Ezer Weizman se retire

 

LA FIN PEU GLORIEUSE D'UNE GRANDE CARRIÈRE

 

Après avoir été en fonction sept années durant comme président de l'Etat d'Israël, Ezer Weizman a fait connaître à la mi-mai sa décision de se retirer prématurément de son poste; et cela en conséquence des conclusions dévastatrices des enquêtes de police menées sur lui, déclenchées qu'elles avaient été par un communiqué de presse. On y affirmait que Weizman, pendant sa carrière politique, avait accepté des dons financiers de quelques particuliers. Le rapport du conseiller du gouvernement et du procureur général de la République, Madame Edna Arbel, appréhendait les résultats des très longues auditions auxquelles Weizman avait dû se soumettre. Pour la première fois dans la toute neuve histoire d'Israël, la police enquêtait sur un président de l'Etat.

Au cours des enquêtes, il s'avéra que Weizman avait reçu, durant ses années de politicien et d'homme d'Etat, des sommes d'argent d'une valeur globale de 300.000 dollars US du millionnaire français Edouard Saroussi et de l'homme d'affaires israélien Rami Unger. Ces deux donateurs déclarèrent à la police qu'ils avaient, par amitié, fait parvenir à Weizman des sommes plus importantes. Assurément, des considérations d'affaires y jouèrent un rôle certain, car Saroussi, selon ses propres dires, voyait en Weizman «un important décideur».

Weizman était soupçonné de corruption, de tromperie et d'abus de confiance ainsi que de fraude fiscale. Il ne dut cependant pas répondre devant la justice, certaines déclarations des témoins ne pouvant être utilisées dans une procédure judiciaire et d'autres étant frappées de prescription. Le rapport intégral des résultats de l'enquête a cependant été rendu accessible au public, afin que tant Weizman que les citoyens israéliens puissent réaliser que le Président s'était malgré tout couvert de culpabilité. Il est écrit, entre autres, dans ce communiqué: «De plus grandes exigences sont imposées à quelqu'un de la vie publique qu'à une personne privée... C'est ainsi qu'accepter des années durant des dons privés alors que l'on remplit en même temps des fonctions publiques est absolument inacceptable.»

En un premier temps, Weizman a essayé de minimiser la teneur dévastatrice du communiqué en affirmant que, de son côté, rien ne changerait. Mais les virulentes réactions des médias et des politiciens l'amenèrent finalement à démissionner prématurément de son poste.

 

Commentaire:

Il s'avère une fois de plus qu'Israël est la seule vraie démocratie au Proche-Orient.

En effet, dans quel pays arabe une telle procédure pourrait-elle s'engager contre le président d'un Etat?

Toute cette affaire montre combien Israël a besoin de la rédemption: le personnage le plus haut placé de la nation n'est pas blanc; c'est là une image d'une très grande tranche du peuple qui vit dans l'impiété et l'incrédulité. Mais chose merveilleuse, il est dit ceci du Messie: « ... c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés» (Matth. 1,21).

Malgré tous les reproches que l'on peut adresser à ce président, il est indéniable qu'il a fait beaucoup pour le bien et la construction de l'Etat moderne d'Israël. CM

Nouvelles d'Israël Juillet 2000

© Nouvelles d'Israël