Nouvelles d'Israël

07 / 1997
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La mafia russe en Israël

De nombreuses années durant, la rumeur d'une progression feutrée mais systématique de la mafia russe internationale dans les centres de pouvoir économiques et sociaux israéliens a été tenace. De temps à autre, cette rumeur s'est concrétisée en communiqués de presse. Directement après leur parution, les médias ont vu déferler une vague de protestations et de condamnations de la part des immigrants de l'ex-Union soviétique et de responsables politiques qui cherchaient à se concilier les faveurs des immigrants, dans l'espoir d'obtenir leurs voix aux élections.

C'est dans ce contexte qu'il convient de situer la nouvelle diffusée mi-mai par l'ensemble des médias israéliens et qui a fait l'effet d'une bombe: au terme d'années de surveillance, la police israélienne a appréhendé à l'aéroport Ben Gourion un des requins de la mafia russe internationale, Gregori Lerner.

Lerner avait émigré en Israël quelques années auparavant. Il avait alors changé de nom et s'appelait désormais Zwi Ben Arie. Il s'était établi à Ashkelon, où résident de nombreux immigrants originaires de l'ex-Union soviétique. En très peu de temps, il se signala par son immense richesse et par son train de vie fastueux. Il occupait une énorme villa et se déplaçait toujours en compagnie de gardes du corps. A chacune de ses sorties, c'était un défilé de grosses limousines Mercèdes noires - autant d'éléments qui avaient éveillé la suspicion de la population. Lerner expliquait que les gardes du corps lui avaient été fournis par les riches hommes d'affaires dont il gérait les avoirs.

Lerner faisait tout pour se donner un vernis de respectabilité, notamment par des dons à des oeuvres sociales et de bienfaisance ainsi qu'aux différents partis. Il organisait de somptueuses réceptions auxquelles il conviait l'élite politique et économique d'Israël. De cette manière, il parvint à nouer des contacts avec certains politiciens.

L'enquête policière a permis d'établir que Lerner avait été impliqué dans l'assassinat de plusieurs personnalités à Moscou, dont la liquidation d'un grand banquier et d'une célébrité du petit écran. Il est soupçonné d'avoir fraudé des banques russes. Les fonds qu'il se serait appropriés par escroquerie se chiffreraient à 85 millions de dollars. Dans le passé, il avait déjà été incarcéré en Suisse et extradé vers Moscou. Mais il était parvenu après quelque temps à recouvrer la liberté et à retourner en Israël.

Les enquêteurs affirment que Lerner a gratifié différents partis politiques israéliens de sommes importantes. Le principal bénéficiaire était le parti des immigrés «Israël be Aliyah». Nathan Sharansky, aujourd'hui ministre du Commerce et de l'Industrie, aurait touché 100.000 dollars. Cette somme aurait été destinée à fonder le Parti des immigrés en Israël. La police présume que ce parti ainsi que d'autres ont touché des sommes bien plus importantes, qu'ils n'auraient légalement pas dû accepter. On vérifie à l'heure actuelle les relations que Lerner entretenait avec des hommes politiques en vue. Ceux-ci l'avaient aidé à s'implanter socialement en Israël et à obtenir de la Banque nationale une autorisation qui devait lui permettre de se livrer à diverses opérations de change avec la Russie.

Si les soupçons qui pèsent sur Lerner devaient se confirmer, la nouvelle de l'infiltration de la mafia russe dans la société israélienne ne serait plus une simple rumeur.

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Nouvelles d'Israël

07 / 1997
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Objets ayant appartenu à Hitler exposés en Israël

Le mémorial Yad Vashem de Jérusalem a divulgué, à l'occasion de la journée commémorative de l'Holocauste, un de ses secrets les mieux gardés: les caves de l'institution abritent des objets ayant appartenu à Hitler. On y trouve entre autres un cendrier, un couteau et la serrure de la table de travail du dictateur nazi. Leur existence avait été tenue secrète de crainte que ces objets ne fassent l'objet d'un culte antisémite.

Les objets en question étaient entrés en la possession du Yad Vashem via diverses sources. Un Juif originaire de Russie, le Prof. Vladimir Goichmann, commandant de l'Armée rouge, faisait partie de l'escouade qui fit irruption dans le poste de commandement de Hitler à Berlin. Goichmann, qui vit aujourd'hui en Finlande, a raconté qu'il avait, lors de son irruption dans le bunker de Hitler, décidé de s'approprier un souvenir personnel. Il emporta le cendrier du dictateur. «Le cendrier en marbre noir était décoré de l'ensemble des emblèmes nazis et dédié au Führer», a-t-il expliqué. Lorsqu'il s'est emparé de l'objet, il était rempli de mégots, et on y décelait des traces de sang. Goichmann avait également arraché et emporté la serrure dorée de la table de travail de Hitler. Il avait à présent décidé de remettre ces objets au Yad Vashem qui a beaucoup hésité à les accepter. Finalement, il a été admis que ces objets seraient mieux là qu'entre les mains de néo-nazis. Mais comme le Yad Vashem n'a pas l'habitude d'exhiber de telles choses, il fut décidé de les conserver à la cave.

Il y a un an, un Juif américain a apporté le couteau de Hitler au Yad Vashem. Shmuel Abramson l'a remis au mémorial au nom de son frère Jacob. Celui-ci appartenait à l'unité américaine qui encercla le bunker de Hitler. Shmuel déclara que son frère, entre-temps décédé, lui avait dit avoir eu, lors de son intrusion dans le bunker, l'attention attirée par de nombreux objets en argent qui appartenaient à Hitler. S'y trouvait également ce couteau décoré d'une croix gammée que son frère emporta en souvenir. Après sa mort, Shmuel hérita du couteau à la condition de le remettre au Yad Vashem.

On trouve dans les caves de ce lieu du souvenir de nombreux autres objets ayant servi aux nazis. Y figurent entre autres des récipients de gaz Zyklon-B, lequel servit à anéantir les Juifs. On y trouve aussi une lampe avec laquelle on éclairait les camps de concentration, un fouet et divers instruments de torture ramenés de Maidanek et d'Auschwitz pour être conservés en Israël.

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Nouvelles d'Israël

06 / 1997
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Un homme et sa postérité de 1. 630 personnes

Le rabbin Menahem Mendel Brichta de Jérusalem, un Juif ultrareligieux, décédé à l'âge de cent ans, est entré dans l'histoire. Des communiqués d'une presse régionale font état d'une postérité qui ne compte pas moins de 1.630 personnes , les enfants et les petits-enfants de ses 12 enfants.

Le défunt rabbin a 120 petits-enfants et plusieurs centaines d'arrière-petits-enfants. Le plus jeune de ces derniers est né durant son enterrement; il a été appelé Menahem Mendel, comme son bisaïeul. Quelques heures auparavant, alors que le cadavre reposait encore dans le funérarium, un autre de ses arrière-petits-fils subissait l'opération de la circoncision; lui aussi reçut le même nom que son ancêtre.

Un petit-fils du rabbin, un journaliste orthodoxe israélien bien connu, raconte que bon nombre des descendants mâles de sa famille portent le nom du père du défunt: Schmuel; et de nombreuses filles celui de la mère de l'aïeul: Ita.

Selon l'histoire de la famille, le rabbin a gardé intacte son intelligence jusqu'à son dernier jour. Il a connu toute sa descendance par nom; il pouvait les identifier tous très précisément. Il participa à toutes les fêtes familiales, notamment aux noces qu'il affectionnait particulièrement. Quand il y faisait son entrée, tous les participants se levaient et le faisaient asseoir à la place d'honneur. Malgré son âge avancé, il n'a jamais quitté prématurément ces cérémonies de mariage ni renoncé à son habitude de faire une danse avec l'épousée.

Le rabbin Brichta n'est jamais sorti des limites du pays d'Israël. Il habita le même endroit depuis l'âge de dix ans: dans un quartier tout à fait ultrareligieux au coeur même de Jérusalem. Sa vie fut consacrée à l'étude de la Thora, mais il s'occupa aussi d'activités publiques. Il fut un donateur généreux. On dit que sa maison n'avait pas de clé n'importe qui pouvait y entrer et profiter de la maigre nourriture.

Son enterrement fut l'occasion d'une grande cérémonie. Outre la nombreuse descendance, on y vit des milliers de membres des communautés ultra-orthodoxes de Jérusalem, qui le considéraient comme un juste.

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08 / 1997
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Un scandale dans le monde de la musique

Les déclarations du joueur de contrebasse de l'opéra de Berlin, qui se trouvait en Israël pour une série de concerts, ont laissé réapparaître des sentiments anciens. Etonnés et irrités, les citoyens israéliens se sont demandé si l'Allemagne actuelle est réellement ,,une autre Allemagne», quand il s'agit des Juifs et de l'antisémitisme.

Le joueur de contrebasse, Gerd Reinke, était avec la troupe de l'opéra en Israël Pour une série de représentations. Lors d'une soirée libre, il descendit au bar de son hôtel, où il but plusieurs verres. Et il paya la note en signant «Adolf Hitler».

Cette signature inhabituelle choqua le barman et, le lendemain, tout Israël. Après une longue période de calme, on se demanda de nouveau s'il y avait réellement un changement de conscience en Allemagne, si l'antisémitisme avait réellement disparu là-bas.

Reinke Présenta ses excuses quand il comprit la gravité de son geste. Il déclara qu'il s'agissait, hélas, d'une plaisanterie de mauvais goût. Ses regrets lui ont cependant été de peu de secours. Après la parution de la chose dans les journaux, les Israéliens manifestèrent contre la tournée de l'opéra allemand. Certains abonnés au théâtre promirent de boycotter les concerts et se joignirent aux nombreuses personnes qui se tenaient devant l'opéra pour une protestation silencieuse. D'autres abonnés choisirent de réagir plus énergiquement ils restèrent assis dans la salle jusqu'au lever de rideau. Et alors ils quittèrent le lieu démonstrativement.

Après ces protestations, la direction de l'opéra informa le public que Reinke serait renvoyé immédiatement à Berlin et congédié. En signe de solidarité avec le peuple israélien, les musiciens se rendirent à Yad Vashem à Jérusalem, où ils déposèrent une couronne en souvenir des victimes de l'Holocauste.

Reinke rentra donc en Allemagne, où il déclara lors d'une interview accordée à un journal israélien: (je tiens à m'excuser du fond du coeur et demande pardon au peuple israélien et surtout à mes hôtes. je regrette sincèrement mon comportement. Nul n'en souffre autant que moi. » - Que la chose se soit produite lors d'une manifestation culturelle, cela a dû laisser un affreux arrière-goût d'antisémitisme. La culture ne devrait jamais provoquer de tels ressentiments

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Décembre 1998
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DENSITE DE LA POPULATION

Israël lance l'opération «boulevard bleu»

Israël compte parmi les pays les plus densément peuplés au monde. C'est surtout vrai pour le centre du pays, où vit la majeure partie de la population. Pour résoudre ce problème, Ariel Sharon, ancien ministre de l'Infrastructure passé aux Affaires étrangères, a lancé cette année la création d'îles artificielles le long des côtes israéliennes.

La première île sera construite en face de la plage de Tel-Aviv. Elle accueillera l'aéroport Sde Dov, dont l'activité accapare actuellement de précieux terrains au nord de Tel-Aviv. Le coût de l'opération: 600 millions de dollars. Si tout se déroule conformément aux prévisions, l'île sera terminée en automne 2001. L'aéroport pourra entrer en service deux ans plus tard.

Cette île, parmi de nombreuses autres, s'inscrit dans un projet qui porte le nom de «Boulevard bleu». Elles sont destinées à accueillir deux millions d'habitants. En construisant ces îles, Sharon entend protéger les espaces verts à l'intérieur du pays et permettre à de nombreux habitants de s'implanter en Israël.

La construction sera effectuée d'après les plans de l'architecte Michael Burt. Elle se composera d'une structure en éponge surmontée de brise-lames, et utilisera également des conteneurs dont la forme rappelle celle d'une baignoire, qui permettront de réduire considérablement la quantité de matériaux pleins utilisés comme fondations pour l'île.

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Décembre 1998
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INCENDIES DE FORETS

Un désastre national

L'arbre vert, planté, poussant des racines, fleurissant, croissant et donnant vie au sol aride, fait partie des symboles centraux du nouveau sionisme. La plantation d'arbres et le reboisement du pays étaient des valeurs essentielles de ce mouvement (le sionisme): le désert devait refleurir et la terre d'Israël être colonisée. C'est ce qu'a appris tout enfant qui a grandi là-bas. Les jeunes de cette nation ont également entendu que jadis, voici deux mille ans, Israël était un pays vert où les fleurs, les forêts et les animaux abondaient. Mais le peuple juif a subi la diaspora, et le sol est devenu stérile. La plupart des bois se sont desséchés au long des siècles. Les plantes vertes ont été dévorées par les chèvres noires élevées par les nouveaux habitants du pays. Les Arabes étaient venus, très nombreux, s'installer sur la terre d'Israël avec, pour conséquence, la transformation du sol en désert.

Le sionisme s'était fixé comme but louable la plantation de forêts. Chaque juif en Israël l'a appris et a fait sien ce projet. Dans chaque jardin d'enfants, chaque école et chaque établissement public se trouve une boite bleue destinée à recevoir l'argent qui alimentera la caisse centrale israélienne ayant pour nom: Keren Kayemeth. Cette organisation a été chargée par les institutions sionistes de racheter des terres du pays et d'y aménager des forêts.

Au mois juif Chevat se célèbre en Israël une «fête des arbres». Ce jour de printemps voit les enfants des écoles se rendre dans les forêts, chacun d'eux planter un arbre et contribuer ainsi à la création d'espaces verts.

En Israël, cette attitude est bien connue de tous, même des ennemis de ce peuple. Sur cet arrière-plan, il est évident qu'incendier des forêts cause des dommages aux juifs et à leur Etat. A la mi-octobre, lors de la fête des tabernacles, le feu a sévi durant plusieurs jours. Plus de cent foyers se sont ouverts dans les collines boisées de la Galilée, sur le Carmel, dans le centre du pays et dans les montagnes autour de Jérusalem. Plusieurs de ces incendies étaient d'origine criminelle. Les Arabes désiraient infliger ainsi des dégâts au pays ainsi qu'au travail de colonisation juive; ils se sont attaqués au symbole de l'oeuvre sioniste: l'arbre.

Les incendies ont débuté près de l'oued Ara, le lit de la rivière Iron. Cette contrée se trouve dans la zone verte. De nombreux Arabes y habitent dans des villes et des villages. Quelques jours avant le début des incendies, la région avait connu des troubles graves. Les habitants s'étaient révoltés contre l'intention de l'armée israélienne d'exproprier des centaines d'hectares pour pouvoir y effectuer des manoeuvres. Ces heurts firent bon nombre de blessés chez les civils mais aussi chez les policiers qui voulaient rétablir l'ordre. Les gens ont fini par se retirer, l'amertume au coeur. Pour les Arabes, le sol a un caractère symbolique. Le fait que l'on ait voulu prendre de leurs terres, même petitement, a provoqué cette émeute. La tension était considérable; et manifestement, quelques Arabes décidèrent de réagir en mettant le feu à des possessions juives, les arbres payant le prix de cette lutte nationale historique où ils font également l'objet de différends.

La plupart des incendies étaient cependant dus aux conditions climatiques. A cette période-là, Israël connaissait un temps particulièrement chaud et sec avec un vent soufflant du désert; et les excursionnistes qui se préparaient des grillades firent preuve de beaucoup de négligence à l'égard du feu.

Les dégâts sont considérables. Les actions au sol et depuis les airs pour lutter contre les incendies ont coûté plusieurs millions de shekels. De nombreuses maisons furent complètement détruites. Il faudra au moins 80 ans pour restaurer les forêts et les magnifiques parcs et leur faire retrouver leur beauté initiale. 

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