Nouvelles d'Israël

Septembre 1991
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Le temps de la reconstruction du Temple approche de plus en plus

Le désir du peuple juif relativement au Temple à Jérusalem est presque aussi vieux que l'est ce peuple.

Déjà au bord de la mer de Rouge, quelques minutes après le miracle que Dieu avait accompli, celui qui a sauvé les enfants d'Israël de ses persécuteurs, Moïse a levé les mains et a chanté: «Tu les amèneras et tu les établiras sur la montagne de ton héritage. Au lieu que tu as préparé pour ta demeure, ô Eternel! Au sanctuaire, Seigneur! que tes mains ont fondé.» (Exode 15, 17).

Ce fut le Roi David qui posa les fondements du Temple, et son fils Salomon qui le construisit. Aux rivières de Babylone, les expulsés chantaient des lamentations sur leur Temple détruit. Lorsque Esdras et Néhémie furent revenus à Jérusalem avec 42'000 autres Juifs, ils se mirent à reconstruire l'édifice. Le grand Hérode 1er l'a agrandi et embelli considérablement. De cette manière, le Temple représente depuis des millénaires le centre religieux, historique, politique et culturel du peuple juif.

Lorsque ce deuxième Temple fut détruit - il y a maintenant quasiment 2'000 ans - par les Romains,se forma simultanément l'espoir de sa reconstruction. Rabbi Akiva a consolé ses amis affligés en disant, que les prophètes, qui avaient prédit la destruction du Temple, avaient aussi vu sa reconstruction. Durant le temps de la diaspora, l'accomplissement de ces prophéties semblaient être devenu impossible, mais aujourd'hui, avec l'Etat d'Israël, les mots de Rabbi Akiva prennent une nouvelle dimension.

Vu ces circonstances, «l'Institut du Temple» a été fondé à Jérusalem il y a quelques années. L'institut n'est ni religieux ni politique et se base uniquement sur les études concernant l'édifice lui-même.

Presque un tiers des 613 commandements religieux du Pentateuque sont liés directement ou indirectement au Temple. «L'Institut du Temple» s'est fait le devoir de créer les conditions nécessaires pour ces instructions religieuses. Les collaborateurs de l'institut ont étudié pendant des années les matériaux, la masse et les formes des 93 ustensiles qui servaient aux cérémonies. Une partie des ustensiles en or, en argent et en bronze a déjà été reconstruite jusque dans les derniers détails selon les recommandations du Pentateuque. Les ustensiles et les vêtements, dont la fabrication a été faite à l'aide des conseils de grands rabbins et commentateurs de nos jours, sont quasiment prêts à l'emploi. Entre-temps, ils sont exposés à l'institut et aident à faire comprendre une partie de la magnificence et de la somptuosité de jadis.

C'est ainsi que l'on peut admirer, par exemple, les trompettes en argent, avec lesquelles les prêtres sonnaient les jours de fêtes, comme on peut le lire dans les Nombres au chapitre 10. Non loin des trompettes se trouve une mer, identique à celle qui servait aux prêtres pour leur ablution avant leur service. Plusieurs douzaines d'ustensiles ont été fabriqués: l'encensoir, le support à épices, la coupe pour la libation, une harpe pour accompagner les chants des lévites, les vêtements sacrés des prêtres, la parure sacrée du grand sacrificateur, etc.

Une grande partie des efforts de l'institut porte aussi sur les recherches concernant les holocaustes dans le Temple. Dans ce cadre, on essaie d'élever une race de vaches spéciale: la vache rousse. Ses cendres sont un élément important dans la purification du grand sacrificateur, avant que celui-ci ne pénètre, une fois par an, au jour de la réconciliation (Jorn Kippour), dans le sanctuaire du Temple. La recherche de la vache rousse a conduit les scientifiques en Europe, où ils ont trouve un spécimen qui correspond aux descriptions de la Thora. Toutes ces recherches ne sont pas encore terminées. (ZL)

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Nouvelles d'Israël

08 / 1992
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Inhumation séculière

L'Etat d'Israël doit-il se conformer à la Halakha (loi religieuse juive) ou se comporter comme un Etat séculier? Cette question revient sans cesse au centre des préoccupations de l'opinion publique juive et fait l'objet de querelles politiques, judiciaires, sociales, voire d'affrontements physiques entre religieux et laïcs. Au début du mois de juin, une nouvelle étape importante a été franchie dans cette dissension. Cette fois, c'est la Cour suprême qui a décidé dans un jugement qui fera jurisprudence que les Juifs d'Israël avaient le droit d'être inhumés sans cérémonie religieuse. La Cour a été saisie de l'affaire par une communauté séculière désireuse d'obtenir une parcelle de terre sur laquelle elle créerait un cimetière accueillant les Juifs qui souhaitaient être mis en bière et inhumés sans prières et cérémonies religieuses.

Selon les préceptes de la religion judaïque, les morts sont enterrés sans cercueil et sans vêtements au cours d'une cérémonie faite de multiples prières et de rites ancestraux. L'establishment religieux s'opposait à toute modification de ces coutumes; néanmoins, comme nous l'avons dit, la Cour a décidé que chaque personne qui le souhaitait pouvait être inhumée d'une autre manière.

Les milieux religieux ont réagi de façon très violente. Le président des milieux ultra-orthodoxes de Jérusalem a déclaré que les laïcs, qui étaient parvenus à créer deux peuples juifs sur cette terre, avaient maintenant réussi à diviser également le peuple juif après la mort. (ZL)

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10 / 1992
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Le Rabbin de Lubavitch est toujours malade

Le père spirituel du mouvement Habad, le rabbin de Lubavitch, qui est considère par ses partisans comme le Messie, est toujours gravement malade.

Le rabbin, très âgé, est tombé malade il y a quelques mois; cependant, la gravité de sa maladie avait été cachée au public. Depuis son attaque, qui a probablement été causée par un caillot de sang au cerveau, il ne se montre plus en public et ne reçoit plus personne. Selon toute vraisemblance, le rabbin est dans le coma et est maintenu en vie par des soins intensifs.

La grave maladie du rabbin n'a pas empêché ses partisans de poursuivre leur campagne pour le faire reconnaître comme le Messie. Les partisans du rabbin invitent les Juifs à signer des formulaires spéciaux sur lesquels ils reconnaissent le rabbin comme étant le Messie. Dans les explications du formulaire, il est indiqué que tous les préparatifs pour la venue du Messie ont déjà été pris. La seule chose qui reste à faire est de procéder au sacre du rabbin par le peuple tout en proclamant: «Vive notre Seigneur, notre Maître, notre rabbin, le roi Messie pour l'éternité».

Pour la première fois, on a également ajouté à ces explications que le rabbin est actuellement dans le coma et qu'il peut être considéré comme «mort cliniquement». Les organisateurs de l'appel ont cependant affirmé que cela constitue un signe de plus, et que c'est là une étape nécessaire dans la venue du Messie.

L'appel jouit de peu de soutien au sein de l'opinion publique. De même, la large campagne des partisans d'Habad, encadrée par des peintres qui proclament la venue imminente du Messie, a rencontré peu d'échos. En revanche, les attaques violentes des opposants du mouvement hassidique restent très virulentes. Ces rabbins ultra-orthodoxes affirment sans relâche que le mouvement messianique des partisans d'Habad est en fait blasphématoire. (ZL) 

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Nouvelles d'Israël

02 / 1993
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Ashkenazim et Sephardim

L'histoire des Juifs orthodoxes est semée de conflits violents entre les différentes écoles sur des thèmes tels que l'étude de la Torah et du Talmud ainsi que la bonne façon d'adorer le Créateur. Actuellement, une nouvelle lutte oppose en Israël les dirigeants des Juifs orthodoxes ashkénazes de la tendance lithuanienne d'une part et les Juifs orthodoxes originaires des pays orientaux d'autre part. Les premiers ont à leur tête le grand rabbin lithuanien d'Israël, Rabbi Eliezer Schach, et les seconds sont dirigés par le rabbin sépharade Rabbi Ovadia Joseph. Une «guerre» fait actuellement rage entre les deux rabbins sur la question de savoir comment il faut réellement étudier la Torah et le Talmud. La querelle publique à ce sujet a commencé lorsque le rabbin sépharade Ovadia Joseph a invité les jeunes Juifs sépharades à ne pas étudier dans les Jeschiwot lithuaniennes (établissements d'enseignement supérieur religieux)- Selon lui, le système d'enseignement pratiqué dans ces établissements ne fait qu'embrouiller les étudiants et ne présente aucun avantage.

Le système auquel le rabbin Joseph faisait référence est dénommé le «Pilpul». Selon cette méthode, on examine un thème quelconque de la loi religieuse (halacha) et on prend position sur ce thème. Ensuite, on cite des extraits d'autres passages de la Torah et du Talmud et l'on montre que dans des cas semblables, une décision tout à fait différente a été prise. Ces opinions diamétralement opposées doivent alors être mises en concordance afin de pouvoir définir une loi religieuse unique. Ceci s'effectue suivant un processus de discussion en plusieurs étapes, avec présentation de nouveaux exemples et d'explications compliquées. Ce processus du «Pilpul» est la méthode d'apprentissage la plus importante des établissements supérieurs lithuaniens. Aux yeux des partisans de cette méthode, elle affine l'esprit, augmente ses connaissances et sa capacité à prendre des décisions en matière de loi religieuse. Dans son discours devant ses partisans, le rabbin Joseph a affirmé que la méthode du «Pilpul» ne fait que semer la confusion dans l'esprit des étudiants. «On leur apprend le Pilpul et il en ressort le Pilbul (confusion). Ce ne sont que des discussions improductives et dénuées de sens. Leur système n'est pas juste. Il n'est pas non plus honnête.» Cette violente critique du très ancien système d'enseignement et d'éducation a déclenché une tempête d'indignations dans le monde orthodoxe. Dans sa réaction, le rabbin Eliezer Shach, âgé de 96 ans, a attaqué le rabbin Joseph et s'est moqué de sa méthode d'apprentissage. Cette méthode est basée sur une étude aussi approfondie que possible des articles de la loi religieuse et sur sa mémorisation intégrale. Le rabbin Joseph est connu pour sa mémoire phénoménale. Il a écrit plusieurs livres en utilisant la méthode sépharade, dans lesquels il a pris des positions radicales sur des thèmes controversés relatifs à la loi religieuse.

D'après le rabbin Schach, il s'agit de la méthode du «peuple» (c'est-à-dire des illettrés, qui ne comprennent rien à l'étude de la Torah). Cette méthode censée aider ses utilisateurs dans l'étude de la Torah leur fait en réalité perdre leur temps. La guerre entre les deux rabbins n'a pas que des causes religieuses. Le rabbin Schach est le chef religieux du «Degel Hathora» (le drapeau de la Torah), un parti orthodoxe qui est actuellement dans l'opposition. Le rabbin Joseph est le père spirituel du «Shas», un parti orthodoxe concurrent qui avait été fondé pour défendre les intérêts des orthodoxes sépharades. Ce parti est aujourd'hui dans la coalition et bénéficie d'un budget de l'Etat qui lui permet d'étendre considérablement son influence et de s'attirer de plus en plus d'adhérents parmi la population religieuse d'Israël. (ZL)

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03 / 1993
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Aggravation de l'état de santé du Rabbi Loubavitch

Les partisans du mouvement ultra-orthodoxe Habad ont proclamé leur rabbin, le Rabbi Loubavitch, «Roi Messie». Il s'agit d'un acte controversé qualifié d'hérésie par de nombreux Juifs.

La cérémonie s'est tenue au siège du mouvement, dans le quartier de Crown Heights à New York, où les Hassidims chantèrent avec exaltation le cantique «Notre Seigneur est vivant, notre chef et maître, le Roi des rois aux siècles des siècles». Les images de la cérémonie ont été retransmises par circuit télévisé fermé dans les centres du Habad et dans les synagogues du monde entier. Le Rabbi en personne, Menahem-Mendel Schneerson, âgé de 90 ans, ne semblait pas conscient de ce qui se déroulait autour de lui. Depuis qu'il a été frappé d'une attaque d'apoplexie, il y a un an, il est resté paralysé et a également perdu l'usage de la parole. Quelques mois après son accident vasculaire, sa santé s'est légèrement améliorée, à la grande joie de ses fidèles. Récemment, son état s'est de nouveau aggravé : il paraît qu'il ne reconnaît plus ses proches.

La «cérémonie du couronnement» a suscité de graves tensions au sein du mouvement Habad, tensions qui ont même atteint leur paroxysme. Quelques rabbins, dont des fidèles du Rabbi, affirment que la cérémonie n'aurait jamais eu lieu, si le Rabbi avait joui de toutes ses facultés. Selon eux, le Rabbi, avant de perdre contact avec la réalité, avait violemment refusé de se faire couronner Roi. Par contre, la position opposée de rabbins fanatiques au sein du mouvement gagne de plus en plus de terrain. Ils sont tous fermement convaincus que le Rabbi a déclaré, à plusieurs reprises, oralement ou par écrit, qu'il était ce que Maïmonide appelle «le Messie annoncé par les prophètes». Les rabbins affirment que les circonstances décrites dans les écrits de Maïmonide sont réunies pour que la prophétie se réalise et pour qu'on puisse annoncer au monde que le Messie est parmi nous. La proclamation du Rabbi comme Messie menace l'avenir du mouvement Habad. Son décès, qui ne saurait tarder, heurtera profondément les Hassidims qui, dans leur candeur naïve, pensent que le «couronnement» du Rabbi entame l'époque du Messie. Même s'il venait à se remettre de ce choc, le Rabbi n'a pas de descendance, et donc pas de successeur direct qui puisse être accepté par tous les courants du mouvement Habad. Cela pourrait provoquer l'éclatement de l'ensemble du mouvement, y compris de son réseau d'institutions sociales et d'instituts d'études établi dans le monde entier.

Il y a quelques années, l'ancien chef du Mossad, M. Nahoum Admoni reconnaissait que ses services avaient maintes fois fait appel au Habad afin de sauver des Juifs, individus ou communautés entières, qui étaient menacés en raison de leur confession.

Dans le monde juif, les réactions au «couronnement du Messie» ont été tout autres. Dans la plupart des cas, la population séculaire a accueilli cet événement avec amusement ou désintérêt. Dans les cercles religieux, la colère a été grande face à ce qui est ressenti comme un blasphème. L'argument le plus généralement avancé est que cet acte du mouvement Habad est un mépris de la religion et retarde encore plus la venue du véritable Messie.

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03 / 1993
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Les Falachas chrétiens ne sont pas reconnus comme Juifs

Le gouvernement israélien a décidé, après mûre réflexion, que les Falachas - les Juifs éthiopiens qui se sont convertis à la foi chrétienne, - n'étaient pas habilités à émigrer en Israël. Toutefois, il a été convenu d'autoriser la venue des Falachas ayant des parents au premier degré dans l'Etat hébreu. Ces personnes pourront s'établir en Israël, mais se verront refuser les privilèges accordés à tout nouvel immigré. Cette décision a été prise sur recommandation de la Commission ministérielle spéciale qui a examiné la question de savoir si les Falachas peuvent être considérés comme Juifs. Les débats ont été laborieux et pénibles, d'autant plus que les points de vue étaient divergents. Certains experts convoqués devant ladite Commission étaient d'avis que les Falachas ne sont pas des Juifs, bien que leur culture plonge ses racines dans le judaïsme. Par contre, d'autres scientifiques, ainsi que les responsables de la communauté éthiopienne en Israël, avançaient que les Falachas sont bel et bien des Juifs. Ils ont été contraints, à l'inverse de la majorité des Juifs, de renier les principes du judaïsme, en raison de la pression sociale et des persécutions.

Ce débat de principe aura des effets significatifs. Une reconnaissance des Falachas leur aurait immédiatement octroyé le droit d'immigrer en Israël. En effet, la loi du retour prescrit que tout Juif qui souhaite vivre en Israël se voit octroyer la citoyenneté israélienne. Or, la décision rendue par la Commission interdit pratiquement aux Falachas d'émigrer vers Israël.

Les centaines de milliers de Falachas qui s'étaient rassemblés à Addis-Abeba avant et après l'opération Salomon, attendent dans des camps en espérant pouvoir un jour émigrer vers Israël. Nombreux sont ceux qui ont des parents au premier degré dans l'Etat hébreu. Ceux-ci avaient eu l'occasion de quitter le pays lors des premières vagues d'émigration, époque à laquelle la question de leur appartenance au judaïsme n'était pas encore d'actualité. Ces Falachas seront donc autorisés à venir s'établir dans l'Etat juif en vertu du principe du regroupement familial. Par contre, les autres, environ 30.000 personnes, devront rester en Ethiopie. 

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