Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES

QUELQUES MOTS AU NOUVEAU CONVERTI.


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La religion chrétienne a été pour vous, je le suppose, cher lecteur, un objet de méditation et de prière. Vous avez été convaincu de péché par le Saint-Esprit; vous avez cru en Celui qui s'est livré à la mort pour la rémission de nos iniquités; vous avez embrassé la seule chose nécessaire dans, cette vie et dans la vie à venir.

Si ma supposition est fondée, je m’assure que vous écouterez avec intérêt les paroles d’un ami qui désire sincèrement votre plus grand bien.


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I - Permettez-moi, d’abord, de vous exhorter à rendre de vives actions de grâces à Dieu pour la miséricorde qu’il a manifestée envers vous.

La conversion de votre cœur est le plus excellent de tous les bienfaits que vous avez reçus du Très-Haut; C’EST LA BÉNÉDICTION DES BÉNÉDICTIONS.

Combien le muet, le sourd, l’aveugle ne seraient-ils pas reconnaissons envers celui qui les délivrerait de leur infirmité! Si donc, dans un sens infiniment supérieur, vos oreilles entendent, vos yeux voient, votre cœur comprend, de quelle reconnaissance ne devez-vous pas être pénétré!

Pensez à la condition d'où vous êtes sorti, au sacrifice qui a été fait pour votre rédemption, au pouvoir qui a été déployé pour votre délivrance, et donnez tout votre cœur en offrande À CELUI QUI VOUS A AIMÉ JUSQU’À LAVER VOS PÉCHÉS DANS SON PROPRE SANG.


II - Regardez votre conversion comme le commencement d’une vie nouvelle.

Les nouveaux convertis se trompent quelquefois sur ce point d’une manière déplorable. Ils obtiennent l’espérance du salut après beaucoup d’angoisses, et une fois qu'ils goûtent la paix intérieure, ILS SONT TENTÉS DE CROIRE QU’ILS N’ONT PLUS RIEN À FAIRE.

Souvenez-vous de ces deux choses:

1. Premièrement, que la loi du travail est imposée à la vie spirituelle comme à la vie corporelle; vous devez vivre pour Dieu, avoir faim et soif de sa justice, marcher dans ses voies, obéir à ses commandements.

2. Rappelez-vous ensuite que cette vie nouvelle est encore pour vous dans un état d’enfance et de débilité. Votre connaissance est petite, votre foi est faible, votre charité est étroite.


Il faut que tous soyez enraciné et affermi, que vous croissiez dans la connaissance et dans la grâce, et que vous ajoutiez à votre foi la vertu. La conversion vous a ouvert la porte du chemin étroit; C’EST CE CHEMIN QUE VOUS DEVEZ MAINTENANT PARCOURIR.


III - Pour croître dans la grâce, employez diligemment tous les moyens de grâce.

Sans doute vous les connaissez, et il n’est pas nécessaire de les indiquer ici. Mais il est bon de vous prémunir contre le danger du formalisme.

Nos premiers actes de religion viennent du cœur; mais on s’y accoutume à la longue, et LE PÉRIL CONSISTE À FAIRE PAR HABITUDE CE QU’ON A FAIT D’ABORD PAR UN BESOIN DU CŒUR.

On prononce encore d’excellentes prières, mais l’esprit n’y est plus; on écoute encore la Parole, mais sans amour et sans joie. Veillez contre cette tentation. Qu’il ne vous suffise pas que l’acte soit extérieurement bon; le motif et le but de cet acte doivent l’être également.

Quand les moyens de grâce, tels que:

- la prière,

- la lecture de la Parole,

- la prédication évangélique,

- les réunions pieuses,

- le recueillement

Ne produisent pas en vous les effets qui leur sont propres, c’est-à-dire quand ils n’augmentent pas votre repentance pour le péché, votre horreur du mal, votre espérance dans le Sauveur, votre éloignement des choses mondaines et toutes les bonnes dispositions de la piété, il faut examiner avec le plus grand soin pourquoi ces moyens de grâce, qui sont si profitables à d’autres, ne vous profitent pas. La cause en est certainement, non dans ces moyens, mais en vous-même.


IV - Il y a un autre danger qui consiste à borner toute sa religion à l'usage des actes de religion.

Plusieurs cherchent à éprouver une pieuse émotion pendant qu’ils se trouvent sur leurs genoux ou dans le temple; mais lorsqu’ils sont revenus à leurs occupations habituelles, ils ne conservent aucun souvenir sérieux de leurs confessions et de leurs prières.

Ils semblent même être précisément l’opposé de ce qu’ils ont promis d’être, et l'on croirait que leurs exercices religieux ne sont qu’une sorte de pénitence pour les autres heures de leurs journées.

N’oubliez donc pas que la religion n’est point une affaire de temps, ni de lieu, ni de génuflexion, et que SI ELLE VOUS POSSÈDE RÉELLEMENT, ELLE DOIT VOUS POSSÉDER SANS CESSE, VOUS SUIVRE DANS L’INTÉRIEUR DE VOS FAMILLES ET AU-DEHORS, purifier vos pensées et vos paroles, conduire votre jugement, faire de chacun de vos jours un jour du Seigneur.


V - Préparez-vous à rencontrer des tentations et à leur résister.

Ne vous flattez pas d’une vaine espérance: le chemin du ciel est semé de tribulations. Vos plus fortes épreuves viendront de vous-même; VEILLEZ DONC SUR VOTRE COEUR AVEC UNE ATTENTION PERSÉVÉRANTE.

Vous aurez à lutter, tantôt contre l’abattement, tantôt contre la présomption. Le grand ennemi tâchera de vous persuader que tel péché est insignifiant, avant que vous le commettiez; puis, lorsque vous l’aurez commis, qu’il est impardonnable; et cela, pour vous y faire tomber sans réflexion, et pour vous contraindre à le garder ensuite par désespoir. Que de milliers d’âmes ont été perdues par ces artifices du Malin!

Vous trouverez aussi une tentation dans l’amour du changement et de la nouveauté. Dans les premiers temps de la conversion, tout est nouveau: notre état intérieur, le caractère de Dieu, la vue de l’éternité, la voie de l’espérance et du salut. Il résulte de là une forte excitation, un intérêt puissant. Mais cette nouveauté passe, et cette fraîcheur du sentiment disparaît. Vous serez alors tenté de chercher quelque autre chose qui vous excite et vous émeuve. C’EST UN PIÈGE CONTRE LEQUEL VOUS DEVEZ CONSTAMMENT VOUS TENIR EN GARDE.

Sachez bien que la nouveauté des choses chrétiennes pour vous était un simple accident, et qu’elle n’en constitue pas la véritable excellence. Ne vous écartez donc point de la simplicité qui est en Christ.

Vos anciens amis peuvent aussi vous devenir une occasion de chute; les uns par affection, les autres par dépit, chercheront à vous faire rentrer dans les sentiers du monde, et s’ils vous voient seulement chanceler, ils redoubleront d’efforts pour vaincre votre résistance. Vous devez même agir avec discernement dans le choix de vos nouveaux amis, des amis chrétiens.

Jugez de leur société par les effets qu’elle produit sur vous; SI ELLE N’AUGMENTE PAS VOTRE CHARITÉ, VOTRE FOI, VOTRE ESPRIT DE PRIÈRE, VOTRE DOUCEUR, ELLE N’EST PAS BONNE POUR VOUS.

La mondanité, il faut le dire, a trop envahi l’Église. On s’occupe du dehors plutôt que du dedans; on néglige sa propre vigne pour cultiver la vigne commune du Seigneur; on s’embarrasse de beaucoup de choses, et l’on n’a plus le temps d’être calme, de se placer à distance du monde et de se recueillir dans de pieuses méditations. C’EST LÀ UNE TENTATION PARTICULIÈRE À NOTRE SIÈCLE, ET CONTRE LAQUELLE IL EST INDISPENSABLE DE VOUS PRÉMUNIR!


VI - Faites sans délai une confession complète et publique du nom de Christ.

Si vous croyez en lui du cœur, vous devez le confesser de la bouche; si vous vous êtes consacré à Dieu, vous devez vous unir au peuple de Dieu.

C’est une fausse modestie que celle qui nous fait renvoyer cette démarche solennelle sous le prétexte de votre indignité ou de considérations extérieures. Quelques-uns de ceux qui ont ainsi retardé la profession publique de leur foi, sont morts sans avoir fait acte de vie chrétienne, parce qu’il s’élevait toujours de nouveaux obstacles devant leurs pas. Une manière d’agir qui anéantirait l’Église visible de Christ, si tous agissaient de même, est certainement condamnable. Le Seigneur nous a commandé de le confesser devant les hommes, et NOTRE DEVOIR EST DE LUI OBÉIR.


VII - Considérez la fin de toutes choses, et votre dernière fin en toutes choses.

Ayez habituellement la pensée que vous êtes étranger et voyageur sur la terre, et que CETTE PENSÉE SOIT L’UNE DE VOS PRINCIPALES RÈGLES DE CONDUITE.

Ne vous laissez point dominer par les soucis de cette vie, ni par ses joies, ni même par ses consolations.

Marchez en avant avec zèle pour obtenir le prix de votre céleste vocation. L’homme du monde ne regarde jamais la fin des choses; le chrétien, au contraire, ne doit jamais la perdre de vue.

Le ciel est votre patrie, l’immortalité votre héritage; LÀ EST VOTRE TRÉSOR; LÀ DOIT ÊTRE AUSSI VOTRE CŒUR.

Que les dangers et les afflictions du voyage ne détournent pas vos yeux du terme où vous arriverez un jour! Il ne convient pas à l’homme qui a été appelé à l’honneur, à la gloire, à l’immortalité, de s’attacher au monde, d'y ramasser des idoles et de reculer devant la mort.


VIII - Enfin, soyez ferme dans la grâce qui est en Christ.

Lorsque vous marchez dans le chemin de la vie nouvelle, il est important de ne jamais oublier combien vous êtes faible et infirme par vous-même.

- Celui qui vous a conduit sur ce chemin, est seul capable de vous y maintenir;

- Celui qui vous a donné la première victoire sur le péché et sur la tentation, doit vous instruire à combattre et vous fortifier pour la victoire;

- Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre peut seul l’achever pour le jour de sa glorieuse manifestation.

Ne mettez donc aucune confiance en vous-même, dans votre chair; sondez les richesses de la grâce du Sauveur, les trésors de son amour, et que tous ces biens deviennent votre partage par l’efficace de la foi et de la prière. Ainsi vous serez ferme.

La pierre qui demeure sur le fondement a toute la force du fondement qui la soutient; et vous de même, si vous demeurez sous une humble dépendance du Sauveur, vous serez remplis de toute sa puissance, et vous croîtrez en lui de toute manière.

Oh! tendez sans cesse vers ce but! Bénissez-le de ce que vous êtes; mais désirez ardemment de devenir ce que vous n’êtes pas encore!

- Regardez à lui;

- ayez faim et soif de lui;

- rendez-lui l’honneur.

Ne vous confiez ni à vos propres lumières ni à vos œuvres.

Cherchez toujours sa grâce pour être un édifiant exemple de la vie chrétienne, pour goûter puissamment cette vie qui est maintenant cachée, il est vrai, mais qui sera pleinement manifestée au jour où Jésus-Christ viendra dans sa gloire, et appellera toutes les nations devant lui.

Archives du christianisme 1834 12 27



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