Possession démoniaque et maladie mentale: attention danger!?

 

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L'exposé de cet article touche à une réalité délicate et cherche à sensibiliser les chrétiens face à la différence existant entre la possession et la maladie mentale.

Certaines personnes semblent souffrir d'une maladie étrange, associée à des symptômes (visibles ou non) et dont elle ignore l'origine. Du point de vue chrétien, celle-ci pourrait être parfois amenée à considérer ses problèmes uniquement sous l'aspect spirituel.

Plusieurs d'entre-elles vont aller consulter un conseiller spirituel à ce sujet. Il est vrai que la possession est un phénomène présent dans notre société. En outre, poser un diagnostic juste en regard à certaines manifestationsd'ordre physiologique et psycho-affectif ( le délire, la paranoïa, la schizophrénie, les crises d'épilepsie) demande de considérer les aspects neurologiques et cognitifs (structure de pensée en relation avec notre affectif) de la personne.

Malheureusement nous sommes, comme intervenants chrétiens plus sensible à l'aspect spirituel du ou de la malade. Souvent et en toute bonne foi, la personne qui consulte croit qu'elle est possédée du démon. Cependant, établir un diagnostique entre la possession démoniaque et la maladie mentale est complexe et demande un avis professionnel. Manquer de prudence à cet égard peut sérieusement traumatiser l'être souffrant devant vous. Dans ce type de situation, une consultation avec un professionnel chrétien possédant une expertise psycho-sociale ainsi qu'une solide connaissance du paranormal serait fortement suggérée. Il est vrai que tout chrétien peut chasser les démons, c'est biblique.

En outre, nous croyons qu'il est nécessaire de prendre en considération l'ensemble des faits constituant l'histoire de vie de la personne concernée. Seule une consultation avec un intervenant qualifié pourra diriger l'individu vers la solution la plus adéquate en cas de maladie mentale. Faire face à la possession démoniaque en négligeant de considérer les différents paramètres et enjeux composant la trame de la vie de la personne, cause de sérieux préjudices et ajoute à la maladie déjà présente.

Annoncer à quelqu'un qu'il est possédé c'est créer un choc important qui peut avoir des répercussions sur toute sa vie. Le responsable d'église se doit de porter une attention particulière quant à l'accompagnement des personnes brisées et malades ou encore subissant la torture résultant d'expériences avec des êtres démoniaques.

Prenons par exemple ce cas ou le jeune homme s'est fait «exorcisé» trois fois et qu'à la dernière «séance» le pasteur lui déclare qu'il ne sera jamais délivré, puisqu'il «ne veut pas»...(cas réel de schizophrénie). Un responsable inexpérimenté ou ignorant de ces enjeux importants pourrait penser, voire suggérer que la source de son mal, dépend de son manque de foi. Dans la même veine on pourrait donner à penser qu'un péché quelconque dans sa vie ouvrirait «une porte» sur une supposée intrusion d'un être démoniaque en elle.

Les angoisses créées par l'impact de telles affirmations peuvent être déterminantes pour le sujet et causer des torts irréparables spirituellement. Par contre, nous avons à prioriser l'importance d'une relation profonde et intime avec Dieu. C'est la raison d'être et de vivre du chrétien. Notre vie ne devrait pas être peuplée de luttes constantes ou de recherche à comprendre le «fonctionnement» des légions démoniaques. Dieu est au-dessus des «guerres spirituelles» et il est notre père. Mettre trop d'emphase sur les possibles relations avec des démons et des attaques, devient un terrain propice à créer une sorte de psychose collective ou développer la fixation pouvant aller jusqu'à la compulsion (vouloir continuellement nettoyer son environnement «spirituel» ).

La parole de Dieu nous dit de prendre garde et de faire preuve de discernement, et ce dans la perspective de l'Amour de Dieu tel que Paul nous l'explique si bien dans l'épître aux Corinthiens (1Co. 13). L'accompagnement de personnes souffrant de problèmes psychiques ou spirituels demande une certaine disposition d'esprit, un désir réel d'aide dans des circonstances particulières et souvent difficile.

Une connaissance des maladies mentales et de leur évolution permet de mieux comprendre la souffrance de l'autre et de déterminer s'il y a lieu de référer la personne à un professionnel dans le domaine. Parfois une expertise médicale est indiquée, particulièrement lorsqu'une personne se croit ou qu'on croit possédée, afin d'identifier la source de certains symptômes physiques et / ou psychiques apparents.

Une petite réunion de prière, organisée de manière informelle encourage l'être souffrant, l'aidant à la sécuriser au fur à mesure qu'elle entre en relation avec Dieu dans la prière.

J'ai basé cet exposé, quoique très succinct, sur plusieurs années d'intervention auprès de cas dit «lourds», en collaboration avec une collègue chrétienne qui est chercheure et conférencière. Au cours de nos années de pratiques, nous avons déjà travaillé sur des cas de possessions qui avaient besoin de délivrance ainsi que référé à des praticiens spécialisés des cas relevant de la maladie mentale.

Nous aimerions terminer ce court exposé en citant un extrait du livre « Entourer les faibles» (Ebv édition, Bâle, Suisse, 1991) du dr Samuel Pieffer, psychiatre et psychothérapeute chrétien, touchant particulièrement la schizophrénie:

«Est-ce à dire que l'occultisme ne joue aucun rôle dans la schizophrénie? On pourrait répéter à ce propos ce qui a été dit concernant le lien entre le péché et la schizophrénie. Les schizophrènes aussi peuvent avoir trempé dans l'occultisme. La confession et les prières en vue de la délivrance ne résolvent cependant pas tous le problème. On cause de grands torts aux chrétiens qui traversent des crises de schizophrénie en les déclarant possédés ou influencés par des puissances démoniaques et en les soumettant à des rites fastidieux destinés à chasser les esprits mauvais. Souvent, les prières formulées dans cette situation aggravent la psychose, comme le reconnaît indirectement le docteur Margies lui-même: «celui dont la foi décroche souffre d'amères déception»(p.145-146)

Pour de plus amples renseignements vous pouvez me rejoindre par courrier à yvandagenais@hotmail.com Pour une consultation privée, vous trouverez les coordonnées nécessaires ci-dessous

Yvan Dagenais

psychosociologue, psychothérapeute

Clinique médicale Servir Plus

(450) 686-9037