Quand mes prières montent, un voile descend

 

Mon désir profond est de servir Dieu et de lui consacrer du temps, en particulier dans la prière. Or, chaque fois que je me mets à prier, j'ai l'impression qu'un voile tombe entre Dieu et moi. Je ressens un malaise indéfinissable. Le Seigneur me serait-il hostile, refuserait-il de m'accueillir? Y aurait-il quelque interdit caché qui serait la cause de Ses réticences? Pourtant, c'est au moyen du sang de Jésus que je m'approche de Lui. Sans doute faut-il que je m'humilie et cherche l'interdit qui me coupe de Dieu. Aidez-moi, s.v.p.

Je devine que vous êtes une personne soucieuse de plaire au Dieu de sainteté. Toutefois, et si honnêtement vous ignorez l'interdit que vous tenez à déceler, je vous conseille vivement d'interrompre vos recherches. En effet, s'il y avait quelque interdit, le Seigneur vous l'aurait déjà révélé. Ne jouez pas le rôle du Saint-Esprit, vous l'attristeriez.

Donc pas d'introspection qui ouvrirait la porte à l'Accusateur car il vous montrerait - en les dramatisant - des fautes que Dieu ne tient pas à vous signaler. Père aimant, il n'est pas de ces parents impitoyables qui découragent leurs enfants en ne laissant rien passer, dénonçant à longueur de journée même les plus petits écarts.

Le Dieu qui voit tout couvre d'innombrables péchés que l'introspection risque de ramener à la surface. Pour cette raison, ne faites pas la chasse aux interdits, mais tenez-vous humblement dans Sa lumière, déterminé à obéir aux injonctions de l'Esprit saint.

Les expressions que vous employez m'éclairent: Je ressens, j'ai l'impression . . . Avouez que le voile dont vous me parlez est chose bien vague. Seriez-vous seulement capable de me décrire ce voile? J'en doute. Le Dieu lumière ne laisse jamais les siens dans le flou et les tourments. Il convainc, éclaire et chasse toute perplexité.

Les promesses de la Bible vous rappellent en particulier que le chemin du sanctuaire est ouvert et reste ouvert pour quiconque se confie dans le Christ et dans son oeuvre expiatoire. Soyez donc résolu à marcher, non par les sentiments, mais par la foi comme nous y exhorte l'Ecriture (Hab. 2, 4, Rom. 1, 7 et Héb. 10, 38); par la foi toute simple qui se moque des sentiments les plus contraires.

Ce voile imprécis dont vous me parlez, est très certainement l'haleine du diable qui veut vous ébranler; il serait trop heureux de vous faire perdre pied en vous tenant éloigné de Dieu. Et il y a réussi.

C'est pourquoi, «Résistez-lui avec une foi ferme» (I Pierre 5, 9). Franchissez ce voile imaginaire, vous en avez les moyens car il a été «déchiré au Calvaire» afin que vous puissiez vous approcher du Dieu de sainteté (Mat. 27, 51; Héb. 9, 8). Vous avez désormais «une libre entrée dans le sanctuaire au moyen du sang de Jésus» (Héb. 10, 19). C'est pourquoi, en dépit même de ce que vous pouvez ressentir, «approchez-vous avec assurance» du Dieu de la grâce (Héb. 4, 16).

Et si ce voile s'interpose encore entre Lui et vous, dites simplement au Seigneur: «0 Dieu! Je refuse de me laisser troubler par Satan. Je tiens pour sans valeur et sans importance ces impressions qui m'ont jusqu'ici perturbé. Je te loue pour l'accueil que tu réserves à tes enfants qui s'approchent de Toi «au moyen du sang de Jésus» car je sais que «Tu es proche de ceux qui t'invoquent avec sincérité (Ps. 145, 8). Alléluia!» Puis, tenez-vous en repos devant votre Dieu. Il apaisera votre coeur avant longtemps. Il va de soi que si l'Esprit saint vous signalait quelque infidélité, alors sans tergiverser vous renonceriez au péché en acceptant le pardon qui rétablit les bonnes relations avec le Dieu fidèle.

C'est par la foi que tombent les plus hautes murailles. Donc, bon courage, «les regards sur Jésus»!

André Adoul

AVENEMENT Octobre 1990 No 19

© L'Avènement - Tous droits réservés pour tous pays

 

ACCUEIL