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 LA VIE DE LA FOI.

VIII. - LA CROISSANCE DANS LA GRACE.

 

Une des plus graves objections que l'on fasse à la vie de foi et d'abandon dont nous parlons, est que ses défenseurs sont accusés de ne pas croire au progrès spirituel. Ils prétendent, pense-t-on, que l'âme arrive tout d'un coup à un degré de perfection au delà duquel il n'y pas de perfectionnement possible; ce qui rend inutiles toutes les exhortations de l'Écriture ayant pour but notre avancement incessant.

Or, ceci est absolument l'opposé de la vérité. Je crois donc essentiel d'examiner ce point avec soin, afin de faire tomber ces objections, si possible, et de montrer à la fois en quoi consiste le progrès selon la Parole de Dieu et comment l'âme est appelée à progresser.

Le passage que l'on cite le plus habituellement est 2 Pierre 3-18. « Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. » Ce passage exprime exactement ce que nous croyons être la volonté de Dieu à notre égard, ce dont nous croyons aussi qu'il nous met en mesure de faire l'expérience. Nous recevons, dans leur sens le plus étendu, tous les commandements et toutes les promesses impliquant que nous ne sommes plus des enfants, que nous devons croître en Christ en toutes choses, jusqu'à ce que nous arrivions à l'état d'hommes faits, à la mesure de la pleine stature de Christ. Nous nous réjouissons de savoir qu'il n'est pas nécessaire que nous vivions toujours de lait, que le moment peut venir où nous ayons besoin d'une viande solide, étant instruits dans la parole de la justice et rendus capables de discerner le bien et le mal. Personne ne répugnerait plus que nous à penser que la vie chrétienne pourrait atteindre un point passé lequel elle n'avancerait plus.

Mais nous croyons à une croissance qui entraîne réellement la maturité à un développement qui, de fait, produit du fruit mûr. Nous considérons comme possible d'atteindre le but placé devant nous, et si nous ne l'atteignons pas, nous sommes persuadés qu'il y a quelque chose de défectueux dans notre manière de le poursuivre. Des parents ne seraient pas contents de la croissance de leur enfant, si, année après année, il restait ce qu'il était à sa venue au monde, un petit être faible et impuissant. Un fermier ne se tiendrait pas pour satisfait de la marche de sa récolte, si le blé restait en herbe et ne produisait ni épi, ni grain tout formé dans l'épi. Partout où la croissance est réelle, elle entraîne le développement soutenu. Mais en est-il ainsi la plupart du temps, à l'égard de ce qu'on entend par la croissance dans la grâce? Et trop souvent n'est-ce pas précisément le chrétien le plus ardent dans ses aspirations et le plus persévérant dans ses efforts pour croître, qui se trouve à la fin de chaque année moins avancé qu'il ne l'était au commencement, et qui constate alors que son zèle, son dévouement, son détachement de la terre, sont moins profonds ou moins complets qu'ils ne l'étaient au début de sa carrière chrétienne?

 

Comme j'insistais un jour auprès de quelques personnes sur les bienheureux résultats d'une entrée immédiate et définitive dans le pays de la promesse, une dame d'un esprit fort distingué m'interrompit pour me faire une objection qu'elle croyait propre à renverser tous mes arguments. « Ah! quant à moi, chère soeur, j'a, voue que je crois au progrès dans la piété, à la croissance dans la grâce. » - « Combien y a-t-il de temps que vous avez commencé à croître? » lui demandai-je. - « A peu près vingt-cinq ans, » fut sa réponse. - « Et de combien vous, trouvez-vous plus avancée dans le renoncement au monde et le service du Seigneur que vous ne l'étiez alors ? » - « Hélas! » répondit-elle, « je crains bien de l'être beaucoup moins. » Et comme elle disait ces mots, ses yeux s'ouvrirent, et elle comprit que son système de croissance était loin de lui avoir réussi.

 

Son erreur, comme celle de beaucoup de chrétiens, consistait à croître en vue de la grâce au lieu de croître dans la grâce. Il en est alors comme d'un rosier que le jardinier planterait dans l'allée dure et pierreuse, s'imaginant qu'à mesure qu'il grandira il gagnera la plate-bande. Le rosier, cela va sans dire, dépérirait et sécherait au lieu de pousser et de fleurir. Ce genre de croissance-là nous est fidèlement représenté par le voyage des enfants d'Israël à travers le désert. Ils y errèrent environ quarante ans, ils y firent beaucoup de marches et de contre-marches, prenant à peine le temps de se reposer de leurs fatigues ; et pourtant, au bout de ces quarante ans, ils ne se trouvèrent pas plus avancés qu'ils ne l'étaient à leur départ. Quand ils partirent de Kadès-Barné, ils étaient aux confins de la terre promise, quelques pas auraient suffi pour les y faire entrer : quand leur voyage prit fin dans les plaines de Moab, ils étaient de nouveau aux confins de la terre promise, avec cette grande différence que devant eux coulait un fleuve à traverser. Toutes leurs marches, tous leurs combats dans le désert ne leur avaient pas fait acquérir un pouce de terrain dans le pays de Canaan; pour en prendre possession, il fallait commencer par y entrer. De même, pour croître dans la grâce, il est tout d'abord indispensable d'y être planté. Mais une fois entrés dans là terre promise, ils en firent très rapidement la conquête : et une fois enracinée dans la grâce, l'âme y croît en un mois bien plus qu'elle ne l'aurait fait en plusieurs années dans tout autre sol. La grâce est un terrain fertile, et ce qui y est planté s'y développe merveilleusement, soigné par le Vigneron céleste, réchauffé par le soleil de justice, arrosé par la pluie du ciel : assurément il n'est pas étonnant qu'un grain en rapporte trente, un autre soixante et un autre cent.

 

Mais, demandera-t-on, qu'est-ce que « croître dans la grâce? » Fil est difficile de répondre à cette question, c'est parce qu'il est si rare qu'on se fasse une idée juste de ce qu'est la grâce de Dieu. Dire que la grâce est la libre et gratuite bonté de Dieu, ce n'est que la considérer sous un de ses aspects. C'est l'amour de Dieu, merveilleux, sans limite, qu'il répand sur nous sans mesure, non selon ce que nous méritons, mais selon sa miséricorde infinie ; cet amour qui dépasse toute intelligence, si insondables en sont les hauteurs et les profondeurs. Il nous arrive souvent, je crois, d'attribuer au mot amour un sens absolument différent selon que nous l'appliquons à Dieu ou aux hommes. Mais si jamais amour humain fut tendre et désintéressé, dévoué, capable de support et de pardon, consentit avec joie à souffrir, à se compter pour rien s'il travaillait ainsi au bien ou an bonheur de son objet: - infiniment plus tendre encore, plus prêt au renoncement, plus disposé à supporter et à pardonner, à prodiguer ses dons, est l'amour de Dieu. Rassemblez les affections les plus intimes que vous puissiez connaître, mon cher lecteur, les plus profondes que vous ayez jamais éprouvées, les plus vives dont vous ayez pu être l'objet; ajoutez-y tout ce que les coeurs les plus aimants ont pu jamais contenir d'amour dans le monde entier; multipliez cette somme par l'infini; - et peut-être entreverrez-vous quelque pâle lueur de ce qu'est l'amour de Dieu en Jésus-Christ. Voilà la grâce. Etre dans la grâce, c'est vivre dans cet amour, en être enveloppé, Y être enraciné, y pénétrer chaque jour plus profondément en apprenant chaque jour à la mieux connaître, s'abandonner à ses soins sans ombre de doute ou de défiance, aimer seulement et aimer toujours.

 

La croissance dans la grâce suppose le renoncement à toute confiance propre, à toute force propre, à toute propre justice. Il s'agit de remettre notre développement au Seigneur, aussi bien que tout le reste, et de le lui abandonner. Il s'agit de compter si réellement sur notre Vigneron, sur sa sagesse et son savoir faire, que jamais il ne nous vienne à l'esprit de nous demander s'il s'y prend bien pour le mieux et si son système est bien le meilleur. Il s'agit de croître comme croissent les lis des champs, comme croissent les nouveau-nés, sans nous en mettre en peine; de croître par l'effet d'une action cachée que rien ne peut entraver; de croître parce que nous vivons et ne pouvons vivre sans croître ; de croître parce que Celui qui nous a plantés a planté une chose dont la nature est de croître et à laquelle il veut donner l'accroissement.

 

« Regardez comment croissent les lis des champs, » dit le Seigneur. « Ils ne travaillent ni ne filent, et pourtant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas 'été vêtu comme l'un d'eux. » Et encore : « Qui d'entre vous pourra, par son souci, ajouter une coudée à sa taille? » Il n'est pas question d'efforts dans la croissance d'un enfant ou d'un lis des champs. Ils ne se rendent même pas compte qu'ils croissent; mais grâce au principe de croissance qui en est eux, aux soins constants de la Providence de Dieu, au labeur du gardien ou du jardinier, à la chaleur du soleil et à la fraîcheur de la pluie, ils se développent incessamment.

 

Et le résultat est certain. « Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. » Les vêtements de Salomon avaient été filés et travaillés à grand'peine, avaient coûté beaucoup d'or et d'argent : la parure du lis des champs ne coûte rien de pareil. Si activement que nous pussions travailler et filer pour orner notre âme de beaux vêtements, si violemment que nous pussions nous étirer, nous étendre, afin de grandir spirituellement, nous n'arriverions à rien; car nul ne peut par son souci ajouter une coudée à sa taille, et jamais parure faite de nos mains n'égalera en magnificence celle dont le grand Cultivateur revêt toute plante croissant dans son jardin et sous ses soins.

 

Si je pouvais amener chacun de mes lecteurs à se bien pénétrer de notre impuissance absolue dans l'affaire de notre développement spirituel, je suis persuadée que bien des existences se trouveraient affranchies tout à coup d'un élément de contrainte qui les oppresse. Qu'on se figure un enfant pris de l'idée fixe qu'il *ne pourra grandir sans se donner pour cela beaucoup de peine, et voulant absolument essayer d'atteindre à une certaine taille moyennant une combinaison de cordes et de poulies. Il pourra bien, cela est évident, passer des jours et des années dans de pénibles efforts, mais au bout du compte il ne fournira pas d'exception à la règle invariable : « Nul ne peut par son souci ajouter une coudée à sa taille, » et le temps passé dans ce dur labeur ne sera qu'un temps perdu, si même il ne retarde les progrès tant désirés.

 

Imaginez un lis des champs entreprenant de se parer lui-même de couleurs brillantes, de rendre ses contours gracieux, étalant ses feuilles, étendant ses tiges, et s'inquiétant de se ménager dans la proportion voulue les nuages et les rayons!

Et pourtant, nous avons là, je n'en doute pas, une image trop fidèle de ce que font beaucoup de chrétiens. Ils savent que leur devoir est de croître, ils aspirent à croître, ils pensent y arriver en travaillant , en filant, en se faisant violence, et passent leur vie entière dans un tourbillon d'efforts sur eux-mêmes vraiment pénible à contempler.

Croissons donc, mais croissons de la seule manière efficace, selon l'ordre établi par le Seigneur : assurons-nous que nous sommes dans la grâce, et puis laissons le céleste vigneron nous cultiver à sa guise. Tenons-nous exposés à la clarté de sa face, que la rosée d'en haut descende sur nous, et les feuilles, les fleurs et les fruits ne peuvent manquer de venir en leur saison. Veillons seulement à ce rien ne nous empêche de recevoir directement les rayons du Soleil de justice ou la pluie du ciel. Il peut suffire de la plus mince couverture pour intercepter la chaleur et l'humidité, et pour faire que, là même où elles règnent, une plante languisse et se fane : de même, le moindre obstacle entre Christ 'et notre âme peut être cause que nous dépérissions. Écartons toutes les brumes ; ouvrons notre être tout entier à l'influence des moyens qu'il peut plaire au Maître d'employer à notre égard; réchauffons-nous à son amour, abreuvons-nous de sa bonté. Que nos yeux soient sur lui sans cesse : regardez et votre âme vivra.

 

Nous n'avons pas d'efforts à, faire pour croître; mais que tous nos efforts se concentrent sur ce point : demeurer attachés au cep. Le vigneron, qui prend soin de la vigne, prendra soin de chaque branche, et greffera, taillera, arrosera, dirigera de telle sorte, que cette branche portera du fruit, et que son fruit sera permanent.

Vous semble-t-il que vous soyez planté dans un sol aride où rien ne peut croître? Remettez-vous à Celui qui a soin de vous, et il fera fleurir le désert comme la rose, il le changera en fontaines et la terre sèche en sources. La promesse est certaine : l'homme qui se confie en l'Éternel « sera comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines le long d'une rivière; qui, lorsque la chaleur viendra ne la sentira point, et sa feuille sera verte, et qui ne sera point en peine dans l'année de la sécheresse et ne cessera point de porter du fruit(1). » Il est en la puissance de notre cultivateur de faire d'un terrain quelconque un terrain béni pax sa grâce, du moment que nous nous abandonnons à lui. Point n'est besoin qu'il nous transplante ailleurs; là où nous sommes, au milieu même des circonstances qui nous entourent, il fait lever, son soleil et tomber sa pluie sur nous, et transforme en moyens les choses mêmes qui nous semblaient d'insurmontables obstacles. Peu m'importe les circonstances; l'efficace de sa puissance, merveilleuse fera ce qu'il me faut. Comptons sur lui : assurément il le mérite. Qu'il envoie l'orage, le vent, l'ondée ou le soleil, acceptons tout de sa main, inébranlablement convaincus que s'il a entrepris de nous faire mûrir, il connaît les meilleurs moyens à employer pour cela, et dirige vers ce but jusqu'aux éléments, qui tous lui obéissent..

 

Laissez-moi donc vous supplier, de renoncer à vous faire croître vous-même, et de vous laisser croître tout simplement. Votre croissance est l'affaire du vigneron, et lui seul peut la mener à bien. Rien ne lui sera difficile : fussiez-vous resté nain jusqu'ici des difformités eussent-elles entrave votre développement, la source de la vie paraît-elle tarie chez vous, rien n'empêchera son oeuvre, de s'accomplir parfaitement si seulement vous consentez à vous remettre entre ses mains et à le laisser agir à votre égard comme il le jugera bon. Sa miséricordieuse promesse à ses enfants rebelles vous le garantit : « Je guérirai leur rébellion,» dit-il ; « je les aimerai de bon coeur, car ma colère s'est détournée d'eux. Je serai comme une rosée à Israël, il fleurira comme le lis, il jettera ses racines comme le Liban. Ses branches s'avanceront; sa beauté, sera comme l'olivier et son odeur comme le Liban. Ceux qui demeurent sous son ombre reviendront, ils revivront comme le froment, ils fleuriront comme la vigne, et l'odeur en sera comme le vin du Liban (2) » « Ne craignez point, » dit-il encore, « car les pâturages du désert ont poussé leur jet, les arbres ont porté leur fruit, le figuier et la vigne ont donné leur vigueur... Les aires seront remplies de froment, les cuves regorgeront de vin excellent et d'huile. Et je vous rendrai les années que la sauterelle avait broutées. Vous aurez en abondance de quoi manger et être rassasiés,.. et vous louerez le nom de l'Éternel votre Dieu, qui vous aura fait des choses merveilleuses; ainsi mon peuple ne sera jamais confus (3) »

 

Oh! bien certainement, quand le Seigneur dit : « Considérez comment croissent les lis des champs, » ces mots nous reportent à un genre de vie et de développement bien différent de ce que sont d'habitude la vie et le développement des chrétiens; à une vie. d'abandon, à une croissance sans effort, - amenant pourtant des résultats admirables. Toute âme qui consentira à devenir de la sorte un lis planté dans le jardin du Seigneur, et qui croîtra comme croissent les lis des champs, recevra leur brillante parure, de laquelle n'approcheront jamais les plus riches tissus fabriqués par la main de l'homme.

 

Tel est le genre de progrès dans la grâce auquel croient ceux qui vivent dans la pleine confiance; progrès qui amène au résultat désiré, car c'est alors que l'arbre planté près des ruisseaux d'eau courante rend son fruit dans sa saison, sans que son feuillage se flétrisse. Notre joie est de savoir qu'il est dans le champ du Seigneur bien des plantes croissant de la sorte. De même que les lis des champs sont exposés aux rayons du soleil et en vivent, de même ces âmes contemplent, comme réfléchie dans un miroir, la gloire du Seigneur à visage découvert et sont transformées en la même image, de. gloire en gloire, comme par l'Esprit du Seigneur.

 

Si vous leur demandiez d'où vient que leur croissance est tellement soutenue et si rapide, elles vous répondraient qu'elles ne s'en inquiètent pas et en ont à peine conscience; que leur Maître leur a dit de demeurer en lui, leur promettant qu'à cette condition elles porteraient beaucoup de fruit; qu'elles ne se préoccupent que de demeurer en lui, ce qui est la part qu'elles ont à prendre dans l'oeuvre de leur développement, et qu'elles abandonnent au vigneron la culture, l'accroissement, l'émondage. Vous vous apercevriez que ces âmes-là sont absorbées non dans l'examen d'elles-mêmes, mais dans la contemplation de Jésus... C'est lui qui, pour elles,, est bien « le commencement et la fin. »

 

Nous savons tous que la croissance ne procède pas par soubresauts, qu'elle résulte d'une vie cachée, d'une force intérieure. Toutes les secousses, tous les efforts possibles ne feront pas croître un arbre mort; mais un arbre vivant croîtra de lui-même. Il est donc évident que le point important est d'acquérir le principe vital, et alors la croissance viendra toute seule. Ce principe, c'est la vie cachée avec Christ en Dieu, la merveilleuse vie du Saint-Esprit venant établir sa demeure dans l'âme. Soyez rempli de cette vie, mon cher lecteur, et, que vous en ayez conscience ou non, vous ne pouvez manquer de croître. Demeurez attaché au cep; que sa sève circule librement en vous; n'opposez aucun obstacle à son action vivifiante, qui produit en vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir. Livrez-vous entièrement à son tendre contrôle. Remettez-lui vos progrès comme vous lui avez remis tout le reste : ne vous en mettez pas en peine, n'y pensez même pas. Comptez sur lui absolument et toujours. Acceptez ce que chaque moment vous apporte comme venant de lui, de sa main paternelle, comme étant le rayon de soleil ou la goutte de pluie nécessaire pour ce moment-là. Que votre coeur donne un assentiment continuel à la volonté de votre Père. En résumé, pour ceci comme pour les autres détails de votre existence, « ne vous inquiétez de rien. mais en toutes choses exposez vos besoins à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces, et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos esprits en Jésus-Christ (4). »

 

Vous verrez alors s'accomplir à la lettre la promesse : « Le juste prospérera comme le palmier, et croîtra comme le cèdre du Liban. Ceux qui sont plantés dans la maison de l'Éternel fleuriront dans les parvis de notre Dieu. Ils porteront des fruits dans la blanche vieillesse; ils seront vigoureux et verdoyants (5) »

H. W.


Table des matières

 


« Je me sanctifie moi-même pour eux afin qu'eux aussi soient sanctifiés en vérité. » En d'autres tenues: La sainteté que je réalise dans ma propre vie, deviendra la leur par la communication que je leur en ferai; et alors ils seront véritablement saints comme moi... Jésus-Christ a vécu parce que sa sainteté devait un jour, après sa mort et son ascension, devenir la nôtre... Notre sainteté, ce n'est pas proprement nous changeant et devenant meilleurs, c'est bien plutôt lui, lui naissant et grandissant en nous, de manière à remplir notre coeur, et à bannir graduellement notre moi naturel, notre vieil homme qui, lui, lie s'améliore pas et n'a autre chose à faire qu'à mourir...


Christ substitué à nous devant Dieu comme notre justice; Christ substitué à nous en nous-mêmes comme notre sanctification : « Christ fait pour nous, » comme dit saint Paul, « sagesse, justice, sanctification et rédemption, » voilà la plénitude du salut chrétien.

F. GODET. (Études bibliques.)


0 vous qui avez obtenu la grâce d'un coeur purifié, tenez-vous plus près de Jésus que jamais, veillez et priez plus que jamais. Le démon vous hait plus que jamais; gardez donc votre coeur, votre langue. 11 y a possibilité de retomber, c'est pourquoi vivez en Dieu. Donnez-vous garde de l'orgueil, de l'enthousiasme, de la vaine gloire, du babil, de la médisance, etc. Que vos regards, vos actions, vos paroles, votre maintien, que tout ce qui est en vous prêche la sainteté à l'Éternel. Une conduite exemplaire est le plus fort de tous les arguments, c'est la prédication la plus efficace. Marchez ainsi que Dieu l'ordonne, et ceux qui S'opposent à vous se joindront bientôt à vous. Parlez peu aux hommes, mais beaucoup à Dieu.

J.-L. ROSTAN.


Aime Dieu et fais ce que tu voudras! dit le mysticisme. L'Évangile dit: Aime Dieu et fais ce que Dieu voudra.

 

A. DE GASPARIN.


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1) Jér. 17: 8.

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2) Osée 14: 4-7.-

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3) Joël 2: 22, 24-26.

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4) Phil. 4: 7. -

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5) Ps. 92: 13, 14