L'huile de la Bible

 

«Tu oins d'huile ma tête» (Ps.23,5b).

«Je suis arrosé avec une huile fraîche» (Ps. 9 2, 11 b).

 

Huile, olivier, feuille d'olivier, jardins d'oliviers, mont d'Oliviers, etc., sont des citations fréquentes dans la Bible. Les olives comptent parmi les fruits et les produits principaux en Israël. Les régions autour du lac de Génésareth et près du Jourdain sont particulièrement connues pour leurs jardins d'oliviers et oliveraies. Comme on le sait, les meilleures olives proviennent de la contrée de Tekoa, ville mentionnée dans l'Ancien Testament, aussi par rapport à l'huile (2 Ch. 11, 11). Il y a quelques années, un ancien ambassadeur israélien à l'ONU s'appelait Tekoa, ce qui signifie: Celui qui crie dans le désert. Autrefois, tout propriétaire terrien avait sa propre oliveraie. La plus grande partie d'un domaine royal était composée de plantations d'oliviers, dont la recette d'huile constituait le trésor le plus important. A ce sujet, pensons au roi Salomon qui, à l'occasion de la construction du Temple, régla son dû au roi du Liban en partie au moyen de 20 000 baths d'huile (cp. 2 Ch. 2, 10).

 

«Tu oins d'huile ma tête». La Bible mentionne à plusieurs reprises la façon d'obtenir cette huile fraîche, extraite d'olives, et nous donne aussi de précieuses leçons pour notre vie spirituelle! Nous lisons, par exemple, dans Esaïe 17, 6: «Il en restera un grappillage, comme quand on secoue l'olivier, deux, trois olives, au haut de la cime, quatre, cinq dans ses branches à fruits, dit l'Eternel, le Dieu d'Israël». Cela signifie que le fruit dont est extraite l'huile n'est pas encore très mûr. Esaïe 24, 13 écrit: «Car il en est dans le pays, au milieu des peuples, comme quand on secoue l'olivier, comme quand on grappille après la vendange».

 

En ce qui concerne l'histoire du salut, l'automne, le temps de la vendange, est terminé, le grappillage a commencé! L'huile qu'il produit, plus fine encore, se distingue dans le chandelier, non seulement par moins de fumée, mais encore par une lumière beaucoup plus claire. Pour obtenir cette huile, il faut concasser et broyer le fruit non mûr. C'est ce que nous lisons dans Exode 27, 20: «Tu ordonneras aux enfants d'Israël de t'apporter pour le chandelier de l'huile pure d'olives concassées, afin d'entretenir les lampes continuellement». L'huile est dans la Bible le symbole du Saint-Esprit. Nous voyons l'action favorable du Saint-Esprit lorsqu'Il nous secoue, pour nous faire descendre des branches élevées de notre orgueil, afin de nous sortir de notre immaturité et de nous préparer pour le pressoir.

 

Le Saint-Esprit désire faire de nous ce que dit 1 Corinthiens 6, 17: «Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit». Ainsi, l'huile du Saint-Esprit servira à nous faire briller continuellement!

Il est intéressant de constater aujourd'hui que, depuis la fondation de l'Etat d'Israël, les oliviers multiplient sans cesse dans ce pays. Il y a comme un accord: avec le retour des Juifs de toutes les nations, les oliviers aussi reviennent. Autrefois, l'olivier n'existait qu'au Proche-Orient. Mais depuis la dispersion d'Israël, il fut planté un peu partout dans le monde comme, par exemple, en Amérique du nord, en Afrique, etc. A présent, la plus forte concentration se trouve à nouveau en Israël. Le symbole unique et merveilleux d'Israël est une branche d'olivier.

 

Dans l'emblème de l'Etat, on voit, à gauche et à droite de la menorah, des branches d'olivier qui alimentent d'huile ce chandelier à sept branches. Or, si cette huile, qui est tirée de l'olivier, est le symbole du Saint-Esprit et l'emblème d'Israël, nous savons que cette parole de Zacharie 4, 6b: «Ce n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par mon esprit, dit l'Eternel des armées», s'adresse autant à Israël qu'à nous.

 

Lorsqu'on pense aux effets que produit l'huile du Saint-Esprit, on est béni et renouvelé. Ce n'est pas seulement la lumière qui fait de l'huile le symbole du Saint-Esprit, mais aussi sa nature apaisante, rafraîchissante, guérissante et vivifiante, qui pénètre jusqu'au fond de notre être. Voilà la raison de l'onction d'huile des malades - c'est le Saint-Esprit qui renouvelle! C'est aussi Lui qui nous fait part de ce que nous avons reçu en Jésus-Christ: «En lui nous avons la rédemption par son sang» (Ep. 1, 7a). Mais comment cette rédemption, acquise par Son sang versé sur la croix de Golgotha il y bientôt deux mille ans, peut-elle encore être efficace dans notre monde moderne? C'est justement grâce à l'huile du Saint-Esprit! La puissance du sang de Jésus n'est pas un petit fait historique disparu dans la brume du passé. Au contraire, cette rédemption devient, par l'action du Saint-Esprit, si réelle et si vivante, que nous pouvons l'expérimenter dans notre vie personnelle. Jésus n'a-t-Il pas déclaré: «Il me glorifiera» (Jn. 16, 14)? Ne nous faisons pas d'illusions, même en tant que croyant, il est impossible de faire quoi que ce soit sans la puissance du Saint-Esprit. Dans nos vies, il y a beaucoup de paroles pieuses, nous prions et nous travaillons. Cependant, si le Saint-Esprit n'est pas l'auteur de nos actions, tout est mort, comme un corps sans esprit. Le Seigneur Jésus nous donne une illustration frappante dans Jean 15, 5: «Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire». Il veut dire par là que sans une profonde relation avec Lui par le Saint-Esprit, nous ne serons jamais en mesure d'accomplir quelque chose ayant une valeur éternelle. Tout effort sera inutile.

Cependant, c'est maintenant que nous sommes appelés à porter beaucoup de fruit, du fruit qui demeure, pendant le peu de temps qui nous reste ici-bas. «Ce n'est pas vous qui m'avez choisi: mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure» (Jn. 15, 16). Considérez les innombrables hommes et femmes qui, à la fin de leur vie, éprouvent une grande insatisfaction à cause de l'absence du Saint-Esprit en eux. Sans moi vous ne pouvez rien faire, dit le Seigneur! Par contre, celui qui est rempli de l'Esprit de Dieu a pour lui cette promesse d'Esaïe 58, 1112: «L'Eternel sera toujours ton guide, il rassasiera ton âme dans les lieux arides, et il redonnera de la vigueur à tes membres; tu seras comme un jardin arrosé, comme une source dont les eaux ne tarissent pas. Les tiens rebâtiront sur d'anciennes mines, tu relèveras des fondements antiques (qui resteront toujours, trad. allem.); on t'appellera réparateur des brèches, celui qui restaure les chemins, qui rend le pays habitable». Le Seigneur Jésus affirme dans Jean 7, 38: «Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein». Tout est transformé par le Saint-Esprit toujours présent et agissant.

 

Le chandelier devait briller jour et nuit! Afin que la lampe ne s'éteigne pas, le prêtre devait veiller chaque jour à ce que la mèche de la lampe soit nettoyée et à ce qu'il y ait assez d'huile.

 

Or, le jour de la Pentecôte, le Saint-Esprit est descendu sur les disciples sous la forme de flammes de feu et, depuis bientôt deux mille ans, ce feu brûle sans interruption. Il ne pourra s'éteindre aussi longtemps que le Saint-Esprit agit et que Dieu Lui-même veille sur lui, selon ce que dit le prophète Esaïe: «... il n'éteindra point la mèche qui brûle encore» (Es. 42, 3). Dans le Lévitique 6, nous lisons à trois reprises: «Le feu brûlera sur l'autel». «Le feu brûlera sur l'autel et ne s'éteindra point». «Le feu brûlera continuellement sur l'autel, il ne s'éteindra point» (v. 2.5.6). Dans l'Ancienne Alliance, les porteurs du feu du Saint-Esprit étaient parfois des rois, parfois des prêtres ou des prophètes. Nous pensons particulièrement au roi David. A l'époque, le roi représentait le plus grand potentiel parmi le peuple d'Israël.

A plusieurs reprises, David reçut la promesse directe ou indirecte que Dieu laisserait une lampe parmi ses fils. «Mais l'Eternel ne voulut point détruire Juda, à cause de David, son serviteur, selon la promesse qu'il lui avait faite de lui donner toujours une lampe parmi ses fils» (2 Rois 8, 19). Toujours! Cette lampe brilla au travers de tout l'Ancien Testament, jusqu'au jour où Dieu accomplit Sa Parole en envoyant «la lumière du monde», Fils de David, Jésus-Christ, qui dit Lui-même: «Je suis la lumière du monde» (Jn. 8, 12). Jean l'affirme aussi: «Cette lumière était la véritable lumière, qui en venant dans le monde, éclaire tout homme» (Jn. 1, 9). Depuis que Jésus-Christ est venu sur cette terre, nous expérimentons, en tant que croyants de la Nouvelle Alliance, ce qu'affirmait David dans l'Ancienne Alliance: «Oui, tu fais briller ma lumière; l'Eternel, mon Dieu, éclaire mes ténèbres» (Ps. 18, 29). C'est l'oeuvre du Saint-Esprit. Il désire aussi agir dans votre vie, qu'importent votre fatigue, votre découragement, vos déceptions et toutes les attaques de l'ennemi! Si vous vous attachez de tout votre coeur au Seigneur Jésus, Il veillera à ce que votre lumière ne s'éteigne pas.

 

En ce qui concerne l'histoire du salut, nous vivons entre deux événements: celui où, il y a bientôt deux mille ans, le Seigneur Jésus était assis sur la montagne des Oliviers et pleurait sur Jérusalem, et celui où, sur cette même montagne, Il reviendra avec puissance et une grande gloire. «Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des Oliviers» (Za. 14, 4). Entre ces deux événements se situe l'ère du Saint-Esprit. Alors que, dans l'Ancienne Alliance, seuls, quelques hommes pris individuellement pouvaient être des porteurs de lumière pour tout le peuple, dans la Nouvelle Alliance, tous ceux qui sont nés de nouveau apportent cette lumière dans le monde. Plus encore: ils sont des rois, des sacrificateurs et des prophètes selon ce que dit l'apôtre Pierre: «Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière» (l Pi. 2,9). Tous ceux qui ont accepté Jésus-Christ comme leur Seigneur personnel sont, sans distinction, «baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit» (l Co. 12, 13). Et, parce que le Saint-Esprit brille au travers de nos vies, nous faisons fonction de «lumière dans le monde» (Mt. 5, 14)!

 

C'est pourquoi Paul nous exhorte dans Ephésiens 4,30: «N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption». C'était malheureusement le cas pour le peuple d'Israël dont Esaïe 6 3, 10 dit: «Mais ils ont été rebelles, ils ont attristé son esprit saint; et il est devenu leur ennemi, il a combattu contre eux». Or, si nous attristons ou irritons le Saint-Esprit, Sa merveilleuse lumière s'éteindra. Jésus avait dit aux Siens: «Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres» (Mt. 6, 23b). Aujourd'hui, à l'approche du jour de la délivrance, beaucoup seront envahis de ténèbres! Il s'agit, en fin de compte, de savoir si, comme dans la parabole des dix vierges, nous avons suffisamment d'huile dans notre lampe. (cp. Mt. 25, 1-13.) C'est une question extrêmement importante pour chaque enfant de Dieu. Il ne faudrait pas que par manque d'huile, c'est-à-dire, d'un amoindrissement du Saint-Esprit, notre coeur soit envahi par les ténèbres. Le Seigneur dit à l'Eglise d'Ephèse: «Je connais tes oeuvres, ton travail et ta persévérance. Je sais que lu ne peux supporter les méchants; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas» (Ap. 2, 2). En d'autres termes: riche en activités et en connaissance. Cependant, leur relation avec le Seigneur est ternie! Nous lisons au verset 4-5: «Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières oeuvres ... »! Nous observons déjà cet obscurcissement chez les croyants: «... sinon, je viendrai à toi, et j'ôterai ton chandelier de sa place, a moins que tu ne te repentes» (v. 5).

S'il manque quelque chose à votre vie spirituelle, c'est que vous avez perdu votre premier amour pour le Seigneur qui vous aime tant! C'est là le signe de la fin des temps au sein de l'Eglise de Jésus-Christ. Le Seigneur le savait d'avance, c'est pourquoi Il dit: «Et parce que l'iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira» (Mt. 24, 12). Au sein même de la foi chrétienne s'introduit la mort, provoquée par un amour refroidi! La confession de foi n'est plus qu'une formule, ce qui correspond à ce que dit 2 Timothée 3, 5: «... ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force». Cet abandon devient chose courante aujourd'hui. Il faut que l'Eglise, l'Epouse de l'Agneau, garde son premier amour pour le Seigneur. A cause de sa fonction particulière, elle ne doit pas faire partie de la masse, d'une église n'ayant que l'apparence. Tout enfant de Dieu est appelé à la persévérance. Jésus dit: «Mais celui qui persévère jusqu'à la fin sera sauvé» (Mt. 24, 13).

Celui qui gardera le premier amour sera sauvé. Regardons notre Seigneur qui, avant d'aller à Golgotha, resta ferme en dépit de toute Sa souffrance! Ses disciples L'abandonnèrent. L'injustice régnait. L'égoïsme, la trahison, le reniement, la méconnaissance, le mensonge et la brutalité à Son égard menaçaient de Le faire sombrer. Bien qu'Il dût réaliser que tous, peu à peu, abandonnaient leur premier amour pour Lui, Il ne cessa d'aimer. Nous lisons: «Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin» (Jn. 13, 1 b; vers. Darby). Jamais Il n'a abandonné le grand amour qu'Il eut pour les Siens dès le commencement. Votre amour est-il encore brûlant pour Lui? Ou Jésus devra-t-Il vous faire ce reproche: «Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour»? Aujourd'hui, alors que nous sommes proches de Son retour, l'esprit d'apostasie se manifeste comme tout à nouveau. Les lumières sont en train de s'éteindre! Plus que jamais, l'appel d'Ephésiens 5, 14 retentit: «Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et Christ t'éclairera». W.M.

Wim Malgo

Nouvelles d'Israël Janvier 1986

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