A UNE AME TROUBLEE.

 

Attachons nos regards sur le Sauveur, et nos craintes s'évanouiront comme un rêve. « C'est ici le témoignage, que Dieu noue a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. » Donné, non pas vendu, ou prêté, ou promis; a donné, non pas donnera; si ce seul mot, dans sa plénitude, entre dans notre coeur, la vie, l'amour, la paix, la joie, l'obéissance y entrent aussi. Dieu donne, - qu'avons-nous donc à faire? Acheter? mériter? attendre? - Non, mais tout simplement recevoir.

Ce que nous avons peine à croire, c'est que ce puisse être vraiment un fait que quiconque, à cause du sacrifice de Jésus-Christ mort pour ses péchés, s'attend à recevoir, aujourd'hui, sur la terre, jour après jour, le pardon, la paix, la force, et bientôt la délivrance de toute souillure et de toute douleur dans le ciel, soit vraiment possesseur de cette grâce. Oh ! ce mot de grâce! que nous avons de peine à le réaliser! et comme nous sommes toujours enclins à regarder à notre ingratitude, à notre froideur, à nos chutes, à nos ténèbres, à notre incrédulité, pour conclure que la bonne nouvelle du salut ne concerne pas des pécheurs tels que nous! taudis que s'il y avait des préférences, au banquet de la grâce gratuite, les plus pécheurs entre les pécheurs seraient les premiers servis !

Jésus-Christ a tout accompli, et tous les dons de Dieu sont entre ses mains - mieux que cela, lui-même, par l'Esprit, est prêt à venir habiter en nous, dans une communion plus intime que la plus tendre affection sur la terre. Et tout cela est fondé sur quoi ? Sur l'amour de Dieu - l'éternel, l'insondable, l'immuable amour de Dieu, dont l'amour d'une mère est une imparfaite image. « Qui nous séparera de l'amour de Christ? » « Ni les choses présentes; » - voilà pour aujourd'hui, - « ni les choses à venir, » - voilà pour demain. Vivons de Jésus-Christ, - en Jésus-Christ,,- pour Jésus-Christ; - ne demandons rien de moins, puisque rien de moins n'est promis, et que tout est grâce, - c'est lui qui nous expliquera ses promesses, en les réalisant en nous. Prions sans cesse, et quand Satan nous parle de douter, de craindre, de nous croire trop malades pour le médecin, - ne lui répondons pas un mot, mais tournons-nous vers Jésus-Christ. Et puis, en priant, veillons, car après tout, la vie la plus vigilante est la plus facile; si nous arrachons les mauvaises herbes à mesure qu'elles poussent, elles se détachent plus facilement* et nous ne leur laissons pas le temps de s'unir en petits nids à serpents. - Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs - « et pourquoi pas le pauvre Joseph? »

Voilà tout l'argument; acceptons comme un fait, avec des larmes de reconnaissance, ce que Dieu nous dit être un fait. Allons à, Jésus-Christ heure après heure, tels que nous sommes, et nous trouverons en lui ce qu'il nous faut. Allons, non pas pour voir si nous l'y trouverons, mais parce que nous savons, sur le témoignage de Dieu, que nous l'y trouverons. Seigneur, « augmente-nous la foi ! »

TH. MONOD. (Extrait d'une lettre)


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