AVENEMENT

Juin 1992 No 48
André Adoul

texte intégral

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Non à l'accusateur

Chrétien converti depuis des années, j'ai l'impression obsédante d'être abandonné par Dieu. Lorsque je tombe sur des passages tels que Héb. 6, 4-8, je ne peux croire à Son pardon car, bien des fois, j'ai cédé à ce que j'avais sincèrement confessé dans une authentique repentance. Et puis, j'ai connu dans le passé des heures si bénies que je ne retrouve plus, hélas! Puis-je espérer retrouver de bonnes relations avec Dieu?

Je comprends votre désarroi. Avoir «goûté combien le Seigneur est bon» et connaître maintenant les affres de la séparation, c'est vivre littéralement l'enfer que Jésus, sur la Croix, a expérimenté, comme il le redoutait à Gethsémané (Mat. 27, 46). Vous me semblez commettre cinq erreurs:

1) La première, c'est de vous méprendre sur les intentions de Dieu. La Bible ne contient aucun texte destiné à perdre qui que ce soit. Même les menaces les plus terribles comme celles que vous citez sont des paroles de salut dont le but est d'alerter celui qui s'égare afin qu'il revienne à son Seigneur. Si je dis à un jeune qui va se baigner: «gardez-vous de nager dans telle direction car il y a au large un tourbillon qui vous aspirerait et vous entraînerait à coup sûr . . . » me soupçonnez-vous de vouloir perdre ce garçon? Mon intention n'est-elle pas de le sauver d'un tel danger? De même, Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu'il vive au contraire (Ez. 33, 11).

2) En utilisant l'expression: «j'ai l'impression» vous démontrez la trop grande importance que vous accordez à ce que vous ressentez (ou non). Or, que valent les «impressions»? C'est du flou, et l'interprétation que vous en faites ne repose sur rien. N'est-il pas préférable de donner du poids aux promesses de l'Ecriture, malgré les sentiments éprouvés? L'enfant de Dieu «vit par la foi» et non par la joie (Hab. 2, 4-, Rom. 1, 17; Gal. 3, 11; Héb. 10, 38). C'est à retenir.

3) Vous avez tort de prendre au sérieux les accusations de l'Adversaire qui se plaît à vous tourmenter, ce que ne fait jamais le Père céleste. Apprenez à reconnaître une accusation du diable d'une conviction de péché qui émane du Saint-Esprit. Quand Satan accuse, la confession ne ramène pas la paix mais renouvelle au contraire ces accusations, le doute subsiste et l'accusé devient très vite son propre accusateur, s'érigeant en un juge des plus impitoyables. Halte-là! Pas d'introspection, ce serait prendre la place du Saint-Esprit.

4) C'est encore une erreur de revenir sans cesse sur les belles expériences du passé, ce qui, naturellement désespère et décourage. Sachez que Dieu juge bon parfois d'ôter ces points d'appui illusoires que sont nos états d'âme merveilleux; il veut que nous apprenions à ne compter que sur Jésus. S'appuyer si peu que ce soit sur les bénédictions reçues, c'est tourner le dos à celui qui les a accordées. Ce n'est pas le don mais le Donateur qui doit être exalté. A Lui la première place dans notre vie. On a tendance à idéaliser le passé. Que les heures bénies que nous avons vécues ne nous fassent pas oublier les autres, sans doute plus nombreuses et moins exaltantes...

5) Je tiens à vous dire que le péché contre le Saint-Esprit ne vous concernera pas aussi longtemps que vous aurez soif de retrouver une vraie communion avec le Seigneur. Cette soif, qui ne peut procéder de Satan, est la preuve que l'Esprit de sainteté n'est pas éteint en vous.

Revenez avec assurance vers Celui «qui ne se lasse pas de pardonner et aura pitié de vous» (Es. 55, 7). Donnez du poids aux promesses de la Parole, sachant que «Dieu vous a, maintenant, réconcilié par sa mort pour vous faire paraître devant Lui saint, irrépréhensible et sans reproche» (Col. 1, 22). Cette promesse est pour vous et le restera jusqu'à la fin si vous «demeurez ferme dans la foi» (v. 23).

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Appel de Minuit

Février 1998

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L'obligation la plus difficile du chrétien

«Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur, de la peste et de ses ravages. Il te couvrira de ses plumes, et tu trouveras un refuge sous ses ailes; sa fidélité est un bouclier et une cuirasse» (Ps. 91, 3-4).

Bien que la Bible contienne pour nous de nombreuses promesses de la merveilleuse fidélité et des soins attentifs de Dieu, la tâche la plus difficile du chrétien consiste, selon moi, à se conformer simplement à cette recommandation: «Ne vous inquiétez de rien!» Une dame âgée a affirmé un jour avoir énormément souffert, tout particulièrement de soucis et de craintes qui ne se sont jamais justifiés. Corrie ten Boom s'est exprimée sur ce sujet en ces termes:

je pense que, pendant le temps où nous nous inquiétons, nous nous comportons pratiquement comme des athées. Ou nous croyons en Jésus-Christ ou nous ne croyons pas. Il a déclaré: «j'ai vaincu le monde.» L'a-t-Il fait? Ou nous joue-t-Il un mauvais tour?

Ne vous inquiétez de rien!

Ne pas s'inquiéter en raison de la grandeur de Dieu

Pourquoi nous ne pouvons nous inquiéter

1. Parce que se faire du souci est inutile.

2. Les soucis sont inutiles.

3. Les soucis sont nuisibles.

4. Les soucis nous privent de la liberté.

5. Les soucis sont des péchés.

Le bois des soucis

 


Promesses

1989 - 3 / No 89
Henri Lüscher

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On est ce que l'on pense

La bataille de la pensée n'est pas nouvelle. C'est une affaire capitale. Le diable séduisit nos premiers parents d'abord à ce niveau-là pour dominer ensuite sur toute leur personne. D'abord, il sème le doute: Dieu a-t-il réellement dit? Ensuite il profère un mensonge: Vous ne mourrez point. Enfin, il les incite à l'autonomie, à leur propre indépendance envers Dieu: Vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal (Gen 3.1-6). Par sa chute, l'homme a introduit le péché dans le monde, entraînant toute la création à la servitude de la corruption (Rom 8.18-22). Ainsi par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s'est étendu sur tous les hommes, parce que tous ont péché (Rom 5.12). Satan est encore le prince de ce monde (Luc 4.6; Jean 12.31; 14.30). Deux royaumes s'affrontent désormais jusqu'au retour de Christ pour introduire la justice éternelle sur la terre (Dan 9.24) en établissant le royaume du Messie (1 Cor 15.24; Ps 2).

Le point central de l'Histoire: Christ a triomphé sur les dominations et les autorités, les ayant livrées publiquement en spectacle à la croix (Col 2.15). Ceux qui sont régénérés par l'Esprit de Dieu ont passé du royaume de la puissance des ténèbres à celui du Fils de son amour (Col 1.13). «De jure» le Seigneur a vaincu les puissances des ténèbres; «de facto» il manifestera publiquement sa victoire lors de son retour. Jusque là, la bataille reste gigantesque que le chrétien doit livrer contre les puissances des ténèbres dirigées par Satan et ses démons (Eph 6.11-20). Deux mondes invisibles se combattent.

© Promesses


Courtes méditations

(1894)
Benjamin Couve


Texte intégral

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LES PETITS SOUCIS

Déchargez-vous sur Dieu de tous vos soucis, car il prend soin de vous.

(I Pierre, V, 7-)

 

L'apôtre ne dit pas seulement : « Déchargez-vous sur Dieu de vos grands soucis, » mais de tous. Qui peut le plus peut le moins. Si Dieu peut nous délivrer des grands péchés et des grandes douleurs, il peut aussi prendre nos petits fardeaux.

Il n'est pas nécessaire d'avoir vécu bien longtemps pour savoir que les petits soucis sont lourds à porter. Il y a des coups d'épingle qui font autant de mal que des coups d'épée. Il y a des ennuis qui nous obsèdent si cruellement par la continuité et la répétition qu'ils perdent leurs proportions véritables et deviennent de réelles épreuves. Il suffit, n'est-ce pas? d'un grain de poussière entré dans notre oeil pour nous aveugler; et tous les efforts que nous faisons pour l'expulser ne servent qu'à rendre la douleur plus cuisante et la cécité plus complète. Il en est de même pour notre coeur, fatigué et souvent exaspéré par les infiniment petits de la vie quotidienne : cette déception vous semble de peu d'importance? ce malentendu n'aura pas de suites? ce contretemps sera vite oublié? Oui, par vous qui n'en souffrez pas; mais pour moi, qui sens ce chagrin, il n'est ni puéril, ni misérable; mon ciel en est obscurci, ma sérénité troublée; c'est une heure, c'est une journée, c'est une semaine peut-être perdue pour la joie et la tranquillité de l'âme; et c'est beaucoup, cela, dans une vie humaine, où les ennuis succèdent aux ennuis, les soucis aux soucis, comme un jour succède à l'autre jour.

La vie n'est pas « une robe sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. » Elle est faite de petits morceaux, dont chacun a sa place et son utilité dans l'ensemble. Ou plutôt elle est tissée de fils ténus et variés, fils de laine, fils de soie et fils d'or. Chacun de ces fils est nécessaire à la solidité et à la beauté de la trame. Et chaque fois qu'un de ces fils casse, il manque quelque chose et nous souffrons; le plus stoïcien des hommes a son point sensible et douloureux, il en a même plusieurs, et son impassibilité apparente se trouble et s'émeut, quand la vie inflige ses petites blessures.

Les grandes douleurs mêmes ne nous dispensent pas des petites. Au contraire, le corps endolori frémit au moindre contact; l'âme blessée redoute le moindre attouchement; elle a tant souffert que tout la fait souffrir. Il est rare que les épreuves aient rendu notre coeur insensible aux ennuis et que, à force d'avoir porté de lourds fardeaux, nous en arrivions à ne point sentir cette imperceptible surcharge des soucis chétifs et mesquins. La moindre goutte plutôt fait déborder le vase rempli jusqu'aux bords.

Le chrétien ne méprise pas les petits soucis, les petites douleurs, les petits ennuis, pas plus qu'une mère ne raille les chagrins de son enfant, sous prétexte que ce sont des chagrins d'enfant. Mais, comme l'enfant vient répandre avec confiance ses larmes dans le coeur de sa mère, parce que son oiseau s'est envolé ou parce que son jouet est cassé, de même le chrétien apporte à son père, à Celui qui a tout ensemble le coeur d'un père et le coeur d'une mère, son fardeau de petits soucis.

S'il a éprouvé une déception, essuyé un échec, rencontré un obstacle ; s'il craint pour demain, s'il a un désir aujourd'hui et que ce désir soit une souffrance; si la vie domestique est troublée, l'éducation laborieuse, le travail pénible, il apporte tout cela à son Dieu, sans crainte de le fatiguer et de l'importuner. Il le charge pour se décharger; il lui remet le soin de ses affaires; il l'appelle au secours et lui impose une collaboration, dont il sent le besoin et dont il ne veut pas douter.

Est-ce là ce que tu fais, mon âme ? Le mot de l'apôtre te dicte cette conduite, et comme il n'ignore pas ta lâcheté, à côté de l'ordre, il a placé un encouragement : - « décharge-toi de tous tes soucis, » c'est le commandement. « Dieu a soin de toi, » c'est la promesse.

 


Ichthus

1986/4 (No 137)
Bernard André

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Peut-il être juste de mentir ?

(Josué chapitre 2)

Le récit de l'accueil fait par Rahab aux deux espions envoyés par Josué dans Jéricho énonce un fait troublant. Non seulement les a-t-elle accueillis, mais elle a aussi menti à leur sujet, déclarant :

Oui, ces hommes sont venus chez moi, mais je ne savais pas d'où ils étaient. Au moment où l'on allait fermer la porte, au crépuscule, ces hommes sont sortis sans que je sache où ils allaient (v. 4,5).

Il est vrai que le texte ne cautionne pas le mensonge de Rahab en émettant un quelconque jugement de valeur. Le témoignage rendu par le Nouveau Testament à Rahab dit cependant :

C'est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas avec les non-croyants, parce qu'elle avait accueilli pacifiquement les espions (Hébr.11 .31).

Son mensonge est-il donc compris dans son accueil ? Est-il aussi un fruit de sa foi ? Y a-t-il des situations où le mensonge se justifie ? Certains prétendront que Rahab a été justifiée en dépit de son mensonge plutôt que par son mensonge. Mais peut-on raisonnablement imaginer Rahab cachant les espions et répondant aux envoyés du roi : « Oui, ces hommes sont venus, et je les ai cachés. Que leur voulez-vous ? » Si ce n'est une trahison, cela du moins y ressemble fort, et même en imaginant alors une intervention surnaturelle de Dieu permettant aux espions de s'échapper, je ne suis pas sûr que le peuple d'Israël aurait retenu Rahab comme une héroïne de la foi... (Et le récit de 2 Rois 6. 18 nous montre même que le mensonge peut aller de pair avec une intervention surnaturelle de Dieu). Non. Rahab a accueilli> elle a menti. Et notre question reste entière.

LE MOINDRE MAL

L'ETHIQUE SITUATIONELLE

LE TÉMOIGNAGE DES TEXTES


La Bonne Nouvelle

4/94
Jean Hoffmann


 

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Pourquoi les chrétiens évangéliques attachés aux Ecritures sont-ils si réservés à l'égard de l'oecuménisme catholico-protestant ?

Pour comprendre cette réticence il suffit de lire quelques extraits du « Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens » (Directives pour l'application des principes et des normes sur l'oecuménisme ») texte qui a paru dans le journal « La documentation catholique» No 2075 de juillet 1993 et qui a été approuvé par le pape Jean-Paul II le 23 mars 1993.

Que dit ce texte, entre autres ?

17. Les catholiques gardent la ferme conviction que l'unique Eglise du Christ subsiste en l'Eglise catholique qui est « gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques qui sont en communion avec lui. Ils confessent que la totalité de la vérité révélée, des sacrements et du ministère, que le Christ a donnée pour la construction de son Eglise et pour l'accomplissement de sa mission, se trouve dans la communion catholique de l'Eglise... Quand donc les catholiques utilisent les mots « Eglises », « autres Eglises ", «autres Eglises et communautés ecclésiales ", etc., pour désigner ceux qui ne sont pas en pleine communion avec l'Eglise catholique, on doit toujours tenir compte de cette ferme conviction et confession de foi.

18.... En effet, la plénitude de l'unité de l'Eglise du Christ s'est maintenue dans l'Eglise catholique...

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Dieu, soucis, Rahab, mensonge