DES JUIFS CÉLÈBRES Paul Ehrlich - un chercheur juif
Paul Ehrlich est né le 14 mars 1854 dans la petite ville de Strehlen, en Silésie. Son père (un fabricant de liqueurs) et sa mère étaient des citoyens juifs très considérés et fort aisés.
Il fréquenta l'école primaire de sa ville natale pendant quatre années, et il fit ses humanités à Breslau. Il poursuivit ses études à Fribourg (en Allemagne) et à Leipzig, où, au cours de l'été 1878, il rédigea un mémoire intitulé «Apports à la théorie et à la pratique de la coloration histologique». Sa première réalisation scientifique consista dans la découverte des cellules grainées dans le sang.
Peu de temps après sa promotion, Paul Ehrlich obtint le poste de médecin chef à la Charité de Berlin. Là, il mit au point la technique des préparations au sang séché, qui servit de base à ses travaux sur la structure des globules blancs et rouges, ouvrant ainsi une nouvelle étape de l'hématologie
En 1883, il épousa Hedwig Pinkus, la fille d'un industriel en textiles. De ce mariage naquirent deux filles: Stéphanie (1884) et Marianne (1886).
En 1890, il obtint du travail à l'«Institut pour maladies infectieuses» de Robert Koch. C'est là que commença la série de ses apports fondamentaux à l'immunologie. En 1889, Ehrlich reçut le titre de professeur; et en 1896, il fut nommé directeur de l'«Institut pour la recherche sur le sérum». Plus tard, il vint à Francfort où il reprit le célèbre «Institut prussien pour la thérapie expérimentale».
Cofondateur de l'immunologie
La grande période de Paul Ehrlich sur les expériences avec l'arsenic commença alors. Elle atteignit, par la préparation 606, son premier point culminant avec le «Salvarsan», grâce auquel de nombreuses épidémies ont pu être enrayées. C'est ainsi que fut découverte la «chimiothérapie», qui, par des substances chimiques, tue des bactéries et d'autres germes de maladies dans l'homme, sans nuire à celui-ci.
Quand Ehrlich commença à s'occuper du domaine de l'immunité, Paris et Berlin étaient les centres de la recherche sur la nature et les effets des poisons bactériens. Les collaborateurs de Louis Pasteur, Emile Roux et Alexandre Yersin, avaient, en 1989, élucidé le mécanisme de la diphtérie et du tétanos. Un an plus tard, le collaborateur de Koch, Emil von Behring, découvrit les antidotes. Une formidable série de victoires s'ouvrait alors. Le germanin triompha de la maladie du sommeil. L'aterbrin et le pasmochin vainquirent la malaria. Des chimiothérapies nouvelles ou des «billes miraculeuses d'Ehrlich» virent ainsi le jour. Par la suite, on se mit à utiliser les sulfamides pour combattre toutes les maladies bactériennes.
Un jour, Paul Ehrlich dit à son assistant japonais, le Dr Sachahiro Hata, avec qui il avait mis au point le «Salvarsan». Vous savez, Hata, mon but suprême est de trouver une substance chimique qui ne fait rien à l'homme même, mais qui tue les petits ennemis qui se nichent dans son sang et dans ses tissus!»
En 1909 s'ouvrit la «Maison Georg Speyer», tout près de l'Institut pour la thérapie expérimentale. Franziska Speyer, la veuve d'un banquier de Francfort, l'avait installée à la suggestion de son beau-frère, Ludwig Darmstädter, pour Paul Ehrlich. Les instituts d'Ehrlich se trouvaient dans la Sandhofstrasse à Sachsenhausen, qui, en 1910, fut rebaptisée «Paul Ehrlichstrasse» (Rue Paul Ehrlich).
Déjà avant la découverte du «Salvarsan» comme traitement contre la syphilis, Paul Ehrlich était un chercheur mondialement connu. Des voyages le conduisirent en France, en Angleterre et aux USA. Des scientifiques de nombreux pays visitèrent ses instituts à Francfort.
Un chercheur pour la cause de la vie
Un des plus grands hommes de Francfort est assurément le savant Paul Ehrlich, médecin et prix Nobel. Par sa préparation «salvarsan», il réussit à endiguer l'épidémie séculaire de la syphilis. Il a montré à des générations de chercheurs des voies nouvelles pour combattre les maladies. Il a développé la sérothérapie et apporté bien des éléments précieux à l'immunologie et à la recherche sur le cancer. Mais avant tout, il a fait de Francfort le lieu de naissance de la chimiothérapie.
Quand, le 8 novembre 1899, Paul Ehrlich fut fait citoyen de la ville de Francfort, il n'était pas un inconnu dans le monde scientifique. Par ses écrits fondamentaux et ses travaux globaux en laboratoire, il a apporté quelque chose de décisif pour l'évolution de la bactériologie, de l'immunologie et de la sérothérapie; et cela à une époque où les germes des grandes épidémies et les premiers remèdes pour les combattre commençaient à être découverts.
En 1908, Ehrlich reçut le prix Nobel, avec Ilia Metchnikov, pour «mérites impérissables autour de la recherche médicale et biologique».
Paul Ehrlich est mort le 20 août 1915, ayant obtenu des honneurs absolument insurpassables. Il est enterré dans le cimetière juif de Francfort.
Aujourd'hui, les Allemands peuvent payer avec de nouveaux billets de banque; celui de 200 marks fait référence à Paul Ehrlich. Au recto, il est fait allusion à l'oeuvre du personnage représenté au verso.
Le prix annuel de la Fondation Paul Ehrlich est considéré comme un des prix allemands les plus importants pour la science; il existe en mémoire de ce grand homme qui fut prix Nobel, immunologiste et l'inventeur du «salvarsan».
LE PROFESSEUR MARK ZONIS
Nouvelles d'Israël février 2000