LES FÊTES DE L'ETERNEL

Le Yom Kippour et son rituel spécial de sacrifices

 

Le bouc pour l'Eternel (Yahvé) et celui pour Azazel

Tout le 16ème chapitre du Lévitique est consacré à cette journée, qui est la plus sainte et la plus importante du culte sacerdotal de l'Ancien Testament. La particularité de ce jour ne résidait pas seulement dans le fait que ce n'était qu'alors, une fois l'an que le souverain sacrificateur pouvait entrer dans le lieu très saint, mais aussi qu'un animal du sacrifice était laissé en vie pour être envoyé dans le désert.

Nous trouvons les versets essentiels relatifs à cette cérémonie en Lévitique 16, 7-8 et 21-22: Il prendra les deux boucs et il les placera devant l'Eternel, à l'entrée de la tente d'assignation. Aaron jettera le sort sur les deux boucs, un sort pour l'Eternel et un sort pour Azazel.

... Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d'Israël et toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché; il les mettra sur la tête du bouc, puis il le chassera dans le désert, à l'aide d'un homme qui aura cette charge.

Le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une terre désolée, il sera chassé dans le désert »

Les deux boucs représentent ensemble un sacrifice; c'est ce qui ressort du verset 5, où il est écrit: «Il recevra de l'assemblée des enfants d'Israël deux boucs pour le sacrifice d'expiation». Le sort décidait alors lequel des deux animaux serait tué pour Yahvé - le sang de ce sacrifice devant être porté dans le lieu très saint -, et celui qui était destiné à être Azazel et chassé dans le désert. Ce terme «Azazel» est employé en hébreu moderne pour Satan. Mais dans tout l'Ancien Testament, il ne figure que trois fois en rapport avec le Yom Kippour et le bouc, qui devait porter les péchés d'Israël dans le désert; mais il n'est jamais utilisé pour désigner Satan et les démons. Cette fausse compréhension du sens du mot a ses racines dans l'idée que le bouc, sur la tête duquel étaient mis tous les péchés d'Israël, devait les reporter à leur origine, Satan. Ce point de vue apparaît dans le livre apocryphe «Hénoch», qui vit le jour entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Mais cela signifierait que l'on envoyait un sacrifice à Satan - une conception qui est indéfendable, étant donné que les deux boucs ne constituaient qu'un seul sacrifice pour l'Eternel. De même, la racine linguistique ne permet pas d'identifier «Azazel» à Satan. Plus logique est la théorie qui explique que le mot est composé de «Az» pour bouc et «azel» pour «ôter» ou «chasser». Un parallèle à Azazel peut être trouvé en Lévitique 14, 1-9 dans le traitement cérémoniel d'un lépreux au jour de sa purification. Deux oiseaux purs étaient alors nécessaires: l'un était égorgé, l'autre trempé dans le sang de la bête tuée pour être ensuite lâché dans les champs en symbole de la totale disparition de la maladie mortelle. Ces deux oiseaux étaient aussi considérés comme un seul sacrifice. Cette compréhension du concept «Azazel» nous porte à voir de manière figurée dans le bouc pour Azazel, jésus, qui, ainsi que Jean-Baptiste l'a déclaré, a ôté pour nous les péchés: «Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde» (Jean 1, 2 9). Oui, Il a porté les péchés dans un lieu où leur mémoire est effacée.

Par cette cérémonie centrale et chargée de signification au jour du Yom Kippour, Dieu parla encore de façon remarquable, avant la destruction du Temple, 40 années durant pour adresser des avertissements aux responsables du peuple d'Israël. Tirer le sort pour les deux boucs était un signe agréable à l'Eternel, le sort pour Yahvé se trouvant en effet dans la main droite du sacrificateur. Dans le Talmud (Yoma 39a), il est dit au sujet d'un mauvais présage: A l'époque précédant la destruction du Temple, le sort pour Yahvé ne se trouva plus pendant 40 ans dans la main droite du sacrificateur. La même chose se faisait en rapport avec le bouc qui était envoyé dans le désert. Selon un usage ancien, un ruban rouge était attaché à la porte du Temple avant que ne fût chassé le bouc dans le désert. Ce ruban devait devenir blanc, si le sacrifice était agréable à Dieu et les péchés du peuple pardonnés. Mais durant la période qui précéda la destruction du Temple, le ruban ne devint jamais blanc tout au long des 40 années - un signe avant-coureur de malheur (Talmud, Yoma 39a et b). Chose intéressante à noter: 40 années se sont écoulées après que Jésus eut porté, comme Agneau de Dieu, les péchés du monde, rendant ainsi sans objet le service sacerdotal et le temple; car Il déclara que de ce bâtiment, il ne resterait pas pierre sur pierre.

Le jour du Yom Kippour, l'élément capital des cérémonies était la repentance quant aux péchés. Il est mentionné à deux reprises en Lévitique 23, 26-32 que celui qui ne s'humilierait pas et ne se repentirait pas devant Dieu devrait être ôté du milieu du peuple. En Matthieu 3, jean le baptiseur exhorte instamment les Israélites à se repentir; et il déclare au verset 8: «Produisez donc du fruit digne de la repentance. » Pareillement, jésus a dit en Luc 13, 7: «Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n'en trouve point. Coupe-le!,, Nous voyons clairement dans l'histoire d'Israël combien solennelles étaient les paroles du Seigneur. Le message de la repentance vaut pour chacun de nous également, tout comme celui du Yom Kippour avait jadis un côté personnel: «Toute personne qui ne s'humiliera pas ce jour-là sera retranchée de son peuple» (Lév. 23, 29).

FREDI WINKLER

Nouvelles d'Israël Septembre 2000

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