Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XXVII

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« Et Moïse et les anciens d'Israël commandèrent au peuple, disant : Gardez tout le commandement que je vous commande aujourd'hui ; et il arrivera que le jour où vous passerez le Jourdain, pour entrer dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu te dresseras de grandes pierres, et tu les enduiras de chaux ; et tu écriras sur elles toutes les paroles de cette loi, quand tu auras passé, pour entrer dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, pays ruisselant de lait et de miel, comme l'Éternel, le Dieu de tes pères, t'a dit. Et il arrivera, quand vous passerez le Jourdain, que vous dresserez ces pierres sur la montagne d'Ebal, selon ce que je vous commande aujourd'hui, et tu les enduiras de chaux. Et tu bâtiras là un autel à l'Éternel, ton Dieu, un autel de pierres, sur lesquelles tu ne lèveras pas le fer : tu bâtiras l'autel de l'Eternel, ton Dieu, de pierres entières ; et tu offriras dessus des holocaustes à l'Éternel, ton Dieu. Et tu y sacrifieras des sacrifices de prospérités, et tu mangeras là, et te réjouiras devant l'Éternel, ton Dieu. Et tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette loi, en les gravant bien nettement. Et Moïse et les sacrificateurs, les Lévites, parlèrent à tout Israël, disant : Fais silence et écoute, Israël : Aujourd'hui tu es devenu le peuple de l'Eternel, ton Dieu. Et tu écouteras la. voix de l'Éternel, ton Dieu, et tu pratiqueras ses commandements et ses statuts, que je te commande aujourd'hui. Et Moïse commanda au peuple ce jour-là, disant : Quand vous aurez passé le Jourdain, ceux-ci se tiendront sur la montagne de Garizim, pour bénir le peuple : Siméon, et Lévi, et Juda, et Issacar, et Joseph, et Benjamin ; et ceux-ci se tiendront sur la montagne d'Ebal, pour maudire : Ruben, Gad, et Aser, et Zabulon, Dan et Nephthali » (vers. 1-13).

Il ne saurait y avoir un contraste plus frappant que celui qui se trouve entre le commencement et la fin de ce chapitre. Dans le paragraphe que nous venons de transcrire, nous voyons Israël entrant dans le pays de la promesse, ce beau et fertile pays, découlant de lait et de miel, et élevant là, sur le mont Ebal, un autel pour y offrir des holocaustes et des sacrifices de prospérités. Il n'est nullement question ici de sacrifices pour le péché, ni pour le délit. La loi tout entière devait être écrite « bien nettement » sur les pierres enduites de chaux, et le peuple, dans la pleine relation reconnue de l'alliance, devait offrir sur l'autel ces offrandes particulières de bonne odeur, exprimant si bien le culte et une sainte communion. Le sujet, ici, n'est pas celui qui a transgressé par ses actes, ni le pécheur dans sa nature, s'approchant de l'autel d'airain, avec un sacrifice pour le délit ou pour le péché, mais plutôt un peuple pleinement délivré, accepté et béni - un peuple dans la jouissance présente de sa relation avec Dieu et de son héritage.

Il est vrai que tous étaient coupables et pécheurs, et que, comme tels, ils avaient besoin des précieuses ressources de l'autel d'airain. Cela est parfaitement évident pour toute personne enseignée de Dieu ; mais on voit aussi clairement que ce n'est pas le sujet de Deut. 27, 1-13, et le lecteur spirituel en saisira immédiatement la raison. Quand nous voyons l'Israël de Dieu, dans la pleine relation de l'alliance, entrant en possession de son héritage, ayant la volonté révélée de l'Eternel, son Dieu d'alliance, écrite clairement et tout entière devant lui, et le lait et le miel découlant autour de lui, nous pouvons en conclure que toute question quant à la culpabilité et aux péchés est définitivement réglée, et qu'un peuple si privilégié et si richement béni n'avait plus qu'à entourer l'autel du Dieu de l'alliance, et Lui présenter ces offrandes de bonne senteur qui lui étaient agréables.

En un mot, toute la scène qui se déroule à nos yeux dans la première moitié de notre chapitre, est d'une beauté parfaite. Israël ayant reconnu l'Éternel comme son Dieu, et l'Éternel ayant reconnu Israël pour son peuple particulier, qu'il voulait élever au-dessus de toutes les nations qu'il avait faites, pour être un peuple saint à l'Éternel, son Dieu, comme il en avait parlé ; Israël étant ainsi privilégié, béni et exalté, en pleine possession du bon pays, ayant tous les commandements de Dieu devant ses yeux, que restait-il d'autre à faire que de présenter les sacrifices de louange et d'actions de grâce, dans un culte saint et une heureuse communion ?

 

Mais la dernière partie de notre chapitre, nous présente quelque chose de tout différent. Moïse désigne six tribus pour se tenir sur la montagne de Garizim, afin de bénir le peuple ; les six autres devaient être sur le mont Ebal pour maudire. Mais, hélas ! quand nous en venons à l'histoire elle-même, aux faits positifs, il n'y a pas une seule syllabe de bénédiction, mais, au contraire, douze terribles malédictions, confirmées chacune par un solennel « amen » de la congrégation entière. Quel triste changement ! Quel frappant contraste ! Cela nous rappelle ce que nous avons vu en étudiant Exode 19. Il ne pourrait y avoir un commentaire plus saisissant des paroles de l'apôtre Paul aux Galates, chap. 3, vers. 10. « Car tous ceux qui sont sur le principe des oeuvres de loi sont sous malédiction, car il est écrit » - et ici l'apôtre cite Deut. 27 - « Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire ».

Là nous avons la vraie solution de la question. Quant à sa condition morale actuelle, Israël était sur le terrain de la loi, c'est pourquoi, lors même que les premiers versets de notre chapitre présentent un si beau tableau des pensées de Dieu touchant Israël, la fin nous montre le résultat triste et humiliant de l'état réel de ce peuple devant Dieu. Pas un mot de bénédiction ne se fait entendre de la montagne de Garizim ; au contraire, malédiction sur malédiction viennent frapper les oreilles du peuple.

Il ne pouvait en être autrement. Qu'on discute là-dessus tant que l'on voudra, il ne peut y avoir que malédiction sur « tous ceux qui sont sur le principe des oeuvres de loi ». Il n'est pas dit seulement « sur tous ceux qui n'observent pas la loi », quoique cela soit vrai ; mais comme pour présenter cette vérité de la manière la plus claire et la plus forte, le Saint-Esprit déclare que pour tous, quels qu'ils soient, Juifs, gentils ou chrétiens professants, pour tous ceux qui sont sur le terrain ou le principe des oeuvres de loi, il y a et ne peut y avoir que malédiction.

C'est ainsi que nous pouvons nous rendre compte d'une manière intelligente, du profond silence qui régnait sur le mont Garizim aux jours de Deut. 27. Le fait est que, si une seule bénédiction se fût fait entendre, elle aurait contredit tout l'enseignement des Saintes Écritures concernant la loi. Comme nous avons étudié assez complètement le sujet important de la loi, dans le premier volume de ces « Notes », nous ne croyons pas devoir y revenir. Nous dirons seulement que plus nous étudions les Écritures, et approfondissons cette question de la loi à la lumière du Nouveau Testament, plus nous sommes étonnés de la manière dont plusieurs persistent à maintenir l'opinion que les chrétiens sont sous la loi, pour la vie, la justice, la sainteté, ou quoi que ce soit. Comment une telle pensée peut-elle subsister un moment en face de cette déclaration si magnifique et si concluante de Rom. 6 : « Vous n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce » ?

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