Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

NOUVELLES RELIGIEUSES.

Le sort actuel des sept Églises de l'Apocalypse.

1834


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Il est intéressant de connaître quel est le sort actuel des sept Églises dont il est parlé dans les premiers chapitres des révélations de Saint-Jean, et qui formaient une si brillante pléiade dans les premiers temps du Christianisme.

Un voyageur qui vient de parcourir les contrées de l’Asie-Mineure, nous fournit à ce sujet les détails suivants (en 1834):

Il avait été prédit à l’Église d’Éphèse que la lumière de l’Évangile s’éteindrait au milieu d’elle, si elle continuait à déchoir de sa première charité.

«.... ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour.

Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières oeuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.»


Cette prophétie a reçu le plus entier accomplissement; il n’y a plus maintenant aucune trace de la foi que les Apôtres y avaient plantée; le chandelier a été ôté de sa place, et le voyageur qui contemple les ruines de l’ancienne Éphèse du haut des collines environnantes, n’y voit qu’une large scène de désolation; le silence de cette solitude n’est interrompu de loin en loin que par les cris de l’oiseau de mer, ou les aboiements d’un chien, ou le chant monotone du Muezzin qui élève sa voix sur la tour en débris d’Aisaluk; temples, Églises, palais d’Éphèse, tous ces monuments sont enfoncés sous des monceaux de sable.

L’Apôtre accusait les chrétiens de Sardes et de Laodicée de n’avoir que le bruit de vivre, de n’être ni froids ni bouillants; ces Églises ont subi le même sort que celle d’Éphèse: il ne s’y trouve plus de Chrétiens.

Quelques misérables cabanes représentent seules la riche et opulente cité du roi Crésus; les ruines de son acropole à côté des tombeaux gigantesques élevés aux anciens rois de Lydie , nous rappellent à la fois le néant de l’homme et la vanité de la gloire humaine.

À Laodicée, la scène est encore plus triste, s’il est possible; les menaces du Seigneur ont été complètement réalisées; aucun être humain ne demeure parmi les débris. Le destin de Pergame et de Thyatire n’a pas été aussi funeste, mais les apostasies prédites y ont étouffé la foi chrétienne, et les habitants de ces deux villes gémissent aujourd’hui sous le sauvage despotisme des Turcs.

Smyrne et Philadelphie offrent surtout des rapports remarquables avec le contenu de l’Apocalypse. Elles ont éprouvé dans tous les siècles les afflictions qui leur avaient été annoncées; les prêtres du paganisme, les empereurs romains et les brigands qui portent le nom de Turcs, leur ont fait souffrir des maux effroyables; cependant, malgré les ravages de la guerre, les persécutions, les tremblements de terre, la vérité chrétienne a survécu, ainsi qu’il avait été prédit, à toutes ces grandes calamités.

Il faut dire pourtant qu’il ne reste à peu près que la forme et le nom de l’Église chrétienne à Smyrne et à Philadelphie; le chandelier s’y retrouve encore, mais la lumière y est presque éteinte. Puisse-t-elle s’y ranimer bientôt, de même que dans la Pisidie, la Phrygie, la Galatie, la Cappadoce et tant d’autres contrées qui étaient peuplées de Chrétiens dans les temps apostoliques!»

« Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises! »

Matthieu 11 : 15

Archives du christianisme 1834 04 26 


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