Nouvelles résumées d'Israël, rapport mensuel décembre 2002 "...C'est donc vrai ce que j'ai appris dans mon pays..." (I Rois 10:6)
Décembre 2002, Année Juive 5763
Nouvelle Flambée de Terrorisme
" Dans ma détresse, j'ai invoqué l'Eternel, et il m'a exaucé. Du sein du séjour des morts, j'ai crié, et tu as entendu ma voix. " (Jonas 2 :2)
Quiconque avait pensé que les organisations terroristes palestiniennes perdaient le souffle pour attaquer Israël a dû avoir un rude réveil. A sept heures et quart le 21 novembre, un terroriste-suicide s'est fait sauter dans le bus n° 20 au quartier de Kyriat Menachem à Jérusalem, tuant 11 personnes, et en blessant une cinquantaine. C'était la 85ème explosion-suicide des deux dernières années. Certains des morts et de nombreux blessés étaient des enfants en route pour l'école. Sandwichs et manuels scolaires étaient éparpillés tout autour des restes calcinés du bus. David Baker, personnalité officielle du bureau du premier ministre, a déclaré : Les terroristes palestiniens continuent à s'accrocher à leur programme d'effusion de sang, et ne sont satisfaits que si les vies d'Israéliens innocents sont fauchées. " La police a suspecté que le terroriste à la bombe venait de Bethléhem, ce qui a été confirmé quelques heures plus tard. " Tous nos efforts pour transférer des territoires, " a dit le conseiller de Sharon Raanan Gissin, " et tout ce qui a été dit sur la possibilité d'un cessez-le-feu, n'était que façade, parce que sur le terrain les efforts étaient continus pour perpétrer autant d'activités terroristes " que possible, a-t-il ajouté. La responsabilité de l'attaque n'a pas été revendiquée aussitôt. Néanmoins un responsable du Hamas, Ismail Abou Shanab, a déclaré : " Le peuple palestinien est déterminé à continuer la résistance jusqu'à ce que nous libérions notre pays. " Un autre dirigeant du Hamas, Abdel Aziz Rantisi, aurait justifié l'attentat parce que de telles attaques font pression sur Israël et l'obligent à faire des concessions aux Palestiniens. Selon la station de radio de l'armée, Rantisi aurait déclaré dans une interview après l'attentat que de telles attaques étaient ce qui avait amené le chef du Parti Travailliste nouvellement élu, Amram Mitzna, à vouloir un retrait israélien de la Bande de Gaza. (JPost, 21 nov/ 02).
Massacre à Hébron le jour du Shabbat
Le 15 novembre, quelques jours avant l'attentat du bus, le chaos a éclaté près du Tombeau des Patriarches à Hébron. Douze Israéliens ont été tués et quatorze autres blessés lorsque des terroristes ont ouvert le feu sur des fidèles juifs qui retournaient à Kyriat Arba après avoir prié au Caveau de Machpéla. La plupart des tués étaient des soldats des forces de sécurité de l'armée, postés à cet endroit pour protéger les Juifs venus prier. Seules trois des victimes étaient des civils. Vers 19h30, trois terroristes, plaqués au sol, attendaient que des fidèles juifs passent le long d'une voie étroite et sinueuse connue sous le nom de " Voie des Fidèles," qui est en fait un raccourci reliant le Tombeau des Patriarches à Kyriat Arba. Les terroristes, postés en différents points favorables, ont ouvert le feu sur le groupe, et ont mis plein feux sur une jeep de la Police des Frontières théoriquement blindée, dont les portes arrières étaient ouvertes. Les quatre occupants de la jeep ont été tués instantanément. Des militaires se sont mis à courir à leur secours vers la vallée, pour tenter d'aider ceux qui étaient pris dans la fusillade, mais bon nombre d'entre eux ont également été abattus, y compris le Colonel Dror Weinberg, qui s'est précipité sur les lieux sans casque ni gilet pare-balles - pour essayer courageusement de porter secours à ses hommes. Quelques minutes plus tard, des renforts de troupes arrivés sur les lieux pour venir en aide aux blessés ont eux aussi essuyé le feu des tirs, et plusieurs soldats de plus ont été tués. En plus des coups de feu, des grenades ont été lancées sur fidèles et soldats, démembrant ou rendant infirmes plusieurs d'entre eux.
Bien qu'ils aient été très difficiles à repérer dans le noir, des soldats des FDI ont suivi à la trace et tué les trois terroristes. Les blessés ont été transférés dans plusieurs hôpitaux de Jérusalem. Le Djihad Islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque, en déclarant qu'elle avait eu pour but de venger la mort de Yiad Swalha, le chef de leur groupe, tué par l'armée à Djenine quelques jours plus tôt. Les FDI ont aussitôt repris le contrôle complet sur Hébron, et lancé une vaste opération en vue de détruire les cellules terroristes fonctionnant dans la ville. Des soldats des FDI ont pénétré dans la ville en grand nombre, ainsi que plusieurs tanks. Toutes les entrées et les sorties de la ville ont été bloquées, et une clôture totale a été imposée. L'attaque s'est produite pendant le mois de Ramadan, alors que l'armée avait fait de gros efforts en vue d'alléger la situation des Palestiniens pour qu'ils puissent observer la fête. Pendant le Ramadan, les Musulmans ne sont autorisés à manger qu'avant le lever du soleil et après son coucher. Le Général de Division Moshe Kaplinsky, commandant de la Région Centre, a déclaré : " J'aimerais vous rappeler qu'il y a juste trois semaines, nous avons redéployé l'armée pour permettre aux civils palestiniens de retrouver un semblant de vie normale. A cause de l'incident (qui vient d'avoir lieu), nous sommes en train d'évaluer la situation opérationnelleÉ Mais il n'y a pas de doute qu'une riposte se prépareÉ " En plus de la clôture et de la réoccupation d'Hébron, les FDI sont en train de procéder à une incursion massive dans la Bande de Gaza.
Le samedi faisant suite à l'attaque, plus de mille résidents juifs d'Hébron se sont réunis près du lieu de l'attaque, en demandant des représailles. Le Conseil des Implantations de Judée, Samarie et la Bande de Gaza a demandé à Israël d'annuler les protocoles d'Hébron de 1997. Ceux-ci avaient divisé la ville et donné à l'AP le contrôle absolu sur ses quartiers palestiniens. Les résidents juifs ont également demandé que l'armée rase certaines des maisons vides qui longent la " route des fidèles " entre Kyriat Arba et le Tombeau des Patriarches. Cela permettrait aux 'colons' de construire des maisons le long de cette route et de " finir par rendre les deux implantations contiguës. "
Le Hizbollah est derrière l'attaque d'Hébron
Le haut niveau d'entraînement, de préparation, d'initiative, de rapidité et de puissance de feu déployés dans l'attaque d'Hébron a pris par surprise les forces israéliennes, a-t-il été souligné. Jamais encore une équipe de tueurs palestiniens n'avait fait preuve d'une telle expertise militaire. La raison en est que le maître à penser de l'opération était un officier du Hizbollah libanais, Faouzi Ayoub. Les forces israéliennes ont été spécialement irritées du fait qu'Ayoub avait été entre les mains d'Israël pendant au moins cinq mois. Ayoub est entré en Israël en qualité de touriste canadien fin 2001. Il a eu vite fait de disparaître en Cisjordanie où le Shin Bet l'a perdu de vue. Il a fait surface en juillet lorsque les FDI ont détruit l'imposant bâtiment de la police d'Hébron, où étaient camouflés divers groupes de commandement terroristes. Ayoub a été retrouvé au milieu des ruines, puis emmené et pris sous bonne garde par Israël. Il avait cependant déjà fait sa sale besogne d'entraîneur de combattants palestiniens. Son travail avait en fait été coordonné par Djibril Radjoub, à une époque où de nombreuses personnalités officielles israéliennes faisaient confiance au chef de la sécurité préventive palestinienne. Il apparaît qu'Ayoub est juste l'un d'un nombre inconnu d'officiers du Hizbollah actuellement attachés aux unités palestiniennes de Cisjordanie par un pacte clandestin de collaboration conclu l'an dernier entre Yasser Arafat et le chef du Hizbollah, le Sheikh Nasrallah. (Debkafile, 20 nov/ 02) Selon les mêmes sources, " le passage clandestin de la révolution islamique chiite au-delà de la frontière israélo-libanaise dans les secteurs palestiniens et dans les communautés arabes israéliennes a amené avec lui un petit courant d'agents actifs du réseau Alkaïda, arrivés avec leurs protecteurs du Hizbollah. " Il est également possible que des agents irakiens opèrent en Cisjordanie, en entrant par la Jordanie.
Mort de Juifs, fête chez les Palestiniens
Quand des Juifs meurent, les Palestiniens font la fête. C'est ce qui s'est passé comme d'habitude le soir du massacre, dans la Bande de Gaza. Les personnalités-clé officielles palestiniennes n'ont pas seulement refusé de condamner l'attaque. Beaucoup d'entre elles en ont fait carrément porter la responsabilité à Israël, en déclarant par exemple : " Cela fait suite aux fermetures du tombeau des Patriarches, aux couvre-feux, aux interférences dans la vie quotidienne et à la division de la ville ; tout cela pour un groupe de colons qui n'ont rien à faire à Hébron. " (Discours du Maire d'Hébron Abdel Moustapha Natshe, cité dans le JPost du 17 Novembre). Un des responsables du Djihad Islamique à Gaza a dit que l'attaque devait être une source de " fierté pour tous les Palestiniens, " pas uniquement pour son organisation. Ramadan Shallah, le chef du Djihad Islamique dont la base est en Syrie, a dit que son organisation avait réalisé cette attaque pour venger le meurtre de Iyad Sawallah par les FDI, en ajoutant : " J'adresse mes félicitations à tous nos héroïques moudjahidins (combattants) qui ont été capables de réaliser cette opération remarquable. De leur nombre sont des membres des Brigades de Jérusalem, la branche militaire du Djihad Islamique en Palestine." Entre-temps, au camp de réfugiés de Shaati, dans la Bande de Gaza, des dizaines de supporters du Djihad Islamique se sont précipités dans les rues pour célébrer l'attaque.Attaque
Attaque au kibboutz Metzer
Le massacre d'Hébron faisait tragiquement suite à une attaque perpétrée contre le Kibboutz Metzer dans la partie centrale du pays, au cours de laquelle cinq Israéliens ont été tués. Le dimanche soir 10 novembre, peu avant minuit, un terroriste a pénétré dans le kibboutz (situé entre les villes de Samarie et de Hadéra). Il a commencé par tirer sur deux personnes marchant sur un chemin de l'implantation. Les blessures de l'une d'elles ont été fatales. Lorsque le chef du secrétariat du kibboutz, Ytzhak Dori, est venu voir ce qui se passait, le terroriste l'a tué. Le terroriste a ensuite pénétré dans une maison et criblé de balles deux frères de 4 et 5 ans de la famille Ohayon et leur mère, pendant que celle-ci leur lisait une histoire dans leur chambre avant de les quitter pour la nuit. Au début, on ignorait combien de terroristes étaient impliqués, et il a été ordonné aux résidents du kibboutz de rester chez eux toutes lumières éteintes pendant qu'une chasse à l'homme serrée avait lieu. Finalement, vers 7 heures du matin, les résidents ont été autorisés à sortir. Plus tard, le terroriste a été identifié comme étant Sirhan Sirhan, résident du camp de Toulkarem, et les FDI ont lancé une chasse à l'homme en règle. Contrairement aux premières informations reçues à ce sujet, cet homme n'a rien à voir avec Sirhan B. Sirhan, qui avait assassiné Robert Kennedy en 1968.
Le 15 novembre, il a été signalé dans le JPost que Muhammad Naifeh, maître à penser de l'attaque de Metzer, avait été capturé. Naifeh, également connu sous le nom d'Abou Rabia, a été arrêté à Shuweika, au nord de Toulkarem. Il vient d'une grande famille respectée de Shuweika et a été paraît-il impliqué dans toute une série d'attaques contre des Israéliens. Naifeh s'est rendu après le siège de sa maison qui a duré trois heures. La cérémonie des funérailles a eu lieu dans les larmes, le 13 novembre, au cimetière Tzur Shalom de Kyriat Bialik, pour les trois membres de la famille Ohalon tués dans l'attentat. Avi Ohalon qui leur a survécu a fait l'éloge de sa femme et de ses fils en des termes qui ont arraché des larmes même à ceux qui ne les connaissaient pas. Ohayon a déclaré que ses deux fils devaient être " les plus beaux anges du ciel. "
Une mère de sept enfants abattue près de Ramallah
Dans la même suite d'événements tragiques, Etty Galiah, de Kochav Shahar, mère de 7 enfants, a été abattue le 18 novembre au volant de sa voiture sur la route d'Alon près du carrefour de Rimonim, à l'est de Ramallah. Touchée à l'abdomen, elle a perdu connaissance et sa voiture a quitté la route. Emmenée sous soins intensifs à l'hôpital Hadassah du Mont Scopus à Jérusalem, elle y est décédée. Alexander, le mari d'Etty, se retrouve veuf avec six garçons et une fille. Cette famille était très aimée et respectée dans sa communauté. Etty, qui travaillait à la Banque d'Israël, savait trouver le temps d'être une mère pour ses nombreux enfants. Les forces de sécurité ont commencé à rechercher dans toute la région des signes du meurtrier dont neuf balles ont atteint la voiture de la jeune femme. Ces tirs ont eu lieu à proximité d'un poste de contrôle routier qui avait été supprimé récemment. Les chefs des communautés juives avaient prévenu que le retrait des postes de contrôle mettraient en danger des vies juives. Ce poste n'en était pas moins resté sans personnel de sécurité depuis plusieurs mois.
Tentative de détournement d'un avion de El'Al
Sur un vol d'El Al à destination d'Istamboul, un Arabe israélien a tenté de détourner l'avion dans la nuit du dimanche 17 novembre, sans doute pour motifs terroristes. L'homme en question, Taoufik Foukara, était d'un village de Galilée. Armé d'un couteau de poche, il a réussi à passer par tous les contrôles de sécurité et à embarquer dans un Boeing 757 avec 170 passagers à bord. L'enquête a fait ressortir que le but de Foukara était que l'avion fonce sur un ou des grands immeubles de Tel Aviv, dans le style des attentats terroristes de New York du 11 septembre 2001. Foukara a été maîtrisé par les deux gardes de sécurités en civil de l'avion au moment où il tentait de pénétrer dans la cabine de pilotage. D'après le Shin Bet, il aurait dit aux gardes de sécurité : " Aujourd'hui je vais mourir, et je vais le faire parce que mon frère a été tué. " Il n'existe cependant aucune signe que Foukara ait jamais eu un frère selon le sang. Les services de sécurité de l'Aéroport Ben Gourion ont dit que Foukara avait éveillé leurs soupçons, mais qu'ils lui avaient permis de monter à bord après son passage par toutes les vérifications nécessaires. Les autorités de l'aéroport cherchent maintenant à déterminer comment un canif avec une lame de six centimètres a pu ne pas être décelé par les détecteurs de métal et malgré des fouilles personnelles rigoureuses. Au moment où l'avion approchait d'Istamboul, Foukara a bondi en courant en direction du cockpit, et assommé un des membres du personnel de l'avion. Dans une lutte au corps à corps, les gardes de sécurité sont parvenus en un rien de temps à le clouer au sol et à lui passer les menottes. Le personnel d'El Al souligne que l'incident a été clos en quelques secondes et " s'est terminé d'une manière qui prouve que les arrangements de sécurité d'El Al ont fonctionné comme ils le devaient. " (JPost, 19 nov/ 02) La maison de Foukara en Galilée a été fouillée, et ce qui a été trouvé a été remis aux services de la Sûreté Générale. Il semble que sa famille ait été " choquée et ahurie " par la nouvelle. Foukara, ont-ils dit, a fait ses études au Collège de Sapir, dans le Néguev, et travaillait avec des Bédouins âgés. A leur connaissance, ont-ils dit, il allait juste passer quelques vacances en Turquie.
Mort d'un grand homme d'Etat
Abba Eban vient de mourir à 87 ans. Il fut l'homme d'état et l'écrivain légendaire qui a " brillamment articulé la position d'Israël aux Nations Unies et au monde entier pendant la guerre-des-Six-Jours en 1967. " (The Median Line, 20 nov/ 02.) Abba Eban a été enterré à Kfar Shmarhayou, au nord de Tel Aviv. David Ben Gourion avait un jour parlé de lui en l'appelant " la voix d'Israël dans le monde. " Né en 1915 dans la ville du Cap, en Afrique du Sud, Eban avait immigré dans la Palestine alors sous mandat britannique, et était devenu en 1949 le premier représentant aux Nations Unies de l'Etat d'Israël qui venait de naître. Eban était un érudit. Il a écrit de nombreux ouvrages sur Israël et parlait couramment plus de dix langues, dont l'hébreu et l'arabe. Entre 1950 et 1959, Eban a été Ambassadeur d'Israël simultanément auprès des Etats-Unis et des Nations-Unies. Il a occupé de nombreux postes politiques en Israël, mais il n'a curieusement jamais bénéficié chez lui de la considération et de l'honneur dont il jouissait en général dans le reste du monde.
Sur la tombe d'Eban le 18 novembre, le Grand Rabbin Israel Meir Lau a demandé pardon au nom du peuple d'Israël " qui, du vivant d'Eban, ne lui a pas accordé l'honneur dû au principal porte-parole de l'Etat d'Israël. (JPost, 19 nov/ 02.) Dans le même journal, Eban a été présenté comme " l'avocat le plus persuasif en faveur de la création de l'état, et le plus éloquent défenseur de la nation pendant plus d'un demi-siècle dans l'arène internationale de l'opinion publique. " Parmi les livres les plus connus d'Abba Eban, mentionnons quelques titres (traduits littéralement de l'anglais) : Mon Peuple : Histoire des Juifs d'Abba Eban; L'Héritage : La Civilisation et les Juifs; et Diplomatie pour le prochain Siècle. Nul doute que ses livres continueront à être lus et appréciés pendant bien des années. Puisse-t-il encore recevoir dans sa mort l'honneur auquel il aurait eu droit de son vivant.
Retour de Netanyahou
Début novembre, Benyamin Netanyahou a pris la décision-surprise d'accepter l'offre d'Ariel Sharon qu'il occupe le poste de Ministre des Affaires Etrangères dans son gouvernement temporaire (jusqu'aux élections de janvier.) Bien qu'il soit monté dans la barque, Netanyahou a clairement fait savoir qu'il continuait à vouloir exiler Arafat, et s'opposait à la création d'un état palestinien. L'offre de Sharon était à double-tranchant. En offrant à Netanyahou les Affaires Etrangères, Sharon cherchait, selon certains hommes politiques, à le " coincer. " Netanyahou était ainsi placé devant le choix de devenir le subordonné de Sharon ou de sembler préférer ses intérêts personnels au bien de la nation. Mais " Netanyahou a inventé une troisième option en ramenant en fait sur Sharon un dilemme similaire. Le Premier Ministre doit maintenant choisir entre accepter des élections anticipées ou risquer d'avoir l'air d'être celui qui cherche à faire passer en premier son intérêt personnel, en visant davantage à s'accrocher au pouvoir qu'au bien de la nation. " (Herald Tribune, 4 nov/ 02) Netanyahou venait à peine d'être assermenté par le cabinet gouvernemental le mercredi 7 novembre, que les tensions entre les deux rivaux briguant la direction du Likoud commençaient à faire surface. De l'avis de certains, Netanyahou veut miner la politique de Sharon pour se faire une place. Aux yeux de nombreux partisans de Netanyahou, celui-ci serait bon pour l'économie d'Israël. Une enquête menée par le centre de recherche Midgam a posé la question de savoir lequel des deux candidats serait le meilleur pour l'économie du pays. Les résultats de ce sondage ont donné sur ce point 56% des réponses en faveur de Netanyahou, contre 18% seulement pour Sharon. Dans d'autres types de sondages cependant, Sharon vient largement en tête, et il jouit dans l'ensemble d'une popularité supérieure à celle de Netanyahou.
Le mercredi 20 novembre, Netanyahou est passé à l'attaque, en critiquant le Premier Ministre Sharon pour sa prise de position en faveur d'un état palestinien. Il a dit que si telle était sa politique, il ne pourrait se joindre à un futur gouvernement Sharon. Netanyahou l'a dit clairement au cours d'une entrevue avec une des stations de radio de l'armée, si Sharon l'emporte aux prochaines élections primaires du Likoud et continue à être pour la création d'un état palestinien, " je ne serai naturellement pas en mesure de faire partie d'un tel gouvernement. "
Allant plus loin encore dans sa critique d'Ariel Sharon, Netanyahou a souligné que sur les trois candidats au poste de premier ministre, lui compris, " deux d'entre eux, Amram Mitzna,du Parti Travailliste, et Ariel Sharon, malheureusement au sein même du Likoud, déclarent qu'ils mettront en place un état palestinien. Un seul des droits candidats s'y oppose farouchement. " (ibid.) Lorsque les 300.000 électeurs du Likoud voteront, a-t-il dit, ils décideront s'ils veulent ou non d'un état palestinien. " Les gens doivent vraiment prendre une décision," a-t-il ajouté. " Ils comprennent qu'avec cette élection ils mettent en place quelque chose de fatal, à savoir si oui ou non le Likoud va élire un leader qui dit ouvertement : ' Je mettrai en place un état palestinien,' alors que la vaste majorité sait que cela représente un risque grave pour l'Etat d'Israël. " (JPost, 21 nov/ 02)
DECOUVERTES ARCHEOLOGIQUES
Deux découvertes archéologiques assez retentissantes ont été rendues publiques ces dernières semaines. La première a été la " découverte " de l'ossuaire qui aurait jadis contenu les ossements de Jacques, frère de Jésus. Cette boîte en calcaire porte une inscription en araméen inscrite d'un côté, dont la transcription phonétique donne : " Yaakov bar Yossef akhui di Yeshua " c'est-à-dire " Jacques, fils de Joseph, frère de Yeshoua. " Il ne s'agit pas d'une découverte récente. En fait, un collectionneur d'antiquités vivant en Israël avait acheté à un antiquaire arabe l'ossuaire en question. André Lemaire, épigraphe renommé, se trouvait en Israël vers le début de l'année, et il lui a été demandé de regarder la boîte. Après l'avoir examinée, Lemaire a émis l'opinion qu'elle était authentique et datait d'environ 62 ou 63 après Jésus-Christ. Or c'est environ à cette date que Jacques, frère de Jésus, devenu le principal ancien de l'Eglise de Jérusalem, a été martyrisé. Certes, les trois noms trouvés sur la boîte étaient communs à la période du Second Temple. Mais il n'est pas courant de les trouver tous les trois ensemble. Il y a par conséquent de bonnes chances pour que cet ossuaire ait jadis contenu les ossements de Jacques, le (demi)-frère de notre Seigneur Jésus.
Un ossuaire n'est bien sûr pas un cercueil. Il représente un " enterrement secondaire " comme disent les archéologues. Normalement, le corps d'un défunt est mis dans une tombe, où il est laissé pendant au moins un an. Après cela, il ne reste en général que les os. Ils sont alors rassemblés dans un ossuaire relativement petit. Si cette boîte a réellement contenu les ossements de Jacques, frère de Jésus, elle constituerait la première preuve scientifique, indépendamment de la Bible, de l'existence de Jésus que certains érudits libéraux persistent à nier. Josèphe, Tacite et d'autres auteurs anciens ont bien sûr mentionné Jésus dans leurs écrits. Mais en-dehors de ces maigres indices littéraires, ceci serait la première preuve concrète indéniable non seulement que Jésus lui-même a existé, mais aussi que Joseph était son père (terrestre) et que Jacques était son frère. D'aucuns se sont demandé si cette inscription n'était pas un faux. Mais Hershel Shanks, rédacteur d'une revue d'archéologie biblique (The Biblical Archaeology Review) affirme ce qui suit : " Pour forger l'inscription sur Jacques, un faussaire devrait être capable d'imiter les formes des lettres araméennes du premier siècle de l'ère chrétienne, et aussi d'éviter toute erreur dans l'emploi de l'araméen (BAR, Nov-Dec/ 02). Il est souligné dans le même article que selon les estimations de l'érudit catholique de premier plan Joseph Fitzmeyer, expert en textes araméens, l'inscription est authentique.
Une autre découverte archéologique vient d'être annoncée : Dans une grotte proche d'En Guédi, des archéologues ont trouvé deux manuscrits datant d'environ 135 ans après Jésus-Christ, (période de la guerre de Bar Kochba). Avec les parchemins en papyrus des manuscrits, des pièces ont été trouvées portant le nom de Bar Kochba (Siméon), ainsi que des flèches de bois et de métal, et des morceaux de tissu et de fruits. Les documents n'ont pas encore été ouverts, mais les experts disent que l'un d'eux est visiblement écrit en grec. Cette langue était parfois utilisée à l'époque de Bar Kochba pour la correspondance et les relations commerciales. Les découvertes de ce genre sont extrêmement rares. La dernière fois que des manuscrits ont été découverts, c'était à Jéricho en 1986. Cette découverte donne aux experts l'espoir que des découvertes importantes pourraient encore être faites dans d'autres grottes.
Les travaillistes choisissent un nouveau leader
Comme cela a été mentionné plus haut, Amram Mitzna, maire de Haifa depuis neuf ans, l'a emporté sur le président du Parti Travailliste Benyamin Ben-Eliezer et sur le député Haim Ramon. Mitzna est ainsi devenu la troisième personnalité à prendre la tête de ce parti en moins de deux ans. Ancien général, il est né dans un kibboutz, et il est nouveau sur la scène de la politique nationale, n'ayant jamais eu de siège à la Knesset. Les gens cherchent toujours quelqu'un qui puisse les délivrer de leurs difficultés, et Mitzna est le genre de personne dont certains disent : " Peut-être que cet homme pourra nous 'sauver'. " A ce stade, il ne semble pourtant pas que Mitzna puisse représenter une réelle menace pour le Parti Likoud quand les élections pour le choix d'un premier ministre auront lieu. Ce n'est pas comme si le pays entier applaudissait Mitzna. Le décompte des membres éligibles du Parti Travailliste avant ces élections primaires a été un choc pour les dirigeants de ce parti, en révélant combien leur nombre avait diminué. Il ne restait plus que 100.000 membres ayant payé leur cotisation pour choisir leur chef (contre 320.000 au Likoud). Le " raz-de-marée " de la victoire de Mitzna ne représente en réalité pas plus de 36.000 voix pour lui, contre 25.000 pour Ben-Eliezer et 4.000 pour Ramon (Debkafile, 20 nov/ 02).
Chose intéressante, la plate-forme électorale de Mitzna va courroucer certains Israéliens et piquer la curiosité de quelques autres. Mitzna a toujours été " colombe " et un défenseur des négociations avec les Palestiniens même pendant que le terrorisme continue. Il est en faveur d'un état palestinien, et il dit que (s'il est élu) il retirera les FDI de la Bande de Gaza aussitôt qu'il entrera en fonction. Mitzna s'est également engagé à fermer toutes les implantations de la Bande de Gaza, à serrer la bride aux implantations de Cisjordanie, et à procéder à une séparation unilatérale d'avec les Palestiniens si les pourparlers de paix ne donnaient aucun résultat. Arafat dit de Mitzna qu'il est un homme à qui il peut parler. C'est peut-être révélateur. Yasser Arafat a en effet salué Mitzna le 20 novembre en le qualifiant de " prochain Rabin " qui ramènera à Oslo le processus de paix. Cela encouragera certaines personnes, et donnera à d'autres des sueurs froides. Mitzna est-il l'homme qui mènera Israël dans une fausse paix ? Il se pourrait bien cependant que Mitzna et ses partisans aient perdu le contact avec l'Israël de l'an 2002. Selon certains observateurs, " le partisan-type de Mitzna aurait peut-être correspondu à l'Israël d'hier, mais il est l'antithèse de l'électeur du courant majeur israélien, qui accuse le processus d'Oslo d'être responsable de ses nombreux troubles. Si les travaillistes penchent trop à gauche, ils n'auront aucune chance aux prochaines élections pour le poste de premier ministre. Face à la victoire de Mitzna, Netanyahou a déclaré : " Moi seul suis prêt à m'opposer avec acharnement à un état palestinien, alors que les deux autres candidats, Sharon et Mitzna, lui sont favorables. " Il n'est pas sans intérêt d'attirer l'attention du grand public sur le fait suivant : " Aucun des candidats et des 'espoirs' n'a encore rien trouvé à dire sur les remèdes à apporter au chômage galopant, à l'érosion économique qui touche les classes moyennes, à la fermeture de milliers d'affaires chaque semaine, à la hausse du coût de la vie et au climat général de stagnation résultant d'un terrorisme palestinien qui sévit presque chaque jour. " (Debkafile, 20 nov/ 02)
Justice est faite pour Iyad Sawalha
Le 9 novembre, les forces spéciales du corps d'élite Golani ont tué Iyad Sawalha dans la casbah de Djénine où il se cachait chez lui derrière un faux mur de sa cuisine. L'histoire des activités terroristes de Sawalha contre Israël est longue. Dans sa jeunesse il est devenu membre des Panthères Noires. L'un des tests requis pour le devenir et prouver sa loyauté au groupe était de tuer des Arabes suspectés de collaborer avec Israël. Il l'a fait avec beaucoup de fierté, et ne se lassait pas de raconter comment il avait étranglé un homme de 70 ans et en avait froidement abattu plusieurs autres " suspectés de collaboration. " Au total, pour la seule région de Djénine, les Panthères Noires sont responsables du meurtre de plus de 40 Palestiniens. Ces assassinats ont eu lieu entre 1987 et 1993, année de la signature des Accords d'Oslo. La peur des Panthères Noires a fait partir de chez eux de nombreux Palestiniens dont certains ont même cherché refuge au-delà de la Ligne Verte. A un moment donné, la situation est devenue si dangereuse que les FDI ont créé un village spécial pour les collaborateurs et leurs familles, au Sud de Djénine.
L'armée recherchait Sawalha depuis longtemps et a fini par l'arrêter en 1991. Il a été en prison, puis finalement libéré en 1999. Il avait alors rejoint le Djihad Islamique. Il a dit qu'il allait maintenant mener une vie normale et travailler comme changeur de devises. Mais lorsque la deuxième intifada a éclaté, la tentation de lutter contre Israël est apparemment devenue trop forte, et il est redevenu terroriste. Justice a finalement été faite pour cet homme violent et assoiffé de sang. Que Dieu ait pitié de sa famille, de ses proches, et de tous ceux qui ont été pris, peut-être innocemment, dans cette guerre terroriste. Que le Seigneur console aussi tous ceux qui sont en deuil en Israël.
" ÉL'Eternel m'a ointÉ pour consoler tous les affligés, pour accorder aux affligés de SionÉ une huile de joie au lieu du deuilÉ pour servir à sa gloire. " (Esaïe 61 : 1-3)
Lonnie C. Mings, Jérusalem
(Mitspa.net) ajouté le 17/12/2002