Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ACTION DE DIEU

ET

LE TRAVAIL DE L'HOMME DANS L'OEUVRE DU SALUT

Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement...

----------

Dieu, dans le passage que nous avons sous les yeux, est représenté comme opérant toutes choses, et en particulier le vouloir et le faire, dans l’œuvre de notre salut; en même temps, l'homme est exhorté à travailler aux choses que Dieu opère, à travailler à son salut; et nous nous demandons:

Comment l'homme peut-il accomplir, quelque chose là où Dieu fait tout?

Comment pouvons-nous coopérer avec Dieu à l’œuvre de notre salut?

Cette question nous est imposée par notre sujet et nous devons l'aborder. Si elle renferme un mystère, elle renferme aussi des vérités qui sauvent et qu'il ne nous est pas permis d'ignorer. Que le Saint-Esprit nous guide et nous garde pendant cette étude! demandons-le lui avec humilité et confiance.

Mais tout d'abord, il se présente une objection: notre salut est-il encore à accomplir? le Seigneur ne l'a-t-il pas accompli par son incarnation, son obéissance, ses souffrances, sa mort et sa résurrection? — Du haut de la croix, au moment d'expirer, Jésus-Christ a déclaré accompli: Jean XIX, 30. «C'est accompli.» (Trad. Corr.) son œuvre terrestre, c'est-à-dire:


L’œuvre expiatoire

(Ésa. LIII; ... Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris... — 2 Cor. V, 21; Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. — 1 Pier. III, 18, Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l’Esprit, — etc.)

d'obéissance

(Phil.II, 8; ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à lamort, même jusqu’à la mort de la croix. — Hébr. V, 8, Jésus a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a soufferte... —.)

et de souffrance

(Hébr. II, 10, Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut. etc.)

qu'il avait à accomplir dans notre chair.


***


CETTE ŒUVRE AVAIT POUR EFFET:

d'abattre le mur de séparation que le péché avait élevé entre nous et notre Dieu

(Ésa. LIX, 2, ce sont vos crimes qui mettent une séparation Entre vous et votre Dieu; Ce sont VOS péchés qui vous cachent sa face Et l’empêchent de vous écouter. — .),

d'ouvrir à l'homme exilé le chemin

(Jean XIV, 6. «Je suis le chemin, personne ne vient au Père que par moi.») de la maison paternelle, du sanctuaire (Math. XXVII, 51. «Le voile du Temple se fendit.» Hébr. VI, 19-20; Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide; elle pénètre au delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, IX, 8; Le Saint-Esprit montrait par là que le chemin du lieu très saint n’était pas encore ouvert, tant que le premier tabernacle subsistait. — .)

où son Dieu habite. Jésus-Christ, par son œuvre sur la terre, a enlevé au péché l'empire

(Rom. VI, 14. «Le péché n'aura pas domination sur vous, parce que vous êtes sous la grâce. Comp. à Jean I, 17. «La grâce est venue par Jésus-Christ»)

que, depuis Adam, il avait exercé sur l'homme; il a rendu impuissant le diable

(Hébr. II, 14, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, — .).

L'accomplissement de cette œuvre de Christ

était la première condition de notre salut.


***


JÉSUS-CHRIST DÈS LORS PEUT OFFRIR ET OFFRE

(Jean XII, 32. «Élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi.»)

le pardon

(Eph. I, 7. «C'est en lui que nous avons la rédemption, par le moyen de son sang, le pardon des offenses.)

et l'affranchissement du péché

(Jean VIII, 36. «Celui que le fils affranchit est vraiment libre.»)

à quiconque croit en lui et en son œuvre.

(Jean III, 18. «Qui croit en lui n'est point jugé, etc.»)


***


MAIS NOTRE SALUT N'EST PAS ACCOMPLI

(Rom. VIII, 24-25 (Martin 23-24). «Nous fûmes sauvés en espérance nous espérons donc encore et «nous attendons dans la patience» le plein accomplissement de ce salut. — Eph. II, 8. «Vous êtes sauvés (fait accompli) par grâce, par le moyen de la foi.» Par le moyen de la foi on entre en possession réelle du salut, dû à la grâce; mais dans sa plénitude et  définitivement, le salut ne s'obtient qu'au terme d'une vie de foi. Matth. X, 22; celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. — XXIV. 13; celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. — 1 Pier. I, 5, 9; ... vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. — Hébr. IX, 28. ... Christ... apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut.).

Pour qu'il s'accomplisse en nous, pour que nous parvenions à la possession de cette liberté, il faut que nous croyions; et pour que nous puissions croire:

il faut que nous entendions d'abord la prédication de l'Évangile

(Rom. X, 14. «Comment croiront-ils... sans que quelqu'un prêche.»).

Ensuite, il faut que l'Esprit de Dieu nous donne de recevoir cet Évangile, il faut qu'il opère en nous la foi:

(2 Cor. III, 3. «Vous êtes une lettre de Christ, par le moyen de notre ministère... écrite par l’esprit du Dieu vivant.» — Christ agit donc par le Saint-Esprit, pour rendre la prédication efficace. I Cor. II, 4-5. «Ma prédication fut en démonstration d'Esprit..., afin que votre foi fût... par la puissance de Dieu.).

C'est cette œuvre du Saint-Esprit, sans laquelle l’œuvre de Jésus-Christ ne nous sert de rien (1 Cor. XII, 3. «Personne ne peut appeler Jésus, Seigneur, si ce n'est par l’Esprit saint.»), que nous allons considérer maintenant, et ensuite seulement nous examinerons comment nous pouvons et devons travailler à celle œuvre du Saint-Esprit.

Notre texte ne parle pas du Saint-Esprit, mais c'est par lui que Dieu accomplit en nous l'œuvre du salut; c'est Dieu, le Saint-Esprit, qui opère en noues le vouloir et le faire.

Il est vrai que ces trois personnes ne sont qu'un seul et même Dieu (Deut. VI, 4. «Ton Dieu est un Dieu un ou unique.» Trad litter.), et c'est aussi pourquoi nous les voyons agir ensemble dans l'œuvre particulière de chacune.


Dans l'œuvre de la création, nous voyons le fils et l'Esprit agir à côté du Père:

c'est par le moyen du fils que toutes choses ont été faites (Jean I, 3. La Parole, c'est le fils. Comp. v. 14, 16-18; Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. Jean lui a rendu témoignage, et s’est écrié: C’est celui dont j’ai dit: Celui qui vient après moi m’a précédé, car il était avant moi. Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce; car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. — Col. I, 16.);

c'est par une opération de l'Esprit que la lumière, l'ordre et la vie sont sortis du chaos

(Gen. I, 2. «L'Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux.»).


De même dans l'œuvre du fils, nous voyons le Père et l'Esprit agir sans cesse. L'incarnation du fils est une œuvre de l'Esprit (Matth. I, 20. «Ce qui a été engendré en elle (Marie) est par l'Esprit saint.» Luc I, 35; L’ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. — .);

c'est dans l'onction de l'Esprit que Jésus a accompli son ministère

(Act. X, 38… oint d'Esprit saint... Jésus... alla de lieu en lieu... Jean I, 32; Jean rendit ce témoignage: J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur lui. — Ésa. XI, 2; L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui: Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel. — .);

c'est par l'Esprit qu'il s'est offert en sacrifice

(Hébr. IX, 14; combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant! — .).


D'un autre côté, c'est le Père...

qui a sanctifié le fils

(Jean X, 36; celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites: Tu blasphèmes! Et cela parce que j’ai dit: Je suis le Fils de Dieu. — .),

qui, au jour le jour, lui a donné et commandé ce qu'il avait à faire et à dire

(Jean VIII, 28; Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné. — XII, 49; je n’ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. — XIV, 10, 24; Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les oeuvres.... la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé...);

c'est le Père qui l'a consommé par les souffrances

(Hébr. II. 10; Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut. — V, 8-9; ... a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel, — .),

qui l'a ressuscité

(Act. II. 31, 32, c’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption. C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité; nous en sommes tous témoins. — etc.)

et glorifié

(Jean XIII, 31-32; Jésus dit: Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt. — Philip. II, 9; C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom — .).


L'œuvre de l'Esprit enfin est aussi l'œuvre du Père et du fils.

C'est le Père

(Jean XIV, 26; Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. — .)

et le fils

(Jean XVI, 7; si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. — .)

qui envoient l'Esprit; ce que l'Esprit annonce et opère est pris, de ce qui est au fils et au Père

(Jean XVI, 13-15. (L'Esprit) «prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera.» «Tout ce que Ie Père a est à moi.»).


Ainsi, dans toutes les révélations de chacune des personnes de la Trinité (L'Esprit tout en distinguant les trois personnes, semble quelquefois les confondre dans leur action. Par exemple: I Cor. XII, toutes les opérations sont attribuées à Dieu — diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous., v. 6, distingué de l'Esprit, v. 4; Il y a diversité de dons, mais le même Esprit; — et v. 10 et 11 à l'Esprit; Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. — .), nous reconnaissons et nous adorons un seul et même Dieu; c'est sur cette base seulement que l'Écriture nous autorise à attribuer notre renouvellement spirituel plus particulièrement au Saint-Esprit. C'est en face de son œuvre que nous sommes placés, en considérant tout ce que Dieu opère en nous pour le salut de notre âme.


Pour parvenir à la possession du salut et de la vie éternelle, qui est en Christ, pour être réconciliés par lui avec Dieu,

il nous faut, avant tout, savoir que nous sommes morts, perdus, damnés

(Luc XIX, 10. «Le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.» — V, 31, 32 ; Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler à la repentance des justes, mais des pécheurs...);

ensuite, que nous ne pouvons pas, nous-mêmes, nous sauver et nous affranchir du péché

(Jean VIII, 34. «Celui qui fait le péché est esclave du péché.»),

que nous avons besoin d'un Sauveur, et enfin, que ce Sauveur est Christ

(Act. IV, 12. «Il n'y a aucun autre nom... par lequel il nous faille être sauvés.»).

Ce sont tout autant de choses que le Saint-Esprit doit nous faire reconnaître et accepter

(1 Cor. XII, 3; je vous déclare que nul, s’il parle par l’Esprit de Dieu, ne dit: Jésus est anathème! et que nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur! si ce n’est par le Saint-Esprit — .).

Le péché obscurcit et aveugle

(Rom. I, 21-22; puisque ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous; — III, 9-18; ... nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché, selon qu’il est écrit: Il n’y a point de juste, Pas même un seul; Nul n’est intelligent, Nul ne cherche Dieu; tous sont égarés, tous sont pervertis; (3-12) Il n’en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul...; — Jean XVI, 8-15; 1 Jean, V, 6; Jean VI, 63; C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. — , comp. à v. 44-55; Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire; et je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi., 65; Et il ajouta: C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père. — .):

l’homme qui obéit au péché s'abrutit et perd le sentiment de ce qu'il est. Il fait le mal, il aime le monde et sa gloire, il marche dans les ténèbres et vit loin de Dieu, sans s'en rendre compte, sans s'en effrayer.


Le Saint-Esprit seul peut l'arracher à cet état.

C'est lui qui convainc de péché; ... et fait mesurer à l'homme la distance qui le sépare de ce Dieu. Il lui découvre ainsi sa vraie position devant Dieu et lui apprend à trembler sous le sentiment de sa condamnation; il lui inspire l'horreur du péché; il produit en lui le repentir, puis la faim et la soif de la justice, c'est-à-dire le désir d'être tel que Dieu le veut, le désir de lui plaire, de retrouver sa faveur, d'être réconcilié avec lui.

Mais plus l'homme s'efforce, sous l'action du Saint-Esprit, d'être agréable à Dieu, plus le Saint-Esprit le convainc de son impuissance; il lui apprend à désespérer de ses efforts et finit par l'humilier, par le briser. Et quand le Saint-Esprit a brisé une âme, il la conduit au pied de la croix en lui disant: Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, voici Jésus qui te réconcilie avec ton Dieu, qui te pardonne, qui te guérit, qui te renouvelle, qui te sanctifie (1 Cor. VI, 11. «Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés, par le nom du Seigneur Jésus, et par l'Esprit de notre Dieu.»).

Ainsi donc c'est le Saint-Esprit qui nous donne la connaissance du péché, le repentir, le désir et la possession du salut.

C'est lui qui nous donne la force de renoncer au monde et à nous-mêmes, de rompre tout lien et tout attachement charnels, de charger notre croix et de soumettre notre vie intérieure et extérieure à la discipline de la Parole

(2 Cor. III, 17. «La où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté.» 1 Jean V, 5-6; Qui est celui qui a triomphé du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu? C’est lui, Jésus-Christ, qui est venu avec de l’eau et du sang; non avec l’eau seulement, mais avec l’eau et avec le sang; et c’est l’Esprit qui rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité. — .)

Nous ne pouvons pas même prier

(Zach. XII, 10. «Je répandrai.... l’Esprit de... supplications.» — Jude v. 20. — Priant par l'Esprit Saint. — Eph. VI, 18. Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance — Rom. VIII, 26. De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. — 14-15, car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. — ; Gal. IV, 6; Dieu a envoyé dans nos coeurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père! — .)

sans que le Saint-Esprit nous en donne le vouloir, le pouvoir et le faire.


Nous pouvons nous jeter à genoux, nous pouvons balbutier des prières, mais nous ne pouvons pas prier, c'est-à-dire placer notre esprit sous le regard de Dieu, élever nos cœurs jusqu'en sa sainte présence, entrer vraiment, réellement, en relation, en conversation avec lui: nous ne le pouvons que par une action du Saint-Esprit. Lui seul peut recueillir devant Dieu nos pensées et nos désirs; les soustraire à l'attraction et il l'empire de la vanité. — Et quand notre âme est enveloppée de ténèbres et d'angoisse, quand nous crions à Dieu des lieux profonds, quand nous avons à frayer notre chemin à travers les langueurs ou les résistances de notre cœur, à travers les doutes ou les préoccupations de notre esprit, quand nous sommes dans un véritable travail d'âme pour parvenir jusqu'à Dieu: alors même et alors surtout, c'est l'Esprit de Dieu qui nous pousse, quand même nous l'ignorons; c'est lui qui nous cherche plus que nous le cherchons, et qui travaille en nous plus que nous ne travaillons nous-mêmes. Quand notre cœur nous dit de chercher la face de Dieu, c'est toujours de sa part (Ps. XXVII, 8. «Mon cœur me dit de ta part: Cherchez ma face.»), sous l'impulsion de sa Parole.

De même nous pouvons lire la Parole de Dieu d'un bout à l’autre et à le réitérer plusieurs fois, mais cette Parole ne fera jaillir aucune étincelle de vie et de lumière dans notre esprit, sans l'intervention du Saint-Esprit (1 Cor. II, 6-16. «Personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu.» v. 11.).

Nous ne la comprendrons pas, ou nous la comprendrons mal: nous passerons par-dessus les passages qui s'appliquent à nous et nous nous appliquerons ceux qui ne nous regardent pas. La Parole sera pour nous une lettre morte et un livre scellé jusqu'à ce que le Saint-Esprit, par son opération créatrice, nous ouvre le cœur et l'intelligence (Act. XVI, 14. «Le Seigneur ouvrit à Lydie le cœur… Tout ce que le Christ, depuis le ciel, opère dans une âme, pour l’amener au salut, peut être attribué aussi au Saint-Esprit. Après le départ de Christ, le Saint-Esprit viendra vers les disciples. Jean XIV, 15-17, 26. Mais dans le Saint-Esprit, c'est encore le Seigneur qui vient à eux, v. 18. Son œuvre jusqu'à son ascension, n'était que le commencement de ses actes et de ses enseignements. Act. I, 1-2, Trad. Corr.)

Nous ne pouvons, après notre conversion, lutter contre le péché, résister à une tentation, marcher dans les bonnes œuvres et dans l'obéissance fidèle à la Parole; nous ne pouvons achever notre sanctification, tendre à la perfection et croître en Christ, qu'autant que le Saint-Esprit nous en fournit d'en haut le désir et l'exécution (Eph. III, 16; afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur — 2 Thes. II, 13; parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. — .)

Ainsi dans cette œuvre de notre salut, à laquelle nous sommes appelés à travailler, tout dépend du Saint-Esprit, depuis le commencement jusqu'à la fin. Notre réveil, notre repentance, notre conversion, notre régénération, notre sanctification, notre rédemption finale, notre salut tout entier est opéré par le Saint-Esprit.

Ici la question qui nous avait arrêtés au commencement revient dans toute sa force:


Si Dieu fait tout dans l’œuvre de notre salut,

comment pouvons-nous encore y travailler?

Si tout est opéré par le Saint-Esprit, que reste-t-il à faire à l'homme?


IL LUI RESTE À OBÉIR

(Hébr. V. 9. «Jésus est devenu l'auteur d'un salut éternel, pour tous ceux qui lui obéissent.» 1 Act. VII, 51; Ésa. LXIII, 10; Gen. VI, 3; Jacq. IV, 7. comp. à v. 5-6. — Cette réponse n'en est une que pour la conscience. C'est à elle que la parole de Dieu s'adresse. La question, de quelle manière et à quel degré Dieu agit sur la volonté de l'homme, pour lui faire accepter le salut, demeure pour la raison un mystère.)!


LE TRAVAIL POUR NOTRE SALUT, AUQUEL NOUS SOMMES APPELÉS,

EST TOUT ENTIER UN TRAVAIL D'OBÉISSANCE.


L'apôtre a soin de nous le dire par la manière dont il introduit son exhortation, Phil.II, 12: «Comme vous avez obéi jusqu'ici..., dit-il, travaillez à votre salut.»

Si Dieu, le Saint-Esprit, opère tout dans l’œuvre de notre salut, il n'opère pourtant pas sans nous et malgré nous; il ne contraint pas et ne s'impose pas; respectant notre liberté, il n'opère que quand nous lui prêtons le concours de notre volonté, quand nous lui obéissons.

Travailler à son salut, c'est obéir à I'action du Saint-Esprit, se soumettre à sa lumière, quand il nous accuse et nous juge, suivre son impulsion quand il nous pousse à la prière, à la lecture de la Parole, à quelque bonne œuvre, à quelque sacrifice, à quelque renoncement: c'est marcher ou nous arrêter, parler ou nous taire, suivant qu'il nous le commande

Travailler à son salut, c'est faire la guerre à la chair et la crucifier; car la chair s'oppose à l'action du Saint-Esprit (Gal. V, 16-17, 24. «La chair désire le contraire de l’Esprit...» Rom. VIII, 12-13; Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair. 13 Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez — .), elle refuse les sacrifices auxquels il nous engage.

Cette obéissance doit être prompte, le travail pour notre salut doit être accompli avec crainte et tremblement, parce que c'est Dieu qui opère et le vouloir et le faire, et quand Dieu opère et agit, il faut que l'homme le laisse agir et qu'il marche sur les traces de l'action divine sans hésitation et sans raisonnement, tremblant de faire la guerre à Dieu (Act. V, 39; Ne courez pas le risque d’avoir combattu contre Dieu. — .), craignant de s'opposer à ses desseins. C'est Dieu qui appelle, il faut que l'homme obéisse sur-le-champ. Mais il faut aussi qu'il obéisse constamment et pleinement. L'Esprit de Dieu est un souffle doux et subtil (1 Rois XIX, 12.), quand il commence à remuer le cœur, mais c'est en même temps un Esprit absolu et souverain qui demande une obéissance de tous les instants, la soumission de tous nos désirs, de toutes nos pensées, de toutes nos affections. Dieu ne nous offre sa lumière et sa vérité qu'a la condition que nous acceptions toute la lumière et toute la vérité, quoi qu'il puisse nous en coûter (Act. XXIV, 24-25. (Félix interrompant Paul.) Math. XIX, 20-23. (Le jeune homme riche.) Jean VI, 66; Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui. — .).

Qu'on calcule la dépense avant de bâtir une tour, qu'on mesure ses forces avant de s'engager dans un combat

(Luc XIV, 28-32; Car, lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer... —),

rien de plus juste; mais une fois enrôlé sous le drapeau de Christ et placé sous l'obéissance du Saint-Esprit, il n'y a plus à reculer

(v. 25-27; Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. 33; Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple. — ; IX, 62; Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu. — .),

il faut aller en avant jusqu'à ce que le Saint-Esprit ait fait de nous des esclaves de Christ aussi pleinement que nous sommes, ou que nous avons été, esclaves du péché

(Rom. VI, 20-22; car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd’hui. Car la fin de ces choses, c’est la mort. — .).


Il faut travailler à notre salut avec crainte et tremblement, parce que Dieu seul peut opérer en nous et le vouloir et le faire.

Si nous dépendons entièrement de Dieu (Jean III, 27. «Un homme ne peut rien prendre, à moins qu’a cela ne lui soit donné du ciel. — Jacq. I, 16-17; Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés: toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation..) pour l'œuvre de notre salut, si nous sommes incapables d'arracher à notre cœur un seul bon mouvement, de produire par nos efforts une seule bonne action, si tout ce que nous ferions dans ce but reste stérile, ne recueillerons-nous pas avec crainte et tremblement tout ce que Dieu opère en nous pour nous sauver?

Et si tout effort purement humain est stérile, toute action divine, par contre, est féconde et d'une fécondité progressive et infinie. Le grain de froment, déposé dans la terre, peut produire jusqu'à cent grains (Math. XIII, 8; Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente. — .), et chacun de ces grains, à son tour, cent autres grains, et ainsi de suite. Les opérations du Saint-Esprit sur notre âme sont aussi des grains de semence destinés à se multiplier à l'infini.

Les révélations de Dieu, les rayons de lumières et de vérité qu'il nous envoie sont pleins d'avenir et renferment mille autres rayons qui s'engendrent les uns les autres dans la mesure de notre zèle pour les recueillir, de notre docilité à les suivre.

À celui qui est fidèle en peu de chose il sera donné davantage (Math. XXV, 23; C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître. — .)


Un premier mouvement du Saint-Esprit renferme, en germe, toutes les puissances de la vie à venir, la plénitude des grâces de Dieu

(Eph. III. 17-19; en sorte que Christ habite dans vos coeurs par la foi; afin qu’étant enracinés et fondés dans l’amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. — Philip. I, 6. «Celui qui a commencé... une œuvre, l'achèvera.»)

elles se déploieront successivement et infailliblement en celui qui persévère jusqu'à la fin dans l'obéissance au Saint-Esprit. Les occasions aussi et les moyens de faire le bien s'engendrent, si nous en profitons, à mesure que Dieu les fait naître (Eph. V, 16. «Rachetant le temps (l'occasion).»).

De même de nos bonnes dispositions (1 Tim. IV, 8. L'exercice de «la piété est utile à toutes choses.»): en obéissant, notre volonté se fortifie contre la paresse de la chair; par l'exercice nous gagnons en énergie pour lutter contre les obstacles, en patience pour persévérer dans l'insuccès, en amour efficace pour traduire en actes de sacrifice et de dévouement un mouvement, par lui-même passager, de compassion et de sympathie.

Le tact spirituel aussi et le jugement se forment dans l'exercice de l'obéissance. En obéissant nous apprenons à discerner les occasions, à distinguer la voix de la conscience et la volonté de Dieu dans des cas délicats et critiques (Hébr. V, 14. «Des hommes faits,… à cause de l'habitude, ont le sens exercé à discerner le bien et le mal.»); et d'obéissance en obéissance, nous verrons une lumière toujours plus pure, se répandre dans notre âme et sur notre sentier jusqu'à ce que le jour soit dans sa perfection (Prov. IV, 18; Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, Dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour. — .).


Craignons donc et tremblons de laisser échapper aucun mouvement du Saint-Esprit, de laisser s'éteindre en nous aucune bonne disposition, de manquer aucune occasion pour faire le bien; toute infidélité a cet égard détruit, en germe, une moisson de grâces divines et nous fait perdre infiniment plus que nous ne saurions penser. Toute grâce de Dieu, d'ailleurs, arrive à sa place et en son temps, avec une mission particulière; son action et sa nature sont déterminées par nos besoins du moment.

Toute grâce, pour cette raison, est unique, et une fois perdue, nous courons risque de ne plus la retrouver.


Mais il y a plus: la désobéissance aussi est féconde.

En négligeant notre salut, en désobéissant au Saint-Esprit, non seulement nous nous privons de bénédictions infinies, mais nous nous faisons un mal positif et direct, nous nous amassons des fruits de malédiction. La désobéissance engendre la désobéissance, un abîme appelle un autre abîme (Ps. XLII, 7; Un flot appelle un autre flot au bruit de tes ondées; Toutes tes vagues et tous tes flots passent sur moi. [Osterw. v. 8]).

Chacun de nos actes modifie notre être moral et exerce à un certain degré une influence permanente sur le développement de notre homme intérieur; chaque acte de désobéissance dispose notre âme pour le péché

(Jean VIII, 34; En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché. — Rom. VI, 16; Ne savez-vous pas qu’en vous livrant à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l’obéissance qui conduit à la justice? — .)

affermit son pouvoir sur nous et forme en nous des plis, des habitudes et des penchants, par lesquels le péché s'enracine toujours plus profondément dans notre nature. Avec chaque désobéissance, la froideur, la langueur, la lâcheté de notre cœur augmentent, le règne de la mort et du péché gagne en nous du terrain, notre cœur devient plus inaccessible, la voix du Saint-Esprit plus indistincte et plus rare, un retour plus douteux.

L'enfant du monde dira peut-être: «Si mes refus rendent ma conversion de plus en plus difficile, Dieu demeure assez puissant pour me sauver, et quand je l'invoquerai pour le lui demander, il ne me laissera pas mourir dans mes péchés. L'exemple du brigand sur la croix prouve qu'on peut se convertir à la onzième heure.»

Parler ainsi, c'est se moquer de Dieu. Aussi longtemps, il est vrai, qu'un appel de Dieu t'atteint et que la lecture ou la prédication de l'Évangile produit quelque effet sur ton cœur, tu peux te convertir; mais, ce qui doit te faire trembler et craindre, c'est que Dieu donne le vouloir et le faire selon son bon plaisir.

Si le brigand sur la croix se convertit à la onzième heure, c'est que le bon plaisir de Dieu était, d'opérer en lui le vouloir et le faire à cette heure-là et qu'il a obéi a l'heure de son appel.

Quant à toi, si Dieu t'appelle aujourd'hui (Hébr. III, 7. 1 Le Saint-Esprit dit: «Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs.»), tu ne peux pas lui dire: «j'irai à la onzième heure,» alors même que tu serais sûr de ne pas être rappelé par une mort subite. Tu ne sais, ni si tu voudras, ni si tu pourras te convertir plus tard, car Dieu opère et le vouloir et le faire selon son bon plaisir, et non pas selon tes convenances.

Convertis-toi quand Dieu te donne la conversion (Act. V, 31; Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. — XI, 18. Dieu donne la conversion.), ou tu ne te convertiras jamais.

Le vent souffle où il veut et quand il veut, l'Esprit de même (Jean III, 8; Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. — . Le grec désigne par le même mot le vent et l'Esprit.). Non pas qu'il y ait rien d'arbitraire ou d'accidentel dans l'action de l'un ou de l’autre (Rom. XII, 2. «La volonté de Dieu est bonne... et parfaite.»); si Dieu opère selon son bon plaisir, cela signifie seulement que les opérations de son Esprit se font d'après des lois qui échappent à l'homme, et contre lesquelles il ne peut rien.

Pas plus que tu ne saurais faire le vent, pas plus tu ne saurais, par tes propres efforts, faire descendre un souffle de l'Esprit, pour renouveler les sources de ton âme, desséchées par la désobéissance.

C'est quand le vent passe qu'il faut ouvrir toutes les portes de ton âme à son souffle vivifiant. Il faut te mettre sur son passage et soumettre à son action tous les mouvements de ton cœur, toutes les portions de ta vie. Le navire à voiles, immobile dans le port attend le vent favorable pour s'élancer sur sa route, et à la première brise, il ouvre ses voiles et se laisse emporter vers des rivages nouveaux.

Toi tu laisses passer ce souffle, tu ne veux pas écouter, quand Dieu t'appelle, tu lui dis: «une autre fois, quand j'aurai le temps,» et tu crois que, lorsque, à la fin, tu seras las de convoitises et de soucis terrestres, Dieu se hâtera de mettre à ta disposition les opérations de son Saint-Esprit pour faire ton salut.

Mais non; tu as dédaigné le secours de Dieu à l'heure de son bon plaisir. Quand, à ton tour, peut être en face de l'éternité, il te conviendra de te convertir, Dieu pourra dédaigner les cris.

«Parce que j'ai crié et que vous avez refusé d'entendre; parce que j'ai étendu ma main, et qu'il n'y a eu personne qui y prit garde; et parce que vous avez rejeté tout mon conseil, et que vous n'avez point agréé que je vous reprisse: aussi je me rirai de votre calamité; je me moquerai quand votre effroi surviendra.

Quand votre effroi surviendra comme une ruine, et que votre calamité viendra comme un tourbillon; quand la détresse et l'angoisse viendront sur vous, alors on criera vers moi, mais je ne répondrai point; on me cherchera de grand matin, mais on ne me trouvera point:

parce qu'ils auront haï la science et qu'ils n'auront point choisi la crainte de l'Éternel. Ils n'ont point aimé mon conseil; ils ont dédaigné toutes mes répréhensions: qu'ils mangent donc le fruit de leur voie, et qu'ils se rassasient de leurs conseils». (Prov. I, 24-31.)

Représentez-vous un pauvre paralytique dans une maison qui a pris feu. Il est assis près de son trésor qu'il ne veut pas quitter. Dix fois déjà on a offert au malheureux de l’emporter, et dix fois il a refusé de se séparer de ses trésors. Le feu gagne en étendue, les parois commencent à crouler, mais l'insensé espère toujours qu'on deviendra maître du feu. Vient un moment où la flamme pénètre dans son appartement; il crie au secours, mais il n'y a plus personne, et le craquement des poutres étouffe ses cris; il voudrait partir, mais ses membres sont paralysés, et il reste dans les flammes.

C'est l'histoire d'un fou, direz-vous. Prenez garde que cette histoire ne devienne la vôtre.

Le paralytique, c'est l'homme qui n'est pas encore né de nouveau; il ne peut faire aucun mouvement spirituel.

Le Saint-Esprit vient pour le saisir et le sauver, mais lui ne veut pas.

Le Saint-Esprit lui dit qu'il est sous le feu de la condamnation, qu'il y va de sa vie. Mais le paralytique refuse d'abandonner ses trésors et ses idoles, de sacrifier sa volonté propre et ses affections charnelles.

Le Saint-Esprit insiste, supplie, conjure; le paralytique persiste dans son refus et s'endurcit. Vient un jour où ses yeux s'ouvrent, où il reconnaît en frémissant qu'il est perdu; la mort approche, l'épouvante le saisit, il crie, mais c'est trop tard.


Lecteur, si, en lisant ces pages, tu as senti un mouvement de repentir, de foi ou d'espérance traverser ton âme, sache qu'il n'est pas donné à la parole de l`homme de convaincre de péché, de justice ou de jugement (Jean XVI, 8; Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement... —.); sache que c'est le Saint-Esprit qui a passé sur ton cœur; lui seul peut convaincre.

Incline-toi et obéis à son appel avec crainte et tremblement; c'est aujourd'hui le jour de ton salut, n`endurcis pas ton cœur; donne-le à Jésus, et tu seras sauvé.

Ou est-ce que pendant cette lecture aucun germe de conviction n'aurait troublé ta conscience? aucun souffle d'en haut n'aurait ridé la surface de ton âme?

En ce cas, tu resteras pour le moment mort dans tes péchés, tu ne peux pas travailler à ton salut tant que le Saint-Esprit n'opère rien en toi. Mais avant de répondre à cette question, souviens-toi qu'elle te sera adressée un jour, non plus par un homme pécheur, mais par le Dieu Saint qui scrute les cœurs et les reins, et qui, au jour du jugement, te demandera compte de cet appel.


QUANT À TOI, QUI CONNAIS CHRIST et sa grâce, mais qui, après avoir commencé par l'Esprit, laisses la chair reprendre son empire,

rappelle-toi qu'il faut FAIRE LA VOLONTÉ DE DIEU pour entrer dans son royaume

(Matth. VII, 2; Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais CELUI-LA SEUL qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.),

et que quiconque ne demeure pas en Christ SERA JETÉ DEHORS

(Jean XV, 6; Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. — .).

Il faut PERSÉVÉRER JUSQU'À LA FIN, pour être sauvé

(Matth. XXIV, 13; Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé..).


Si tu as abandonné le premier amour, si tu es tiède, si de la piété tu n'as que la forme et le nom, si Dieu a contre toi quoi que ce soit, convertis-toi, ou Dieu te vomira de sa bouche et effacera ton nom du livre de la vie (Apoc. II-III. — Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.).

Et toi, âme honnête et droite, qui désires te soumettre aux opérations du Saint-Esprit, ne crois pas que la Parole de Dieu te condamne à rester toute ta vie dans la crainte et dans le tremblement. Demande au Saint-Esprit de répandre en toi l’amour de Dieu (Rom. V, 5. «L'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le moyen de l'Esprit saint.»), et cet amour, en t'apprenant l'obéissance (Jean XIV, 21, 28. «Celui qui m'aime, garde ma parole.»), bannira la crainte (1 Jean IV, 18. «L'amour parfait bannit la crainte.»).

Amen.


Publié par la Société des traités religieux de Lausanne 1868.

Mis en page, corrections, liens avec la Bible Segond et (ou) ajouts de notes par la Bibliothèque "Regard"


- Table des matières -