Nouvelles d'Israël

04 Avril 1991

 

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"Notre tragédie; nous ne lisons pas la Bible!"

Peu de jours avant le déclenchement de la guerre du Golfe parut dans un grand journal israélien l'article suivant. Même si nous ne sommes pas d'accord sur différents points - par exemple: Gog et Magog (Ezéch. 38 et 39) et la bataille finale des nations (Zach. 12 et 14) vus comme un seul et même événement - cet écrit est cependant instructif, car il nous révèle combien grand est l'intérêt porté aux prophéties bibliques.

Le message de madame Arbel est court et effrayant: «La guerre de Gog et Magog est proche. Soyez prêts pour le jour du jugement. Cependant, on n'a pas besoin de désespérer ou de courir au suicide, car après le mal vient le bien.»

Hadassa Arbel, une discrète employée de bureau et «ovniologue», gagne sa vie comme responsable des services du volontariat de l'Office de la prévoyance de la ville de Haïfa. Il y a dix ans, les auteurs de ces lignes ont découvert Hadassa Arbel alors qu'elle publiait de courts articles sur les apparitions d'ovnis à Haïfa. En ce temps-là, beaucoup se moquaient des écrits de la veuve Arbel; elle ne se laissa cependant pas influencer. Elle sait que des grands prophètes ont fait l'expérience de l'incrédulité du peuple juif. Le sommet de sa carrière dans ce domaine fut atteint il y a deux ans lorsque tous les journalistes du pays se rendirent à Haïfa pour obtenir d'elle des explications sur les ovnis. Madame Arbel, qui est spécialiste dans la question des phénomènes surnaturels, était à cette époque la star incontestable des reporters des journaux les plus renommés; elle leur montra les traces d'atterrissage de l'ovni sur le sol brûlé et leur exposa ses théories. Arbel ne manifestait aucun orgueil dans ses écrits.

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Nouvelles d'Israël

04 Avril 1991

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Les réactions des Israéliens aux attaques irakiennes

Le samedi 9 février, quelques heures après l'explosion d'un missile Scud dans une zone résidentielle du centre du pays, la radio et la télévision israéliennes ont montré des réactions dures de la part des habitants qui ont perdu leurs maisons. «Pourquoi le gouvernement nous a-t-il abandonnés?», demandaient-ils. «Pourquoi notre armée n'a-t-elle pas immédiatement riposté après la première attaque de missiles? Et pourquoi notre armée de l'air n'a-t-elle pas, à ce jour, détruit les missiles dans l'ouest de l'Irak?» Jusqu'à présent, après un mois de conflit et 13 attaques durant lesquelles 33 missiles ont été tirés sur Israël, ces questions demeurent pertinentes. Israël n'a pas riposté à ces attaques irakiennes par une action militaire. Des porte-parole officiels, avec à leur tête le Premier ministre Yitzhak Shamir et le ministre de la Défense Moshe Arens, ont déclaré à plusieurs reprises qu'Israël ne resterait pas sans réagir - cependant au moment opportun pour Israël et non sous forme d'une réaction spontanée et automatique à chaque attaque de missiles. Les raisons de la politique de retenue du gouvernement sont assez claires:

1. Les attaques de missiles sur Israël sont une provocation irakienne qui vise à entraîner l'Etat hébreu dans la guerre. Saddam Hussein espère qu'une intervention israélienne provoquera un soulèvement dans le monde arabe et divisera la coalition anti-irakienne dont plusieurs des plus grands ennemis d'Israël la Syrie en tête - font partie. En outre, l'Iran qui jusqu'à présent a gardé une position de neutralité a clairement annoncé que si Israël participait à la bataille, il abandonnerait sa neutralité. Autrement dit: une attaque israélienne aiderait les efforts belliqueux de l'Irak plutôt que de leur nuire.

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04 Avril 1991
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La vie sous la menace des missiles

Un mois après le déclenchement de la guerre, les Israéliens ont appris à vivre sous la menace des missiles. La vie a retrouvé son cours habituel, mis à part quelques changements que la situation d'un danger permanent entraîne. Néanmoins, au début ce fut difficile. Les premiers missiles qui tombèrent sur Tel-Aviv ont plongé le pays dans un état de choc. Personne ne croyait que cela pourrait effectivement arriver.

Le vendredi 18 février, quelques heures après la première nuit de bombardement, Tel-Aviv qui est en temps normal la ville la plus animée du pays avec une activité commerciale très intense et un vaste programme culturel et de distractions, donnait l'impression d'une cité fantôme. Les rues étaient désertes. Dans les jours qui suivirent, la plupart des missiles tombèrent au centre du pays; de ce fait, beaucoup d'habitants quittèrent la ville pour s'installer dans des lieux hors de la zone de danger. Cet exode provoqua la colère du maire Shlomo Lahat, il traita les habitants émigrants de déserteurs. La violence des propos tenus souleva la question de savoir si rester en ville était faire preuve ou non de patriotisme.

Le débat n'est pas encore clos. Malgré la menace que font encore peser les missiles sur la population, celle-ci est en partie revenue. Les autres qui ont loué un appartement à Jérusalem, les kibboutzim ou les mochavim continuent à se rendre chaque matin à Tel-Aviv pour leur travail et à retourner chaque soir en sécurité dans leur demeure provisoire. Conséquence directe de ces mouvements de foule de chaque soir ainsi que des réglementations strictes de la protection civile interdisant tout rassemblement sur l'ensemble du territoire: la vie de cette cité qui s'était toujours glorifiée d'être «une ville sans pause» est aujourd'hui complètement paralysée.

Des plaisantins qui - malgré la situation - n'ont pas perdu leur sens de l'humour ont peint des graffiti sur les murs de leur ville comme, par exemple, ceux témoignant que Tel-Aviv est maintenant «une pause sans ville». Il est clair que la situation de Tel-Aviv n'est qu'un des signes de paralysie partielle qui a touché l'ensemble du pays. L'activité économique a sérieusement été entravée. Dans les premières semaines qui suivirent le déclenchement des hostilités, sur ordre des forces de sécurité, toutes les usines, tous les magasins et les ministères restèrent fermés - exception faite des entreprises et des maisons de commerce à caractère vital .

Les écoles ne commencèrent à ouvrir à nouveau leurs portes que la quatrième semaine. Par conséquent, beaucoup de parents, surtout les mères, étaient obligés de rester à la maison et ne purent retourner au travail qu'après plusieurs semaines. De plus, le couvre-feu total imposé aux habitants palestiniens de Juda, de Samarie et de Gaza, par crainte de manifestations violentes en faveur de Saddam Hussein, conduisit à une paralysie totale dans les domaines de la construction et de la récolte étant donné la majorité d'ouvriers arabes travaillant dans ces deux secteurs. Le secteur commercial a également subi les effets de cette situation. En temps de guerre, les gens ne semblent pas avoir envie d'acheter des articles de luxe et, le soir venu, ils préfèrent rester chez eux en famille. Au lieu d'aller dans des restaurants chics, on prend ses repas à la maison - et en abondance. On peut s'imaginer que les instituts diététiques feront fortune après la guerre.

En attendant, ce sont plutôt les industries alimentaires et les marchands de scotch et de toiles en plastique pour le calfeutrage des pièces et les vidéothèques qui font des affaires. Depuis, Israël a repris sa vie normale. Les écoles et les (écoles) maternelles, pour la plupart, sont de nouveau ouvertes. Le couvre-feu dans les territoires occupés est peu à peu levé et les ouvriers arabes qui ont d'une manière pressante besoin d'une source de revenus, retournent à leur travail. L'administration de la protection civile a diminué les restrictions à l'encontre des grands rassemblements. Dans quelques endroits du pays, il est même possible d'aller de nouveau au cinéma. Le seul signe extérieur montrant qu'Israël se trouve en état de guerre est une boîte de carton marron que presque tout citoyen israélien porte sur lui dans la rue. Dans cette boîte se trouve le masque à gaz qui rappelle que le danger n'est malheureusement toujours pas écarté et que la vie en Israël n'est, à ce jour, pas encore redevenue tout a fait normale.

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04 Avril 1991
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Les réactions des Israéliens aux attaques irakiennes

Durant la première semaine de février, le Premier ministre Yitzhak Shamir a entrepris la démarche surprenante d'élargir la coalition gouvernementale qu'il préside en accueillant la fraction «Moledet» qui dispose de deux sièges parlementaires. Son président, le délégué de la Knesset Rechav' am Ze'evi, mieux connu sous le surnom de Gandi, a été nommé ministre du gouvernement sans portefeuille. Prise dans le but de renforcer la coalition et ainsi de la préserver du risque que feraient courir d'éventuelles menaces de démission de certains de ses ministres ou d'autres démarches mettant en péril le gouvernement, cette mesure a rencontré une vive résistance dans la population israélienne.

Un sondage d'opinion publié par la presse montra que 67 % des personnes interrogées désapprouvent Gandi comme ministre. Même des collègues influents du parti de Shamir, parmi lesquels le ministre Dan Meridor - un proche de Shamir - ont pris leurs distances vis-à-vis de la décision du Premier ministre. Lors de la séance du gouvernement, Meridor, le ministre des Affaires étrangères Levy et le ministre de la Défense Arens, ont, d'un même accord, voté contre la proposition de Shamir d'accueillir Gandi dans le gouvernement. C'est le délégué de la Knesset Benjamir Ze'ev Begin, le fils de l'ancien Premier ministre Menachem Begin, qui s'exprima d'une manière très radicale en qualifiant ce processus de «pollution politique» du gouvernement.

Deux raisons essentielles sont à la base de cette forte résistance contre le «Moledet»: l'idéologie du parti et le personnage de son président. Le parti «Patrie» que Gandi préside défend l'idée que le territoire de l'Etat israélien n'offre pas de place pour deux nations et que seul le peuple juif pourrait l'habiter. Afin d'atteindre cet objectif, le parti a adopté l'idée du «transfert» d'un million et demi de Palestiniens vivant en Judée, en Samarie et à Gaza dans d'autres endroits hors des frontières du pays. Bien que dans le programme du parti «Moledet» il soit question d'un «transfert volontaire», donc non pas de l'expulsion des Arabes, mais bien de leur option de quitter le pays volontairement, beaucoup d'Israéliens et de Juifs voient dans cette idée une violation des principes du judaïsme et de l'idéologie sioniste. Le personnage de Rachav ' am Ze'evi, âgé de 65 ans, suscite à la fois l'intérêt et la contestation. Il a passé la majeure partie de sa vie dans l'armée qu'il a quittée avec le grade de général. C'est un érudit qui dispose d'une connaissance étonnante de l'histoire et de la géographie d' Israël.

Toutefois, il est considéré comme quelqu'un de peu sociable, qui rejette et écrase tout ce qui se met en travers de son chemin, et qui se moque de la loi. Quelques-uns de ses meilleurs amis sont des personnages douteux, appartenant au monde criminel israélien. Il y a dix ans, son nom fut associé à une affaire de meurtre à laquelle avaient participé deux chefs d'une filière de criminels. Quelques heures après le meurtre, vers minuit, les deux hommes ont appelé Gandi et demandé son aide. La conversation téléphonique qui révélait que Gandi était bien au courant des activités de ces deux assassins, fut interceptée par la police. Malgré des témoignages contradictoires, Gandi a réussi, très difficilement, à échapper à l'enquête policière portant sur cette affaire. Mais il reste marqué pour toujours. D'autres scandales au cours desquels Gandi s'est montré violent et grossier ne plaident pas non plus en sa faveur. Tous ces faits n'ont pas empêché bon nombre de citoyens israéliens, qui approuvent l'idée du «transfert», de voter pour lui. Au cours des deux mandats qu'on lui a confiés, il est devenu un élément important dans la politique israélienne, qui compte beaucoup de partis et de sous-groupes. C'est de cette manière qu'il est enfin entré au gouvernement après que la Knesset eût donné son accord malgré la vox populi.

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05 Mai 1991
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Begin - instrument du sauvetage d'Israël

Début mars, 100 des 120 députés de la Knesset israélienne ont signé une lettre adressée à l'ex-premier ministre Menachem Begin. Ils le remercient pour sa décision, prise en 1981, de bombarder le réacteur nucléaire irakien. Cette décision et son exécution interrompirent le processus de l'armement nucléaire irakien. Begin, qui se trouve actuellement dans le service de rééducation de l'hôpital Ichlov à Tel-Aviv, fut très touché par cet écrit. Le bombardement du réacteur nucléaire irakien par l'armée de l'air israélienne est le sujet d'un film d'action qui est tourné, en ce moment-même, à Hollywood sous la direction du producteur israélien Menachem Golan.

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05 Mai 1991
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Dangers pour Israël

La guerre du Golfe, qui a détruit pratiquement la totalité de l'infrastructure militaire de l'Irak, a ainsi libéré l'Etat d'Israël d'une grande menace. Cependant, tout danger n'est pas éliminé. La Libye, par exemple, représente une grande menace potentielle pour Israël. Une semaine après la fin de la guerre du Golfe, on pouvait lire dans le «Washington Times» que la Libye a entamé la production de bombes et d'obus renfermant des gaz toxiques. La production se fait dans de nouveaux bâtiments à côté de la fabrique de produits chimiques de Rabtah. Le journal cite des collaborateurs du service américain de renseignements selon lesquels une entreprise allemande qui n'a pas été identifiée d'une manière exacte aiderait les Libyens à la production d'éléments chimiques et d'agents biologiques dans cette usine.

Cependant, la Syrie représente pour Israël le danger le plus grand et le plus direct. Cet Etat montre les signes d'une préparation à la guerre, un soupçon qui est renforcé par l'achat massif d'armes et de missiles. Déjà dans la première semaine qui a suivi la fin de la guerre du Golfe, la Syrie a reçu de la Corée du Nord une importante livraison de missiles Scud améliorés techniquement. Ils ont une portée de 600 km, ce qui signifie qu'ils peuvent atteindre pratiquement n'importe quel point en Israël. Chacun de ces missiles peut porter une tête chimique ou conventionnelle avec une charge explosive de 750 kg, donc trois fois plus que la charge des têtes de missiles irakiens lancés sur Israël. Considérant l'armement sophistiqué des Syriens, le ministre de l'habitat, Ariel Sharon, déclara que «la Syrie avait été dans le passé l'Etat le plus dangereux pour Israël et l'était encore ... elle possède le plus grand dépôt de missiles ayant une grande précision de tir ... de plus les dépôts d'armes non-conventionnelles, surtout les armes chimiques, dépassent largement ceux de l'Irak.» Sharon, qui est également membre de la commission de sécurité du gouvernement, estime qu'en cas de conflit militaire, la Syrie n'hésiterait pas à utiliser ses armes non-conventionnelles. C'est pour cela que tout règlement de paix avec la Syrie ou les Etats voisins nécessiterait «une négociation sur le désarmement et la destruction de toutes ces réserves d'armes non-conventionnelles afin d'éliminer pour toujours la menace qu'elles constituent pour Israël. » Lors de sa visite à Damas pendant la guerre, le ministre allemand des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher a fait savoir que la Syrie serait disposée à reconnaître Israël et à trouver un accord de paix entre les deux Etats. Cependant, cette déclaration a été démentie dans les 24 heures qui suivirent par le ministre syrien des Affaires étrangères Faruk-A-Shar'ah. D'autres déclarations selon lesquelles la Syrie serait prête à signer un accord de paix avec Israël au prix de la rétrocession des hauteurs de Golan n'ont pas été confirmées jusqu'à présent. 

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