Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES

QUELQUES MOTS DE CONSEIL AUX INSTITUTEURS DES ÉCOLES DU DIMANCHE.

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Les hommes sérieux sentent de plus en plus combien l'éducation religieuse de la jeunesse est importante pour la prospérité actuelle et pour l’avenir de nos églises. Ils se réjouissent de voir que les écoles du dimanche se soient multipliées parmi nous, et désirent d’en voir s’augmenter rapidement le nombre. C’est là un objet qui doit occuper les méditations et les prières de tous les chrétiens.

Nous voulons aussi contribuer, pour notre faible part, à cette oeuvre excellente, en offrant quelques courtes directions aux instituteurs et institutrices des écoles du dimanche. On ne doit pas chercher ici des règles développées, mais de simples avis brièvement indiqués, et lors même que ce peu de lignes ils inspireraient qu’une seule bonne idée à un seul instituteur, nous nous applaudirions de les avoir écrites.

Avant tout, que l’instituteur se persuade bien qu’il doit sentir lui-même ce qu’il veut faire sentir aux enfants.

La vie n’est excitée que par la vie,

et l’amour ne répond qu’à l’amour.

Si l’on explique froidement les promesses et les menaces de l’Écriture, ceux qui écoutent resteront froids et inattentifs; si l’on montre une sorte de fatigue et d’ennui dans l’accomplissement de sa tâche, les élèves seront eux-mêmes ennuyés et fatigués.

Or, pour donner une instruction vivante et animée ce n’est pas assez d’avoir une foi sincère; il faut encore examiner d’avance le sujet de la leçon, le méditer avec soin, se l’appliquer à soi-même, et prier particulièrement sur ce qu’on se propose d’expliquer, afin d’avoir cette matière dans son cœur comme une puissante réalité.


L’instituteur et le pasteur ont ici une œuvre du même genre à accomplir.

Si le pasteur ne fait pas de la matière de son sermon un sujet d’étude, de méditation, d’application personnelle et de prière, il ne peut s’attendre à prêcher avec beaucoup de fruit.

Si l’instituteur néglige de se préparer pendant la semaine, son oeuvre du dimanche restera souvent stérile.

Ce n’est pas que nous donnions le conseil de chercher constamment à produire dans les enfants de très vives impressions. Au contraire, ces excitations factices font plus de mal que de bien, parce que la sensibilité physique, trop fortement émue, est aussi une distraction qui empêche d’entendre la voix de la conscience.

Le pasteur et l’instituteur qui ne s'occupent qu'à faire couler des larmes sont souvent trompés dans leurs espérances; les sympathies qu’ils excitent ressemblent à l'aube du jour qui s’évanouit.

Mais autre chose est de s'adresser à la sensibilité animale;

autre chose de parler avec un intérêt profondément senti, avec amour, avec chaleur, à la conscience de ceux qui nous écoutent.

C’est là ce qui nous paraît nécessaire; et pour avoir cet intérêt, cet amour, cette vie, qu'on ne l’oublie pas, il faut se préparer sérieusement et prier beaucoup sur le sujet de ses exhortations.

Dans la leçon même, nous croyons que les questions les plus simples sont les meilleures, et qu’elles doivent, dans tous les cas, précéder les questions difficiles.

Notre avis est fondé sur l’observation du caractère des enfants, qui se rebutent s'ils ne peuvent répondre à aucune question, mais qui, s’ils ont répondu convenablement à quelques-unes, écoutent plus volontiers l’explication des autres.

L’un des points essentiels dans l’enseignement est d’intéresser l’esprit et le cœur des élèves, et ceux-ci sont bien plus attentifs quand ils ont pu résoudre par eux-mêmes une partie des questions, que lorsqu’ils ont été incapables de rien répondre.

On ne doit guère craindre de faire des questions trop simples, même dans les classes d’adultes, mais on doit soigneusement éviter l’excès opposé.

Il est juste de parler aux enfants de notre état de péché et de misère, puisqu’ils sont eux-mêmes pécheurs et misérables, et qu’il n’y a pas d’autre chemin qui puisse les conduire à Christ.

Cependant il faut s’abstenir, dans les cas ordinaires, d’employer près d’eux le langage qui serait convenable près d’un vieux pécheur endurci et notoirement rebelle à toutes les exhortations.

Les enfants n’ont, pour la plupart, qu’une faible expérience de notre corruption naturelle; ils n’ont pas ces tristes et pesants souvenirs qui nous rappellent, à nous plus avancés dans la vie,

tant de promesses violées,

tant de solennels engagements foulés aux pieds à l’heure de la tentation,

tant de péchés commis sciemment et volontairement;

ils ne peuvent donc pas sentir tout ce que nous sentons sur notre dépravation et notre infirmité.

Cette différence doit en mettre une dans les appels qui leur sont adressés.

N’excluons point, à Dieu ne plaise, les idées de la culpabilité de l'homme, de la justice du Seigneur, de la condamnation des méchants; mais efforçons-nous de ne pas aller trop au-delà de l'expérience imparfaite; des enfants sur ces matières.

Rien n'est plus funeste, surtout en religion, que de s’habituer à exprimer plus qu’on ne comprend, plus qu’on ne sent, de répéter des mots auxquels le cœur ne répond point, et c’est ce qui arrive pourtant si l’on demande à l’enfance une confession des péchés aussi explicite et aussi étendue qu’à l'âge mûr.

En général, les enfants saisissent mieux les motifs tirés de la bonté de Dieu, de l’amour de Jésus-Christ, des joies du ciel, parce qu’ils en ont déjà une image dans la tendresse de leurs parents et dans les heureux jours du toit domestique.


Jésus, en particulier,

son humble naissance,

son ministère tout rempli de bienfaits,

la mort qu’il a voulu subir parce qu’il nous a beaucoup aimés,

sa glorieuse résurrection,

l’honneur dont ii a été couronné en remontant vers son Père céleste,

la place qu’il prépare à ses élus dans le séjour du bonheur:

voilà ce qui frappe les enfants, et les attire à l'Évangile.


Pascal disait qu’il faut d’abord prouver aux incrédules que le Christianisme est aimable; nous pensons qu’il faut aussi le prouver d’abord aux enfants.

On doit leur dire en même temps à quelles conditions s’obtient la félicité du ciel, et qu’on n’y peut arriver sans un entier changement de caractère et de conduite.

Quand ils désirent d’être dans cet état de préparation morale qui ouvre aux élus la porte des cieux, ils comprennent plus facilement tout ce qui leur manque, et parviennent ainsi à se reconnaître profondément pécheurs.


Enfin, nous pensons qu’il est utile de montrer souvent aux enfants le Christianisme en action, et de leur raconter ou de leur lire les faits qui sont à leur portée.

Les exemples captivent mieux leur attention que les préceptes, et il n’y a guère de dogme ou de commandement auquel on ne puisse joindre une narration attachante.

Notre littérature chrétienne est encore assez pauvre en livres qui contiennent des récits édifiants pour l’enfance; toutefois en y prenant quelque soin, et à l’aidé de l’excellent Ami de la Jeunesse, on peut avoir, chaque semaine, quelques bonnes pages à lire à ses élèves, et quelques faits intéressants à leur communiquer.

Nous recommandons aussi d’employer avec une sage mesure les cartes de géographie, les tableaux, et autres moyens qui présentent l’histoire sacrée sous des formes sensibles, et rendent l’instruction des enfants plus facile tout à la fois et plus durable.

Les devoirs des instituteurs des écoles du dimanche sont grands; mais ils font une œuvre précieuse aux yeux de l’Éternel, et plusieurs se réjouiront au dernier jour d’avoir amené à Christ des âmes, qui seront leur couronne dans l’éternité.


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Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre;

Et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas.

Proverbes 22, 6.


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Archives du christianisme 1835 11 28


 

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