Nouvelles d'Israël

01 / 1993
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La France et Israël

La France va organiser le financement d'une fondation européenne qui investira plus d'un milliard de dollars dans le développement du Proche-Orient. C'est ce qu'a promis le président français François Mitterrand lors de sa visite officielle à Jérusalem. A cette occasion, il n'a pas dissimulé sa sympathie pour le peuple juif, le peuple de la Bible. Il a également signé quelques documents portant sur la coopération dans les domaines de la science, de la santé, de la culture et de l'économie.

Au cours de sa visite de deux jours, M. Mitterrand s'est rendu à Sde Boker sur la tombe de David Ben Gourion, le premier chef de gouvernement d'Israël, dont le mandat a marqué l'approfondissement des relations entre les deux Etats.

Au cours de son séjour, M. Mitterrand n'a pas caché non plus qu'il était favorable à la création d'un Etat palestinien indépendant aux côtés d'Israël. Dans chaque discours, à chaque intervention, il a invité Israël à entamer des négociations directes avec l'OLP, qui, aux yeux de la France, est le représentant légitime des Palestiniens. Les hôtes israéliens ont rejeté - dans des termes prudents - cette proposition.

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01 / 1993
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Manifestation pour le Golan

Au mois de novembre, quelque 50.000 Israéliens, en majorité des ressortissants des hauteurs du Golan, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza ont manifesté contre l'intention du gouvernement israélien de renoncer au plateau du Golan ou du moins à certaines parties de celui-ci pour obtenir la paix avec la Syrie. La manifestation s'est déroulée sur la place Malchei-Israël à Tel-Aviv, qui est d'ores et déjà devenue un lieu de prédilection pour les manifestations de masse. Les manifestants se sont engagés à ne jamais quitter le Golan et ont fustigé l'attitude du Premier ministre, Yitzhak Rabin. Lors du rassemblement, auquel aucun homme politique ne s'est joint, a été diffusé l'enregistrement sur cassette d'un discours de Rabin, prononcé lors d'une visite sur les hauteurs du Golan. Il avait notamment déclaré (pendant une campagne électorale): «Quiconque évoque un retrait éventuel du Golan menace la sécurité de l'Etat d'Israël. Nous n'abandonnerons jamais les hauteurs du Golan.»

A l'heure actuelle, les négociations de paix à Washington entre les délégations israéliennes et syriennes sont entrées dans l'impasse. A la fin novembre, le président syrien, Hafez AI-Assad, a rejeté la proposition d'une rencontre personnelle avec le Premier ministre Rabin. Dans une allocution publique, M. Assad a déclaré qu'une telle entrevue pourrait déclencher une guerre, étant donné qu'aucun accord bilatéral n'a encore pu être conclu.

Quant au représentant de M. Assad, M. Abd al Chalim Chaddam, il adopte une position encore plus intransigeante. Dans un entretien accordé à Radio Monte Carlo, celui qui passe pour être le deuxième homme du régime a déclaré: «Le conflit israélo-arabe s'éternisera encore pendant 100, 200, 300 ou 400 ans. Il ne sera pas résolu tant qu'Israël continuera d'occuper la moindre parcelle de notre terre et que le peuple palestinien aura à subir la suprématie et les agressions d'Israël.»

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01 / 1993
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M. Shamir à la tête des troupes de choc

«Pendant dix ans, Yitzhak Shamir a été à la tête des troupes de choc des services secrets israéliens (le Mossad), qui ont perpétré des attentats contre des Arabes, des nazis et des scientifiques allemands.» C'est du moins ce que l'on peut lire dans un livre paru aux USA, intitulé «Les nouveaux Israéliens». L'auteur de cet ouvrage, le journaliste israélien Jossi Melamen, affirme que M. Shamir dirigea cette unité de 1955 (commencement de sa collaboration avec le Mossad) jusqu'à son départ en 1965. Cette unité a commis des agressions et des attentats à la bombe contre des agents arabes, des criminels de guerre nazis et des scientifiques allemands qui étaient impliqués dans le projet égyptien de développement de missiles. Yitzhak Shamir a démenti en personne ces allégations.

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01 / 1993
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Nouveau départ pour le Likoud

Quatre mois après les élections où il s'est vu infliger une défaite cinglante, le Likoud a entamé son processus de restructuration. La direction du parti, qui s'est réunie en novembre, a établi de nouveaux principes pour l'élection du nouveau président du parti, lequel sera désormais choisi selon le système des «primaires». Ce mode de scrutin permet aux membres du parti, qui seraient des centaines de milliers, d'élire directement la personne qu'ils considèrent la plus capable d'assumer la direction du parti pendant les prochaines élections. Ces primaires au sein du Likoud se tiendront au mois de mars 1993; le nouveau président du parti sera automatiquement désigné comme premier candidat lors des prochaines élections.

L'actuel Premier ministre, M. Yitzhak Rabin du parti travailliste, a également été élu il y a six mois, lors des élections primaires internes de son parti. Certaines forces dirigeantes du Likoud ont déjà annoncé leur candidature aux élections primaires pour le poste de numéro un du parti. Les candidatures les plus marquantes sont celles de M. Benni Begin, fils de l'ancien leader du Likoud, Menahem Begin, de M. David Levi, ancien ministre des Affaires étrangères et de M. Benjamin Netanyahu, député à la Knesset. Un autre dirigeant notable du Likoud, M. Ariel Sharon, a fait savoir qu'il ne serait pas candidat à ces élections. A la suite de cette déclaration, le camp Sharon au sein du Likoud s'est complètement disloqué. Actuellement, tout semble indiquer que le glas de la carrière politique de «l'homme fort » du Likoud a sonné. Cependant, ceux qui connaissent M. Sharon savent pertinemment bien qu'il a toujours plus d'un tour dans son sac ...

C'est M. Benjamin Netanyahu qui part actuellement favori. Ce dernier bénéficie d'une énorme popularité au sein de son parti, comme l'ont prouvé les différents votes effectués à la direction du Likoud. Toutefois, ce n'est pas la direction divisée qui sera prépondérante dans ce scrutin, mais bien les centaines de milliers de membres du Likoud qui éliront un nouvel homme à la présidence du parti lors des primaires. Au cours des prochains mois, la lutte électorale promet d'être acharnée. 

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01 / 1993
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Opération commando annulée

Une opération commando risquée projetée par l'armée israélienne et qui visait l'élimination du chef du Hezbollah libanais, le cheik Hassan Nasrallah, a été annulée en raison d'un grave accident survenu lors de l'entraînement.

D'après des informations parues fin novembre dans des journaux étrangers, l'action militaire était programmée pour la nuit du 5 au 6 novembre. Les soldats qui, d'après ces sources étrangères, appartenaient à l'unité d'élite de l'armée israélienne, devaient atterrir à Beyrouth déguisés en Arabes et tuer le leader du Hezbollah. Par le passé, les soldats de cette unité ont déjà pris part à de nombreuses opérations, dont très peu ont été révélées au grand public. Ils ont notamment participé à la libération d'otages israéliens à l'aéroport d'Entebbe. Dans les années 70, ces militaires ont pris d'assaut, sur l'aéroport Ben Gourion, un avion de la Sabena dont les passagers avaient été pris en otages par des terroristes. Le commandant de cette unité était à l'époque Ehud Barak, actuel chef de l'état-major général de l'armée israélienne.

Selon les informations révélées à l'étranger, outre l'unité d'élite, d'autres troupes équipées d'avions et de missiles devaient prendre part à l'élimination du cheik Nasrallah. Or, le matin même où l'opération devait être lancée, un accident est survenu pendant la dernière séance d'entraînement: un missile tiré par mégarde a explosé au milieu d'un grand groupe de soldats. Cinq d'entre eux ont été tués sur le coup et six autres blessés. Le chef d'état-major général, son adjoint et d'autres officiers supérieurs se trouvaient également sur les lieux au moment de l'accident. Ce malheur a causé un choc terrible et provoqué l'annulation de l'opération prévue.

L'opinion publique israélienne n'a été avertie qu'à la fin du mois de novembre. Les médias ont alors seulement fait état d'un grave accident. Le censeur militaire a même occulté le fait que le chef d'état-major général était présent au moment des faits.

Etant donné que l'opinion publique israélienne réagit en règle générale violemment aux accidents de l'année, le chef d'état-major général a mis sur pied une commission d'enquête officielle dès le jour de l'accident. Celle-ci a désigné deux officiers supérieurs qui assuraient le commandement de l'opération comme directement responsables de l'accident. Elle a attribué une responsabilité indirecte à un autre officier de haut grade, le général Amiram Levin, qui était chargé de la préparation de l'exercice.

La révélation des conclusions de la commission d'enquête a soulevé un tollé général. Le point central de la polémique qui a fait rage tant dans les médias qu'à la Knesset concernait la question de la responsabilité dans cet accident. On a ainsi appris à cette occasion que le chef de la section des services secrets au sein du grand état-major avait aussi été impliqué dans la préparation de la manoeuvre. L'opinion publique et l'état-major se sont entre-déchirés pour savoir qui était en fin de compte réellement responsable de l'accident: le chef de la section des services secrets? Le général Saguy? Ou le général Levin? Et pourquoi pas le chef d'état-major général lui-même?

L'homme de la rue qui accueille avec douleur, mais aussi avec compréhension les nouvelles de la mort de soldats tués au combat, n'est pas disposé à excuser le décès de soldats dès lors qu'il survient lors de manoeuvres.

Nul doute que le prix à payer par le responsable du grave accident qui a coûté la vie à ces cinq soldats sera élevé. Or, les généraux impliqués comptent parmi les soldats les plus remarquables de l'année israélienne et, si l'un d'eux doit endosser cette responsabilité, cela signifie là fin de sa carrière militaire.

Au moment où nous écrivons ces lignes, la police militaire enquête encore sur le comportement éventuellement criminel des parties concernées.

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01 / 1993
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Réaction ferme d'Israël face à la vague de racisme en Allemagne

La vague de xénophobie et d'antisémitisme qui balaie l'Allemagne a suscité de violentes réactions de la part de la population israélienne. De nombreux Israéliens ont commencé à douter du bon sens politique d'Israël, qui était prêt à nouer des relations normales avec l'Allemagne et le peuple allemand. Selon eux, le peuple juif aurait donné un coup de pouce à la résurgence du néo-nazisme.

Parallèlement, des voix s'élevaient en Israël pour s'inquiéter du sort des Juifs allemands. Certes, on ne nourrit pas de sympathie particulière en Israël pour ces concitoyens qui étaient prêts à revenir au «bon vieux temps» de l'Allemagne, mais, à côté de cette critique, tout le monde partage l'opinion selon laquelle on ne peut admettre qu'un seul Juif allemand ait à souffrir de l'antisémitisme et du racisme.

C'est la raison pour laquelle la population israélienne a compris l'indignation officielle exprimée après l'assassinat d'un homme par des skinheads à Wuppertal, parce que ceux-ci supposaient qu'il était juif. Une semaine plus tard, le meurtre de trois femmes et filles turques augmentait encore la colère.

Ces événements prouvent que les Juifs allemands sont aussi peu protégés que les étrangers des exactions racistes. C'est pourquoi le chef du Mossad, Isser Harel, a proposé que les services secrets israéliens protègent les Juifs allemands et neutralisent les néo-nazis ainsi que les leaders d'autres organisations antisémites. M. Harel, interviewé par la radio israélienne, a affirmé que le gouvernement israélien avait déjà eu recours à de tels moyens dans les années 50, au moment où l'Europe était envahie par une vague d'antisémitisme et de néo-nazisme.

La proposition de M. Harel a rencontré un large écho, mais elle n'a pas été acceptée par le gouvernement israélien, qui a consacré une session à la montée de l'antisémitisme en Allemagne. A l'issue de cette session, le gouvernement a fermement condamné l'évolution que connaît l'Allemagne. Dans sa déclaration, Israël considérait «avec une grande inquiétude» les événements qui se déroulent en Allemagne et affirmait que le gouvernement israélien ferait tout pour qu'à l'avenir, ces exactions soient réprimées avec toute la sévérité permise par la loi. En outre, le gouvernement a exprimé sa reconnaissance vis-à-vis des organisations et des personnes qui, en Allemagne, luttent contre le racisme. Les propositions de M. Harel ont également été évoquées dans la communication gouvernementale, par laquelle les autorités israéliennes affirmaient qu'elles «tiendraient à l'oeil les organisations antisémites et les exactions qu'elles commettent» et qu'elles «les combattraient».

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