Qu'est devenue la Vérité? ...

Une bonne nouvelle pour vous!

 

À écouter certains discours prononcés sur les « places publiques » et à lire des articles, et autres études de haut niveau théologique, publiés dans des revues ou journaux bien pensants, vous parviendriez à la conclusion que LA VÉRITÉ n'existe pas. Vous apprendrez que de LA VÉRITÉ, en fait, on ne connaîtrait que des esquisses, des traits voilés qu'il s'agit de découvrir sous ses multiples facettes au travers de l'enseignement de toutes les religions du monde! Affirmer des certitudes tiendrait d'un « fanatisme insensé» (1) (sic) face à la complexité de notre situation, révélée par les Docteurs de la Loi modernes, ou plutôt post-modernes.

Qu'allons-nous conclure de ces affirmations? Que la Vérité n'existerait plus? Oui, qu'elle serait jetée par terre, foulée aux pieds (cf. Daniel 8:12)? Ces affirmations mensongères sont destinées à détruire la foi de ceux qui placent toute leur confiance dans la Révélation de Celui qui a affirmé: «Je suis la vérité». Eh bien, soyez rassurés, nous avons une bonne nouvelle à vous confirmer, à vous qui avez cru en elle depuis votre enfance, ou vous qui l'avez découverte en Jésus à un moment particulier de votre vie d'adulte: LA VÉRITÉ EXISTE, toujours encore, bel et bien! Elle est même là, à votre portée!

Ils ont des titres qui imposent le respect. Leurs déclarations brillantes vous impressionnent, vous n'osez mettre en doute leur savoir! Quel poids pourrait donc avoir une foi traditionnelle devant les affirmations de ces Maîtres à penser? En effet, la seule certitude qu'ils professent est qu'on ne peut pas savoir! Nous respectons les personnes, mais de celles qui mettent en danger la foi des enfants de Dieu, il faut dénoncer l'hypocrisie (1 Tim. 4:2), car elles répandent de fausses doctrines.

La vérité qui a été l'objet de la foi des enfants de Dieu depuis 2000 ans, cette vérité-là est soumise à des attaques de toutes sortes, tantôt subtiles, tantôt grotesques. Examinons trois cas illustrant les dérives dont nous sommes les témoins aujourd'hui:

 

1. Commençons par dénoncer l'erreur là où elle est la plus flagrante. Un exemple patent en est le discours prononcé par le Cardinal Joseph Ratzinger à la Sorbonne, lors du colloque «2000 ans après quoi?», le 27/11/99. (2) Tout l'esprit du discours apparaît dans son introduction. En voici le résumé:

Au terme du 21 millénaire, le christianisme se trouve dans une crise profonde. Peut-on, aujourd'hui encore, appliquer la notion de vérité à la religion ? Peut-on connaître la vérité sur Dieu? La situation de l'homme contemporain est comparable à celle de ces aveugles de la parabole bouddhiste qui devaient découvrir ce qu'est un éléphant en le tâtant. Les conclusions déduites de l'expérience furent: «C'est comme une corbeille tressée... c'est comme un pot... c'est comme une barre de charrue... c'est comme un pilastre ». Face aux secrets du divin nous sommes tels ces aveugles, et «le christianisme ne se trouve en aucune manière pour la pensée contemporaine dans une position plus positive que les autres - au contraire: avec sa prétention à la vérité, il semble être particulièrement aveugle face à la limite de notre connaissance du divin, caractérisée par un fanatisme particulièrement insensé qui prend incorrigiblement pour te tout le bout touché par l'expérience personnelle » (3).

Aucun commentaire n'est nécessaire pour montrer où est l'erreur! La question qui se pose après avoir pris connaissance d'un tel discours est: «comment a-t-on pu en arriver là?» Cela se produit par glissements successifs, plus ou moins rapides. Si vous regardez autour de vous, dans nos milieux, vous constaterez que toujours plus d'évangéliques admettent que les catholiques sont nos frères... Ne parlons pas de la multitude d'étapes intermédiaires, dites d'ouverture ou de tolérance, de reconnaissance réciproque en cours de développement!

 

2. Si, justement, parlons-en pour ne citer qu'un exemple de ces dérives, qui ne sont pas comparables, il est vrai, aux affirmations d'un Cardinal Ratzinger! Cela s'est passé au Congrès Charismatique à Nuremberg en mai 1999. Devant une assistance de 4200 personnes, le Professeur catholique Cantalamessa (4) a obtenu un grand succès en déclarant: «aucune église n'a le monopole du Saint-Esprit». Le message a porté à tel point que le pasteur R. Pinke du Centre Chrétien de Francfort s'empressa de reconnaître, au micro: -Nous avons péché, en tant que jeunes communautés, lorsque nous pensions mieux faire que nos précurseurs spirituels » (sous-entendu la hiérarchie catholique). À la même occasion l'accent a été placé sur « une pluralité réconciliée - ou sur - l'unité dans la diversité » par l'évêque coadjuteur de Mainz, entraînant des applaudissements frénétiques!

De quel esprit et de quelle unité s'agit-il? L'esprit ici est celui de la confusion religieuse et non le Saint-Esprit des Écritures. L'unité n'est pas celle selon Jean 17:22, mais celle qui conduit à l'unité mondiale de toutes les Églises apostates. Où se trouve le don du discernement des esprits dont parle l'apôtre Paul dans 1 Cor. 12:4-11 ?

 

3. À côté de telles affirmations et manifestations antibibliques, nous sommes exposés à des enseignements beaucoup plus subtils, apportés par des personnes dont l'honnêteté intellectuelle semble totale. Des personnes qui respectent votre attachement à une interprétation - à l'ancienne » de la Parole de Dieu. Néanmoins, par souci de «respecter» ou plutôt de suivre « l'évolution» de l'histoire, ils vous diront qu'il est nécessaire, du moins valable, de « réfléchir à la stratégie d'adaptation du christianisme à la société d'aujourd'hui». Je cite là les mots mêmes de Pierre Gisel. (5)

Un esprit aussi ouvert et brillant, soucieux de faire oeuvre utile en cherchant à démontrer la nécessité d'adapter le christianisme à la société contemporaine, ne représente-t-il pas une séduction bien plus subtile? Arrêtons-nous encore quelque peu sur l'argumentation du Professeur Gisel.

Après avoir montré en une analyse critique de l'évolution du protestantisme, depuis la Réforme, que ce dernier «est une stratégie d'adaptation à la modernité», il est convaincu que la foi est un système de pensée fait pour s'adapter aux situations changeantes du monde et à son «évoIution». Le christianisme aurait à «s'incarner véritablement dans la société d'aujourd'hui» (sic). Pierre Gisel ne veut plus «s'accommoder d'une théologie du Kérygme et de la pure prédication d'un message ou d'une Parole» (sic).

S'il est vrai que notre message aujourd'hui doit prendre en compte le contexte moral et scientifique de l'homme actuel, comme l'apôtre Paul l'a lui-même fait pour les hommes de son temps (cf. son discours à Athènes en Actes 17:16ss), la parole que nous avons à lui adresser reste la même que celle de Paul: un appel à la repentance et une annonce du jugement à venir! Le Seigneur lui-même a insisté sur le même message, répétant par deux fois dans Luc 13: 3 et 5: « Si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement»!

C'est la prédication de la folie de la croix qui reste le message le plus urgent aujourd'hui! Il n'y en pas d'autre pour l'homme de tous les temps, fussent-ils post-modernes! Il n'y a pas d'autre Évangile (Gal 1 :6-9). Nous n'avons pas à chercher à plaire aux hommes (Gal 1 : 10), serait-ce aux hommes de notre temps!

 

Quelles leçons pouvons-nous tirer de la situation actuelle? Trois questions vont nous aider à faire cet exercice:

D'abord: «Qui est encore prêt à accepter une telle Parole?» Pas ceux qui recherchent le succès tel qu'il est compris par la plupart aujourd'hui! La réponse se trouve dans une autre question, celle que le Seigneur a lui-même posée: «Quand le Fils de l'homme, viendra trouvera-t-il la foi sur la terre ?» (Luc 18:8)

Voilà donc le drame qui se déroule sous nos yeux. L'homme ne veut plus reconnaître qu'il est, par nature, rebelle devant Dieu, ni admettre qu'il mérite un châtiment, surtout pas un châtiment éternel. Non, il se lève de grands théologiens, tel un John Stott, une référence sans cesse citée dans les Facultés de Théologie et Écoles Bibliques, et avec raison, car il a écrit des choses très intéressantes et très utiles, mais il a aussi affirmé, par rapport aux peines éternelles: «je qualifie ce concept d'intolérable»! (6) Croire ce que Dieu dit exige de notre part une foi sincère.

Ensuite: «Comment allons-nous comprendre les Écritures aujourd'hui?» Avons-nous besoin des lumières de ces «docteurs de la loi modernes » que sont certains théologiens actuels? Ou pouvons-nous compter sur l'aide du Saint-Esprit, le Consolateur que le Père a envoyé pour nous enseigner toutes choses ? (Jean 14:26) et qui convaincra le monde, aussi le monde actuel, de péché, de justice et de jugement? (Jean 16:8) Pour défendre la vérité nous combattons avec des armes qui sont puissantes devant Dieu «pour renverser les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu» (2 Cor. 10: 4-5). Oui, nous pouvons affirmer que la vérité existe encore aujourd'hui, car elle est éternelle. La bonne nouvelle c'est que cette vérité est à notre portée: dans les Écritures éclairées par le Saint-Esprit, et: par le témoignage du Saint-Esprit confirmé dans les Écritures. Laissons à leur dialectique ceux qui dissèquent les Écritures pour les rendre agréables aux oreilles de ceux qui les écoutent, attirant ainsi la colère de Dieu sur eux. «Il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine... » (2 Tim. 4:3-4, 1 Tim. 4: 1). Nous sommes dans ces temps-là. Rappelons-nous que la vérité n'est révélée qu'à ceux qui sont prêts à s'y soumettre par une foi obéissante et joyeuse!

Et enfin: «Sommes-nous de ceux qui ont accueilli l'amour de la VÉRITÉ pour être sauvés ? » (2 Thess. 2: 10) ou bien sommes-nous de ceux qui tordent le sens des Écritures pour leur propre ruine et pour la ruine de ceux qui les écoutent? Il est tout à fait «poIitiquement correct» aujourd'hui de reposer la question millénaire: «Dieu a-t-il réellement dit?» Ne nous jetons pas la pierre, nous sommes tous sujets au doute à un moment ou un autre. Mais l'Écriture nous dit, lorsque Satan ou l'un de ses serviteurs nous tente, de lui « RÉSISTER AVEC UNE FOI FERME» et de nous emparer des PROMESSES - qui elles aussi sont inébranlables - de Celui qui a dit: «Je suis Le Chemin, La Vérité et La Vie. Nul ne vient au Père Que Par Moi». Ainsi, pour comprendre les Écritures il faut les accueillir avec obéissance, foi et amour.

Conclusion: Les voies de Dieu sont parfaites, la Parole de Dieu est éprouvée (Ps. 18:31), mais l'homme a cherché bien des détours (Eccl. 7:29) et son coeur est mauvais (Jér. 3:17). Cependant, pour vous qui craignez Dieu, nous avons une BONNE NOUVELLE à vous rappeler: La Vérité existe, pour sûr, et elle nous dit: Je suis le Chemin, le vrai, le seul. Nous ne le connaissons pas seulement par expérience, nous le connaissons surtout parce qu'Il s'est révélé lui-même. Il a dit encore: «Je suis l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. » (Apoc. 1 :8) Un jour « tout genou fléchira devant Lui et toute langue confessera que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.» (Phil. 2: 10-11).

Eric Ropp

ACCUEIL

.

1) Allusion au discours prononcé par le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi au Vatican, (voir «Le Monde» du 03.12.99). Un extrait de ce discours occupe plus d'une demi-page de ce journal.

.

2) Ibid.

.

3) Cette dernière phrase est une citation intégrale du texte.

.

4) Aumônier du pape. Pour ces informations voir Hiska-Infoka déc. 99.

.

5) Professeur de théologie systématique à l'Université de Lausanne, présentant son ouvrage: « La théologie face aux sciences religieuses » (voir «Le Christianisme du 16 au 25 déc. 1999).

.

6 )Cf. « La Bonne Nouvelle» 5/98 l'article: Mise au point sur John Stott. Ce texte est aussi disponible au CRIE, BP 1422, FR-68071 MULHOUSE CEDEX.

 

La Bonne Nouvelle No 3 / 2000

La Bonne Nouvelle - Droit de reproduction: prière de s'adresser au journal

 

ACCUEIL