Celle dont on lira plus loin les lettres,
avait horreur de toute réclame. Elle
eût été la dernière
à prétendre se faire remarquer. Mais
lorsqu'un devoir surgissait, alors elle n'avait
plus d'hésitation : elle marchait,
comme ses pères huguenots, parce qu'il
fallait aller.
Et nous croyons, nous aussi, que c'est
un devoir de la laisser parler, dans les lignes qui
vont suivre, quelque intimes et sacrées
qu'elles soient pour nous, parce que toute sa vie
durant, elle a rendu son témoignage,
simplement, humblement, fermement.
Ces lettres sont son dernier
témoignage. Il nous vient comme de
l'Au-delà. C'est un trésor que nous
n'avons pas le droit de garder pour
nous-mêmes. Il est fait pour aider et
encourager ceux qui l'ont connue et aimée,
en grand nombre et quelques autres aussi, nous
l'espérons. Nous n'y avons ajouté que
les notes explicatives de rigueur et quelques pages
tirées de deux cahiers, infiniment
précieux pour nous, trouvés
après sa mort. Elles serviront tout
naturellement d'introduction et de conclusion
à ces lettres.
R. H.-V.
Zinal (Valais) juillet 1933.
La nouvelle édition de ce petit
ouvrage, qu'il nous est donné de pouvoir
livrer aujourd'hui au public, s'est enrichie de
toute une série de lettres inédites
adressées par l'auteur à une amie
très chère.
En en
permettant la
publication, celle-ci s'est acquis la gratitude de
tous ceux qui trouveront dans ces pages une
nouvelle source de réconfort, de courage et
de consolation.
Nous la
remercions de sa
précieuse collaboration, ainsi que l'artiste
qui les a embellies de son talent.
Puissent-elles,
ainsi
renouvelées, exercer plus efficacement
encore leur action bénie auprès de
ceux qui doutent, qui luttent, qui souffrent !
À Dieu seul en revienne la gloire, à
Dieu qui « a choisi les choses faibles du
monde pour confondre les
fortes » !
Londres,
septembre 1935.
R. H. - V.
« AU PLUS HUMBLE DES SAINTS, CE QUI EST FACILE NE SUFFIT PAS. CE QU'IL VEUT, C'EST DE VIVRE DE LA VIE DES ANGES. JUSQU'A SA MORT, IL GARDE L'INQUIÉTUDE DE LA PERFECTION, CE MÉCONTENTEMENT DE SOI-MÊME QUI N'EST QUE LE SENTIMENT DE SA RÉELLE IMPUISSANCE. À MESURE QU'IL S'AFFIRME DANS SA VIE MORALE, IL VOIT SE CREUSER TOUJOURS DAVANTAGE L'ABÎME QUI LE SÉPARE DE SON DIEU... AUSSI SA VIE EST-ELLE UN REJAILLISSEMENT PERPÉTUEL, UNE GLORIEUSE ASCENSION ET COMME UNE ESCALADE DU CIEL QUI NE LUI LAISSE AUCUN RÉPIT. » ERNEST PSICHARI. |
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