Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES

Quelques mots à l’homme sérieux.


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Je suppose, cher lecteur, que vous êtes sérieux, c'est-à-dire que vous commencez à sentir l’importance de la religion et le prix de votre âme, et que vous méditez sur ces choses avec l’attention qu’elles méritent d’obtenir de toute créature humaine.

Si tel est l’état de votre esprit, état bien intéressant, permettez à un ami de vous offrir quelques simples et courtes réflexions.


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Considérez, d’abord, que la main de Dieu est avec vous.

Livré à vous-même, à vos penchants naturels, vous seriez encore entièrement inattentif et indifférent, comme l'est la multitude qui vous entoure, aux choses qui regardent votre salut éternel.

Si donc vous vous sentez pressé de rentrer en vous-même et de réfléchir sur vos voies; si vous vous demandez sérieusement:

- Qui suis-je?

- Qu’ai-je fait?

- Que dois-je taire?

- Où irai-je?

Sachez que c’est la voix de Dieu qui parle dans votre cœur, et que vous êtes l’objet d’une dispensation particulière de sa miséricorde.


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Gardez-vous, ensuite, de résister à ces mouvements intérieurs.

Nos premières impressions religieuses sont habituellement pénibles et humiliantes. La réflexion nous montre alors la folie de nos voies, la malice de nos cœurs; nous devons sentir nos grandes misères et trembler sous l’appréhension de la colère de Dieu.

Combien, hélas! qui ont refusé d’arrêter leur vue sur ces tristes objets!

Ils ont fermé les yeux et ne les ont plus ouverts jusqu’aux portes du tombeau!

QUE CETTE FATALE ERREUR SERVE À VOUS RENDRE SAGE!

- Ne renvoyez pas un examen douloureux, mais salutaire.

- Un jour ou l’autre, l'homme doit connaître son véritable état: heureux qui le connaît quand il n’est pas trop tard pour chercher et employer le remède!


Souvenez-vous que la religion d’un pécheur doit commencer nécessairement par la conviction de ses péchés, par la repentance et par des larmes.

Avant de se réjouir, il faut gémir; avant d’être convaincu de justice, il faut être convaincu de péché; AVANT D’OBTENIR LE SALUT DE SON ÂME, IL FAUT SAVOIR QU’ELLE EST PERDUE.

Ne luttez donc point, je vous en supplie, contre l’esprit de Dieu qui conteste avec vous. Éloignez-vous plutôt du monde et ÉCOUTEZ LES REPROCHES DE L’ESPRIT; ils semblent d’abord un sujet de tristesse, mais ils produisent ensuite un fruit paisible de justice.


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Prenez garde, d’un autre côté, à ne pas vous reposer sur ces mouvements intérieurs.

Plusieurs se sont trompés sur ce point. Ils ont peut-être accordé une attention spéciale aux intérêts de la religion; ils y ont réfléchi fréquemment, et parfois d’une manière très sérieuse; mais ils se sont bornés à cela croyant que tout était accompli.

Veillez contre cette dangereuse illusion.


AVOIR DES PENSÉES RELIGIEUSES, CE N’EST PAS ENCORE AVOIR LA FOI.

La conviction n’est pas la conversion; elle doit la précéder et la préparer. Vous pourriez éprouver tous les remords, toutes les terreurs de Caïn et de Judas, sans que votre orgueil fût dompté ni votre cœur changé.

La connaissance du péché n’est quelque chose devant Dieu qu’autant qu’elle est suivie d’un renouvellement d’esprit et de cœur, et quand même vous méditeriez jusqu’à la fin de votre vie sur la religion, cela ne vous servirait de rien si votre pied n’entrait pas dans la voie des témoignages du Seigneur.

Le meurtrier qui, au lieu de fuir dans la ville de refuge (Nomb. XXXV, 6), se serait arrêté dans sa maison, et là, aurait essayé, soit de justifier sa conduite, soit de ne plus penser à la poursuite de ses adversaires, soit de se persuader que l’endroit où il était le plaçait à l’abri de tout péril, ce meurtrier n’eut fait que détourner son attention de la seule chose qu’il avait à faire, et sa condition n’en serait pas devenue meilleure. Il n’y avait pour lui qu’un seul moyen de salut, c’était d’entrer dans la ville de refuge: hors de là, il devait périr.


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Faites en sorte de donner à vos pensées une direction utile.

Evitez les questions vaines, curieuses et ardues. Ne demandez pas:

- Quel est le péché irrémissible?

- À quelle époque viendra le millénium?

- Combien y aura-t-il d’âmes sauvées? et autres choses semblables.


Ne vous aventurez pas dans le dédale des recherches métaphysiques, certaines difficultés s’éclairciront pour vous à mesure que vous avancerez; d'autres sont couvertes d’impénétrables ténèbres.

Ce qui vous importe pour le présent, c’est de connaître la vérité qui est nécessaire à votre salut, et cette vérité nécessaire est à votre portée, comme le pain quotidien.

Efforcez-vous de faire la volonté de Dieu, ET VOTRE INTELLIGENCE ACQUERRA DES LUMIÈRES SUFFISANTES.

Celui qui ne songe qu’à fournir un aliment à sa vanité n'aura rien; mais celui qui cherche ce dont il a besoin pour son salut obtiendra toutes choses.

Si quelqu’un s’occupe des questions curieuses ou spéculatives de la religion, il est sans doute plus sérieux qu’il ne l’était auparavant, mais il peut n’avoir pas encore ce profond sérieux de l'âme, qui est le précurseur d'une vraie conversion.

Attachez-vous plutôt à considérer avec soin votre état de péché, non seulement dans ses actes extérieurs, mais dans ses effets intérieurs, dans la déplorable influence qu’il exerce sur l’aveuglement de l'esprit et sur l'endurcissement du cœur.

Tâchez de parvenir à la pleine conviction de votre entière incapacité pour le bien, n’ayant par vous-même le pouvoir ni de vous repentir, ni de prier, ni de penser comme il faut, et encore moins le pouvoir de vous réconcilier avec Dieu.

Arrêtez longtemps et souvent votre attention sur le caractère et sur l’œuvre de notre Seigneur Jésus, sur les différents offices qu’il a remplis, sur sa grandeur, sur sa bonté, sur la parfaite suffisance de son sacrifice, sur les droits qu’il a, comme Dieu et comme Sauveur, à votre obéissance et à votre confiance, sur ses promesses de bénir tous ceux qui viendront à lui. Celui-là seul qui considère attentivement ces choses peut comprendre l’amour du Seigneur.


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Efforcez-vous, en recourant à l’appui de Dieu, de vous affranchir de vos péchés, et en particulier de votre péché dominant.

Votre péché dominant, c’est celui qui revient le plus fréquemment en vous, qui a le plus de pouvoir sur vous, qui s’oppose le plus au dedans de vous à l’œuvre du salut.

1. C’est peut-être un péché qui tient au corps: la sensualité, la paresse, l’ivrognerie ou une autre passion charnelle;

2. C’est peut-être un péché qui tient à l’esprit: l’orgueil, l’ambition, la vengeance, l’avarice;


MAIS QUEL QU’IL SOIT, IL FAUT LE SACRIFIER.

Il le faut absolument, lors même qu’il vous serait aussi cher que votre main droite ou votre œil droit. Un tel sacrifice est la seule preuve évidente de la sincérité de votre repentance. L’hypocrite peut aller loin, mais il ne va point jusque-là.

Hérode écoutait Jean Baptiste avec plaisir, mais lorsqu’il fut repris de son péché dominant, il emprisonna et fit mettre à mort le prophète.

Ce sacrifice est également nécessaire pour vous unir à votre Sauveur, Que celui qui invoque le nom de Christ se retire de toute iniquité! Vous ne pouvez servir deux maîtres, Dieu et Mammon.

LA RELIGION DOIT ÊTRE VOTRE PREMIÈRE ET SUPRÊME AFFAIRE, VOTRE TOUT; AUTREMENT ELLE N’EST RIEN!


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Employez diligemment les moyens de grâce que Dieu vous présente.

- Cherchez les bénédictions du Seigneur dans la voie qu'il a lui-même choisie.

- Appliquez-vous à la lecture de la Parole, à la prière, à l'examen de vous-même, au recueillement.

- Choisissez la compagnie de ceux qui craignent Dieu.

- Ayez des entretiens graves et conformes à la piété.

- Placez-vous sous la direction d'un ministère fidèle.

- Faites un usage spirituel et salutaire du dimanche tout entier.

À chacun de ces exercices Dieu rattache d’abondantes bénédictions.


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Ne renvoyez pas à une autre époque l'accomplissement de ces devoirs.

Si vous y mettez du retard, vous n'êtes pas sincère. Tout délai, pour quelque cause que ce soit, indique l’absence d'une vraie conversion. Ne vous rebutez pas devant les conditions du salut. Ne dites pas:

- Est-ce une œuvre difficile?

- Une œuvre aisée?

- Que dois-je perdre?

- Que puis-je retenir?


AUCUN DE CEUX QUI ONT ESSAYÉ D'ENTRER DANS LE CHEMIN DE LA VIE, EN FAISANT UNE TRANSACTION AVEC LEURS DÉSIRS MONDAINS, N’Y ONT RÉUSSI.


Sachez d'avance que vous aurez à lutter contre vous-même, et que le combat est pénible. La voie est si étroite, la porte si basse que vous seul y pourrez passer, vous et rien de plus, vous, mais non vos péchés, non vos prétendus mérites.

Vous devez entrer tout seul, et laisser le reste derrière, ou vous n’entrerez pas!

Mais si l'œuvre est difficile en elle-même, si le combat est pénible, la difficulté et la peine sont-elles quelque chose en comparaison du prix qui vous est offert? IL S’AGIT DE VOTRE VIE ÉTERNELLE.

La question est de savoir si vous abandonnerez vos péchés, ou si votre âme sera perdue.

Comment hésiter entre ces deux routes?

Vos péchés: ils vous apporteront des joies éphémères et une irrévocable condamnation! Mais votre âme! C’EST VOUS-MÊME, C’EST VOUS DANS TOUTE L’ÉTERNITÉ!

Oh! efforcez-vous d’entrer par la porte étroite! car plusieurs chercheront à y entrer et ne le pourront, parce qu’ils viennent devant cette porte avec leurs désirs, leurs affections mondaines et leur cœur partagé.


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Ne laissez pas vos pensées et vos espérances s'appuyer sur un autre objet que sur Jésus-Christ, tel qu'il vous est présenté dans l'Évangile.

Si vous demandez avec une intention sérieuse et sincère:

Que faut-il que je fasse pour êtreire sauvé?

La Parole de Dieu vous répondra: Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé.


MAIS CETTE FOI QUI SAUVE NE CONSISTE PAS SIMPLEMENT À RECEVOIR CERTAINS FAITS: que la Bible, par exemple, est inspirée de Dieu; que Jésus-Christ est le vrai Messie; qu’il est mort pour la rémission de vos péchés.

Plusieurs ont admis ces vérités et d’autres semblables, qui ont vécu cependant hors de l’alliance de grâce. Ceux qui disent à Jésus: Seigneur! Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux.


Croire en Christ:

- C’est dépendre de lui,

- se confier en lui,

- se soumettre à lui.


Comme vous remettez votre vie entre les mains d’un médecin, et votre cause à un avocat, VOUS DEVEZ REMETTRE LA GARDE ET LE SALUT DE VOTRE ÂME ENTRE LES MAINS DE JÉSUS LE MÉDIATEUR.


Celui qui croit:

- s’assied aux pieds de Jésus, parce qu’il est son Maître;

- se repose sur le sacrifice de Jésus, parce qu'il est son Souverain Sacrificateur;

- se soumet aux lois de Jésus, parce qu’il est son Roi.


RIEN NE DOIT VOUS DÉTOURNER DE CES DEVOIRS. Ni la confiance en vos résolutions, ni les larmes que vous avez répandues, ni aucune considération ne vous doivent empêcher d'accepter Christ et de vous en remettre complètement à lui pour votre salut.

N’attendez pas que vous soyez devenu meilleur pour aller à lui, mais allez à lui pour le devenir.

Nul sentiment de votre indignité présente, ni des tentations qui peuvent encore vous assaillir ne doit vous arrêter. Plus votre état est misérable, plus vous avez besoin de lui. Il ne vous mettra point dehors; non, pour quelque motif que ce soit, si vous allez sincèrement à lui, il ne vous mettra point dehors.


- Acceptez donc Jésus-Christ comme votre Souverain Seigneur et Sauveur;

- soumettez-vous à lui comme un serviteur dévoué;

- aimez-le d'un amour filial.


AUCUN, AUCUN DE CEUX QUI SE CONFIENT AINSI EN CHRIST, NE PEUT PÉRIR.

Archives du christianisme 1834 11 22



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