Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES

PENSÉES ET PAROLES DE PHILIPPE HENRY.


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C’était l’un de ces graves et solides théologiens du dix-septième siècle, qui savait enfermer dans une courte sentence des idées aussi justes que frappantes sur la foi et sur les œuvres de la foi! Nous allons citer quelques-unes de ses maximes, en priant Dieu de les faire servir à notre commune édification.


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Lorsqu’il eut achevé sa trentième année, il écrivit dans son journal:

- Déjà si vieux! Alexandre ne l’était pas davantage, lorsqu’il avait conquis la vaste étendue de la terre; et moi je n’ai pas encore soumis ce petit monde qui est toujours sous mes yeux, MOI-MÊME!

- Il agissait constamment d’après cette excellente règle de conduite, qu’il faut suivre la Providence, et non la forcer.

- Quand il prêchait des sermons funèbres, il disait: Je fais passer la charrue là où Dieu a préparé et amolli le terrain.

- Pour s’encourager lui même et encourager les autres aux œuvres de charité, il avait coutume de dire: Celui-là n'est pas un insensé qui donne ce qu’il ne peut garder pour avoir ce qu’il ne pourra perdre.

- Au sujet des controverses dogmatiques de son siècle, il observait que ce n’était pas tant la différence des opinions qui causait, le mal, que la mauvaise manière d'expliquer cette différence.


- Il recommandait aux personnes pieuses de n’épouser que des personnes pieuses comme elles: Dans une noce, disait-il, la présence de Christ change encore l’eau en vin; et il s’y rend, lorsqu’il y est invité par la prière.

- L’une de ses maximes était que nous sommes réellement ce que nous sommes dans notre intérieur. Il s'agit moins de savoir ce qu'un pasteur est à l’église que de savoir ce qu’il est dans sa famille.


    Ceux-là font bien qui prient matin et soir dans leur maison;

    Ceux-là font mieux qui prient et lisent les Écritures;

    Ceux-là font mieux encore qui prient, lisent les Écritures et y ajoutent des réflexions édifiantes.


- Nous ne pouvons pas trop peu attendre de l'homme, ni trop attendre de Dieu.

    N’ayez d'intimité qu’avec un petit nombre, de familiarité qu’avec un nombre encore plus petit de vos semblables; soyez justes envers tous, et ne dites de mal de personne.

- Nos entretiens sont plus remplis des circonstances du service religieux que de sa substance. Le contraire serait préférable.

- Il avait pour maxime que nous ne devons jamais parler à autrui des torts de quelqu’un envers nous avant d’en avoir parlé à l'offenseur lui-même.

- Il disait souvent à ses enfants, au sujet des choix qu’ils feraient pour leur mariage: Tachez d’abord de plaire à Dieu, ensuite à vous-mêmes, et vous ne me donnerez jamais de déplaisir.


    Quand ses amis lui conseillaient de se reposer, il répondait: Il sera temps assez pour moi de prendre du repos dans le sépulcre.

    Les événements sont l’affaire de Dieu; notre affaire, à nous, c’est de remplir les devoirs que chaque événement nous impose.

    L’homme, c’est l’âme: par conséquent, ce qui vaut le mieux pour nos âmes vaut le mieux pour nous.


- Toute chose est bonne quand elle est éternellement bonne.

- Il disait quelquefois: Je suis trop sincèrement catholique pour être catholique romain.

- Il ne souffrait pas qu’on dit du mal de personne en sa présence et il rappelait cette loi à ceux qui médisent de leur prochain absent: Tu ne maudiras point celui qui est sourd (Lévit. XIX, 14).

- À l’égard du vêtement et des modes, il disait que nous ne devons être ni des hiboux ni des singes, c’est-à-dire qu’il faut éviter les deux extrêmes.

- Celui qui a une conscience aveuglée qui ne voit rien, une conscience muette qui ne dit rien, une conscience morte qui ne sent rien, est aussi misérable qu’il est possible de l'être en deçà de l’enfer.


    Pour avoir le contentement, il faut une de ces deux choses: Mettre sa condition d’accord avec ses désirs, ou ses désirs d’accord avec sa condition. Mais le plus souvent, notre condition ne dépend pas de nous, et d’ailleurs nos désirs s’élèvent en même temps que notre condition. Aman était malheureux à la cour d’Assuérus; Achab se déplaisait sur le trône; des anges se déplurent dans le ciel même.

    Il n’y a donc qu’un moyen d’avoir le contentement d’esprit; c’est de prier Dieu qu’il mette d’accord, par sa grâce, nos désirs avec notre condition.


- Il nota dans son journal cette parole d’un homme pieux: «Il m’est plus aisé de faire trois lieues pour entendre un sermon que d’employer un quart d’heure à méditer sur son contenu, et de prier pour qu’il soit béni, quand je suis rentré chez moi.»

- Deux de ses enfants étant dangereusement malades, il dit, après avoir prié avec ferveur: Si le Seigneur exauce ma prière, je ne dirai pas comme certains mendiants: Je ne vous demanderai plus rien dorénavant; mais, au contraire je demanderai à Dieu plus de grâces que jamais.

- Il se réjouissait beaucoup de la visite de ses enfants, et en les voyant partir, il leur disait: Puissions-nous nous revoir dans le ciel, ou sur le chemin du ciel!

Archives du christianisme 1834 11 08



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