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Un quotidien israélien
adresse une lettre ouverte à Amnesty
International
Je considère depuis très
longtemps Amnesty International (AI) comme une institution
absolument nécessaire.
Aussi me suis-je engagé
également en écrivant des lettres à des
gouvernements qui avaient violé les droits de la
personne.
Les accusations constamment
proférées ces derniers temps par cette
organisation contre Israël m'ont poussé à
poursuivre dans ce sens. Ce qui me frappe, c'est que ce ne
sont pas les auteurs des crimes, en l'occurence les divers
terroristes arabes, qui doivent s'asseoir au banc des
accusés, mais ceux qui sont forcés de se
défendre contre eux.
Seuls ceux qui se trouvent
déjà confrontés avec la question
peuvent en parler avec compétence. Tel fut par
exemple mon propre cas dans la vallée du Jourdain,
lorsqu'une balle tirée par des agresseurs
dissimulés traversa mon pare-brise. Ou encore ce qui
est désormais de la routine quotidienne: on se trouve
tout à coup en présence d'un groupe de
lanceurs de pierres masqués mais on ne parle jamais
que de pierres - mais où sont les cris d'indignation
contre les haches, les coutelas et les armes à feu,
ou contre les bombes incendiaires (lorsque, par exemple, une
Israélienne fut brûlée vive avec ses
trois petits enfants)? On n'entendit alors que les pleurs de
la famille. Que dit-on contre les denrées
alimentaires assaisonnées de charges explosives, ou
contre les falafels empoisonnés - oui, ce ne sont
jamais «que» des Israéliens qui en ont subi
les conséquences.
C'est désormais la grande mode,
chez les journalistes et les faiseurs de films, que de
ranimer l'image de Juif comme ennemi; peut-être par
mauvaise conscience?
Parce que l'Holocauste n'a pas
été rejetée dans l'oubli par ses
victimes et que celles-ci se défendent - au lieu de
se laisser abattre comme du bétail, ainsi que
c'était le cas jusqu'ici? Israël est
entouré d'Etats arabes qui veulent le
détruire, mais refuse d'accueillir eux-mêmes
leurs frères de religion.
Les quelque 1200 prisonniers
politiques exécutés au cours de l'année
1988 appartiennent-ils simplement aux statistiques qu'on
range dans les classeurs? Ce qui se passe tout autour, dans
les pays arabes, glace le sang; mais les protestations d'AI
sont dirigées contre Israël. Le régime de
terreur syrien continue à torturer sans que personne
ne conteste, tout comme l'Irak, etc.
Pourquoi ne demande-t-on pas des
comptes à l'HAMAS, responsable de la mort
d'innombrables Palestiniens?
L'assassinat de Palestiniens par
d'autres Palestiniens, ou de ce qu'on appelle des
collaborateurs, est-il tout simplement toléré?
La paix avec Israël a été pour beaucoup
de Palestiniens une motivation, un désir qu'ils ont
payé de leur vie.
Les méfaits du cheikh Ahmed
Yassin, chef du mouvement fondamentaliste islamiste
clandestin, étaient horrifiants. En Iran, où
règne le fondamentalisme, des homosexuels, des
prostituées, des drogués ont été
récemment décapités en public sous les
applaudissements de la foule. A Damman (Arabie Saoudite),
une femme a récemment subi le même sort.
Ceausescu et sa Securitate n'ont jamais été
effleurés Par les reproches d'Amnesty International,
et cela a Pu se poursuivre pendant des années. Ma
question est - et j'espère qu'elle ne correspond pas
à la vérité «Amnesty International
est-elle financée par des donateurs arabes?» Ou
bien a-t-on peur du puissant motif qu'est le
pétrole?
Ou encore, les contrôles
effectués par AI sont-ils du même acabit que
ceux menés en son temps par la Croix-Rouge
Internationale lors de ses visites dans les camps de
concentration où on ne voulut rien entendre et rien
voir - ainsi qu'il ressort aujourd'hui dans les
médias?
«Le Juif comme ennemi» est
une figure qui réapparaît jusqu'à nos
jours sous de multiples formes et aspects: ainsi
l'Holocauste a-t-elle été possible, en son
temps. Et ceci signifie une faute, une faute qu'on ne peut
effacer.
Il ne m'a pas été facile
d'écrire ceci; mais me taire aurait été
encore b;en plus difficile.
Y a-t-il une réponse à
ceci?
Je l'espère: par la prise en
juste considération des accusations constantes
d'Israël contre les actes des criminels.
©
Nouvelles d'Israël
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