DES JUIFS CÉLÈBRES

Golda Meir (1898-1978)

 

Née le 3 mai 1898 à Kiev (Ukraine), Golda Mabowitz s'est retrouvée aux Etats-Unis en 1906. La famille s'installa à Milwaukee, où Golda passa son enfance, sa jeunesse et son temps d'études. En 1915, elle s'affilia au mouvement sioniste-socialiste «Paole Zion». En 1917, elle épousa Morris Myerson avec qui elle se rendit en Palestine en 1921. Après plusieurs années passées dans le kibboutz Merchavia, elle partit pour Tel-Aviv et ensuite pour Jérusalem, où ses deux enfants naquirent.

Sous le gouvernement de Moshe Sharell, Golda Myerson devint chef du département politique de la Jewish Agency à Jérusalem. Immédiatement avant la fondation de l'Etat, elle rencontra secrètement, déguisée en Arabe, le roi Abdullah I en Jordanie, où elle tenta de le convaincre de ne pas participer à l'attaque prévue des pays arabes contre Israël.

Après la fondation de l'Etat en 1948, Golda Myerson fut nommée ambassadrice à Moscou. En 1949, après les premières élections en Israël, elle entra au gouvernement comme ministre du Travail. Elle devint ministre des Affaires étrangères en 1956. Elle changea alors son nom pour lui donner la forme hébraïque "Meir~. En 1965, elle quitta ce ministère pour devenir secrétaire du parti travailliste. En mars 1969, après la mort du Premier ministre Levi Eshkol, elle lui succéda à ce poste. Des discussions portant sur l'exercice de sa fonction pendant la guerre du Yom Kippour en 1973 l'incitèrent à se retirer.

Ben Gourion fit, devant 14 "Council of Jewish Federations» réuni à Chicago le 21 janvier 1948, cette déclaration concernant le succès de la mission de Golda Meir: «Si notre histoire est écrite un jour, il y sera stipulé que ce; fut une femme juive qui fournit l'argent qui permit a cet Etat d'être.»

 

Golda Meir à Moscou

En août 1948, Golda Meir présenta ses lettres de créance comme ambassadrice en Union soviétique. Le 7 novembre, le jour anniversaire de la Révolution russe, le ministre des Affaires étrangères Molotov donna une grande réception à laquelle fut également invitée l'ambassadrice d'Israël. Entrée dans la salle, Madame Molotov se tourna vers Golda Meir et lui dit à haute voix qu'elle aussi parlait le Yiddish. L'épouse de Molotov, paraissant très émue de cette rencontre, s'intéressa beaucoup à de nombreux détails relatifs à l'Etat juif.

Cependant, l'enthousiasme pour la représentante de l'Etat d'Israël ne fut pas de longue durée. Le 20 avril 1949 déjà, Golda Meir quittait Moscou pour se consacrer dorénavant à sa tâche de ministre du Travail dans son propre pays.

Le 24 octobre 1956, l'Egypte, la Syrie et la Jordanie proclamèrent la création d'un commandement unitaire chargé de la mission de détruire Israël. Mais l'Etat juif put se défendre et même frapper durement en retour. Au bout de six jours seulement, l'armée israélienne avait conquis le Sinaï et Gaza. Les bases égyptiennes étaient anéanties. Israël avait fait des milliers de prisonniers et mis la main sur d'importants dépôts de munitions.

Attentat visant la Knesset

Un an après la guerre du Sinaï, le 29 octobre 1957, un foui jeta, depuis la tribune de la Knesset, une grenade sur la table des membres du gouvernement. Ben Gourion et plusieurs ministres furent gravement blessés. Golda Meir, également touchée à la jambe, dut rester alitée bon nombre de semaines.

En tant que ministre des Affaires étrangères, Golda Meir veilla à rétablir des relations diplomatiques et amicales avec toute une série d'Etats africains. Au terme d'une activité de dix années, elle renonça à la fonction de ministre des Relations extérieures. Son successeur fut Abba Eban.

Le 6 octobre 1973, la grande journée juive des Expiations (le Yom Kippour), les troupes égyptiennes traversèrent le Canal de Suez en direction d'Israël. Ce fut l'occasion pour l'armée israélienne de remporter une de ses plus éclatantes victoires.

«Mère Courage» d'Israël

Le journaliste allemand Dietrich Strothmann qualifia Golda Meir de «femme comme du granit», du fait qu'elle lutta pour la paix au sein même des engagements guerriers. Comme elle ne connut ni la peur ni le découragement et ne capitula devant aucun ennemi, elle fut souvent comparée à la juge et prophétesse Débora. Elle ne céda, jamais devant les menaces arabes. Mais elle affirma sans cesse sa forte volonté de paix; elle manifesta à plusieurs reprises sa disposition à tendre la main en vue de ladite paix.

«Le seul véritable homme» au cabinet Golda Meir passa toujours pour être ,la dame de fer». Bien avant d'être chef du gouvernement israélien, elle était, selon une formule devenue célèbre prononcée par David Ben Gourion, «le seul véritable homme» du cabinet du Premier ministre israélien.

Golda Meir n'était pas disposée à un échange des «territoires occupés» contre une solution de paix avec les Palestiniens et les pays arabes voisins, alors que bon nombre d'activistes de la paix le réclamaient. Ses avis sur le conflit israélo-arabe étaient considérés comme trop simples et rigides. C'est ainsi que Golda Meir négligea pendant plus de vingt ans de mener Israël sur la voie d'un processus de paix stable.

Les Palestiniens s'insurgent aujourd'hui encore contre cette fameuse parole prononcée un jour par Golda Meir: 11 n'y a pas du tout de peuple palestinien.»

Le 8 décembre 1978, elle mourait à Jérusalem.

LE PROFESSEUR MARK ZONIS

Nouvelles d'Israël Juin 2000

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