L'attente de chaque nouveau millénaire génère des sentiments assez contradictoires: d'inquiétude pour les uns, d'espoir pour d'autres. La croyance populaire veut que le passage d'un millénaire à l'autre coïncide avec des événements majeurs, des accomplissements spectaculaires, comme si l'histoire allait faire un bond en avant !
Catastrophistes et utopistes se rejoignent sur un point : leur ignorance du Dieu souverain, Maître de l'univers, qu'il a créé et au sein duquel Il poursuit Son oeuvre de rédemption, de recréation jusqu'à ce que toutes choses, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre soient « réunies en Christ ». cf. Eph. 1 : 8-10 et Col. 1 : 20.
Le Maître de l'univers est aussi le Maître de l'histoire
Les chrétiens savent cela et le croient ardemment. Ils prêtent attention à la parole prophétique - qui décrit le déroulement du plan de salut au sein de l'histoire de l'humanité - parole prophétique de la Bible, « lampe qui brille dans un lieu obscur », c'est-à-dire au milieu de notre monde de ténèbres. cf. II Pierre 1 : 12-21.
Cette lampe a éclairé des millions d'hommes et de femmes au cours des siècles « pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu telle qu'elle apparaît sur la face de Christ » cf. II Cor. 4 : 6. Jésus Lui-même n'a-t-il pas dit, dans la prière sacerdotale : « Père, l'heure est venue ! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que tu Lui as donné le pouvoir sur toute chair, afin qu'il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu Lui as donnés. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » Jean 17 : 1-3
Au sein des épreuves que nous endurons dans ce monde obscur, difficile, hostile, nous attendons Celui qui va apparaître comme étant l'Alpha et l'Oméga, le Premier et le Dernier, le commencement et la fin, Celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. cf. Apoc. 22 : 12-13 ; 1 : 7-8.
«Nous l'aimons sans l'avoir vu et nous croyons en Lui sans le voir encore, nous réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse parce que nous obtiendrons le salut de nos âmes pour prix de notre foi. » cf. 1 Pierre 1 : 6-9
Ainsi, Celui qui est au centre de l'histoire est l'unique objet de notre foi et de notre espérance. Au seuil du troisième millénaire, et alors que d'immenses défis attendent l'humanité et que des entreprises de séduction universelle sont fomentés dans les coulisses, la véritable Lumière, qui est le Christ des Ecritures et de l'histoire, peut éclairer et sauver tout homme qui vient sous ses rayons bienfaisants.
Après ce préambule j'aimerais entrer dans l'actualité, sur deux plans :
A. Les défis du troisième millénaire dans le domaine temporel
B. Les défis confrontant le christianisme biblique et historique.
A. Les défis du troisième millénaire dans le domaine temporel
La presse et les autres médias se font l'écho de la réflexion engagée « sur les enjeux du troisième millénaire ». Je ne peux ici que faire un «survol» de l'article de Guy Mettan : « Les dix défis du "le millénaire», paru dans la Tribune de Genève du 1 er et 2 février 1997.
- La dégradation de notre environnement se poursuit, en dépit des recommandations du Sommet de Rio (1992) qui insistaient sur le fait « que notre planète est unique et que nous ne pouvons pas en changer » !
- Alors que le cadre de notre vie se détériore la population du globe ne cesse d'augmenter. Comment pourra-t-on faire face aux besoins de 50 milliards d'habitants en l'an 3000? A ce phénomène s'ajoute celui du vieillissement de la population : «35 ans au temps des Romains, 75 ans au XXe siècle, 150 ans au siècle prochain ? »
- L'intégration des milliards d'hommes et de femmes du Tiers Monde, «exclus de l'économie et des centres de décision mondiaux » constitue un défi colossal ! Les masses défavorisées du Sud vont se déverser dans notre hémisphère !
- Instruite par les épisodes sanglants de la Somalie, du Golfe, du conflit bosniaque, du génocide du Rwanda, « des déchirements afghans », l'O.N.U.- doit se doter de moyens nouveaux et rapides pour faire face à « l'explosion de violences spontanées » d'où qu'elles surgiront.
- Avec la mise en activité d'un système d'information et de communication planétaire instantané (INTERNET) apparaissent deux dangers dont le second est la conséquence du premier : «la globalisation homogénéisante des économies et des cultures et la résurgence des tribalismes locaux »
- La mondialisation a sa grande part dans le problème de l'emploi :
« la globalisation des économies conduit à l'exclusion du marché du travail de la bonne partie de la population active du tiers monde mais aussi d'une part croissante des salariés des pays riches. Une chose est sûre: plus jamais le monde ne connaîtra le plein emploi tel que nous l'avons connu entre 1950 et 1980. »
Je n'ai pas épuisé toute la matière. de l'article de Guy Mettan, qui comporte aussi le défi éthique et le défi spirituel. Cet aspect sera traité sous le point B : « Les défis confrontant le christianisme biblique et historique».
Ce qui vient d'être évoqué sur le plan temporel souligne le fait que notre monde se trouve devant de redoutables impasses qui sont en grande partie la conséquence de son refus de Dieu et de Ses lois. Du fait du péché « la création a été soumise à la vanité... avec l'espérance qu'elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. » C'est ce qui arrivera quand Christ descendra du ciel pour rétablir toutes choses! cf. Rom. 8: 19-25 et Actes 3 : 1 9-21 .
En attendant ce jour glorieux vivons dans le respect de ce que Dieu a créé et institué et soutenons toute mesure qui va dans le sens du maintien de l'ordre créationnel, de l'ordre moral, civil et social. Par dessus tout «... brillons comme des flambeaux dans le monde, portant la parole de vie. » cf. Phil. 2 : 15.
B. Les défis confrontant le christianisme biblique et historique.
- Le monde actuel est dans une situation paradoxale. D'un côté, et très majoritairement, il a rejeté la révélation biblique, les fondements de la morale et de la vie spirituelle posés et proposés par le Dieu Trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit -, le seul vrai Dieu, Créateur et Rédempteur. L'on voit, en notre fin de siècle, les conséquences effroyables de ce rejet dans la vie des individus, des couples, des familles, de la société et des nations! Tout se désintègre ! Alors...?
- Alors, d'un autre côté, ce monde qui «se vantant d'être sage est devenu fou » (cf. Rom. 1 : 18-24) est obligé de recourir quand même à quelques valeurs et principes reconnus par la conscience collective comme étant nécessaires à la survie de l'humanité ! Guy Mettan en donne deux exemples :
«Chaque être humain - blanc ou noir, homme ou femme, riche ou pauvre - doit être traité humainement » ; « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse ».
Le lecteur constatera qu'il n'y a rien de nouveau dans le succédané d'éthique, qui ne dit rien des moyens divins de régénérer les hommes pécheurs et de les rendre capables de se conduire selon «une justice et une sainteté que produit la vérité » cf, Eph. 4 : 20-24.
Quand reconnaîtra-t-on qu'il ne peut y avoir pour notre monde, paix, harmonie, sécurité sans Jésus-Christ, le Prince de la paix? cf. Eph. 2 : 11 -18 ; Rom. 5 : 1 -2 ; Col. l : 19-21 ; Es. 9 : 5 et Jean 14 : 27.
- Le paradoxe dont j'ai parlé s'étend au fait que l'humanité, outre la morale de remplacement qu'elle concocte, veut également une spiritualité de pacotille d'où le Dieu de la Bible sera banni, ainsi que la Croix de Jésus-Christ et la nécessité de se repentir et de se convertir pour la rémission des péchés. Cette humanité est pleine de l'« Orient » (cf. Es. 2 : 6) et mûre pour accueillir une religion syncrétiste, c'est-à-dire un système qui tend à fondre plusieurs doctrines différentes. Pendant des années, le journal « La Vie Protestante » a consacré une rubrique aux fêtes païennes jusqu'à ce que quelques femmes courageuses dénoncent cela comme un comble! Le responsable de cette rubrique infâme s'est montré très vexé de la saine réaction de paroissiennes réformées dont le courage, l'honnêteté spirituelle et intellectuelle, le simple bon sens devraient amener le rouge de la honte sur le front de certains « ministres déchus » du protestantisme! Que le lecteur prenne connaissance des reproches adressés à l'Eglise de Sardes dans Apoc. 3:1-6, reproches qui peuvent s'appliquer à un protestantisme apostat et moribond.
La Bonne Nouvelle 4/97
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