Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES

LES MAUVAISES PENSÉES.

1833


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Parmi toutes les tentations qui affligent les chrétiens, il n’en est pas de plus habituelle ni de plus pénible en même temps que les mauvaises pensées.

Dès le matin, avant même que nous ayons élevé notre cœur à Dieu, les mauvaises pensées nous viennent assaillir, et souvent elles ne nous quittent que le soir: heureux encore quand elles ne nous poursuivent pas dans les rêves de la nuit!

Les mauvaises pensées se mêlent à nos joies pour les troubler, à nos douleurs pour les rendre plus poignantes, à nos prières pour en ôter la vie et l’efficace, à nos discours de piété pour les transformer en mensonges, à nos actes de dévotion pour en faire des actes d’hypocrisie. Elles s’élèvent comme une froide et sombre vapeur entre le soleil de justice et nos pauvres âmes.

Cependant, comme toutes choses concourent ensemble au bien de ceux: qui aiment Dieu, les mauvaises pensées peuvent devenir, avec la bénédiction du Seigneur, un moyen de repentance, d’humilité et de sanctification pour les chrétiens.

Elles doivent nous convaincre, d’abord, de notre propre faiblesse et de l’extrême nécessité de la prière. Aucun remède humain n’est capable de guérir cette maladie intérieure; il n’y a que le grand Médecin des âmes qui puisse y porter remède. C’est pourquoi, dans ces moments de trouble, fuyons par-devers Dieu; efforçons-nous de répandre toute notre âme aux pieds de notre Père céleste qui nous voit dans le secret; n’attendons notre délivrance que de lui.

Le Dieu d’amour a une oreille toujours ouverte pour nous entendre, des compassions toujours disposées à prendre pitié de nous, et une main toujours assez puissante pour nous affranchir de l’esclavage du péché.


Les mauvaises pensées doivent aussi nous faire sentir l’extrême besoin

que nous avons de Christ et de ses mérites.


Dans notre état naturel, nous ne discernons point cette grande vérité. Les hommes qui n’ont pas mené une conduite notoirement scandaleuse et coupable sont enclins à se former une trop haute opinion d’eux-mêmes et s’ils ont fait quelques efforts pour obéir aux commandements de Dieu, ils se plaisent à mettre leur confiance dans leurs prétendues bonnes œuvres.

Mais ces tentations secrètes, quand nous savons y prendre garde, abaissent notre orgueil et nous humilient jusque dans la poussière; elles nous montrent que tous nos actes sont souillés, que nos meilleures œuvres sont empreintes d’une honteuse imperfection, et que nous ne sommes qu’une plaie depuis le haut de la tête jusqu’à la plante des pieds (Es. 1,6).


Quel autre moyen de salut nous reste-t-il alors que d’aller à Christ?

Allons à lui avec toutes nos indignités, et il les effacera par son sang;

Allons à lui avec toute notre indigence, et il daignera nous enrichir.


Ainsi ces épreuves, quelque affligeantes qu’elles soient maintenant, peuvent devenir à la fin le sujet d’une grande joie, si elles nous amènent vers Christ, et nous obligent à ne compter que sur lui pour être sauvés.

Voici donc, ô mon âme, comment tu peux te consoler dans ces moments d’angoisse, et te fortifier dans le bon combat. Dis en toi-même: «J’ai de mauvaises et viles pensées; mais Dieu me fait la grâce de les haïr.»

C’est par sa miséricorde qu’elles ne sont plus une joie, mais un fardeau pour moi.

Je trouve dans cette bénédiction l’assurance consolante qu’il ne tardera pas à me délivrer entièrement de cet esclavage sous lequel il m’a lui-même appris à gémir.

J’AI DE COUPABLES PENSÉES...,

mais mon glorieux Sauveur est mort pour les expier. Si basses et criminelles qu’elles soient, le sang de Christ peut m’en laver, et les blanchir comme la neige.


Ces tentations reviennent souvent, il est vrai, et souvent elles m’accablent de tristesse; mais Jésus intercède encore plus souvent pour moi; il vit à toujours pour être mon Avocat auprès du Père. Il plaide continuellement ma cause devant le trône de Dieu; il n’oublie jamais, jamais ne dédaigne les intérêts de ma pauvre âme affligée, et son intercession prévaudra sur mes misères. La plus tendre des mères n’a pas autant de soin de ses propres enfants que le Seigneur Jésus a soin de moi (Es. 49, 15).

Ayez donc bon courage, humbles et pieux chrétiens, quand vous êtes poursuivis par de mauvaises pensées, et:


PRENEZ TOUTES LES ARMES DE DIEU,

AFIN QUE VOUS PUISSIEZ RÉSISTER DANS LE MAUVAIS JOUR

(Ephés. 6, 13).


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