AVENEMENT

Décembre 1992 No 54
Dominique Dirrenberger
Texte intégral

 

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Repêcher le pécheur

J'ai un voisin intéressé par l'évangile, mais il vit dans le péché. Comment lui faire comprendre qu'il doit se repentir et renoncer à sa vie de pécheur?

Annoncer à votre voisin l'Evangile, c'est lui annoncer la bonne nouvelle qu'une nouvelle vie est possible, avec le pardon des péchés, grâce au sacrifice de Jésus-Christ. Seul Jésus est sans péché et a pleinement accompli la justice de Dieu, justice indissociable de l'amour de Dieu. Dieu est Amour et la Bible est l'ensemble des lettres d'amour de Dieu pour l'humanité. «Dieu en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. » Jean 3, 17.

Dieu a pourvu, Il s'est occupé des péchés des hommes, des nôtres, et de ceux de votre voisin. Vous n'avez donc plus à vous en soucier. Nous sommes rachetés mais pécheurs de nature, c'est peut-être pour cela que nous remarquons si facilement les péchés... chez les autres. Nous avons naturellement tendance à être moralisateurs, et à décréter ce qu'il faut faire ou ne pas faire, ce qui est bien ou mal: «vous négligez la justice et l'amour de Dieu: c'est là ce qu'il fallait pratiquer sans omettre le reste» Luc 11, 42. Du temps des Juges, «chacun faisait ce qui lui semblait bon» (Jug. 17, 6 et 21, 25). C'était bon et bien à leurs yeux d'humains mais ce n'était pas conforme à la volonté divine.

C'est ainsi que notre morale chrétienne vient supplanter les principes divins d'amour et de pardon. Et le pardon c'est d'abord une attitude, un état d'esprit qui anticipe la faute. Depuis Adam, avec la connaissance du bien et du mal, nous avons tendance à nous substituer à Dieu pour dénoncer le péché chez autrui. Nous nous plaçons au-dessus d'autrui en oubliant qui nous sommes et d'où nous sortons. C'est oublier l'humilité, de la même racine qu'humanité et qu'humus, la terre, l'argile, qui se laisse façonner, condition essentielle pour que Dieu nous fasse grâce. C'est de cette place-là, au même niveau que tous les autres humains, que nous pouvons goûter l'incompréhensible amour de Dieu pour nous, tels que nous sommes. Alors nous comprenons que nos voisins, nos collègues, nos proches, tous sont aussi invités à partager cet amour et que c'est nous qui devons les conduire vers Dieu en les aimant et en leur communiquant ce que Dieu a fait pour nous. En cheminant ainsi avec eux, comme Jésus avec les disciples d'Emmaüs, en leur parlant de l'amour de Dieu, en leur expliquant les Ecritures, nous restons à leurs côtés, au même niveau qu'eux, au lieu de nous placer au-dessus et de bafouer ainsi le commandement divin qui nous exhorte à aimer notre prochain comme nous-mêmes, aimer et non juger ou blâmer.

Un non-croyant intéressé par l'Evangile prend conscience de son état de pécheur, car l'Esprit de Dieu travaille déjà en lui, mais il a peur du jugement de Dieu et d'être rejeté par

Lui. Notre rôle n'est pas de l'enfermer dans sa culpabilité et son sentiment d'indignité, mais de lui dire que Dieu a parfaitement pourvu à son rachat et veut le libérer de son péché.

En découvrant l'amour de Dieu pour lui, au travers de ce que nous en exprimons et manifestons, notre prochain, ou votre voisin, apprendra à aimer Dieu et c'est par amour pour Dieu, «nous l'aimons parce qu'Il nous a aimé le premier» (1 Jean 4,19, qu'il renoncera à sa mauvaise conduite après s'être repenti sous l'action du Saint-Esprit. N'oublions pas que nous ne sommes que des porteurs de lumière (des flambeaux: Phil.2, 15), des instruments (Rom 6, 19), des vases (1 Cor. 4, 7), des contenants. Le contenu c'est notre Seigneur Jésus qui remplit tout en tous. «Il faut qu'Il croisse et que je diminue» (Jean 3, 30).

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AVENEMENT

Février 1993 No 56
André Adoul
Texte intégral

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Retour en avant(concernent ceux qui s'éloignent du Seigneur)

Avec tristesse, nous voyons parfois des amis chrétiens s'éloigner du Seigneur et retrouver de mauvaises conduites. Or les paroles de l'Epître aux Hébreux (6, 4 à 7, ou 10, 26) ne semblent laisser à de tels amis aucun espoir de retour à Dieu. Quelle doit être notre attitude? Pouvons-nous prier pour que ces personnes retrouvent la foi? Le Saint-Esprit peut-il les amener à une deuxième repentance, ce que semble exclure ces versets bibliques? Quelle est votre position?

Effectivement, les paroles que vous mentionnez ne laissent apparemment aucun espoir à celui qui s'est détourné du Seigneur après l'avoir servi un temps: «il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés,... qui ont eu part au Saint-Esprit... qui ont goûté les puissances du siècle à venir et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance» (Héb. 6, 7). Ce propos redoutable peut jeter dans une grande détresse un père chrétien, une épouse, un frère en la foi...

 

1- Bien sûr, n'étant pas Dieu, il ne nous appartient pas de trancher en disant: «telle personne est à jamais perdue; pour elle, plus de retour possible ... ». Pas de cela! Seul celui qui connaît les coeurs et les circonstances sait ce qu'il adviendra de chacun.

2- Ces textes redoutables de l'épître aux Hébreux sont des avertissements solennels adressés à de vrais croyants ébranlés dans leur foi (Héb. 10, 32 et 35). L'intention de l'auteur sacré apparaît donc clairement: il veut seulement prévenir et arrêter tel ou tel de ses lecteurs qui serait tenté de s'éloigner de Dieu. Ainsi fait un père aimant qui menace son enfant uniquement pour l'empêcher de s'égarer ou de commettre l'irréparable. Redisons-le: dans l'Ecriture, toute parole est parole d'amour et de salut; il n'en est aucune qui soit énoncée pour perdre qui que ce soit. Toutefois, ne nous méprenons pas! Dieu n'a rien d'un père faible qui fait semblant de menacer sans être réellement résolu à sévir s'il le faut, car les avertissements divins sont suivis d'effet chez quiconque fait le sourd et persiste dans son péché.

3- Dans les communautés, la plupart des personnes se disent converties et témoignent même de leur foi, mais toutes sont-elles véritablement «nées de nouveau»? Il en est peut-être qui ont «goûté» le Seigneur mais ne l'ont pas «mangé» ils ne se sont pas confiés pleinement en Lui ni nourris de Sa personne. Leur conversion était intellectuelle ou reposait sur de vagues sentiments, l'indispensable repentance n'ayant pas eu lieu, ce qui explique en partie l'abandon qui s'en est suivi. N'ayant pas eu réellement «part au Saint-Esprit» (selon Héb. 6, 7), la menace formulée dans ce verset ne semble pas les concerner; alors pourquoi n'espérerait-on pas leur retour à Dieu, amorcé, cette fois, par une vraie repentance?

4- Et puis, en pensant à ceux qui sont tombés, il est bon de méditer quelques unes des innombrables paroles réconfortantes de l'Ecriture comme celle-ci: «que le méchant "retourne" à l'Eternel qui aura pitié de lui, Lui qui ne se lasse pas de pardonner (Es. 55, 7).

5- Les chrétiens, au soir de la vie peuvent se remémorer des cas précis où le «retour» qu'on n'espérait plus s'est produit après de longues années d'abandon. Je pense ici à telle chrétienne qui a renoué avec son Sauveur quelque trente ans plus tard à la suite d'une succession d'épreuves qui l'on poussée à la repentance; toujours fidèle, Dieu l'attendait comme le père du Fils prodigue, alors que son entourage chrétien l'avait oubliée depuis longtemps. Cette personne devait, par la suite, se montrer zélée pour l'Evangile. Un chrétien ne devrait jamais douter de la miséricorde divine; elle «dure à toujours».

C'est pourquoi ne cessons pas d'intercéder pour ceux qui ont perdu pied; le Saint-Esprit est puissant pour ramener au bercail une brebis égarée.

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La Bonne Nouvelle

5/95
William Mac Donald

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"Me voici, je puis aussi autrement! "

Par allusion au « Me voici, je ne puis autrement ! » de Martin Luther devant l'empereur Charles-Quint à la Diète de Worms (1521).

Lorsque la tolérance devient un péché.

Si la tolérance peut être une vertu, elle peut aussi trahir une inexcusable faiblesse de caractère. Quand aucun principe n'est en jeu, on peut apprécier quelqu'un qui tolère des différences. Une telle attitude permet une large gamme d'opinions, de méthodes et la diversité dans des points de vue sans importance. On ne s'expose pas au martyre pour des vétilles.

 

Il existe cependant une autre sorte de tolérance franchement insoutenable. C>est; celle qui se tait quand le nom de Dieu est blasphémé et Christ déshonoré. C'est le silence trompeur lorsque la vérité est en jeu. C'est le refus de s'insurger contre le mal. Une telle tolérance, qui supporte la tromperie et l'injustice, est un péché. Ceux qui déclarent que Jésus fut toujours tolérant devraient se donner la peine de lire Matthieu 23 qui contient une foudroyante condamnation de l'hypocrisie. Ce passage prouve une fois pour toutes que notre Seigneur était capable d'une vive indignation à "égard de la duplicité des chefs religieux. Ou bien qu'on lise également Apocalypse 2 : 1-20, où le Seigneur reprend l'église de Thyatire parce qu'elle tolère une prétendue prophétesse nommée Jézabel....

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Est péché toute tolérance

- qui refuse de démasquer un faux système ecclésiastique qui, par un Evangile tronqué, conduit des millions d'âmes à la perdition éternelle,

- qui va jusqu'à honorer son chef comme un grand évangéliste, alors que celui-ci anathématise en même temps des évangéliques en les traitant de loups,

- qui traite de diviseurs les prophètes de Dieu lorsqu'ils stigmatisent le culte des idoles, la vénération de Marie et les autres enseignements erronés d'une telle église,

- qui renvoie les convertis sous son emprise mortelle.

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AVENEMENT

Mars 1992 No 41
André Adoul
Texte intégral

 

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Doutes sur les dettes

Nous avons la possibilité d'acheter un appartement moyennant un modeste emprunt facile à rembourser. Bien que certains chrétiens nous encouragent à aller de l'avant, des amis très chers, nous déclarent qu'emprunter c'est s'endetter, chose contraire à la volonté de Dieu. Nous ne voudrions pas Lui désobéir. Pouvez-vous nous éclairer?

Merci de soulever cette question rarement abordée. Il est vrai que la Bible est catégorique concernant les dettes: «Ne devez rien à personne» (Rom. 13.8). Votre ami a donc raison: pas de dette! Mais est-il juste d'assimiler un emprunt à une dette? Prenons votre cas.

Puisque vous songez à acquérir un appartement, c'est que, de toute évidence, vous occupez un logement que vous louez moyennant un loyer. Après tout, cette location est un emprunt d'un type différent mais qui se nommerait «dette» si vous négligiez, refusiez ou étiez dans l'impossibilité de payer ce loyer. Etes-vous, pour autant, troublée d'avoir «emprunté» cet appartement?

Il faut savoir que dans l'Ancienne Alliance il n'était pas interdit à une personne dans le besoin de solliciter un prêt (sans intérêt pour l'israélite), la loi ordonnant même de secourir ainsi l'indigent (Deut. 15.7; Ex. 22.25; Lév. 25.35-37)?

Aujourd'hui le terme d'emprunt est surtout employé lorsqu'il s'agit d'un prêt souscrit auprès d'un organisme financier qui avance la somme demandée et fixe les modalités de son remboursement. On peut dire qu'un emprunt n'est pas une dette aussi longtemps que le débiteur est en mesure de tenir ses engagements. Il y a dette quand il y a défaillance. C'est le cas lorsque la personne

a) n'a pas l'intention de restituer le bien prêté ce qui est alors pure escroquerie: «le méchant emprunte et ne rend pas» (Ps. 37.21).

b) ou ne montre aucun empressement à rembourser les sommes dues, n'ayant aucun souci de régler les mensualités par négligence ou mauvaise volonté, attitude inconcevable chez un chrétien.

c) Ou encore n'a pas la possibilité de régler ses traites, accumulant ainsi les impayés. C'est le cas de gens dépensiers vivant au-dessus de leurs moyens lesquels se sont lancés inconsidérément dans des achats à crédit. La publicité de nos jours est si alléchante que beaucoup cèdent à la convoitise et ont la frénésie de posséder avant le temps; aussi s'engagent-ils dans des dépenses démesurées qui les conduisent à s'endetter... C'est à de telles personnes que va le cri du prophète: «Malheur à celui qui augmente le fardeau de ses dettes» (Hab. 2.6).

Je puis emprunter avec bonne conscience:

1) si c'est exceptionnellement que j'ai recours à ce moyen.

2) si l'opération envisagée (l'achat de votre appartement par exemple) a été mûrie et s'impose réellement.

3) si je possède des ressources suffisantes et sûres qui me mettront en mesure de régler fidèlement et régulièrement le prêteur. A ce sujet, il faut éviter de se fier aveuglément à un «plan de financement» trop optimiste, dressé hâtivement par une agence. La prudence commande de prévoir des frais supplémentaires non prévus dans les calculs. Le conseil de Jésus: «s'asseoir pour calculer la dépense» est toujours de saison.

4) Enfin, si j'éprouve quelque malaise à souscrire un emprunt d'une certaine importance, je renverrai ma décision à plus tard. Je tiens à avoir le «feu vert» de Dieu pour agir, sachant que «ce qui n'est pas le produit d'une conviction, est péché» (Rom. 14.23).

Comme vous me paraissez prudente et soucieuse de plaire à Dieu, il me semble que vous pouvez aller de l'avant s'il est vrai, comme je le crois, que les remboursements ne poseront pas de problèmes pour vous étant donnée votre situation. Ceci dit, c'est vous seule qui pouvez juger si, oui ou non, vous pouvez envisager cet achat. Que Dieu vous guide et vous garde de tout faux pas.

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Dieu, amour