PRESSIONS SUR ISRAËL

Amputation de l'aide financière américaine ?

 

Eu égard aux projets de vente de systèmes radar à la Chine, un membre influent du Congrès a dernièrement plaidé en faveur de la suspension de versements d'un montant de 250 millions de dollars US, si cette transaction avec la République populaire se concrétisait. Cette somme correspond, aux dires du député, au produit de ce marché entre Israël et la Chine. Un grand nombre d'autres membres du Congrès auraient, paraît-il, fait part d'inquiétudes similaires en raison de la vente envisagée du système radar Phalcon élaboré par Israël, dont les Chinois souhaitent équiper leurs avions AWACS de fabrication russe. Aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui craignent que, dans l'éventualité d'un conflit futur avec Taiwan, la transaction actuelle ne procure à la République populaire un avantage militaire substantiel par rapport à l'île voisine.

Cette année, Israël a demandé à ses alliés américains une aide financière s'élevant à 1,92 milliard de dollars US pour ses dépenses en matière de défense et 840 millions de dollars US en matière de politique économique. L'amputation de 250 millions de dollars US concernerait le domaine militaire. Il émane des cercles gouvernementaux à Jérusalem qu'Israël escompte bien continuer à percevoir de la part des Etats-Unis la totalité du montant prévu sans considération de la stagnation des négociations de paix avec la Syrie ou du marché de matériel d'armement prévu avec la Chine. Israël n'aurait d'ailleurs pas encore arrêté de décision définitive dans cette dernière affaire, quoique le Premier ministre Barak ait entamé des négociations avec le ministre américain de la Défense William Cohen. Il est néanmoins également apparu que Cohen et Barak «s'étaient mis d'accord pour ne pas trouver d'accord» dans ce dossier. Soit dit en passant, James Rubin, le porte-parole du ministère américain des Affaires extérieures, a laissé entendre récemment que les Etats-Unis pourraient engager certaines mesures à l'encontre d'Israël si le marché d'armement avec la Chine était conclu, sans toutefois aller plus loin que cette remarque générale.

La colère croissante dans le milieu du Congrès et du gouvernement américains à l'égard de la résolution d'Israël dans cette affaire soulève de vives inquiétudes parmi les politiques pro-israéliens aux Etats-Unis. Une tentative en vue d'interrompre l'aide financière de 1,8 milliard de dollars US promise à Israël dans le cadre de l'accord de Wye Plantation a déjà été effectuée l'automne dernier lorsque la compagnie aérienne israélienne EL AL a émis le souhait d'enrichir sa flotte d'une série d'appareils construits par Airbus, et non par l'avionneur américain Boeing. On peut désormais entendre au sein des cercles pro-israéliens à Washington ce type de commentaire: «Cette affaire est très grave. Pendant plusieurs mois, le gouvernement, le Congrès et le Pentagone ont lancé des avertissements pour qu'Israël ne se compromette pas dans une telle opération. À présent, l'enjeu est encore plus important. Israël ayant été averti, les responsables sur place devraient réfléchir à deux fois avant de prendre certaines décisions.»

Les représentants du gouvernement israélien affirment cependant que les Etats-Unis étaient au courant depuis plusieurs années de cette transaction avec la Chine et n'avaient jusqu'à ce jour exprimé aucune objection. À leurs yeux, cette affaire a récemment été plongée à Washington au coeur d'un conflit politique plus vaste sur la nature des relations que les Etats Unis doivent adopter avec la République populaire. Un tout autre son de cloche résonne naturellement au Sénat américain, où cette problématique fait l'objet d'un jugement bien plus serein. Un représentant du Sénat a formulé cette remarque: «Si cette affaire avait fait des vagues au Sénat, j'en aurais eu connaissance. Bien sûr, nous octroyons une aide financière à Israël, mais il s'agit d'un pays indépendant Les répercussions de cette problématique se manifesteront néanmoins dans d'autres secteurs.»

Un célèbre chroniqueur du quotidien New York Times a toutefois écrit récemment: «Israël met en péril, à court ou à long terme, son alliance stratégique avec les Etats-Unis. Le chef du gouvernement israélien semble accorder une plus grande valeur à un transfert de technologies lucratif vers la Chine qu'au maintien de bonnes relations avec son allié.»

Commentaire:

En marge de la question de savoir si Israël prend une décision opportune en vendant des armes à la Chine, ces événements font apparaître une nouvelle fois la tournure que pourraient prendre les choses. Les menaces de l'Amérique représentent un faible avant-goût de ce que réalisera l'Antichrist, qui entend rendre Israël totalement indépendant, ainsi qu'il l'accomplira pour le monde entier. Aujourd'hui déjà, la dépendance d'Israël vis-à-vis des Etats-Unis constitue un état de fait relativement pénible. Si Israël n'accordait sa confiance qu'en son seul Dieu, il ne connaîtrait jamais le déshonneur. Les hommes induisent toujours la déception. Nous pouvons également appliquer cette image dans notre vie privée! L'article qui suit s'inscrit également dans ce contexte. CM

Nouvelles d'Israël Mai 2000

© Nouvelles d'Israël