Nouvelles résumées d'Israël, rapport juillet 2003 en direct de Jérusalem
"...C'est donc vrai ce que j'ai appris dans mon pays..." (I Rois 10:6)
Juillet 2003, Année Juive 5763
La feuille de route du Hamas vers la violence
Ceux qui veulent la paix au Moyen-Orient doivent traiter durement avec le Hamas, " a dit le Président Bush. " Les forces américaines pourraient aider à cibler les groupes militants palestiniens si le nouveau premier ministre palestinien n'est pas capable de les persuader de mettre fin à leur campagne meurtrière contre Israël, " a déclaré le sénateur américain Richard Lugar. Pour reprendre les termes employés par le journaliste américain Steven Emerson : " De tous les groupes militants islamiques, le Hamas est celui qui a développé l'infrastructure la plus sophistiquée en Amérique. " Apparemment, les militants du Hamas préfèrent mourir que de coopérer avec Israël. Et de fait, beaucoup d'entre eux meurent en tuant avec eux des Israéliens. Un autre autobus a explosé à Jérusalem, tuant 17 Israéliens en plus du terroriste-suicide du Hamas. Déguisé en Juif orthodoxe, celui-ci était monté le 11 juin à 17h30 dans le bus n° 14 à la station de bus de Mehané-Yehuda, le plus grand marché juif découvert de la ville. Le militant a attendu que le bus arrive devant le centre commercial de Clal, moins de cent mètres plus loin, pour faire détoner sa puissante bombe, remplie de vis et de boulons, dont l'effet a été dévastateur. En plus des 17 morts, il y a eu plus de 100 blessés, dont beaucoup attendaient à l'arrêt de bus situé devant le Clal. L'auteur de cet article a un ami qui attendait le bus à cet endroit, et a miraculeusement été protégé de toute blessure physique.
Les témoins de l'explosion, consternés, ont vu des hommes et des femmes " brûler comme des torches. " Le gardien d'un proche parking a expliqué : " J'ai vu une femme prendre feu comme si elle était une torche : Ses vêtements ont brûlé les premiers, puis sa peauÉ " Le gardien s'est précipité sur les lieux et s'est brûlé les mains lui-même en essayant d'éteindre les flammes de corps en feu. Il a dit n'avoir jamais rien vu de pire, même à Yad Vashem. Une autre passante est montée dans le bus pour verser sur les victimes le lait qu'elle venait d'acheter, dans l'espoir d'éteindre les flammes. Comme d'habitude, certains ont commencé à proférer des accusations et des menaces. Un groupe d'Israéliens s'est rassemblé près du lieu de l'attentat et s'est mis à scander " Mort aux Arabes! " : Une jeune Américaine, fille d'un sénateur du New Jersey, blessée dans le bus, a rejeté la responsabilité de l'attaque sur les Etats-Unis, en disant : " Le Président Bush que je respecte et pour lequel j'ai voté, ne comprend pas ce qui se passe ici. J'aimerais qu'il vienne rendre visite aux Américains qui se sont installés ici, pour voir de quoi il s'agit véritablement avant de mettre en branle un plan de paix. L'attentat a été la source d'une nouvelle série de chocs pour la communauté juive tout entière. Comme plusieurs semaines s'étaient écoulées sans attentat 'majeur,' les Israéliens commençaient à se demander si les Arabes militants n'envisageaient pas sérieusement, peut-être, un cessez-le-feu, si temporaire qu'il soit. Cela ne semble pas le cas. Après de nouvelles attaques ciblées par des hélicoptères israéliens dans la Bande de Gaza, le Hamas (acronyme, en arabe, pour dire Mouvement de Résistance Islamique,) a fait le voeu de débarrasser des Juifs le pays. Le terme de " cessez-le-feu ," disent-ils, n'existe pas dans notre dictionnaire. On peut se demander si le terme de " survie " existe dans leur dictionnaire. En effet, s'ils continuent ainsi à tout faire pour détruire et rendre infirmes des Israéliens, il est certain que peu d'entre eux survivront.
Bien sûr, d'autres groupes militants ne veulent pas non plus quitter le chemin de la violence, mais le Hamas est spécialement pervers. Etant donné son objectif avoué d'éliminer Israël, l'armée a promis de s'en prendre à chacun de ses membres, y compris à son chef spirituel, le Sheikh Yassin. Mais Israël n'est pas le seul à détester les méthodes du Hamas. Le Président Bush a décrété le Hamas " ennemi de la paix. " Richard Lugar, et d'autres sénateurs américains avec lui, se demande si le moment n'est pas venu d'envoyer des troupes américaines s'occuper du Hamas. Du fait de ces nouvelles opérations contre le Hamas, les dirigeants de l'organisation dans la Bande de Gaza ont pris le maquis par crainte de représailles israéliennes. Selon certaines informations, la plupart des dirigeants du Hamas ont " disparu de chez eux " à la suite de la tentative d'assassinat manquée contre Rantisi le 10 juin. Les dirigeants du Hamas sont convaincus que le gouvernement de Sharon a décidé d'éliminer la direction du Hamas. Ce n'est peut-être pas loin de la vérité. En même temps, le Hamas a promis une escalade des attaques contre Israël. L'attentat du bus, a-t-il dit , est une riposte à l'attaque contre Rantisi, et sera suivi de beaucoup d'autres. L'explosion du bus " est le début d'une nouvelle série d'attaques et fait partie du prix que les sionistes doivent payerÉ Nous appelons touts les étrangers à évacuer l'entité sioniste pour protéger leurs viesÉ Nous faisons appel à toutes les cellules militaires pour qu'elles agissent immédiatement et le fassent comme un tremblement de terre pour faire sauter l'entité sioniste et la réduire en pièces. " (JPost, 13 juin)
Il est maintenant tragiquement clair qu'une grande partie de la planification et du financement du Hamas s'est poursuivie aux Etats-Unis. Ses militants ont tiré partie de l'ouverture et de la liberté garanties par la société américaine. Le Hamas a des bureaux à Santa Clara et Los Angeles en Californie, Tucson en Arizona, Kansas City et Columbia dans le Missouri, Dallas et Houston au Texas, Détroit dans le Michigan, Philadelphie en Pennsylvanie, et dans un certain nombre de métropoles de la Côte Est. Les Etats-Unis vont-ils eux-mêmes résolument agir pour retrancher les cellules cancéreuses de leur propre corps ? Seul l'avenir le dira. Que veut le Hamas ? Quel est son programme ? Au cours d'un rallye qui a eu lieu à Washington le 28 octobre 2000, un représentant de l'Association Islamique pour la Palestine a expliqué le programme du Hamas en ces termes : " Je viens avec trois messages que l'AIP voudrait réitérer. Je vais les dire en arabe, puis en anglais. PremièrementÉ (nous voulons) toute la Palestine du Jourdain à la Méditerranée ; DeuxièmementÉ Toute la Palestine est sacrée, pas seulement al-Quds (Jérusalem), et troisièmementÉ notre Aksa n'est pas leur temple. " C'est donc écrit noir sur blanc et il en ressort qu'il n'est laissé aucune place pour l'Etat Juif !
Les origines palestiniennes du nouveau Djihad
La plupart des gens savent que les Musulmans sont engagés dans un djihad dans le monde entier. Les Balkans, les Philippines, l'Indonésie, le Cachemire, l'Afghanistan et Israël sont juste quelques-uns des points chauds actuels. Ce " nouveau djihad " s'est développé en grande partie dans les vingt dernières années. Le djihad est bien-sûr l'un des enseignements essentiels de l'Islam. Certains voudraient même qu'il soit ajouté aux cinq piliers de la foi et des pratiques islamiques, et en faire le 6ème pilier. Les activités relevant du djihad sont cependant tombées en quasi désuétude jusqu'à leur résurgence au moment de la guerre en Afghanistan contre les Russes. Ce que beaucoup ne savent pas, c'est que l'aiguillon et l'impulsion d'une bonne part de ce nouveau djihad remontent aux activités et aux prédications enflammées d'un homme du nom d'Abdullah Azzam, originaire du village de Silett-el-Hartieh, près de Djénine, en Cisjordanie. Une fois adulte, Azzam a passé un certain temps en Jordanie. Par la suite, il s'est rendu en Afghanistan pour se rapprocher des combattants moudjahedins de ce pays et leur prêter main forte. Pendant un temps il a habité à Islamabad, qu'il a quitté pour Peshawar afin d'être plus proche du front. Il a dit avoir trouvé dans le djihad " la satisfaction de son aspiration et de son indicible amour à se battre sur le Chemin d'Allah. ". A Peshawar, Azzam a fondé le Bureau des Services Moudjahedins, en vue de prêter assistance au djihad afghan et aux moudjahedins. Il a participé aux combats pendant une période, après quoi il est retourné à Peshawar. Il y est devenu un fougueux prédicateur du djihad, appelant les Musulmans du monde entier à se lever et à se battre pour la cause d'Allah. Il a aussi écrit des livres, appelant les Musulmans à se regrouper pour défendre leur religion. Il fut bientôt reconnu comme le principal pilier du mouvement moderne de djihad. Il a servi de modèle type à la jeune génération de Musulmans qui se pressaient en masse en Afghanistan pour venir en aide aux combattants.
Quand la guerre en Afghanistan à commencé à tirer sur sa fin, Azzam a dit : " Pourquoi devrions-nous en rester là ? Si nous pouvons vaincre les Russes, nous pouvons aussi vaincre l'Amérique. Un peu plus tard, Azzam a été assassiné, mais son fils Koudaïfa a relevé le flambeau, repris en main la cause à sa suite. Il a continué à prêcher et à soutenir le djihad. Azzam et son fils ne sont naturellement pas les seuls à avoir encouragé le djihad moderne. Izz al-Din al-Kassam est une autre figure hautement estimée de l'histoire palestinienne. Il a combattu contre " l'invasion britannique et sioniste de la Palestine dans la première partie du 20ème siècle. " D'aucuns disent qu'al-Kassam est " la personnalité la plus élevée de la récente histoire palestinienne " et qu'il est " la principale source d'inspiration du mouvement islamique de djihad. Il est considéré comme le premier leader de la résistance armée palestinienne dans l'histoire de la Palestine moderne, et comme le " vrai père " de la révolution palestinienne armée. (Emerson, American Djihad, p 110). Al-Kassam, tout comme Azzam et son fils Koudaïfa, ont été de puissants instruments pour encourager le mouvement du djihad moderne qui est à l'origine de tant de troubles de par le monde.
La feuille de route chancelante
La carcasse du bus d'Egged, échouée de côté le 11 juin sur la chaussée de la Place Davidka, montre jusqu'où l'appareil politique s'est égaré avec cette feuille de route mal conçue. Aussitôt après le Sommet d'Akaba, trois groupes militants palestiniens ont lancé une attaque contre une base militaire dans la Bande de Gaza, tuant quatre Israéliens avant d'être tués à leur tour. Ce fut le début d'une nouvelle vague de violence destinée à enterrer la feuille de route et toute tentative de règlement négocié. Depuis que George Bush est reparti pour Washington le 5 juin, environ 50 Israéliens et Palestiniens ont été tués, et des centaines d'autres blessés. Voilà pour la feuille de route. Ariel Sharon a été sévèrement critiqué à l'intérieur et surtout à l'étranger pour l'usage d'armement monté sur hélicoptères pour viser des Palestiniens militants dans ces attaques. Le Premier Ministre Sharon a également été critiqué pour avoir traité les dirigeants de l'Autorité Palestinienne de " bébés brailleurs ". et le Premier Ministre Abbas de " poussin qui n'a pas encore de plumes. " Mais Sharon n'est pas fou, et il sait bien que le Hamas et les autres militants palestiniens n'abandonneront pas la violence tant qu'ils n'auront pas été rendus incapables de continuer. Malheureusement, l'Islam contribue lui-même à ces violences par son enseignement selon lequel (1) les infidèles doivent être tués, (2) les Juifs sont des singes et des porcs qui doivent être éliminés. Par contre, les militants ont trouvé plus pratique d'oublier le verset du Coran qui enseigne que la terre (de Palestine) appartient aux Juifs, à peu près en ces termes : " Nous avons dit aux Israélites : Demeurez dans le pays. Quand la promesse de ce qui suit viendra à s'accomplir, nous vous rassemblerons tous ensemble " (sourate 17 : 103). De l'avis de nombreux commentateurs musulmans, sauf chez les militants, cela signifie que les Juifs seront rassemblés dans leur pays dans les temps de la fin. C'est évidemment ce qui est en train de se passer. Il est dommage que les Musulmans choisissent eux-mêmes quels versets choisir et accepter, et lesquels ils veulent bien croire.
Quoi qu'il en soit, au moment de la rédaction de cet article, la feuille de route est pour ainsi dire en miettes. Israël a fait des efforts dans le sens de la destruction d'implantations illégales, mais la Cour Suprême a temporairement mis fin au retrait de certaines zones de peuplement. Israël et les Palestiniens ont repris des " pourparlers sur la sécurité. " Le Premier Ministre Sharon a dit qu'il accepterait un cessez-le-feu interne palestinien et " s'abstiendrait d'intervenir militairement si le terrorisme cessait-sauf en cas de 'cliquetis de bombe,' " c'est-à-dire de personne sur le point de perpétrer une attaque à l'explosif - (JPost, 16 juin). Si les efforts actuels ne sont pas payants, la feuille de route pourrait se retrouver " classée dans la volumineuse bibliothèque des plans de paix sur le Moyen-Orient qui n'ont pas abouti, dont le long et déprimant catalogue remonte jusqu'au mandat britannique. " (Buzzle.com., 13 juin)
Efforts en vue de sauver la feuille de route
Craignant que la feuille de route finisse dans le caniveau, les Etats-Unis ont intensifié leurs efforts pour venir au secours de leur dernier plan de paix. Le 17 juin, le Secrétaire d'Etat adjoint John Wolf a rencontré le Premier Ministre Abbas et aussi Dahlan, chef de la sécurité à Gaza, pour tenter de parvenir à un moratoire sur les attaques terroristes contre Israël. Wolf est à la tête de l'équipe des conseillers américains chargés de superviser la mise en application du plan de paix sur le Moyen-Orient négocié par le Quartet. Mais Israël dit ne pas vouloir transférer la responsabilité de la sécurité aux Palestiniens tant que le Hamas n'aura pas annoncé qu'il met fin aux attaques terroristes. Les autorités égyptiennes poursuivent leurs efforts de négociation, allant jusqu'à se rendre à Damas et dans d'autres capitales arabes à cette fin, et il y a lieu d'espérer que le Hamas finira par donner son accord à un cessez-le-feu. A Washington, Condoleeza Rice devait avoir des discussions avec George Tenet, directeur de la CIA, et avec d'autres responsables des services de renseignement. En outre, Colin Powell devrait venir en visite en Israël pour prendre part aux efforts de médiation entre Israël et les Palestiniens. Vers la mi-juin, Avi Dichter, chef des services de sécurité du Shin Bet, s'est rendu aux Etats-Unis pour des discussions avec des personnalités officielles américaines qui l'auraient invité à leur présenter un compte-rendu détaillé du conflit palestinien d'un point de vue israélien. Il a déjà rencontré Condoleeza Rice et sans doute aussi des personnalités de la CIA.
Les Etats-Unis parlent d'un " démantèlement " du Hamas. " L'idée d'un cessez-le-feu est bonne dans la mesure où elle est un pas dans la bonne direction, " a dit le porte-parole du Département d'Etat George Boucher, " mais au bout du compte cela doit aboutir à la sorte de démantèlement dont a parlé le Président, leur retirant la capacité de réaliser des attaques, parce que le Hamas est clairement un obstacle à la paix. " (JPost, 17 juin) Entre-temps, le Hamas a déclaré : " Notre peuple a le droit de se défendre et de résister à l'occupation jusqu'à ce que nous ayons obtenu tous nos droits. La feuille de route ne représente pas les aspirations de notre peuple, et l'ennemi y voit un moyen de mettre fin à l'Intifada. " Le Hamas a néanmoins promis qu'il allait " étudier sérieusement les idées et propositions faites par la délégation égyptienne " (qui a tenté de convaincre le Hamas d'accepter un cessez-le-feu.)
Des implantations démantelées
Le 9 juin, les FDI ont commencé à démanteler certains avant-postes inhabités de Cisjordanie conformément aux dispositions de la feuille de route. L'armée a démonté l'avant-poste Sud de Neveh Erez, près de Ramallah, où il n'y avait que deux caravanes, pour se rendre ensuite à Armona, où il y avait juste un château d'eau. Néanmoins, quelques 300 colons ont ensuite bloqué la sortie de l'avant-poste Nord d'Armona près d'Ofra, refusant de laisser les véhicules de l'armée quitter le secteur. L'armée devait en principe évacuer encore sept autres zones de peuplement dans les prochains jours. Elle poursuit ses plans dans le sens d'élimination d'implantations illégales. Les Arabes ironisent sur ces efforts qu'ils disent " symboliques. " Sharon fait cela, disent-ils, pour détourner l'attention des implantations plus permanentes qu'il n'a pas l'intention de démanteler. Shaul Goldstein, maire de la région d'Etzion, a contribué à lancer une bataille non violente pour sauver 15 avant-postes, et l'a qualifiée de " dernière bataille pour l'Etat d'Israël. " Parallèlement, les responsables du Conseil des communautés juives de Judée, de Samarie et de la Bande de Gaza ont promis de se battre contre la mise en application de la feuille de route de Sharon. Ils entendent le faire par des pressions parlementaires au sein de la coalition, par des procès légaux en justice, et par des manifestations de protestation sur les sites concernés. Benzi Lieberman, président de ce Conseil, a déclaré : " Nous nous battons pour nos maisons. " On peut comprendre les sentiments des résidents des implantations par rapport à leurs maisons sur les collines de Judée et de Samarie. Dieu n'a-t-il pas promis au peuple d'Israël de les faire " paître sur les montagnes d'Israël " ? (Ezéchiel 34 :13-14.) Israël même est en train de devenir rapidement une jungle industrialisée de routes, lignes de haute tension, fumées d'usines, et immeubles d'appartements alignés comme des boîtes. Le calme et la paix des collines avec oliviers noueux et affleurements calcaires, caroubiers feuillus et chênes sont certes attirants. Là, ils peuvent élever leurs enfants comme ils le veulent, adorer le Dieu auquel ils croient, et " compter les étoiles du ciel " la nuit, comme le faisait Abraham. Ils savent que cette terre est à Dieu, mais ils croient à juste titre que Dieu l'a transférée à Israël pour y trouver refuge et y demeurer à perpétuité.
Cependant, la majorité des Israéliens ne sont plus du côté des colons comme ils l'étaient jadis. Comme l'a écrit un journaliste connu du quotidien Haaretz, Uzi Benziman, " la grande manifestation des colons à Jérusalem à la mi-juin, tout comme les déclarations orales et écrites de leurs leaders, sont le signe évident d'une grande détresse idéologique : Ils manquent d'arguments capables de convaincre la société israélienne de continuer à payer le coût résultant de leur insistance à rester pour y vivre au coeur de la population palestinienneÉ " La société israélienne, dit Uzi Benziman, " aspire à la paix, et accepte l'établissement attendu d'un état palestinien et le retrait (au moins en partie) des territoires. " Les efforts pionniers des premiers Sionistes étaient en un sens tous des créations d'implantations dans le nouveau pays ancien. Les nouveau-venus plantaient leurs tentes ou leur maisons préfabriquées, et se mettaient à défricher la terre et à y faire différentes plantations qui la transformaient rapidement en champs, vergers et forêts. L'Israël moderne d'aujourd'hui est en grande partie le fruit du travail des premiers " colons. " Cependant l'idéal sioniste des débuts s'est usé et affadi, comme un vieux jouet sur le point d'être jeté. Les Israéliens du vingt-et-unième siècle veulent juste gagner leur vie, avoir un appartement agréable, et emmener leurs enfants au centre commercial. Les colons sont maintenant considérés comme les acteurs anachroniques et pathétiques d'un drame auquel la plupart des gens ne s'intéressent plus. C'est la raison pour laquelle de plus en plus d'Israéliens font la sourde oreille aux demandes et aux espoirs des colons dans le sens d'un " grand Israël " qui englobe la Judée et la Samarie. Si la majorité l'emporte, Dieu devra " paître son peuple " non dans les anciennes montagnes d'Israël, mais dans des métropoles de béton.
Pas de répit du terrorisme
Au moment même où l'agitation fébrile pour sauver la feuille de route se poursuivait, une petite fille israélienne de sept ans a été tuée, et sa soeur et son grand-père blessés le 17 juin alors qu'ils circulaient sur l'axe routier trans-Israël à proximité de Kalkilya. La voiture de la famille Leibowitz quittait la route à un carrefour proche du Kibboutz Eyual lorsque des coups ont été tirés par un homme caché au bord de la route. La petite Noam a été tuée instantanément, et sa petite soeur de cinq ans grièvement blessée. Les enfants et leur grand-père ont aussitôt été emmenés en ambulance à l'hôpital Beilinson de Petah-Tikvah. Après la fermeture par la police des routes de ce secteur, une enquête a révélé que deux tireurs de Kalkilya avaient sectionné le grillage d'acier de la canalisation d'écoulement des eaux en-dessous du mur. L'un d'eux est resté côté Kalkilya et l'autre a rampé de l'autre côté par la canalisation. Il s'est faufilé jusqu'au bas-côté de la route et a attendu qu'une voiture passe pour émerger et ouvrir le feu avec son Kalashnikov. Puis il est retourné de l'autre côté par la canalisation, et s'est enfui avec son complice. L'incident a eu lieu au moment où les groupes terroristes palestiniens discutaient sur un arrêt temporaire éventuel des attaques contre des Israéliens pour donner une chance à la feuille de route. Le mur de protection de huit mètres de haut construit le long de la nouvelle route qui passe près de Kalkilya n'a pas pu protéger cette famille à cause du fossé d'écoulement sous-terrain. Les dispositifs d'alerte électroniques devaient être bientôt installés le long du mur, mais n'étaient pas encore en place au moment de l'incident.
Barghouti sera-t-il libéré ?
L'ancien chef des Tanzim Marouan Barghouti est actuellement en procès au tribunal de grande instance de Tel Aviv pour divers chefs d'accusation y compris ceux de meurtre prémédité, incitation au meurtre, tentative de meurtre et complicité de meurtre. L'AP n'en a pas moins annoncé récemment sa libération imminente. Certains se sont alors demandés si sa libération ne serait pas l'enjeu d'un accord de cessez-le-feu. Le conseiller juridique du gouvernement Rubinstein a envoyé une lettre à Ariel Sharon dans laquelle il a dit que " libérer le chef des Tanzim Marouan Barghouti au milieu de son procès constituerait un cas d'outrage à tribunal. " Barghouti est accusé d'avoir commis ou commandité 37 attaques ou tentatives d'attaques terroristes qui ont tué 26 personnes, surtout par fusillades..." Le Ministre des Affaires Etrangères Silvan Shalom a nié que la libération de Barghouti ait été envisagée, en dépit du coup de téléphone d'Arafat à la famille de celui-ci pour annoncer qu'il serait libéré avant deux jours. Sa prédiction optimiste était apparemment sans fondement. Il semblerait qu'il s'agit une fois encore d'un cas de " gros mensonge " et de prédiction fantaisiste, phénomène dont nous avons parlé dans le précédent numéro des Nouvelles Résumées d'Israël. Selon une déclaration de Nabil Shaath, Ministre des Affaires Etrangères de l'AP, " La libération de Barghouti assurerait à l'AP le soutien du Fatah pour un accord de cessez-le-feu. " Ce qui pourrait vouloir dire : " Nous n'allons pas 'jouer' avec vous si vous ne libérez pas nos terroristes. "
Un terroriste se rend lui-même
Le 18 juin, un Arabe israélien de 16 ans s'est livré lui-même aux services de la sécurité israélienne juste quelques heures avant le moment où il aurait dû se faire sauter dans un attentat-suicide. L'adolescent a dit qu'il était censé recevoir une ceinture explosive de son chef à Kalkilya, mais que le couvre-feu imposé sur la ville le mercredi matin avait fait remettre l'opération à plus tard. A ce moment-là, il a décidé de se rendre. Le Tribunal de Tel Aviv l'a déclaré coupable d'avoir conspiré à " aider l'ennemi " et " d'avoir été en contact avec un agent ennemi. " Après avoir signé une demande de recours en grâce, le jeune homme a été condamné à deux ans de prison. Le juge a décidé de faire preuve de clémence envers ce jeune en raison de son âge, de son casier judiciaire vierge et du fait qu'il s'était livré lui-même. Puisse-t-il y avoir davantage de jeunes qui retrouvent la raison et mettent fin au carnage insensé qui continue à faucher tant de vies.
L'ossuaire de Jésus et la Tablette de Josias sont décrétés des faux
Le premier aurait peut-être été la première preuve archéologique concrète de la vie et du ministère de Jésus de Nazareth. La tablette datant du règne de Josias établirait un lien juif indéniable avec le Mont du Temple. Géologues et archéologues internationaux ont débattu pendant plusieurs mois sur l'authenticité ou non de ces antiquités. Il semble que les deux objets soient ou aient été la propriété d'un ingénieur israélien du nom d'Oded Golan, qui ne se rappelle plus très bien où il les a obtenus. Il dit avoir acheté l'ossuaire à un négociant en antiquités dont il dit ne plus se rappeler le nom. Les autorités israéliennes examinent s'il n'aurait pas enfreint la loi de 1978 selon laquelle toutes les découvertes archéologiques faites après cette date appartenaient à l'état et ne pouvaient par conséquent être vendues ou utilisées par des particuliers. La pierre et l'ossuaire ont été examinés sous différents aspects, notamment le style de l'écriture, la patine, la possibilité qu'un habile faussaire les ait fabriqués etc. Certains experts étaient d'avis que l'ossuaire, au moins, pourrait être authentique. Herschel Schanks, éditeur controversé de BAR, a passionnément défendu ce point de vue.
Néanmoins le 18 juin, les autorités responsables des Antiquités Israéliennes ont rendues publiques leurs conclusions selon lesquelles l'ossuaire comme la tablette étaient des " faux. " Au lieu de régler la question, ce verdict est assuré de soulever une controverse. L'auteur de ces lignes estime personnellement que si la tablette est sans doute un faux, même aux yeux d'un amateur, le cas de l'ossuaire n'est peut-être pas aussi simple. André Lemaire, un des plus grands épigraphes au monde, semble croire que l'ossuaire est authentique. Il est également difficile d'ignorer les conclusions de deux géologues israéliens en septembre 2002 après examen minutieux de l'ossuaire : " Il est digne d'intérêt de mentionner que la patine ne contient aucun élément moderne (tels que pigments modernes) et qu'elle adhère fermement à la pierre. Aucun signe n'a pu être détecté qu'un instrument ou outil moderne aurait été utilisé, ni aucune preuve qui puisse dissuader de l'authenticité de la patine et de l'inscription. " (BAR, Nov./Déc. 2002, p. 29).
Il serait peut-être injuste de suggérer que le Département des Antiquités n'a pas fait preuve d'objectivité dans son analyse d'un objet antique " chrétien. " On ne peut toutefois s'empêcher d'avoir le sentiment que ses conclusions sont pour le moins hâtives. Les scientifiques sont censés être sceptiques, mais à trop l'être, on finit par avoir une mentalité négative dans laquelle il n'y a pour ainsi dire jamais rien qui soit trouvé digne d'être célébré. Fort heureusement, notre foi n'est pas fondée sur l'inscription d'un antique ossuaire, mais sur la Parole de Dieu, qui a créé le ciel et la terre, le seul qui ne change jamais. Et il y a vraiment là de quoi le célébrer et se réjouir.
Lonnie C. Mings, Jérusalem.
(Mitspa.net/ Chrétiens Amis d'Israël) ajouté le 9/7/2003