AVENEMENT

JANVIER 1991

No 22

 

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L'inquiétude redouble 1991

Plus que jamais, l'état d'Israël vit dans un grave état de tension. Depuis l'affaire de l'esplanade du temple, en octobre, les incidents se multiplient dans le pays et à ses frontières. Ainsi, le 14 décembre, deux employés et une secrétaire d'une compagnie d'aluminium étaient retrouvés poignardés à Jaffa. Le mouvement de la résistance islamique Hamas ne tardait pas à revendiquer ce triple meurtre qualifié «d'opération héroïque commise par des combattants au coeur de l'entité juive criminelle». Ce n'est qu'un exemple. On pourrait aussi évoquer le 25 novembre, quand 3 soldats et leur chauffeur furent tués dans le Sinaï par un garde égyptien: la seule frontière de l'état hébreu avec un pays en paix avec lui devenait donc, à son tour, dangereuse, au Nord, le même jour, 3 soldats israéliens furent blessés par l'explosion d'une bombe «humaine», une terroriste s'étant approchée d'une patrouille, le corps bardé d'explosifs. On pourrait allonger la liste de ces actes terroristes. Incontestablement, les fidèles des mouvements les plus durs font monter la pression au sein même d'Israël ou à ses frontières.

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Nouvelles d'Israël

01 / 1991
Texte intégral

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Juifs stationnés dans la région du golfe Persique

Le ministère américain de la Défense conseille à ses soldats stationnés en Arabie Saoudite de ne pas irriter la population locale en mentionnant les bonnes relations qui lient les Etats-Unis à Israël, entre autres, au niveau des services secrets, ou en partant publiquement du lobby juif qui existe Etats-Unis. Ces conseils figurent dans une brochure qui a été distribuée aux soldats. Outre des renseignements et des explications concernant la manière de vivre et les moeurs des habitants arabes du pays, cette brochure d'information mentionne 24 sujets qui risquent de provoquer la colère des habitants indigènes. La plupart des conseils concernent les «Juifs» et «Israël», mais il y est également question d'affiches publicitaires érotiques, de photos d'hommes et de femmes, du port de l'étoile de David en public, de représentations du Christ crucifié, etc. Ces sujets, précise la brochure, sont tous de nature à irriter les Arabes et donc les Séoudiens.

La communauté juive des Etats-Unis a protesté vivement contre le contenu de la brochure et invité l'armée à en suspendre immédiatement la distribution aux soldats. Elle justifie cette demande en se référant à la Constitution des Etats-Unis et en attirant l'attention sur le fait qu'une partie des soldats stationnés en Arabie Saoudite sont des Juifs.

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Nouvelles d'Israël

01 / 1991
Texte intégral

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La lutte pour Jérusalem

Cela peut paraître étrange et, pourtant, c'est bien vrai: aujourd'hui encore, 23 années après la guerre des six jours et la libération de Jérusalem, la lutte pour la ville n'est toujours pas terminée.

Contrairement aux époques précédentes, il n'est plus question, aujourd'hui, d'une guerre opposant à l'ennemi des soldats armés de canons et de fusils, mais d'un débat au plus haut niveau, dans les immeubles de l'O.N.U. à New York et les ministères des Affaires étrangères d'un grand nombre de pays importants, Etats-Unis en tête.

La dernière étape de cette lutte a commencé sous de fâcheux auspices en octobre dernier, après le sanglant accrochage entre des soldats israéliens et des musulmans arabes sur le mont du Temple, au cours duquel 17 Arabes (et non 21, comme on l'avait déclaré au début) ont été tués. Lors d'une séance spéciale convoquée par l'O.N.U. pour débattre de l'incident, Israël a été condamné avec une extrême rigueur. De plus, les représentants des Etats membres de l'O.N.U. ont décidé d'envoyer en Israël une délégation spéciale chargée de vérifier quelles sont mesures de protection prises par les autorités israéliennes pour garantir la sécurité des habitants palestiniens vivant dans la Westbank, la bande de Gaza et à Jérusalem. Le gouvernement israélien, quant à lui, n'a pas approuvé cette décision et a refus d'accueillir la délégation spéciale, alléguant que Jérusalem fait partie intégrante du territoire relevant de la souveraineté israélienne et que de ce fait, dans le cas de l'incident du mont du Temple, il s'agit d'une affaire interne de l'Etat d'Israël. Soutenant la décision du Conseil de Sécurité, les Américains ont alors instamment prié Israël d'accueillir le groupe délégué par l'O.N.U.

Le président Bush a même envoyé une lettre spéciale au président du conseil Yitzhak Shamir, dans laquelle il le prie personnellement de bien vouloir satisfaire à la demande du Conseil de Sécurité, de sorte que ce sujet puisse être rayé de l'ordre du jour diplomatique et que le monde puisse de nouveau se consacrer à la crise Golfe et à l'Iraq.

Mais Shamir n'a pas cédé. A des personnes de son entourage il a déclaré qu'il s'agissait là de la véritable lutte pour Jérusalem

Toutefois afin de réduire la pression internationale exercée sur Israël, le gouvernement à décidé de constituer une commission d'enquête spéciale chargée de reconstituer les événements du mont du Temple à l'aide de dépositions de témoins, d'enregistrements vidéo et d'enregistrements sur bande magnétique et d'établir, ce faisant, quels sont les facteurs responsables du déroulement tragique des événements.

Deux semaines plus tard, la commission d'enquête présidée par l'ancien chef du service secret israélien «Mossad», Zwi Samir, a remis au gouvernement le rapport relatif aux résultats de l'enquête. Il en ressort que l'incident a été déclenché par une provocation de la part d'éléments arabes puisqu'il s'est avéré que plusieurs milliers de musulmans qui se rendaient à la mosquée ont attaqué le poste de police alors faiblement occupé qui se trouve à proximité de la Coupole du Rocher, et jeté des morceaux de pierres sur la place en contrebas qui s'étend devant le mur des Lamentations, menaçant ainsi la vie de quelque 20 000 juifs qui s'y étaient rendus pour prier. Cela dit, le rapport d'enquête exprime une critique sévère à l'adresse de la police israélienne qui, malgré les troubles auxquels on devait s'attendre pour cette journée, n'a pas veillé à prendre toutes les mesures de sécurité préventives requises. Si les Arabes avaient trouvé le poste de police occupé par une unité plus grande, il est fort probable qu'ils n'auraient même pas essayé d'attaquer et qu'on aurait pu ainsi empêcher la mort de bien des vies humaines. Une fois remis au gouvernement israélien, les résultats de l'enquête ont été transmis immédiatement au Secrétaire général des Nations unies...

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Nouvelles d'Israël

01 / 1991
Texte intégral

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Le mois des couteaux

Le bébé le plus célèbre d'Israël est né le 5 novembre à l'hôpital Hadassa de Jérusalem. Tous les journaux, sans exception aucune, ont relaté l'événement en première page. Deux semaines auparavant, au quartier résidentiel de Baka, son père qui faisait alors son service de policier dans une unité spéciale a été assassiné à coups de couteau par un Arabe en furie. On le surnommait «Charlie Ill». C'est pourquoi la jeune veuve a décidé de donner à sa fille le nom de Schirli parce que, comme elle dit, «ce nom, plus que tout autre nom, me rappelle Charlie».

L'Arabe qui a assassiné Charlie avait auparavant tué de coups de couteau deux autres citoyens israéliens; une jeune femme soldat âgée de 19 ans et un civil âgé d'environ 40 ans. Ces meurtres ont constitué le début d'une nouvelle étape du terrorisme arabe en territoire israélien qui, jusqu'ici, était caractérisé avant tout par le jet de morceaux de pierres et de bombes incendiaires lancées à l'intérieur de bouteilles. Dans l'histoire du conflit israélo-arabe, c'est sans doute ce que l'on appellera plus tard la «guerre des couteaux».

A Jérusalem, à Haïfa, à Rishon-le-Zion et à Ashqelon - dans chacune de ces villes, des Juifs ont été agressés à coups de couteaux plantés dans le dos. Le gouvernement a réagi à ces agressions avec une sévérité extrême, en décidant en l'espace d'une journée de ne plus permettre aux habitants Palestiniens des territoires occupés à venir travailler à l'intérieur des limites du pays. Par suite de cette mesure plusieurs journées durant, environ 100 000 travailleurs arabes vivant en Judée, en Samarie et dans la bande de Gaza ont été empêchés de se rendre à leur travail comme à l'accoutumée.

De nombreux employeurs juifs, dont notamment des entrepreneurs de construction et des propriétaires de restaurants, en ont subi les aspects négatifs en ne disposant plus que d'une main-d'oeuvre fortement réduite. Au début, la population israélienne a accueilli avec enthousiasme cette mesure draconienne. Tout d'un coup, on s'est mis à reparler de la nécessité du «travail hébraïque» tel qu'il avait été propagé au début du siècle par les premiers pionniers sionistes de la colonie juive. Les offices du travail ont été inondés par plusieurs milliers de demandes d'employeurs juifs, désireux d'engager de la main-d'oeuvre exclusivement juive. Mais il n'a pas fallu bien longtemps pour se rendre compte qu'il n'y a que très peu de Juifs qui seraient disposés à faire le travail de plongeur rémunéré par un salaire modeste. Réflexion faite, les responsables du ministère de la sécurité eux-mêmes ont compris qu'ils risquaient de provoquer des effets politiques hautement préjudiciables en fermant ce qu'il est convenu d'appeler la «ligne verte» autrement dit, la frontière territoriale d'avant 1967. Quelques-uns sont même allés jusqu'à dire que cette mesure ne signifiait au fond qu'un nouveau partage du pays et qu'elle était de ce fait incompatible avec la vision du monde du gouvernement actuel. De plus, on a exprimé la crainte que la suppression de cette source de revenus si vitale pour de nombreux Arabes pourrait entraîner une pression accrue dans les territoires occupés, ce qui ne ferait qu'aggraver la situation déjà explosive dans ces régions.

Selon toute apparence, ces deux arguments ont fini par inciter les politiciens à rouvrir la ligne verte aux habitants palestiniens. Mais cette fois-ci, contrairement à ce qui avait été le cas auparavant, c'est avec une méfiance très sensible que les travailleurs arabes ont été accueillis par leurs employeurs qui ne pouvaient pas oublier que, du moins dans une partie des cas, les victimes avaient été des employeurs juifs sauvagement tués par leurs employés arabes. La méfiance et la peur de certains d'entre eux sont d'ailleurs si grandes qu'ils préfèrent désormais renoncer à toute main-d'oeuvre arabe et verser des salaires plus élevés à des travailleurs juifs. Finalement, quelque chose a bel et bien bougé dans le domaine du travail en Israël puisqu'on a fait un pas de plus vers réalisation du vieil idéal sioniste: le travail hébraïque.

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Nouvelles d'Israël 01 / 1991

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Qui était Meir Kahana?

Meir Kahana ne va plus pouvoir réaliser le rêve de sa vie - être le ministre de la Sécurité de l'Etat d'Israël, en chasser par la force tous les Arabes qui y vivent et y ériger un règne sur la base de la halakha juive. Kahana, le rabbin orthodoxe très controversé qui, étant à la tête du mouvement d'extrême droite «Kach», avait su rallier à ses idées plusieurs milliers de jeunes dont le signe distinctif était le poing serré et la haine des Arabes, a été assassiné à New-York lors d'un attentat par un Arabe.

La carrière de ce Juif né à New York 'en 1932 a commencé dès son enfance, lorsqu'il est parvenu à attirer l'attention sur lui par son attitude manifestement militante. A l'âge de 15 ans, il fut arrêté par la police de New York pour avoir lancé des oeufs pourris à Ernst Bevin, alors ministre des Affaires étrangères de la puissance mandataire britannique qui devait régner en Palestine jusqu'en 1947. Ce fut là la première d'une longue série d'arrestations de Kahana dues aux diverses manifestations qu'il organisait tant aux Etats-Unis qu'en Israël. Devenu rabbin au début des années 60, quelques années plus tard, Kahana fut engagé par le F.B.I., le service secret américain qui le chargea de s'infiltrer dans les rangs d'une organisation américaine antisémite. Il sut admirablement s'acquitter de cette tâche et ne tarda pas à monter dans la hiérarchie du F.B.I., finissant par s'y voir confier plusieurs fonctions dirigeantes.

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Nouvelles d'Israël

02 / 1991
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Aide à l'Union soviétique

Le gouvernement israélien et l'Agence juive se sont associés à l'action d'aide internationale à l'Union Soviétique qui doit préserver de la faim la population de ce pays. Début décembre, un avion de la compagnie israélienne El AI a atterri à Moscou, avec, à son bord, une cargaison de 10 tonnes de légumes et de fruits, essentiellement des citrons, des tomates et des concombres. Cet envoi est une contribution humanitaire du peuple israélien, et parallèlement, un geste de remerciement adressé au gouvernement soviétique qui a ouvert ses portes aux Juifs de ce pays désireux d'émigrer. Quelques jours plus tard, un deuxième avion israélien atterrissait dans la capitale soviétique. Cette fois, il était chargé de quantités énormes de lait en poudre qui devait être distribué aux orphelinats de la ville. Le transport de ces secours est gratuit.

Immédiatement après le déchargement de la cargaison, les appareils ont poursuivi leur route en direction de Bucarest ou de Budapest, où ils doivent rassembler d'autres émigrants soviétiques sur les aéroports de ces villes pour les emmener en Israël.

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AVENEMENT

FEVRIER 1991

No 23

 

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Cinquième guerre (la) 1991

COMME ON LE DEVINE, EN ISRAEL, LES OPINIONS SUR LA GUERRE DU GOLFE SONT TRES PASSIONNEES: ON EST POUR OU CONTRE SADDAM HUSSEIN. LE CONTRASTE EST SURTOUT FRAPPANT A JERUSALEM OU COHABITENT JUIFS ET ARABES. VOICI L'AMBIANCE DANS CE PAYS QUI SUBIT SA CINQUIEME GUERRE.

Elie Wiesel, écrivain et prix Nobel de la paix, a interrompu une tournée de conférences pour se rendre en Israël, afin «de ne pas laisser Israël seul dans ses heures les plus difficiles». Un palestinien de 20 ans, hiérosulamite, pleurait: «pourquoi Saddam ne gagne-t-il pas, Allah est pourtant avec nous!».

Ces opinions passionnées et contrastées reflètent la réalité d'un pays où Juifs et Arabes vivent côte à côte, notamment dans la Ville Sainte, Jérusalem. Ces propos ont été tenus dans la semaine qui a suivi le déclenchement de l'opération Tempête du désert .

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Israël, arabes, Juifs, Jérusalem