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Le Noël du vieil aveugle.

 

La veille de Noël : il neige, il vente !

Le froid pénètre partout, s'insinuant à travers les fenêtres mal closes, les portes branlantes des vieux logis. Il neige, il vente ! Dans sa mansarde du cinquième, le vieil aveugle, las et transi, a posé sur le sol son orgue de Barbarie. Sa journée est finie ! Journée assez fructueuse pourtant, car de nombreux petits sous garnissent sa modeste sébille. Mais... il se sent seul, si seul en ce soir où les cloches vont sonner la grande fête d'amour et de joie. Après avoir dégusté son frugal souper, il s'assied et, le front dans les mains, il songe ! ...

Il songe aux heureux Noëls de sa jeunesse où pour lui, tout était lumière et bonheur. Il songe à la fatale maladie qui l'a privé à jamais de sa vue. Dans sa pensée, il revoit tous ceux qu'il a aimés ici-bas, et que Dieu lui a repris Là-haut. Et maintenant, seul, âgé, il poursuit sa route sans un rayon pour éclairer ses dernières journées. Il possède encore quelques amis, mais ceux-ci sont dispersés ou réunis en famille.

Mais... quelque chose remue dans son misérable logis, Flora, la chienne fidèle, pose son fin museau sur les genoux de son maître. A cet attouchement, l'aveugle tressaille. Seul ! non, il ne l'est pas, puisque près de lui, son compagnon muet, semble partager sa peine. Mais un chien n'est cependant pas tout à fait un vrai ami, à qui il pourrait causer intimement. De nouveau, le vieillard se perd dans une triste rêverie.

Tout à coup, un chant doux parvint à son oreille. Ravi de cette musique inattendue, il écoute. Les voix, des voix enfantines, se rapprochent. La porte s'ouvre. Des petits pieds trottinent et sa chambre s'emplit peu à peu du parfum d'un arbre de Noël.

Le pauvre aveugle ne le voit pas. Mais il sent la bienfaisante chaleur des bougies. Il respire, plus joyeux, la bonne odeur résineuse du sapin, qui lui rappelle le foyer d'autrefois. Autour de lui, les enfants chantent, récitent à tour de rôle, guidés par leur vaillante monitrice de l'Ecole du Dimanche. Ils sont heureux, les braves petits, de semer en cette belle fête, un peu d'amour parmi les souffrants et les isolés de leur ville.

Une... deux... plusieurs larmes coulent des yeux éteints du vieillard. La voix tremblante, il remercie ses jeunes amis inconnus. Il leur raconte sa vie : ses peines et ses joies. Il les recommande à la bénédiction du petit Enfant divin qui vient de naître.

La soirée passe. Au moment du départ, une mignonne fillette s'approche de lui, et lui prenant la main :

- Bon grand-papa, lui dit-elle de sa voix douce, tu es bien seul. Veux-tu que je vienne un peu vers toi, te faire la lecture ?

- Si maman te le permet, cela me ferait grand plaisir, mon enfant!

La fillette tint parole. Jour après jour, elle devint la fidèle petite amie du pauvre aveugle. Sous ses doigts agiles, la mansarde négligée prit un air de fête.

Mais pour l'infirme, le plus beau moment est celui où Lisette prend la grosse Bible et lit - lentement, il est vrai - les passages préférés du grand-père.

Ce Noël qu'il croyait passer solitaire, fut Pour lui, une source de joie.

Ce fut son dernier Noël aussi

Mais grâce à la bonté d'une enfant, il put avant de quitter la terre, glorifier Jésus pour Son amour.

- Merci, mon Sauveur, murmura-t-il, d'avoir ensoleillé mes dernières journées.

Que pour nos lecteurs, luise aussi un beau jour de Noël, en pratiquant cette parole :

« Qu'il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir... » Pour sauver une âme, nul besoin de richesse, Pour redonner la joie, il faut souvent si peu Une bonne parole, un geste de tendresse, L'amitié naît si vite au coeur du malheureux.

Renée Cavé.

 

Il faut taire du bien quand on le peut, et faire plaisir à toute heure, car à toute heure on le peut !

Joubert.


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Venu pour sauver.

(Luc 19: 1-10).

Zachée et Jésus

Jésus lui dit: Zachée, hâte-toi de descendre, car il faut que je loge aujourd'hui dans ta maison. Il descendit promptement et le reçut dans sa maison. Luc 19: 5-6.

Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Luc 19: 10,

 

Dans la maison.

 

Jésus est entré dans bien des maisons. Partout il a fait de, heureux -

A Cana, où on l'a invité à un mariage et où il a pris joyeusement part à la fête.

A Capernaüm, dans la maison de Jaïrus où était couchée, morte, une fillette de votre âge, qu'il a rendue à ses parents.

A Jéricho, chez Zachée, qui, pour le voir passer, était monté sur un arbre ; et qui, pour le recevoir dignement, a fait un gros cadeau aux pauvres de la ville.

A Emmaüs, chez ces deux hommes qu'il avait rencontrés sur le chemin et qui ne l'avaient pas reconnu, parce qu'il était ressuscité, et qui ont été si heureux quand ils ont sa que c'était lui.

A Béthanie, où il aimait à se reposer chez Marthe et Marie, et encore dans d'autres maisons que vous trouverez dans l'évangile.

Il est entré chez des pauvres, et aussi chez des riches ; chez des gens malheureux, et aussi chez ceux qui faisaient une fête ; chez ceux qu'on méprisait, comme chez les gens respectés... chez tous ceux qui l'ont voulu.

Et dans ta maison, à toi, est-ce qu'il peut entrer ?

Tu ne comprends peut-être pas très bien comment cela est possible, puisqu'il n'est plus sur la terre. Demande le dimanche prochain à ton moniteur et à ta monitrice : « Comment Jésus peut-il venir chez moi ? »

Car il le peut et il le veut. Quand tu auras compris cela et que tu le laisseras entrer, ce sera le plus beau jour de ta vie.

Sur le seuil le roi s'arrête ; il désire entrer chez toi.

Dans ton coeur, oh ! quelle fête d'accueillir enfin ton roi.


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Aux petits oiseaux, Dieu donne la pâture.

 

Vous souvient-il, amis des Ecoles du Dimanche, d'un Messager de l'année dernière où il était question d'une nombreuse famille d'orphelins vivant dans un pittoresque village du haut Toggenbourg ? Je suis bien sûre que plusieurs d'entre vous savent encore fort bien le nom de ce village et s'il leur arrive d'acheter une carte postale portant en vignette une jolie vue de Degersheim, il leur semble être en pays de connaissance ! L'année dernière, ce Messager m'a procuré une très grande joie, une de ces joies qu'on n'oublie pas, parce qu'elles sont moins fréquentes sur notre chemin que nous ne le voudrions.

Il était question d'orphelins, de dix orphelins vivant à l'écart du village dans une maison foraine abritée sous un vieux tilleul. Grâce à des prodiges d'économie et de savoir-faire, leur vaillante mère réussit à nourrir sa nombreuse famille, et quand ils vont à l'école ou à l'église, les enfants sont proprement quoique très pauvrement vêtus.

Après la publication du Messager, deux d'entre vous, une petite genevoise et un garçon jurassien avaient eu l'excellente idée d'envoyer à la famille d'orphelins de beaux paquets de Noël ! Chaque dimanche, la petite feuille est remise à des milliers d'enfants, deux seulement d'entre eux ont pensé à aider ou du moins ont passé de la bonne intention à la pratique. Ces deux enfants, n'ont-ils pas eu un Noël bien ,plus beau en pensant à la joie de ces petits oisillons sans père qui de l'autre bout de la Suisse leur envoyaient un grand merci de reconnaissance ?

Il y a peu de semaines, je suis retournée à Degersheim, et la mère des dix oisillons est venue me voir plusieurs fois et m'a amené quelques-uns de ses enfants. Au printemps, elle a eu un très grand chagrin, son petit Eugène, le dernier venu, un joli blondin tout bouclé, turbulent et entreprenant faisait à la fois son bonheur et son tourment. Chaque fois qu'elle allait travailler au village, elle tremblait pour son remuant petit homme. En juin, elle se décida à le confier pour quelques semaines à une parente âgée qui demeurait au village même, pensant qu'il y serait mieux surveillé.

Un jour, tandis que la grand'mère qui le gardait, rentrait un moment dans la maison, le bambin s'approcha de la fontaine pour faire nager sur l'eau profonde de grandes feuilles vertes ... La tête lui gagna... personne n'entendit son cri d'angoisse ... et lorsqu'un peu plus tard, un voisin vint à la fontaine pour abreuver sa vache, un pauvre petit corps privé de vie flottait sur le grand bassin.

Maintenant, la famille de la veuve a changé de demeure, pour se rapprocher du village. Il. sera plus facile à la mère d'aller travailler dans les hôtels, des voisins complaisants pourront avoir l'oeil sur les cadets, les aînés perdront moins de temps en allées et venues entre l'école et la maison. « Et, me disait la mère en s'essuyant les yeux, je serai plus près du cimetière où j'ai maintenant deux tombes à soigner, celle du cher père, et celle de mon pauvre bébé... »

La cadette de la grande famille de poussins est maintenant une mignonne fillette de quatre ans, Rosie, aux grands yeux bleus, au doux sourire un peu effarouché. A l'autre bout de la famille se trouve encore une fille, Annchen, qui a quatorze ans et va encore à l'école, tout en aidant beaucoup à sa mère dès qu'elle rentre à la maison. Elle voudrait apprendre le métier de tailleuse et m'a raconté toute fière qu'elle s'était déjà confectionné une robe à l'école. C'est une brave enfant, propre et travailleuse, dont les yeux un peu tristes, semblent avoir déjà trop pleuré. Je ne vous dirai pas les noms de tous les garçons ! Il y eu a de tous les âges, depuis le petit Hans qui n'a que cinq ans jusqu'à Joseph, l'aîné de la bande, qui est placé dans une ferme comme petit berger.

Et maintenant, élèves des Ecoles du Dimanche, que pensez-vous en lisant ces lignes ? Il existe, sans doute, dans notre Suisse bien des familles aussi intéressantes que celle de la veuve du Toggenbourg, et si vous en connaissez une, dans votre village ou dans la rue que vous habitez, demandez-vous si vous aussi, vous ne pourriez pas faire quelque chose pour aider. Un enfant, garçon ou fille, peut aider de bien des manières, même quand il n'a rien à donner de bien précieux. On peut aider à l'école un ou une camarade qui a peine à comprendre la leçon ou à faire ses tâches. Il est facile à un grand écolier de prêter un livre à un plus jeune ou de l'encourager au travail. En dehors de l'école, les occasions sont plus nombreuses encore de venir en aide à d'autres enfants.

Aujourd'hui, le mot d'entr'aide est à l'ordre du jour. Que fait donc la Société des Nations, si ce n'est de chercher les moyens les meilleurs pour favoriser l'entente entre les peuples, afin de rendre la guerre impossible.

Et en Suisse, c'est être bon patriote que de mettre en pratique notre belle devise nationale : « Un pour tous, Tous pour un ! »

Les enfants à Christ ! Voilà un magnifique mot d'ordre pour les élèves de nos Ecoles de Dimanche! Jésus, ne nous a-t-il pas dit que tout ce que nous faisons à l'un de ces petits, nous le faisons pour lui-même ? Ouvrons notre coeur tout grand à la pitié et à l'esprit d'entr'aide. Si une de nous possède deux poupées, pourquoi n'en donnerait-elle pas une à l'une de ces fillettes qui n'en ont sans doute jamais possédé une ? Et si un garçon trouve dans ses affaires un jeu, un livre dont il ne se sert plus, qu'il le mette de côté et à l'approche de Noël, la poupée et le livre partiront pour un village éloigné, peut-être un village de la haute montagne, où des petits enfants n'ont jamais vu le sapin aux bougies étincelantes et ne reçoivent pas de cadeaux, parce que leur vaillante mère a tout juste de quoi les nourrir.

Les enfants à Christ ! C'est pour l'amour de Lui que nous voulons nous ingénier à aider, à aimer, surtout plus sincèrement et plus joyeusement que nous ne l'avons fait jusqu'ici. Vous connaissez sans doute la touchante histoire de cette fillette boiteuse qui, n'ayant rien d'autre à donner à la collecte pour les missions, a mis sa béquille dans les bras de celui qui faisait la quête ? Et quand le vieux diacre a traversé lentement la vaste église, en montrant à tout l'auditoire la petite béquille, un grand mouvement de honte et de remords a saisi les auditeurs qui, quelques minutes auparavant avaient regardé,, avec indifférence le collecteur et n'avaient rien mis dans sa sébille. Les coeurs se sont ouverts et les bourses aussi et ce dimanche-là, parce qu'une enfant avait, comme la veuve dont parle l'Evangile, donné de son nécessaire, la mission en terre païenne a fait une riche moisson !

Christ a tout donné pour nous, son temps qu'il a passé à faire du bien, à guérir, à prêcher, ses forces qu'il a dépensées le long des chemins de la Galilée, n'ayant parfois pas même le temps de manger, tant la foule le pressait de tous côtés,


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Naissance de Jésus

(Luc 2:1-7).

 

Les choses vieilles sont passées. Voici, toutes choses sont devenues nouvelles et tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec Lui par Jésus-Christ. Il Cor. 5: 17-18.

Il nous a aimés le premier. 1 Jean 4: 19.

 

Photographie.

Quelques jours avant Noël, une fillette s'arrêtait avec sa mère devant la vitrine d'un libraire. Un portrait du Christ occupait le centre de l'étalage.

- Vois-tu. dit la mère à l'enfant, c'est le Seigneur Jésus.

Et l'enfant s'écrie :

- Oh ! maman, est-ce qu'il s'est fait photographier pour Noël ?

Cela vous fait sourire, vous savez bien que Jésus ne s'est jamais fait photographier, ni autrefois où cet art n'était pas inventé, ni maintenant puisqu'il est au ciel. Mais si vous comprenez bien le verset qui est écrit sur cette page, vous ne sourirez plus et vous penserez ceci :

Le Noël qui va venir nous apporte vraiment une nouvelle image de Jésus, cette image qui doit toujours rester gravée dans notre coeur, et qui trop souvent s'efface comme une photographie mal développée. De même que nous devons essuyer et nettoyer les portraits de nos bien-aimés qui sont sur la cheminée ou au mur de notre chambre, pour les débarrasser des taches et de la poussière, il faut, chaque fois que revient Noël, reprendre cette image du Sauveur qui est en nous, celle que nous avons reçue à la dernière fête de Noël, et voir si nous ne l'avons pas laissée se couvrir de poussière : nos négligences, et de taches : nos fautes, commises, pendant l'année.

Faites ce nettoyage de votre coeur dans la semaine qui vient, et vous aurez un beau Noël : ce sera comme une image toute neuve, toute fraîche, du Seigneur Jésus qu'on vous donnera de sa part, et vous prendrez la résolution de la conserver pendant toute l'année 1931, sans que rien puisse la ternir.

-tout l'amour de son coeur, allant de préférence vers ceux qui souffraient, vers les plus malheureux et les plus méprisés de tous, sa vie enfin, puisque c'était le seul moyen de prouver aux hommes et son amour et l'amour du Père céleste.

A cause de Jésus, aimons-nous les uns les autres.

H. M.


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Si jeunesse savait...

 

Dix heures avaient sonné et cependant Mme Reymond, au lieu de quitter son ouvrage, continue à coudre rapidement sans perdre une minute. C'est un visage attrayant que celui de cette jeune femme, en grand deuil, bien qu'il soit pâli par le chagrin. En cette veillée d'automne, sa pensée se reporte à quelques mois en arrière, alors que son mari, - il était bûcheron, - rentrait de son travail, l'embrassait et gaîment lui racontait les événements de la journée. Un soir, on le lui avait ramené sur une civière, tué net par la chute d'un arbre. Ce coup, en brisant sa vie, n'avait cependant point abattu son courage. Car, il lui restait son André, son fils unique et chéri. Peu de jours avant la catastrophe, M. Reymond avait promis à l'enfant, pour son anniversaire, une paire de skis. Maintenant, qu'elle était seule, comment tenir cette promesse ? Les skis coûtent cher. Mais, s'il ne recevait rien, quelle déception pour l'enfant ! La jeune mère prit une résolution héroïque. En veillant chaque soir une heure de plus, - elle était couturière, - la somme indispensable finirait par se trouver. Elle se trouva en effet. Et le 7 novembre; André reçut de sa maman une magnifique paire de skis. Il ne s'y attendait plus. On peut donc se figurer l'exubérance de sa joie. Avec ce cri : « Des skis ! Moi aussi, j'ai des skis ! Oh ! c'est chic ! Et la neige est bonne ! » il partit pour les essayer.

Il ne m'a pas dit merci, songea Mme Reymond. La joie le met hors de lui. Ce que c'est quand même que les enfants !

Une autre surprise attendait André. Le soir, tante Alice qui était sa marraine, lui remit une pièce de deux francs toute neuve et brillante. « Emploie-la bien ! » lui recommanda-t-elle.

L'anniversaire de la maman tombait sur le samedi suivant. André l'avait oublié. Elle le lui rappela et reçut un baiser de bonne fête. Penché sur la corbeille à ouvrage, il en examinait le contenu.

- Comme ta pelote est vieille, maman, dit-il bientôt. La ruche est tout usée. Et puis, elle a un trou.

-Oui, dit Mme Reymond, il faudra que je la raccommode ou que j'en achète une neuve. J'en ai vu au bazar de très jolies et pas chères du tout...

Il y eut un silence... André tournait et retournait la pelote ; il semblait réfléchir profondément. Soudain, comme s'il eût pris une décision subite, il sauta sur ses pieds et quitta la chambre.

L'instant d'après, la porte se rouvrit

- Maman. permets-tu que j'aille au village avec Jaques ? Il a des commissions.

Mme Reymond eut un gai sourire:

- Je veux bien, dit-elle d'un air entendu.

Depuis des semaines, le cours de ses pensées avait été uniformément triste. Maintenant, dans la trame sombre brillait un fil d'or. Son enfant pensait à elle, il l'aimait, il lui préparait une surprise... C'est le premier cadeau que je recevrai de lui, se dit-elle. Il me sera infiniment précieux !

Une heure s'écoula, très douce, taudis que les doigts agiles achevaient leur travail. Puis des pas pressés se firent entendre, la porte s'ouvrit brusquement et le petit garçon, tout hors d'haleine, se précipita vers sa mère.

- Maman, regarde ce que j'ai acheté ! s'écria-t-il en jetant un paquet sur ses genoux. Et comme Mme Reymond ne l'ouvrait pas assez vite, il coupa lui-même la ficelle. Le car:. ton s'ouvrit. Il contenait... une locomotive de fer-blanc flanquée d'un petit train bariolé !

- Il y a si longtemps que ce train me faisait envie, reprit l'enfant avec animation. Il coûte juste deux francs. Regarde. je vais remonter le ressort.

Tout occupé de son joujou, André ne remarqua pas l'altération des traits de sa mère, il ne vit pas sa bouche qui se crispait douloureusement. Elle ne dit rien. Mais, dès que l'enfant fut sorti, les larmes, longtemps refoulées, rompirent leur écluse. Quel triste jour de fête ! L'année précédente, elle avait reçu de son mari un beau fer électrique et une gerbe d'oeillets qui, toute la semaine, avaient embaumé l'appartement. Cette fois, pas une fleur, pas le moindre petit cadeau... Elle se sentait oubliée, abandonnée. Et maintenant, que faire ? Dire à l'enfant sa déception ? Lui reprocher son manque de coeur, son ingratitude ? Blâmé, grondé, il la lui achèterait, sa pelote ! Mais quelle valeur ce cadeau aurait-il encore pour elle? Ce qui seul fait le prix d'une offrande, n'est-ce point sa spontanéité ?

Tante Alice ne vint que le lendemain soir. Elle sortit de son panier un gâteau tout doré et croustillant qu'elle posa sur la table.

- Il arrive en retard, dit-elle. Je l'avais fait pour ton anniversaire, mais il m'a été impossible de l'apporter hier. Eh bien ! André, qu'as-tu fait de ta pièce ? Qu'as-tu donné à ta maman ?

Il rougit et brusquement détourna la tête. La veille, il s'était follement amusé de son train, mais dans la journée le ressort s'était cassé. Alors dépité, il avait serré dans un coin le joujou invalide et ne le regardait plus. Il se sentait honteux, le coeur plein de regrets. Car, son intention première avait bien été d'acheter une pelote, mais en entrant au magasin, la rouge locomotive qu'il convoitait l'avait fasciné. Il n'avait plus pensé qu'à son plaisir, à lui...

A la question de tante Alice, il ne répondit qu'en se hâtant de s'esquiver.

Les deux soeurs se regardèrent. Alors, Mme Reymond ouvrit son coeur et raconta la profonde déception qu'elle venait d'éprouver.

- Tu as bien fait, dit tante Alice, de ne pas gronder. Ce garçon n'est pas méchant et il t'aime bien. Mais il est des choses qu'il ne voit pas, qu'il ne comprend pas encore. S'il avait su l'immense plaisir que t'aurait fait ce petit cadeau, une pelote de quelques sous, certainement il te l'aurait achetée...

Ah, oui ! si jeunesse savait !...

Mlle M. Meylan.


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Un mot de Newton.

 

On raconte que dans les dernières années de sa vie, la mémoire d'Isaac Newton s'était extrêmement affaiblie. Non seulement il supporta cette épreuve avec patience, mais il dit un jour :

« Puis-je au moins conserver le souvenir de ces deux choses : que je suis un très grand pécheur et que Jésus est un très grand Sauveur. »

 


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Les Mages.

(Matth. 2 : 1-12).

 

Toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi et glorifieront ton nom, car tu es grand, tu as fait des choses merveilleuses. Ps. 89: 9-10.

Toutes les nations viendront et t'adoreront. Apoc. 15: 4.

 

Noël partout

J'ai devant moi un joli tableau qui représente le Seigneur Jésus accompagné de cinq enfants. Vous allez deviner pourquoi il y en a cinq.

A ses pieds, assis dans l'herbe, il y a un petit garçon à la peau toute noire. Pas besoin de vous dire d'où il vient.

Debout, tout près de lui, une fillette qui porte une curieuse robe bariolée et une longue tresse, c'est certainement une Chinoise. Une autre qui a des fleurs dans les cheveux et un collier de perles. Sa peau est presque rouge.

Assise sur les genoux de Jésus, une toute petite à la peau brune. C'est peut-être une Indoue; mais peut-être aussi qu'elle vient de plus loin et que c'est pour cela qu'il l'a prise sur ses genoux. Car il y a beaucoup d'enfants qui lui ressemblent dans les îles lointaines qui forment la Polynésie.

Derrière elle, la main posée sur son épaule, une fillette qui vous ressemble tout à fait. Je pense qu'elle a laissé les meilleures places aux autres parce qu'elle a beaucoup plus de facilité à venir vers Jésus, puisqu'il y a longtemps qu'on fête Noël dans son pays.

Il y a dans le monde cinq continents, et dans chacun d'eux beaucoup de nations. C'est elles que représentent ces enfants. Qu'il est beau de penser qu'à l'heure même où vous fêterez Noël, d'autres enfants vont avoir la même fête en Europe, en Afrique, en Asie, en Amérique, et tout là-bas, de l'autre côté de la terre !

Vous penserez à eux, et vous prierez pour qu'il y en ait encore plus l'an prochain.


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Reconnaissance.

(Ps. 103).

 

Goûtez et voyez combien l'Eternel est bon! Oh! qu'heureux est l'homme qui se retire vers lui. Ps. 34: 9.

Mon âme, bénis l'Eternel, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom. Ps. 103: 1.

 

« Tout ce qui est en moi »

Qu'est-ce que cela, « tout ce qui est en moi » ? Essayons de nous regarder dans un miroir merveilleux qui montre tout ,et vous comprendrez ce beau mot de reconnaissance écrit en ,titre de ce dernier dimanche de l'année.

Ce qui est en toi, c'est d'abord ce que tu vois. Qui t'a ,donné ces beaux yeux qui regardent, ces oreilles qui entendent, cette langue qui parle, ces mains, ces jambes qui te sont si utiles ? Ne veux-tu pas dire merci, et penser aux enfants à qui il manque une partie de ces précieux trésors, jet qui, si souvent, sont plus reconnaissants de ce qu'ils ont que toi qui as tout ?

Mais le corps, ce n'est pas ce qui est en toi. Qui t'a donné cette intelligence grâce à laquelle tu peux lire, écrire, penser; garder tant de belles choses dans ta mémoire ? Qui t'a donné une conscience pour savoir ce qui est bien, une volonté pour le faire, et surtout un coeur pour aimer ? Pour tout cela, ô notre Dieu, nous te disons merci.

Mais Dieu n'aime pas les phrases. Cela ne sert à rien de lui dire de belles prières et d'oublier de dire merci, sur la terre, à ceux par lesquels il t'a béni. Merci à tes parents, à tes amis, à tes maîtres, à tous ceux qui ont fait que tu as passé une belle année.

Mais cela ne sert encore à rien de dire merci, si ta conduite toute entière, avec tout ce qui est en toi, n'est pas comme Jésus la veut. Etre reconnaissant, c'est faire, avec tout ce qui est en moi, le plus dé bonheur possible à tous ceux qui sont près de moi.