L'attachement a un ancien voeu

 

On a pu lire le 20 juillet dans le journal hébreu «Ha'aretz» un article dont nous ne voulons pas priver nos lecteurs pour sa rigoureuse exactitude concernant de nombreux points:

Le Premier ministre Ehud Barak a continuellement exprimé dans des déclarations publiques son profond amour pour Israël, mais il ne s'agit là que de paroles en l'air. Ces déclarations ne l'ont pas empêché de se joindre à ceux qui, depuis le début, veulent nous chasser de Judée et de Samarie. En tant que représentant de ce groupe, il s'est rendu au sommet de Camp David. Barak n'a pas dû y prendre de décision entre une paix durable et une paix incertaine. On craint plutôt que, pour le groupe représenté par Barak à Camp David, l'expulsion des colons n'est qu'un des nombreux moyens de se débarrasser d'une lourde charge, à savoir celle d'une tradition juive séculaire. A leurs yeux, l'identité et les racines qui sont symbolisées par le pays de la Bible, sont trop lourdes à supporter, et conséquemment superflues.

Les concessions territoriales envisagées ne sont même pas si graves aux yeux des Israéliens, qui considèrent pourtant les lieux bibliques et surtout Jérusalem et le mont Sion comme l'expression de leur identité. «Si je t'oublie, Jérusalem, que ma droite m'oublie!» (Ps. 137, 5) - dernièrement, cet ancien engagement solennel fut souvent entendu lors d'une manifestation monstre à Tel-Aviv. La nouvelle naissance du peuple juif, dans le temps actuel, perd, selon ces Israéliens, et son sens et sa base, si nous ne restons pas fidèles à cet engagement. Si l'Etat d'Israël n'est ni «Sion - le pays de Jérusalem», ni tout le reste de ce qu'exprime notre hymne national, les Arabes ont alors raison d'affirmer que ce pays est un territoire occupé qui appartient à un autre peuple. Si l'Etat d'Israël est semblable à toutes les autres nations d'ici-bas, sans identité particulière, nous n'avons dès lors pas le droit de vivre sur les ruines de villes et villages arabes.

Ceux qui ont le pouvoir de changer complètement aux plans moral, politique et social, le visage de notre région, pensent qu'un accord de paix pourrait résoudre la plupart des problèmes de politique intérieure. Ils ont tort, car les Arabes israéliens ne renonceront jamais au droit de retourner aux lieux qu'ils ont quittés, soit librement, soit par la force. jamais, non plus, ils ne renonceront au pays qu'ils réclament comme leur patrie. Ces tendances s'expriment dans leurs efforts constants de nous chasser de nos derniers points d'appui.

Mais la catastrophe la plus grave se jouera - du moins au début de cette ère de «paix» sur le front patriotique juif. Les preuves se multiplient que ceux qui prétendaient que le sionisme ne pourrait pas survivre sans le judaïsme avaient raison. Sur cette toile de fond, le combat pour l'identité juive d'Israël, dans ses dimensions et son intensité, dépassera de loin la lutte entre cultures livrée jusqu'à aujourd'hui. La crainte que les concessions, concernant la Judée, la Samarie, la bande de Gaza et Jérusalem, ne seraient qu'un préambule à la perte définitive de ce pays et de notre Etat, déterminera les actions de ceux qui se sentent trompés par la politique actuelle. Mais la peur et la méfiance pourraient diminuer, si ceux qui aspirent à des «solutions créatives» pour Jérusalem et le mont du Temple prenaient en considération les sentiments de leurs coreligionnaires juifs. Ils devraient comprendre qu'un drapeau arabe flottant sur le mont du Temple équivaudrait à une déclaration de guerre pour beaucoup; car ce fait aurait pour eux la même signification symbolique que l'offrande d'un porc dans le Temple de jadis, au temps des Hasmonéens.

C'est pourquoi je me permettrai ici d'émettre une mise en garde: Il se pourrait qu'interviennent des fanatiques susceptibles d'agir dans l'esprit de la portion de la Thora lue cette semaine (Nombres 25, 10 - 30, 1), et cela parce que, comme le sacrificateur Phinées, ils ne sont pas capables de tolérer cette chose qui est pour eux une abomination et un sacrilège. Le service secret Shin Bet a presque toujours dû faire des concessions aux Arabes pour empêcher des «débordements violents», quand il s'agissait du mont du Temple. Il est intéressant de penser que, pour les mêmes raisons, on n'est pas contre une «solution créative» du problème, même si le fait de hisser un drapeau arabe sur le mont du Temple pourrait aussi être considéré comme un acte illégitime par les milieux juifs modérés, ce qui réduirait à néant tout accord de paix avec les Palestiniens.

D'après le calendrier juif, le 20 juillet est le jour de jeûne du 17ème Tamouz. Ce jour-là, les Romains firent une percée par le mur extérieur du Temple, ce qui allait leur permettre de détruire cet édifice. D'où l'extrême prudence dont on fait preuve! Même s'il se faisait qu' un drapeau arabe flottant sur le mont du Temple ne provoque pas de débordements de violence, une catastrophe pourrait être déclenchée avec laquelle les générations suivantes devraient vivre en Israël, à savoir une division de la société en deux camps: celui pour lequel le mont du Temple n'a plus aucune signification, et celui qui reste attaché aux anciens engagements. Si un drapeau arabe devait être hissé à cet endroit, nous pourrions tout d'abord oublier la paix, car on devrait alors s'attendre à une polarisation renforcée à l'intérieur de la société israélienne déjà instable. Cette situation pourrait être le seul fruit mauvais d'une <Paix» réalisée sous la contrainte.

Israël Harel

 

Commentaire:

Cet article montre clairement à quels dangers Israël est exposé. Ses ennemis font tout pour le faire tomber. Ils procèdent aujourd'hui d'une manière beaucoup plus raffinée qu'il y a quelques années; car Israël ne doit plus être agressé de l'extérieur, mais il doit être détruit de l'intérieur. Le monde entier exerce sur l'Etat juif une pression jamais connue auparavant. Une chose est claire: En ces derniers temps de l'histoire mondiale, nous allons au-devant de développements, que l'on aurait à peine tenus pour possibles voici quelques mois ou peu d'années. La lutte se renforce contre Jérusalem; elle se fait toujours plus ouverte et plus insolente. Mais Jérusalem est et reste la ville de Dieu sur la terre; c'est ce que la Bible nous enseigne.

Si le prophète Elie est un type de l'Eglise du Seigneur et Elisée une figure d'Israël, qui restera en arrière quand l'Assemblée (Elie) sera enlevée de cette terre, il se fait qu'aujourd'hui, les deux sont encore ici-bas et que, comme Elie et Elisée, ils «marchent ensemble» et ont à lutter contre le même ennemi - le combat d'Israël est le nôtre, et inversement. Le sort d'Israël ne doit jamais nous laisser indifférents, car nous sommes le rameau sauvage enté sur l'olivier franc; nous sommes dès lors indissolublement unis à Israël. Nous demanderons à tous nos lecteurs croyants de se tenir avec détermination à la brèche pour Israël et de crier plus que jamais à Dieu pour Son peuple! CM

Nouvelles d'Israël Août 2000

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