ÉTUDES CHRÉTIENNES

LE MYSTÈRE D’UN CHRÉTIEN

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1. Il vit en un autre, Gal. II, 20. J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.

   Il est sage en un autre 1 Cor. I, 30. Or, c’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption...

   Il est juste en un autre, Rom. X, 4. Christ est la fin de la loi, pour la justification de tous ceux qui croient.

   Il est fort en un autre, Ésaïe XLV, 24. En l’Éternel seul, dira-t-on, j’ai justice et force. C’est à lui qu’on viendra, et tous ceux qui s’irritent contre lui auront honte. (v. Darby)

2. Il s’abaisse jusqu’à la poudre dans l'humilité, et s’élève jusqu’au ciel dans l’espérance.

   Il sait qu’il ne mérite pas la moindre grâce, et il attend les grâces les plus excellentes, Gen. XXXII, 10. Je suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la fidélité dont tu as usé envers ton serviteur

3. Il est dans le monde, mais non du monde, Jean XV, 19. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait.

   Il est dans le monde comme étranger, non comme indigène. Son habitation est en haut, pendant que son voyage s’achève ici-bas.

4. Il est doux, mais ferme; doux dans sa propre cause, mais ferme dans la cause de Dieu. Comme Moïse, qui était mort aux affronts, sourd aux reproches, aveugle aux injures, il est accommodant pour toute chose qui est de simple bienséance, mais il ne l’est plus pour aucune chose qui est de péché.

   Il se pliera aux nécessités du plus petit d’entre les hommes, mais il ne se courbera pas devant les vices du plus grand.

5. Tout en travaillant à son salut avec crainte et tremblement, il croit en Christ sans crainte ni tremblement.

   Tout en faisant beaucoup pour Dieu, il se regarde comme un serviteur inutile.

   Tout en travaillant comme s’il devait vivre toujours, il prie comme s’il devait mourir demain.

6. Lorsqu’il est faible, c’est alors qu’il est fort, 2 Cor. XII, 10. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort.

   Lorsqu’il sent le mieux sa propre faiblesse, et qu’il se repose le plus sur la force de Christ, c’est alors qu’il est inébranlable.

7. Quand il est le plus vil à ses propres yeux, il est le plus glorieux aux yeux du Seigneur. Lorsque Job se condamnait lui-même, Dieu l’éleva, Job XLII, 6 & 12. C’est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre. / Pendant ses dernières années, Job reçut de l’Eternel plus de bénédictions qu’il n’en avait reçu dans les premières.

   Lorsque le centenier se regardait comme complètement indigne, Christ dit: «Je n’ai point trouvé une si grande foi, pas même en Israël,» Matth. VIII, 8, 10. Le centenier répondit: Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. / Après l’avoir entendu, Jésus fut dans l’étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient: Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi.

8. Il est content de sa condition; toutefois il en demande et en attend une autre, 2 Cor. V, 4. Car tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie.

9. Ses pertes sont des gains, Phil. III, 8. Je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ

   Ses chutes sont des relèvements: exemple de Pierre , Jean XXI, 17. Jésus lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois: M’aimes-tu? Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis.

   Ses afflictions sont des bénédictions: exemple de Jacob. «Toutes ces choses sont contre moi,» disait- il, et pourtant toutes ces choses étaient pour lui.

   Ses mécomptes sont des grâces: exemple de Moïse; il n’entra point dans le pays de Canaan, comme il le désirait, mais il monta au ciel, ce qui était infiniment meilleur, Deutér. XXXIV, 4. L’Éternel lui dit: C’est là le pays que j’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant: Je le donnerai à ta postérité. Je te l’ai fait voir de tes yeux; mais tu n’y entreras point.

   Php 1: 23 Je suis pressé des deux côtés: j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur...

10. Il ne peut pécher, 1 Jean III, 9; Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher, parce qu’il est né de Dieu.

    toutefois, il ne peut que pécher, 1 Jean I, 8. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous.

    Il ne peut pécher habituellement et avec un plein consentement de sa volonté; mais il ne peut que pécher actuellement, à cause de son infirmité.

11. Il dit: «Misérable que je suis, qui me délivrera?» Rom. VII, 24. Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort?...

    Et il dit aussi: «Je rends grâces à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur; qui condamnera?» Rom. VII, 25, et VIII, 34. Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur!... Ainsi donc, moi-même, je suis par l’entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché. / Qui accusera les élus de Dieu? C’est Dieu qui justifie! Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous!

12. Il s’afflige et se réjouit tout à la fois sous les coups de la main de son Père céleste.

    Il s'afflige de ce que la main de son Père le frappe, et se réjouit de ce que c’est la main d’un Père, Hébr. XII, 6, 7. Le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils. Supportez le châtiment: c’est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas?

13. Il sait qu’il n’y a pas de perfection absolue dans cette vie; cependant il fait sans cesse des efforts pour y parvenir, Phil. III, 12, 14, Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ.... je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ.

14. Moins sa dette augmente, plus il en sent le poids.

    Moins il se livre au péché, plus il reconnaît son péché; car la lumière, l’amour et la sainteté se sont accrues en lui, 1 Tim. I, 15. C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier.

15. Il est content de vivre; toutefois il désirerait de mourir.

Il est content de servir Christ ici-bas; toutefois son désir serait de déloger pour être avec Christ, Phil. I, 23. Je suis pressé des deux côtés: j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur; mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair.

Extrait d'une traduction inédite des Pensées choisies de John Mason.

Archives du christianisme 1834 06 28