa paupière.

S’il est entouré d’une famille, il emploie la soirée du dimanche à célébrer le culte domestique avec sa femme et ses enfants, et il achève ainsi le jour du Seigneur dans la paix du Seigneur.

S’il a des frères, des amis chrétiens, il s’édifie avec eux par de saintes lectures et de pieuses conversations.


Les dernières heures du dimanche doivent être, comme les premières, des heures occupées du salut de l’âme, remplies de la présence de Christ, et consacrées aux choses de l’éternité.


Enfin, le cœur plein de joie et de reconnaissance, le chrétien se livre à un paisible sommeil, en rendant grâce à son Père céleste de lui avoir permis de passer encore un dimanche dans sa douce communion.

Il se sent fortifié dans la foi et dans l’espérance; il a grandi en lumières, en courage, en fidélité. La sanctification du dimanche est une bénédiction pour le lendemain, pour tous les jours qui vont suivre. Le soleil du dimanche éclaire, féconde et réchauffe toute la semaine.

Archives du christianisme 1835 08 08


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