Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SITUATION RELIGIEUSE INTÉRIEURE.

Les dettes des chrétiens.

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À l’approche des assemblées générales de nos Sociétés religieuses, qui ont déployé toutes, pendant cette année, une grande activité, nous éprouvons le besoin de rappeler aux chrétiens que c’est pour eux un précieux privilège que de pouvoir en être membres, et que d’avoir l’occasion de faire des sacrifices pour les seconder selon leur pouvoir.

C’est bien ainsi qu’il nous faut considérer la permission que Dieu nous accorde de nous employer à l’avancement de son règne.

Dieu n’a pas besoin de nous pour que sa vérité se répande. Celui à qui l'or et l’argent appartiennent peut certes se passer de notre argent et de notre or.

Celui qui des pierres mêmes peut faire naître des enfants à Abraham, n’en est pas réduit aux appels que nous adressons aux pécheurs, pour voir augmenter le nombre des croyants.


Pourquoi donc nous admet-il à être «ouvriers avec lui,» selon l’énergique expression des Écritures? Ah! c’est que dans ces efforts mêmes il y a pour nous une bénédiction; c’est que l’usage que nous faisons de nos forces doit servir à augmenter nos forces, et que les travaux spirituels auxquels nous nous consacrons sont l’un des ressorts que sa miséricorde fait servira notre sanctification.

Il y a donc privilège, comme nous l’avons dit, oui vraiment privilège, car les œuvres chrétiennes exigent à la fois l’exercice de la foi, de l’espérance et de la charité, c’est-à-dire des trois vertus qui demeurent, de celles qui constituent surtout le caractère chrétien, et d’après le développement desquelles doivent être mesurés nos progrès.

Les Sociétés religieuses ont toutes contracté des obligations très étendues. Chaque chrétien est débiteur, quand un Comité chrétien s’est vu forcé de s’endetter. En effet, si les divers travaux d’évangélisation ont pris une extension nouvelle, n'est-ce pas parce que Dieu a envoyé de nouveaux ouvriers dans sa moisson?

Et si Dieu y a envoyé ces ouvriers, n’est-ce pas parce que les chrétiens le lui avaient demandé, l’en avaient supplié, ne s’étaient pas lassé de revenir à la charge, se déclarant prêts à faire tout ce qui était en leur pouvoir, pourvu que Dieu fit ce dont il est seul capable?

Eh bien! Dieu a entendu ces requêtes: il a adressé vocation à plusieurs; il a incliné leurs cœurs à travailler dans sa vigne; il les a disposés à s’offrir, les uns, pour aller chez les païens, les autres, pour annoncer l’Évangile en France. Dieu a fait ce que vous lui aviez demandé: FAITES MAINTENANT CE QUE VOUS LUI AVEZ PROMIS DE FAIRE.


Aidez ceux-ci à se mettre en chemin, pour le nom de Dieu, sans rien prendre des gentils (3 Jean, 7.)

Aidez ceux-là, en envoyant, comme les fidèles de Philippes, de quoi fournir à leurs besoins (Philippiens, IV, 16)!

Si des plans nouveaux ont été conçus pour répandre la Parole;

si l’on a songé avec une vive sollicitude au besoin que les soldats et les matelots ont du Livre de vie, tandis que tant d’années s’étaient passées sans qu’on eût rien fait pour eux sous ce rapport;

- si les traités religieux tantôt précèdent la Bible et tantôt la suivent, ici inspirant le désir de la lire, là aidant à la comprendre,

- et si des exemplaires nombreux de ces écrits remplissent, tous les jours de l’année, leur important message,

- n’est-ce pas parce que les chrétiens s’étaient agenouillés devant le Seigneur, le conjurant de procurer un libre cours à sa Parole, et promettant d’aider par leurs dons à la dissémination des livres qu’ils désiraient voir en toutes les mains?

Eh bien! encore en cela Dieu a exaucé; encore en cela il a fait son œuvre, et NOUS DEVONS FAIRE LA NÔTRE. C’est de nos requêtes que date notre dette.


Répétons-nous sans cesse que la sincérité de nos prières est toujours en proportion de la persévérance de nos efforts et de la réalité de nos sacrifices.

Prenons garde de nous faire illusion; ne nous imaginons pas avoir demandé du fond du cœur que le règne de Dieu vienne, tant que nos actes n’ont pas confirmé nos paroles; réglons nos comptes avec le Seigneur, sous les yeux du Seigneur lui-même, en lui rendant grâce, non seulement de chaque sou qu'il nous donne, mais aussi de chaque sou qu'il nous permet de déposer dans le tronc.

Si c’est dans ces sentiments que nous examinons ce que nous pouvons offrir, cette année, à la Société des missions, qui va faire partir dans peu de semaines pour l’Afrique deux nouveaux missionnaires et trois jeunes chrétiennes; à la Société évangélique de France, qui a formé récemment plusieurs stations et qui se dispose à en fonder d’autres encore; pour l’œuvre biblique, dont les développements appellent d’abondants secours, et pour celle des traités, publiés aujourd'hui en cinq langues, oh! il n’est pas à craindre que nos dons diminuent; il ne l’est pas même qu’ils demeurent stationnaires. Nous donnerons, comme ayant prié; et puis, nous prierons, comme ayant donné.

Archives du christianisme 1837 03 25


 
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