1 Après que
Jésus eut dit ces choses, il s'en alla avec
ses disciples au delà du torrent de
Cédron, où il y avait un jardin, dans
lequel il entra avec ses disciples.
2 Judas, qui le trahissait, connaissait aussi ce
lieu-là, parce que Jésus s'y
était souvent assemblé avec ses
disciples.
3 Judas ayant donc pris une compagnie
de soldats
et des sergents, de
la part des principaux sacrificateurs et des
Pharisiens, vint là avec des lanternes, des
flambeaux et des armes.
4 Et Jésus, qui savait tout ce qui lui
devait arriver, s'avança et leur dit :
Qui cherchez-vous ?
5 Ils lui répondirent : Jésus de
Nazareth. Jésus leur dit : C'est moi.
Et Judas, qui le trahissait, était aussi
avec eux.
6 Et dès qu'il leur eut dit : C'est
moi, ils reculèrent et tombèrent par
terre.
7 Il leur demanda encore une fois : Qui
cherchez-vous ? Et ils
répondirent : Jésus de
Nazareth.
8 Jésus répondit : Je vous ai
dit que c'est moi ; si donc c'est moi que vous
cherchez, laissez aller ceux-ci.
9 C'était
afin que cette parole
qu'il avait dite fût accomplie : Je n'ai
perdu aucun de ceux que tu m'as donnés.
Le morceau que nous avons devant nous, est une
scène tirée de la Passion. C'est le
moment où Jésus-Christ est pris et
lié par ses ennemis, au sortir du jardin de
Gethsémané.
Voyons d'abord de qui se compose la bande qui vient
saisir le Seigneur.
Les évangélistes se complètent
ici l'un l'autre dans le récit des
circonstances qu'ils nous ont transmises. En
réunissant leurs rapports, nous voyons trois
sortes de gens dans la troupe qui
va emmener le Sauveur.
D'abord une poignée de soldats et de
sergents, de ceux probablement qui faisaient partie
de la garnison romaine, établie dans le
voisinage du temple au retour des grandes
fêtes des Juifs, pour empêcher les
séditions.
C'est en second lieu, un certain nombre de
serviteurs des prêtres et des Pharisiens,
pour prêter main forte aux soldats, en cas
que ces derniers ne fussent pas suffisants.
Enfin une commission tirée du sein
même des souverains sacrificateurs, des
capitaines du temple et des sénateurs, selon
le rapport de St. Luc 22, 52.
Tant de monde pour saisir un seul homme, et un
homme qui ne se défendrait pas ! Et que
de précautions cette troupe avait-elle
prises, pour que leur proie ne leur
échappât point ! Des
épées et des bâtons, comme s'il
s'était agi d'un brigand ; outre cela
des flambeaux et des lanternes, pour espionner les
lieux, en cas que Jésus-Christ eût
voulu se cacher. Et c'est ce ramassis de gens que
le malheureux Judas a pu se résoudre de
conduire, pour gagner ses trente pièces
d'argent !
Mais cette scène ne revient-elle pas aussi
dans l'histoire de l'église ? Pour
faire une bonne guerre à
Jésus-Christ, à ses disciples ou
à sa Parole, le même genre d'ennemis
s'est toujours donné la main. Maîtres
et valets, gens d'épée et
prêtres en soutane forment tout à coup
une coalition pour continuer l'oeuvre de la troupe
que nous avons devant nous.
Les uns se chargent de la force ouverte, les autres
de l'espionnage ; c'est une camaraderie qui
sort de terre et qui se donne mille marques de
tendresse ; mais attendez la fin ; cette
haine qui les a unis, quand ils auront atteint leur
but, ils la tourneront contre eux-mêmes.
Et quand on paie bien, on trouve aussi un Judas
pour achever tout ce tableau ; l'église
n'est point sans traîtres, et il ne s'agit
que d'offrir à chacun ce qu'il convoite en
silence.
Jésus-Christ voit venir tout ce monde, et
d'un pas ferme va à leur rencontre. Il est
sans armes et n'a que sa Parole, mais celle-ci
renverse, comme un
sceptre de fer brise des vases de potier.
Il prend l'initiative
et demande à la troupe qui s'avance :
Qui
cherchez-vous ? et ces enfants de
ténèbres lui répondent :
Jésus de
Nazareth. Et le
Nazaréen témoigne de lui-même
et leur dit : C'est moi. Et comme la foudre tombe et
éclate, ce témoignage fait tomber
hommes et armes aux pieds de la
vérité. Mais cette salutaire frayeur,
comme elle convertit l'un, endurcit l'autre.
La bande se relève et Jésus-Christ
demande de nouveau : Qui cherchez-vous ?
Il n'est pas dit que
les mêmes hommes soient tombés
à terre une seconde fois.
Jésus-Christ devait triompher en
succombant ; ses ennemis devaient succomber en
triomphant ; malheur aux méchants que
Dieu livre à la
prospérité !
Jésus-Christ sait bien qu'il
n'échappera point à la main de ses
bourreaux ; mais ce n'est point le
plan de ses ennemis, c'est le
conseil de Dieu qui sera exécuté. Au
moment d'être pris, Jésus-Christ ne
veut qu'intercéder pour ses disciples :
Si c'est moi que vous
cherchez, laissez aller ceux-ci. Il ne veut perdre aucun de ceux que le
Père lui a donnés, et cette demande ne tombe point
à terre, car l'Écriture devait être
accomplie.
Rendons grâces que Jésus-Christ parle
encore, et c'est de la puissance de cette Parole
que nous allons témoigner.
La Parole du Fils est aussi la Parole du
Père et la Parole du St. Esprit.
Le Fils ne peut rien faire, rien dire, à
moins qu'il ne soit un avec le Père ;
et l'Esprit qui anime le Père, anime aussi
le Fils, ces trois
rendent témoignage de la même manière, car
ils sont un.
Et la Parole du Dieu
trois fois saint, nous l'avons devant nous dans
l'Écriture. Quand toute chair est comme l'herbe et
quand toute la gloire de l'homme est comme la fleur
de l'herbe, la Parole du Seigneur demeure
éternellement ; et c'est cette Parole
qui vous est annoncée par
l'évangile.
Qu'est-ce qui donne
à cette Parole sa puissance ? pourquoi
est-elle vivante et
efficace, et pourquoi
renverse-t-elle ceux qui lui
résistent ? C'est cette question que je
voudrais examiner avec vous, et c'est à la
source même de la Parole que je vais chercher
ma réponse.
La Parole de Dieu est toute-puissante, car cette
Parole est la vérité. On est fort, on
est tout-puissant, quand on a une
bonne cause à soutenir ; la
vérité est forte d'elle-même,
et n'a pas besoin d'avocats payés. Une
pauvre femme est plus forte qu'un empereur, si la
vérité est du côté de la
pauvre et l'injustice du côté du
souverain. Le roi
n'est point sauvé par une grosse
armée, et l'homme puissant n'échappe
point par sa grande force. Le cheval manque
à sauver, et ne délivre pas par la
grandeur de sa force.
Il n'y a qu'une seule
force réelle : c'est celle de la
vérité. L'avez-vous pour vous ?
alors vous vous
jetterez sur toute une bande, et vous franchirez
les murailles ; l'avez-vous contre vous ? alors
vous serez vous-même comme une muraille qui s'en va tomber,
faisant ventre jusques au haut, de laquelle la
ruine vient soudain, et en un moment.
Mille erreurs
ingénieuses, artistement combinées,
ne donnent pas pour résultat une
vérité. Et de même, où
il y a vérité, il n'est pas besoin de
combiner, il suffit de rendre témoignage. Il
y a des caractères francs, loyaux, et qui
ont aussi un ascendant moral ; cet ascendant
ne leur vient que de la vérité. Il y
a d'autres caractères qui ont quelque chose
de souple et de mielleux, et dont, dès le
premier quart d'heure, on se défie ;
c'est qu'il y a une voix qui vous dit : Je ne
puis pas me fier à cet homme-là. Nous
ne parlons encore que de la vie commune et des
vérités qui rasent la terre. Quand
vous avez pour vous un fait, vous
êtes bien autrement fort que quand vous
n'avez pour vous qu'une supposition.
On voit des orgueilleux qui ont un grand pouvoir et
qui disent en leur coeur : Qui me jettera par terre ?
Eh bien, il suffit
que, sous quatre yeux, vous puissiez leur citer un
fait qui soit contre eux, et vous renverserez leur
orgueil ; car ils
n'ont aucun pouvoir contre la vérité,
ils n'en ont que pour la vérité.
Jésus-Christ,
d'un seul mot, renverse toute la troupe qui est
venue pour le saisir. Si Dieu est pour nous, qui sera contre
nous ? et Dieu
est pour nous, si notre conscience est pour nous et
que nous puissions dire : Je suis dans la
vérité.
Voilà la première cause de la
puissance que renferme la Parole de Dieu. Elle est
la vérité. Sanctifie-les, dit
Jésus-Christ, par la
vérité ; ta Parole est la
vérité. Or, ce caractère de
vérité, la Parole de Dieu le doit
à son inspiration. Toute l'Écriture,
tout le canon de
l'Écriture, tout le corps de ces livres que
Dieu avait confiés au peuple Juif dans
l'Ancienne Alliance, et auxquels sont venus se
joindre les livres du Nouveau Testament,
toute
l'Écriture est divinement inspirée.
Elle n'est point la
production de l'esprit humain, elle est le fruit de
l'Esprit de Dieu, car les saints hommes qui nous l'ont transmise, c'est
poussés par le
St. Esprit qu'ils ont parlé. Dieu nous les a
révélés, dit St. Paul, par son Esprit, car nous n'avons point
reçu l'esprit de ce monde, mais
nous avons reçu
l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous
connaissions les choses qui nous ont
été données de Dieu.
Et cela est vrai de
tout le canon de la Bible.
Les paroles des apôtres sont aussi
inspirées que les paroles de
Jésus-Christ, car Jésus-Christ a dit
à ses apôtres : Qui vous écoute,
m'écoute, et qui vous rejette, me
rejette.
Et ce qui est vrai du
Nouveau Testament, est aussi vrai de l'Ancien.
Jésus-Christ cite plus d'une fois
Moïse, les
Prophètes et les Psaumes, et sous cette triple
dénomination il entend tout le canon de
l'Ancien Testament. Il ne citerait pas ces livres,
s'il ne leur reconnaissait pas leur
caractère d'inspiration.
Du premier verset de la Genèse, jusqu'au
dernier de l'Apocalypse, c'est Dieu qui parle par
la puissance de son Esprit, et c'est cela qui
renverse les
forteresses et qui
amène captives
toutes les pensées pour les soumettre
à l'obéissance de Christ.
Donnez-moi le plus
beau livre d'édification, il sera toujours
aussi au-dessous de la Bible que la terre est
au-dessous du ciel et que l'esprit de l'homme est
loin de l'Esprit de Dieu. Ce qu'il y a de plus
édifiant, sera toujours tiré de la
Bible ; et ce qui ne serait point
inspiré par la Bible, ne serait plus
édifiant. Le cachet de la Bible, c'est
l'unité dans la variété, et la
variété dans l'unité. Il y a
environ quinze cents ans de distance de la
composition de la Genèse à la
composition de l'Apocalypse, et c'est toujours le
même sujet qui traverse ces
livres et ces siècles.
Vous voyez toujours paraître et
reparaître la chute de l'homme et la
grâce libre de Dieu ; un premier Adam et
un second Adam ; le premier nous
entraînant dans sa chute, et le second payant
notre rançon, et reproduisant en nous par la
foi l'image divine que nous avions perdue.
Depuis Eden jusqu'à la fin des
prophéties nous voyons le serpent et ses
morsures, mais aussi le souverain médecin,
promis d'abord, puis paraissant lui-même,
écrasant la tète de l'ennemi et nous
rouvrant l'héritage des saints dans la
lumière.
Ce sont ces deux
pôles, le péché de l'homme et
la grâce de Jésus-Christ, qui font de
la Bible la Bible", ce livre vivant et efficace, cette épée à deux
tranchants, ce fondement de Dieu qui, quand le ciel et la terre passeraient,
ne serait point ébranlé.
C'était la seconde cause de la puissance de
l'Écriture. Elle est divinement inspirée.
À ces deux
causes vient se joindre encore une
troisième.
Elle est indépendante des traditions
humaines.
Tout est bien, sortant des mains de Dieu, tout se
corrompt entre les mains des hommes.
Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament nous
lisons : Vous n'y
ajouterez rien et vous n'en retrancherez
rien ; le Dieu fort de vérité
est un Dieu jaloux ; il ne donne pas
sa gloire à un autre ; vous
anéantissez, dit Jésus-Christ,
la Parole de Dieu par
votre tradition que vous avez établie.
Il y a
des églises malades et
où la vie de l'Esprit ne se fait plus
sentir ; allez à la source, c'est
toujours parce que la Parole de Dieu a
été falsifiée par des
traditions. Nous ne
frelatons pas la Parole de Dieu, dit St. Paul ; c'est ce qu'on
fait en mêlant à la Parole sainte de
la contrebande humaine. Il y a traditions et
traditions ; je ne veux vous en nommer qu'une
seule classe : les livres apocryphes. Pourquoi
donnez-vous votre argent pour ce qui ne nourrit
point, et pourquoi
lisez-vous ce qui ne
rassasie point ?
Laissez-moi vous
intenter un procès du haut de cette chaire.
Je vois dans vos maisons le saint volume, mais dans
ce saint volume vous laissez subsister des livres
qui ne sont pas de Dieu. Vous mettez à
côté de la Parole éternelle des
romans religieux, des légendes, des
documents historiques pleins d'erreurs, des
recueils de maximes, dont plusieurs sont bonnes,
mais comme chacun de nous pourrait en faire ;
vous acceptez tous ces livres, et, dupés
sans le savoir, vous les faites relier avec les
autres, sous le titre commun :
Écriture
sainte.
C'est une pieuse
fraude, et une fraude est toujours une fraude.
Ôtez ce vieux
levain, et rendez
à Dieu l'honneur suprême. Il y a
péché d'associer à ce qui
vient de Dieu des éléments d'erreur
qui viennent des hommes. Il y a péché
de falsifier le canon de l'Écriture, en y
ajoutant ce qui est d'origine
différente.
Ou bien niez l'inspiration du
canon ou reconnaissez - la comme
Jésus-Christ l'a reconnue. Si vous la niez,
vous n'êtes plus que des incrédules,
et nous concevons que l'ivraie vaille autant
à vos yeux que le froment ; mais si
vous la reconnaissez, soyez conséquents avec
vous-mêmes.
Ne dites point : Depuis que nos pères sont
morts, il en a toujours été
ainsi ; ce n'est
point l'habitude qui doit régner, c'est la
vérité.
Il est dit des Moabites : Moab a été à son
aise depuis sa jeunesse, et a reposé sur sa
lie ; il n'a point été
vidé d'un vase dans un autre, et il n'a
point été transporté ;
aussi son goût lui est toujours
demeuré, et son odeur ne s'est point
changée.
C'est le
caractère de plus d'une église
chrétienne, quand l'autorité humaine
paralyse la vérité de Dieu. Sortez de
cette ornière ; il faut obéir à Dieu
plutôt qu'aux hommes. Un peu de levain fait
monter toute la pâte ; vous serez forts avec la
vérité, mais languissants, si vous la
corrompez.
Ce n'est pas une nouvelle doctrine que nous vous
annonçons ; nous vous
répétons avec St. Paul :
Que personne ne vous
maîtrise à son plaisir,
mais si quelqu'un vous annonce un autre
évangile que celui que nous vous avons
annoncé, quand ce serait nous-mêmes,
ou les apocryphes,
ou un ange du ciel,
qu'il soit anathème.
Voyez au contraire ce que peut la
vérité, quand elle est pure,
fraîche, indépendante. Que toute une
armée se range contre vous, au nom de
l'Éternel vous la détruirez. Les
témoignages de l'Éternel sont
assurés ; ce qu'il a dit, ne le
fera-t-il point ? s'il a parlé, ne
ratifiera-t-il point sa parole ?
Dès que
Jésus-Christ s'est nommé, ses ennemis
reculent et tombent par terre. Ce qui est divin a
une force qui renverse et qui dure
éternellement.
Et la Parole qui abat est aussi celle qui
relève. Elle
déchire et elle guérit ; elle
frappe et elle bande nos plaies.
Marie Madeleine est
vivifiée de nouveau, quand
Jésus-Christ rend témoignage de
lui-même au jour de sa résurrection.
Ou quand les disciples, battus de la tempête,
se voient à deux doigts de la mort, la
parole du Seigneur : C'est moi, les remet comme sur un rocher. Si
Jésus-Christ soutient toutes choses,
c'est par sa
parole
toute-puissante. C'est elle qui produit cette
vive
représentation des choses qu'on
espère et
cette démonstration de celles, qu'on
ne voit point. C'est
par elle que les
anciens ont obtenu un bon témoignage et que
tous ceux qui croient ne sont point confondus.
Il n'en est pas de
même de la parole humaine, quelque
retentissante qu'elle soit ; ce n'est qu'un airain qui
résonne, qu'une cymbale qui retentit.
Voyez les apocryphes,
nous en parlions tout à l'heure ; ce
qui leur manque, c'est l'épée
à deux tranchants. Écrits dans une
autre langue et dans un autre esprit, ils sont trop
faibles pour tuer et trop faibles pour vivifier. Le
péché n'y est plus
le péché, et la grâce n'y est
plus la grâce. La religion des apocryphes est
la religion des oeuvres et du salut par les
oeuvres, la religion du coeur humain, et par
conséquent la religion de l'orgueil. Christ,
centre des promesses, y manque complètement,
et la loi qui doit pousser à Christ, n'y est
plus qu'une morale humaine. Malheur aux prophètes
insensés, qui suivent leur propre esprit,
quoiqu'ils n'aient rien vu. Ce sont des visions de
vanité et des prédictions de
mensonge ; c'est pourquoi, ainsi a dit le
Seigneur l'Éternel : Parce que vous
avez prononcé la vanité, et que vous
avez vu le mensonge, c'est pour cela que je vous en
veux, dit le Seigneur l'Éternel ; et ma
main sera sur les prophètes qui voient la
vanité et qui prophétisent le
mensonge ; ils ne seront plus dans le conseil
de mon peuple, et ils ne seront plus écrits
dans les registres de ma maison.
Mais pour nous, qui avons une parole très ferme, un
argent affiné au creuset,
épuré par sept fois, nous avons un devoir à remplir.
C'est de répandre cette Parole, et aussi
pure que nous l'avons reçue.
Vous voyez des milliers de malheureux, quittant
leur foyers, traversant cette ville, et cherchant
au delà de l'Océan une nouvelle
demeure et du pain pour leurs enfants. N'y
aurait-il rien à faire pour ces
générations ? Voulez-vous
attendre qu'ils frappent à votre
porte, tous ceux qui, manquant du
pain quotidien, manquent le plus souvent aussi de
la nourriture éternelle ?
Est-ce assez de ces Bibles encaissées dans
des magasins, et qui, comme un capital mort,
dorment dans la poussière ?
Jetez votre pain sur
la face des eaux, et plus tard vous le retrouverez.
Vous avez un jour de
jeûne en Septembre, mais n'est-ce pas plutôt ici le
jeûne, que l'Éternel a choisi, que
vous rompiez votre pain à celui qui a faim,
et que vous donniez
un bâton céleste à tous ces
voyageurs ? Alors
votre lumière éclora comme l'aube du
jour, et votre guérison germera
incontinent.
La Parole de Dieu que
vous aurez fait connaître, se répandra
en nouvelles bénédictions sur
vous-mêmes. Vous en sentirez la
vérité et la valeur ; elle sera
un arrosement à
vos os, et vous ne la
mêlerez plus à des traditions
humaines.
Elle vous fera sortir de ce demi-christianisme qui
n'ose rien entreprendre, parce qu'il craint la
nouveauté ; mais c'est de la vieille
Bible qu'il s'agit, du vieil évangile, le
nouveau est précisément ce qui vient
des hommes.
Laissez à ceux qui veulent le levain qu'ils
retiennent ; pour vous, confiez-vous à
la Parole sainte, elle sera victorieuse quand elle
sera seule et que vous aurez le courage de la
laisser triompher.
NOTE.
Le passage Rom. 3, 2
établit à lui seul la divinité
du canon et proscrit les livres apocryphes comme
des livres bâtards. Que si l'on objecte qu'il
y a plusieurs livres canoniques que valent bien les
apocryphes, nous répondrons que
Jésus-Christ
qui a reproché bien des péchés
aux juifs, n'a jamais attaqué leur
canon, ce qu'il
aurait fait avant tout, lui, l'homme de
l'Écriture, s'il avait exclu un iota
seulement du Code que nous avons.
Voulez-vous savoir aussi comme les apocryphes
renversent le fondement de la foi, le dogme de
l'expiation ?
Lisez Tob. 12, 9 : L'aumône délivre de la
mort et nettoie de tout péché.
Siracide 3, 4 :
Qui honore son
père, expie ses péchés.
Deux passages d'entre
cent.