Sainte messe pour la gent animale

Un grand nombre de fidèles et leurs amis à quatre pattes ont afflué aux vêpres pour une cérémonie célébrant saint François d'Assise, protecteur des animaux. Il considérait ces derniers comme ses «frères et soeurs». (PHOTOS)STUDIO CURCHOD

source: 24 heures.ch


L'église a ouvert ses portes aux quadrupèdes, à l'occasion de la fête de saint François d'Assise. Récit d'une bénédiction peu commune.

Proclamé par le pape Jean Paul II patron céleste des écologistes le 29 septembre 1979, saint François d'Assise passe avant tout pour être le protecteur des animaux. La fête de celui qui est aussi appelé le «saint aux oiseaux» est célébrée le 4 octobre &emdash; date promue Journée mondiale des animaux &emdash; et c'est précisément à cette occasion que l'abbé montreusien Olivier Jelen a conçu l'idée d'une messe en l'honneur de ceux que François considérait comme ses «frères et soeurs». Samedi soir, donc, l'église catholique de Montreux a vu affluer aux vêpres un grand nombre de fidèles de tous âges accompagnés de leurs non moins fidèles compagnons. Chiens de race, toutous minuscules, mâtins imposants ont pris place, dès 18 heures, dans les travées. Un chat et deux volatiles en cage avaient également fait le voyage. Craignant que son minet ne prenne la poudre d'escampette dans la nef, une propriétaire l'avait même fait représenter à l'office par une peluche plus vraie que nature.

Le chant d'entrée pouvait commencer. «Tressaillez de joie! Tressaillez de joie!», a repris l'assemblée avec une ferveur intacte, tandis que quelques aboyeurs jappaient entre les bancs.

Onze mille espèces menacées

L'homélie de l'abbé Jelen s'est axée sur le respect de la nature en général et des animaux en particulier. Il a évoqué ces 11 000 espèces menacées, ce chimpanzé qui partagerait 98% de son patrimoine génétique avec l'homme, cette dignité enfin que le Créateur a conférée à l'animal, «notre humble frère». Méditatives, les ouailles n'en ont pas perdu une miette, mais les chiens avaient la tête ailleurs, peut-être vers ces gamelles regorgeant de croquettes qu'une main charitable avait déposées à l'entrée.

La sébile est ensuite passée de main en main pour recueillir les dons destinés à la Société vaudoise pour la protection des animaux. Ont suivi l'eucharistie, que certains ont reçue avec Médor en laisse, et la bénédiction tant attendue des protégés de François d'Assise. Désireux d'un contact direct avec la main de l'abbé, quelques paroissiens lui ont présenté leur animal. Après quelques caresses dispensées avec générosité, la messe était dite.

EDOUARD CHOLLET

 

source: 24 heures.ch