.

 SE SAVOIR EXAUCÉ.

1 JEAN V, 15.

 

L'apôtre Jean dit : « Si nous savons qu'il nous exauce, quoique ce soit que nous demandions, nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées; » mais cette parole est peu connue, parce que nos traductions ordinaires font dire à l'apôtre Jean l'inverse de ce qu'il dit. C'est de l'expérience, de la vue, qu'elles font découler la certitude de l'exaucement, tandis que l'apôtre fait découler cette certitude de la foi. Si nous savons que Dieu nous exauce, quoi que ce soit que nous lui demandions, alors nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées. Nous savons que nous les avons quand même nous ne les verrions pas; et non pas : nous savons que nous les avons, parce que nous les avons vues.

 

« Si nous savons. » Ah! l'apôtre Jean a bien raison de dire : Si. En effet, qui est-ce qui sait que Dieu l'exauce, quoi que ce soit qu'il lui demande ? - Peut-être pas un chrétien sur mille.

Mais comment savoir une chose aussi étonnante? - Jésus a dit : « Demandez et l'on vous donnera, car QUICONQUE DEMANDE REÇOIT (1). » Cette parole pourrait déjà suffire, mais comme nous avons une peine extrême à prendre la parole de Dieu dans son plein sens, il a été plus explicite encore, il a dit aux croyants

« Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai (2

Il nous a dit qu'il nous a élus afin que tout ce que nous demanderons nous soit donné (3). Il a dit encore à ceux qui demeurent en lui de demander tout ce qu'ils voudront et que cela leur sera fait (4). Voilà comment le chrétien peut savoir que, quoi que ce soit qu'il demande, Dieu l'exauce.

Savoir que Dieu nous exauce est une foi bien plus calme et plus paisible qu'on ne l'imagine. C'est une assurance joyeuse qui n'admet ni inquiétude, ni agitation.

Ceux qui savent que Dieu les exauce, quoi que ce soit qu'ils demandent, savent par cela même qu'ils ont les choses qu'ils ont demandées. Mais combien de - chrétiens qui n'ont qu'une foi vague à l'exaucement; qui, lorsqu'ils viennent de prier, se bornent à espérer que Dieu les exaucera tôt ou tard! Ces chrétiens sont loin de savoir qu'ils ont les choses demandées. Mats, nous dira-t-on, la chose qu'on a demandée, on l'a reçue ou on ne l'a pas reçue; on ne peut pas, on ne doit pas croire qu'on l'a avant de l'avoir reçue, ce serait une illusion; et après qu'on l'a reçue, on le sent, on le voit, il n'est plus besoin de foi pour le savoir. Il y a ici un manque d'intelligence de l'oeuvre du salut. La vérité est que nous n'avons rien en nous-mêmes, mais que nous avons tout en Christ; Christ nous a acquis tous les biens, et ces biens nous sont donnés; seulement on ne les prend, on ne se les approprie, que par la foi.

Vous rencontrez un homme manquant de tout et qui vous supplie de lui donner tout ce qui lui, est nécessaire; vous lui dites: « Je m'en vais chez le marchand et je vous achèterai tout ce qu'il vous faut. » Vous allez, vous choisissez, vous achetez, vous payez et vous dites au marchand de porter les objets chez l'indigent; mais l'indigent ne croit pas qu'ils soient pour lui et il ne se donne pas seulement la peine d'ouvrir sa porte ; le marchand alors dépose sa marchandise devant la maison et se retire. A qui appartiennent ces objets qui sont devant la porte? Au pauvre homme qui habite dans la maison ; ils lui ont été donnés. Seulement, comme il ne le croit ou ne le sait pas, il n'en jouit pas.

 

Les chrétiens savent que Dieu s'est donné lui-même à eux; ils comprennent qu'en se donnant lui-même, il a tout donné pourquoi ne croiraient-ils pas qu'il les exauce quoi que ce soit qu'ils demandent, et pourquoi ne seraient-ils pas assurés qu'ils ont les choses qu'ils ont demandées ?

CH. CHALLAND.


« La joie de l'Éternel est votre force. » La joie de l'Éternel! Il y a des joies qui ne sont pas des forces, qui ne donnent pas le bonheur, qui n'osent pas même s'appeler des joies; elles se désignent sous les noms de plaisirs, jouissances, etc. Joies artificielles, joies factices que celles-là! Il y en a d'autres qui sont réelles, mais que gâte la pensée qu'elles devront finir. La seule qui soit solide et durable est celle que donne Jésus et dont il dit: « Nul ne vous l'enlèvera. » Cette joie-là n'est pas seulement le fruit de l'obéissance à Dieu; elle aide à lui obéir et à le servir.


Table des matières


.

1) Matth. 7: 7,

.

2) Jean 14 : 13.

.

3) Jean 15: 16.

.

4) Jean 15: 7.