Guerre civile ?

 

Le fossé profond entre ultraorthodoxes et laïcs a continué à s'élargir en janvier, pour des motifs qui ne sont pas uniquement budgétaires. S'y sont ajoutés divers incidents dans le cadre de la «lutte pour le sabbat». Ces dissensions, qui s'étaient jusqu'à présent circonscrites à Jérusalem, se sont propagées au-delà des limites de la ville, touchant même des places fortes de la laïcité comme les kibboutz.

Tout est parti de Pardess Chana, un quartier entièrement laïc. Fin 1997, certaines familles religieuses s'étaient déjà établies aux limites du quartier. Dès le premier sabbat, elles ont exigé que les habitants laïcs mettent leurs radios en sourdine pour que le repos sabbatique ne soit pas troublé par la musique. Elles ont essuyé un refus. Très vite, les altercations sont devenues quotidiennes, et la police a dû intervenir.

Depuis lors, il ne se passe pas une semaine sans descente de police. A chaque sabbat, les laïcs organisent d'énormes manifestations pour protester contre la «contrainte religieuse» et les ultraorthodoxes qui veulent défendre «le caractère sacré du sabbat».

Les grands centres commerciaux créés par certains kibboutz, et ouvrant le jour du sabbat, ont été le théâtre d'autres affrontements. Le ministère de l'Emploi et des Affaires sociales, géré par un ministre ultraorthodoxe du Shas, a envoyé des contrôleurs non juifs dans ces centres. Les jours de sabbat, ils ont imposé de lourdes amendes à ceux qui étaient ouverts. Les kibboutz ont protesté, le ministre est resté sur ses positions, et le débat public s'est échauffé. A certains endroits, les tensions et la haine ont conduit les laïcs à agresser physiquement des ultraorthodoxes. Il est même arrivé qu'un garçon ultraorthodoxe soit passé à tabac alors qu'il se rendait à la synagogue le jour du sabbat Ces incidents ont provoqué la colère des dirigeants politiques ultraorthodoxes.

Un de leurs chefs, le député Moshe Gafni, a brandi la menace d'une guerre civile.

«Nous n'avons pas l'intention de nous laisser massacrer», a-t-il déclaré. «Nous formerons des commandos pour défendre les ultraorthodoxes. Si vous voulez la guerre civile, vous serez servis.» La.majorité des membres de la Knesset ont sévèrement critiqué les déclarations de Gafni. Jossi Sarid, représentant du parti Meretz, qui s'est voué à combattre les ultraorthodoxes, a fait une proposition très concrète: «A ce qu'il semble, les élèves des écoles talmudiques qui se soustraient au service militaire semblent soudain d'humeur combative. Puisqu'ils se préparent à faire la guerre, qu'ils commencent par effectuer leur service armé.» Dans ce contexte, et par crainte d'une guerre civile, le rabbin Israël Eichler, une personnalité ultraorthodoxe en vue, a invoqué la séparation totale entre Juifs ultraorthodoxes et laïcs. Le rabbin Eichler est un collaborateur du rabbin de Belz, et est régulièrement l'invité d'un débat télévisé politique très populaire. Il a publié dans le premier quotidien d'Israël un article intitulé «Séparons-nous à l'amiable». Le rabbin Eichler estime qu'il n'y a plus de commun dénominateur entre les deux communautés - ultraorthodoxes et laïcs - d'Israël. Le fossé est désormais trop profond pour qu'on puisse le combler.

Comme on pouvait s'y attendre, l'article en questionna déclenché une polémique virulente dans l'opinion publique. Mais il semble bien que dans les faits, le processus de divorce suive déjà son cours. Quelques hommes politiques laïcs travaillent eux aussi dans ce sens, ayant détecté l'immense potentiel électoral que recèle l'amertume des laïcs, et qui trouve son origine dans les acquis matériels des politiciens ultraorthodoxes.

Roui Milo, bourgmestre de l'entité de Tel-Aviv, est une des figures prépondérantes de ce combat. Aux prochaines élections, il a proclamé son intention de se présenter à la tête d'un parti indépendant pour le poste de Premier ministre.

Il a publiquement traité les élèves des écoles talmudiques de «parasites» refusant de servir sous les drapeaux et profitant des subventions de l'Etat pendant leur séjour dans les établissements religieux. Plusieurs sondages ont démontré que les laïcs appréciaient les déclarations de Milo: s'il se décidait à créer un nouveau parti, il rassemblerait jusqu'à 19% des intentions de vote.

Commentaire: Le Malin attaque Israël de toutes parts. S'il est incapable de détruire le peuple de l'extérieur en se servant des pays arabes ou de l'OLP d'Arafat, il tente de le faire par l'intérieur en essayant de précipiter Israël dans la guerre civile. Amis d'Israël de la nouvelle Alliance, levons les mains vers Dieu afin que cela ne soit pas. Car l'Ennemi veut empêcher le retour de Jésus et la naissance de Son royaume à Jérusalem.

Mais il n'y parviendra pas.

Car Jésus est le plus grand! CM

Nouvelles d'Israël 03 / 1998

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