DES PERTES DOULOUREUSES AU LIBAN

Des milliers d'Israéliens dans les abris antiaériens

 

En huit jours à peine, cinq soldats israéliens ont perdu la vie dans la «zone de sécurité» du Sud-Liban, et de nombreux autres ont été plus ou moins grièvement blessés. Dans ce contexte, l'attaque aérienne qui a frappé des centrales électriques libanaises dans la nuit du 6 au 7 février n'a rien d'étonnant. L'opposition israélienne a applaudi; le Hezbollah a juré vengeance; la Syrie a menacé d'une détérioration radicale de la situation. D'importantes livraisons d'armes iraniennes aux milices du Hezbollah montrent l'éventualité d'un bras de fer prolongé.

Les circonstances évoquaient une époque où régnaient des situations similaires: le soir du lundi 6 février, les quelque 300 000 Israéliens vivant entre Nararuya et Metullah, à la frontière libanaise, ont reçu l'injonction de se rendre aux abris. Anticipant les frappes, des milliers d'habitants de Kiryat Shmoneh et des environs avaient déjà pris la route en direction du Sud. Les hôtels se sont vidés, les écoles ainsi que la plupart des entreprises ont été fermées. A minuit, des avions israéliens ont bombardé, à l'aide d'armes modernes de haute précision, trois centrales électriques libanaises et un poste du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa, sous contrôle syrien.

Des heures durant, des centaines de milliers de Libanais ont été plongés dans le noir; l'opération a fait d'énormes dégâts matériels. Le mardi matin - les Israéliens du Nord n'avaient pas encore quitté les abris - un porte-parole du Hezbollah à Beyrouth a promis une prompte vengeance. Israël a réagi en affirmant que tout nouveau tir de roquettes sur son territoire se traduirait par une rétorsion plus sévère encore. Le Likoud, dont le chef Ariel Sharon avait été préalablement mis au courant de l'opération par Ehud Barak, a salué «l'action résolue» du gouvernement et a qualifié de fautive la retenue qui avait prévalu jusqu'alors. D'après les Israéliens, Washington a mis les deux parties en garde contre les périlleuses conséquences d'une escalade au Liban, tout en exprimant sa compréhension pour la démarche de Jérusalem.

Le 15 février, Shaul Mofas, chef de l'état-major général, a signalé qu'il chargeait désormais l'armée d'intervenir contre les membres du Hezbollah, même s'ils étaient mêlés à la population des villages, ajoutant qu'Israël ne pouvait plus rester sans agir. Il a précisé que les activités du Hezbollah avaient augmenté de 30% et qu'ils utilisaient des missiles beaucoup plus modernes provoquant de plus lourdes pertes. Le moral des soldats israéliens se maintient toutefois au beau fixe.

Le Premier ministre israélien Ehud Barak a planté de sa propre main le dernier clou du cercueil des négociations de paix», a-t-on pu lire dans le quotidien de langue anglaise de Damas, le «Syrian Time», suite aux attaques israéliennes.

Le 10 février, les ondes israéliennes ont pour la première fois diffusé des déclarations de soldats de Tsahal gagnant leurs positions dans la zone de sécurité. Un soldat parachutiste a notamment déclaré qu'il ne voulait pas être le dernier soldat tué au Liban. Il s'interrogeait: «A quoi bon rester au Liban au péril de sa vie si, pour des motifs politiques, l'armée est pieds et poings liés et ne peut réagir en fonction de son potentiel?» Un autre soldat affirmait que dans certains cas, il fallait savoir lâcher prise: «Nous avons subi trop de pertes et n'attendons qu'une chose: sortir d'ici au plus vite». Un troisième ajoutait: «Israël ne peut pas gagner cette guerre, car nous sommes trop gros et trop lourds, tandis qu'eux (les membres du Hezbollah) sont petits et insaisissables.»

Le porte-parole principal de Tsahal, le général Obed Ben Ami, a critiqué ces interviews et signalé que les soldats n'avaient pas eu la permission de s'exprimer devant les médias, tout en insistant sur le fait que les militaires ne devraient pas intervenir dans un débat politique. Le président Ezer Weizman a émis l'opinion qu'Israël pouvait agir au Liban sans mettre en danger les troupes au sol, par une intervention massive de l'armée de l'air. Le monde n'a rien fait pour empêcher les opérations américaines au Kosovo, ni russes en Tchétchénie, a poursuivi Weizman, «mais si nous faisons la même chose qu'eux là-bas, malheur à nous! » Weizman a condamné cette morale à deux vitesses.

Le 16 février, le «cabinet de sécurité» israélien a conféré à Ehud Barak et deux de ses ministres le pouvoir de décider seuls, en cas d'urgence, d'une réaction israélienne au Sud-Liban en cas d'agression de la part du Hezbollah pro-iranien. La radio a signalé qu'au besoin, Barak (qui détient également le portefeuille de la Défense) ainsi que David Levy et Yitzhak Mordechaï, respectivement ministres des Affaires étrangères et des Transports, pourraient donc prendre des décisions rapides sans l'aval du cabinet restreint. Selon cette même source, Shaul Mofas, qui participait à la rencontre, a été sévèrement critiqué par plusieurs ministres pour ses déclarations de la veille. Mofas avait déclaré qu'il voulait demander au parlement la permission d'attaquer des villages libanais d'où des soldats israéliens avaient été pris pour cibles. D'après une convention signée en 1996 entre Israël et les milices du Hezbollah au Sud-Liban en vue de la protection des civils dans les deux camps, Israël n'a absolument pas le droit de s'en prendre à des villages. On a appris que durant la séance, Mofas s'était «indirectement excusé» pour ses propos.

Le lieutenant-général Mofas a en outre déclaré que Tsahal avait élaboré un plan précis pour l'éventualité d'un retrait unilatéral du Liban. Dans l'intervalle, l'état-major des troupes israéliennes au Sud-Liban est de plus en plus inquiet à l'idée de voir le retrait précipité de ces troupes et de leurs auxiliaires déboucher sur des représailles.

Commentaire:

Le dilemme d'Israël au Liban est difficile à résoudre. Chaque militaire professionnel sait combien il est ardu de lutter efficacement contre des groupes terroristes très mobiles. Sur ce plan, Israël a besoin de nos prières toutes particulières pour que Dieu intervienne. Il nous faut aussi prier constamment pour qu'aucun soldat israélien ne tombe plus au Liban et pour que Dieu insuffle une grande sagesse à Israël - même si cette nation ne croit pas encore en Lui - sur la façon de vaincre ces terroristes. Car Dieu peut toutes choses! Selon la Bible, le Liban tout entier appartient à Israël - et un jour, cela sera réalité. CM

Nouvelles d'Israël Mars 2000

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