La prière: une puissance
(1 Sam. 12, 22-23).
Les mots que Samuel adressa au peuple d'Israël, quand il lui fit ses adieux et se retira de son service. Mais comme nous le voyons, il ne prit nullement sa «pension» bien plutôt, il se proposait ceci même dans ses vieux jours: «Je vous enseignerai le bon et le droit chemin.» En considérant ces versets, j'ai été frappé par l'énorme importance que le prophète accordait à la prière et à l'intercession; nous l'entendons dire au peuple d'Israël: «Loin de moi aussi de pécher contre l'Eternel, de cesser de prier pour vous!»
jeune enfant, Samuel dormait dans la maison de l'Eternel, où se trouvait l'arche de Dieu. Il était un habitué du sanctuaire et connaissait, dès son tout jeune âge, quelle puissance spéciale la prière recelait. Mais le tragique de notre temps est qu'il y a si peu d'enfants de Dieu qui connaissent cette réelle force.
Les promesses de Dieu et la prière
Les vrais intercesseurs entrent en contact avec le Tout-Puissant sans voir ni sentir quoi que ce soit. Quand je prie Dieu de tout mon coeur, Sa toute-puissance et mon impuissance s'unissent. Le plus souvent, je commence à prier sans que je ressente quelque chose de particulier. C'est quand nous sommes le moins disposés à supplier le Seigneur que nous devrions le faire avec le plus d'insistance. Car, que nous ressentions quelque chose ou pas, les promesses de Dieu restent fermes, car elles sont ancrées en Lui.
Le Seigneur nous exhorte: «Invoque-moi, et je te répondrai ... » (Jér. 33, 3), ou «.. invoque-moi au jour de la détresse; je te délivrerai, et tu me glorifieras» (Ps. 50, 15). Tous ceux qui, dans leur détresse et leur angoisse, ont crié à l'Eternel peuvent témoigner avec le psalmiste: «Le jour où je t'ai invoqué, tu m'as exaucé, tu m'as rassuré, tu as fortifié mon âme» (Ps.138, 3). Ainsi donc, quand nous invoquons le Seigneur, nous avons la garantie absolue qu'Il nous répondra, nous aidera et nous délivrera de toutes nos angoisses. Dieu agit quand nous Le prions.
Sous cet éclairage, nous comprenons mieux encore cette parole du prophète Samuel: «Loin de moi aussi de pécher contre l'Eternel, de cesser de prier pour vous!» C'est commettre un grave péché de négligence que de ne pas abonder dans la prière.
Ecoutons le Seigneur Jésus Lui-même exhorter Ses disciples: «Il faut toujours prier, et ne point se relâcher» (Luc 18, 1). Car si l'on ne prie pas, Dieu n'agit pas. En général, Il est actif partout et constamment: dans la création, dans l'histoire du monde ainsi que dans et par les individus. Le Seigneur Jésus en a rendu témoignage: (Mon Père agit jusqu'à présent; moi aussi, j'agis» (Jean 5, 17). Mais il est possible de travailler dans le royaume de Dieu, dans une oeuvre missionnaire sans être un de Ses collaborateurs. Pour en être vraiment un et être impliqué dans Son action, il faut une vie de prière personnelle forte.
Faites usage de la prière!
Une auto roule, un avion vole. Pour que je puisse profiter de ces modes de déplacement, il faut que j'y aie recours. Un autre exemple: me voici dans un hôpital pour rendre visite à un malade; il se trouve au 10 ème étage. Un ascenseur peut m'y transporter; mais encore faut-il que je l'utilise. La possibilité de me déplacer facilement est là à ma portée; m'en servirai-je? Il ne tient qu'à moi de le faire.
Il en est de même pour la prière, qui est une véritable puissance. Mais, hélas, on ne s'en sert généralement que fort peu ou très mal, pour des besoins personnels. La prière égocentrique est, comme le mot l'indique, centrée sur le moi: «Seigneur, donne-moi de la force!» ou «Aide-moi!», etc. Mais cela est-il interdit, alors que Dieu nous y exhorte? Certes, vous pouvez crier à Lui; Il vous entend toujours, et Il est grand. Mais pensez donc: Si vous croyez en Jésus-Christ, vous êtes sauvé et Il habite dans votre coeur.
La puissance de l'Esprit Saint est en vous. Enfant de Dieu, vous avez la sainte obligation de prier non seulement pour vous mais aussi pour d'autres, par exemple pour des croyants qui se sont éloignés (une des plus importantes requêtes).
Peut-être ne réalisez-vous pas tout ce qui se passe aujourd'hui parmi les chrétiens: le souffle pestilentiel de @l'apostasie et de la calomnie passe ans leurs rangs. Il y a un énorme besoin de suppliants s'opposant à ce courant, afin que ces flots horribles en provenance de l'abîme ne pénètrent davantage encore. Je pense aux graves inondations qui ont frappé la Hollande en 1952, tuant 1.700 personnes. Au plus fort de la tempête, quand elle se mettait à déchirer la digue à un endroit, les villageois se pressaient dans la brèche ouverte, corps contre corps, retenant ainsi les vagues déchaînées jusqu'à l'arrivée de secours venus pour colmater.
Il faut aujourd'hui des suppliants de cette trempe. Mais déjà dans les temps anciens, l'Eternel s'est plaint par la bouche du prophète Ezéchiel: «te cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas; mais je n'en trouve point» (Ezéch. 22, 30). Où sont les suppliants de nos jours?
La prière est une puissance! Mais cette question vient se poser: Combien de personnes recommandons-nous aux soins de Dieu? La raison pour laquelle si peu de gens sont délivrés de leur besoin de prier pour eux-mêmes réside dans leur toute petite foi. Ils ne croient pas fermement que le Seigneur peut les garder pleinement et les aider. D'où cette concentration constante sur leur propre moi et leur incapacité de lutter par des supplications pour les grandes causes du royaume de Dieu.
Mais celui qui prie le Père céleste avec foi et au nom de Jésus attire la puissance de l'Eternel. De ces intercesseurs croyants procèdent de merveilleuses réactions en chaîne; je voudrais en mentionner quelques-unes dans la suite de cet article.
L'Ennemi est mis en fuite
Que l'on persévère dans la prière et que l'on supplie le Père avec une foi entière au nom de Jésus, et voilà que disparaît tout ce qu'il y a de négatif. Les puissances des ténèbres environnantes sont mises en fuite. On remarque souvent physiquement que des «loups» sournois et des «bêtes sauvages» sont là dans les parages, prêts à déchirer et à dévorer intérieurement. Mais dès que nous prions avec foi, les voici déguerpissant avec leurs conducteurs. La prière de la foi est la mise en pratique de Jacques 4, 7b-8a: «Résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous.» Vous pouvez ressentir de la pression ou un bouleversement en présence d'une injustice subie, mais que vous vous mettiez à prier avec foi et conviction, et voici que vous retrouvez la sérénité intérieure.
L'intercesseur reçoit une riche grâce
La grâce surabondante se déverse sur l'intercesseur vrai. Quand nous prions de tout coeur et avec sincérité, nous sommes toujours plongés dans l'humilité tout orgueil s'efface, car on se voit alors dans la lumière de Dieu. On reconnaît sa propre indignité, ce qui nous rabaisse devant Sa sainte face. Un phénomène qui accompagne la prière! Celui qui n'éprouve pas ce sentiment d'humiliation ne prie pas en vérité il bavarde comme les païens (cf. Matth. 6, 7).
Seul celui qui entre dans la présence de Dieu par le voile déchiré par le sang de Jésus (Hébr. 10, 19-22) pour se tenir au pied du trône de la grâce se prosterne devant Sa sainteté. Il est écrit: «Dieu résiste aux orgueilleux mais il fait grâce aux humbles» (Jacq. 4, 6b). Par contre, les croyants sans vie de prière retiennent beaucoup de leur soi-disant piété comme ce pharisien qui, dans sa propre justice, se plaçait au-dessus du publicain (voir Luc 18, 9-14). Si vous êtes un enfant de Dieu qui ne prie pas ou très peu, vous remarquerez de la résistance, et cela de la part de l'Eternel. Tout vous sera contraire. Quoi que vous puissiez entreprendre pour la cause du Seigneur, vous ne réussirez pas. Mais si vous luttez par des supplications dans l'humilité devant le Seigneur, vous recevrez de Lui «une grâce plus excellente» (Jacq. 4, 6a), car «il fait grâce aux humbles.» Devenez un intercesseur afin de pouvoir témoigner avec Jean: «.. nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce» (Jean 1, 16).
L'intercesseur est renouvelé en profondeur
Trouver le Seigneur dans la prière, c'est chaque fois un fait de renouvellement. Car notre Dieu n'est pas statique, mais dynamique. Il veut toujours renouveler en profondeur. Ainsi, Il déclare par le prophète Esaïe: «Ne pensez plus aux événements passés, et ne considérez plus ce qui est ancien. Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d'arriver» (Esaïe 43, 18-19). Ou considérons la création qui a été transformée en un désert par la chute de Lucifer. Quelle fut la réaction de Dieu? Voici ce qui nous en est dit en Genèse 1, 2b-3: «.. et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit. Que la lumière soit! Et la lumière fut» Une nouvelle création vit ainsi le jour. - Mais le destructeur s'en prit à elle, et tout devint de nouveau vieux et décadent jusqu'à la ruine: Satan, le péché et la mort apparurent sur la terre. Mais en Jésus-Christ, Dieu fit quelque chose de tout à fait nouveau, de sorte qu'il est écrit sur quiconque croit au Fils de Dieu: «Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles» (2 Cor. 5, 17).
Tous ceux qui croient en Jésus-Christ sont devenus de nouvelles créations. Une transformation radicale qui, malheureusement, se manifeste souvent très peu. Pourquoi en est-il ainsi? Un enfant de Dieu est «en Christ» donc, de par sa position, «devenu nouveau» - une condition qui doit être confirmée par son état, notamment par la prière. La Bible parle du renouvellement. Il est écrit en Romains 12, 2: «.. soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence ... » Cette nouvelle vie «en Christ» doit influer sur tous les domaines de la vie.
Quand je prie de tout coeur, il se produit ceci de merveilleux: position et état s'accordent parfaitement. Le sens en est que la vie nouvelle - la puissance de la rédemption, la volonté de victoire, le feu du premier amour pour Jésus - devient, par la vraie prière, une réalité dans ma vie; la théorie disparaît. La prière: une puissance formidable!
L'intercesseur est porté
Quand vous priez, vous sentez, au travers de cette activité, que vous êtes porté. Reprenons l'image de l'ascenseur: pour me rendre au 1 01-e étage, je puis monter toutes ces marches d'escalier - un exercice pénible. Mais si j'utilise l'ascenseur, il suffit que je presse le bouton, et me voilà à destination en un rien de temps.
Etant ainsi transporté, je ne ressens ni fatigue ni crampes. Enfant de Dieu, si vous êtes épuisé, cela n'est pas dû au surplus de travail, mais au fait que vous n'êtes pas en relation vitale avec le Seigneur pour remplir votre tâche. Celui qui s'active dans le royaume de Dieu en s'appuyant sur ses propres ressources, notamment psychiques, se fatigue très vite et produit de la mauvaise qualité. Par contre, les intercesseurs voient constamment couler vers eux de nouvelles forces en provenance du sanctuaire, ainsi qu'il est écrit en Esaïe 40, 29-3 1: «Il donne de la force à celui qui est fatigué, et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance. Les adolescents se fatiguent et se lassent, et les jeunes hommes chancellent; mais ceux qui se confient en l'Eternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles; ils courent, et ne se lassent point; ils marchent, et ne se fatiguent point.» Ecoutons cette promesse de l'Eternel: «Jusqu'à votre vieillesse je serai le même, jusqu'à votre vieillesse je vous soutiendrai;je l'ai fait, et je veux encore vous porter, vous soutenir et vous sauver» (Esaïe 46, 4). Comment faire l'expérience de l'accomplissement de cette promesse dans votre vie personnelle, alors que des charges pèsent sur vous? Par la prière! Car elle recèle la promesse et sa réalisation par la foi.
Mais si vous n'êtes qu'un intercesseur superficiel (qui connaît en théorie toutes les promesses et qui rappelle souvent à Dieu: «Tu as dit ... »), Il ne vous exaucera pas. Par contre, si vous êtes un véritable suppliant, qui cherche vraiment la face de Dieu et la trouve, promesse et accomplissement se rencontreront dans votre vie. Ceci que l'Eternel a dit: «jusqu'à votre vieillesse je vous soutiendrai ... » sera pour vous une expérience constamment vécue. Vous vous savez porté, et la charge n'est plus.
Votre entourage en est influencé
Quand vous intercédez, la puissance de la prière exerce son influence sur votre entourage et le rend réceptif à la Parole de Dieu. En ce qui me concerne, d'une part, j'avais souvent dans ma vie cette certitude: «Maintenant, la victoire est là Dieu t'a exaucé et Il te répond.» Mais d'autre part, je priais aussi pour les gens devant qui le ciel se fermait pendant une sérieuse intercession; et soudain, cette parole me venait à l'esprit:
«Et toi, n'intercède pas en faveur de ce peuple, n 'élève pour eux ni supplications ni prières, ne fais pas des instances auprès de moi; carde ne t'écouterai pas» (Jér. 7, 16). Il existe des personnes qui, au lieu de se laisser influencer par la prière, endurcissent leur coeur. Nullement réceptives à l'Esprit de vérité, elles s'éloignent totalement.
Nous voulons prier Dieu d'autant plus pour tous ceux qui acceptent de se laisser sauver par Lui et renouveler par Sa Parole. Continuez à intercéder sans vous lasser pour les membres de votre famille encore perdus en vous appuyant sans cesse sur cette sûre promesse: «Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille» (Actes 16, 3 1).
Mais si vous dites: «Je ne sais pas prier; je me sens souvent si faible et si indigne pour cette activité», ou si vous vous demandez: «Comment savoir pour quoi je dois prier?» - je vous adresserai cette parole de l'apôtre Paul: «De même aussi l'Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il nous convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables» (Rom. 8, 26). Notre entourage peut et doit être influencé par nos vraies prières, notamment par celles «dans l'Esprit Saint» (Jude 1, 20b).
La vraie prière paralyse la méchanceté et sanctifie l'intercesseur
Quand nous prions, les langues moqueuses et calomnieuses se paralysent et notre discours se trouve plus sanctifié. Que de racontars et de médisances dans l'Eglise! Que de propos inutiles et destructeurs! On ignore royalement la très sérieuse exhortation du Seigneur Jésus concernant les paroles indignes: (je vous le dis: au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée» (Matth. 12, 36). Que de propos vains n'avez-vous pas tenus jusqu'à présent! N'est-il pas grand temps que vous vous en repentiez? Laissez-vous purifier par le sang de Jésus, et devenez un suppliant tel que vos paroles seront sanctifiées!
L'intercesseur reflète quelque chose de la gloire de Dieu
Par la puissance de la prière, nous croissons dans la connaissance de l'être de Jésus. Quand nous prions en vérité, nous devenons des confidents de Dieu et nous nous réjouissons de Sa présence, ainsi qu'il est écrit au Psaume 36, 8-9: «Combien est précieuse ta bonté, ô Dieu!A l'ombre de tes ailes les fils de l'homme cherchent un refuge. Ils se rassasient de l'abondance de ta maison, et tu les abreuves au torrent de tes délices.» Les intercesseurs vivent dans la toute proximité de Dieu; et parce que - comme Moïse - ils en sont remplis, ils reflètent, sans le savoir, quelque chose de Sa gloire (Exode 34, 29).
Quelques obstacles à la prière
Pour terminer, je vous dirai encore pourquoi vous priez si peu:
- Vous accordez trop d'importance au temps durant lequel vous ne priez pas. Autrement dit: vous surestimez votre travail, et sous-estimez celui de Dieu; sinon, vous prieriez davantage. - Si vous ignorez la véritable puissance de la prière, vous ne pourrez pas intercéder victorieusement.
Beaucoup d'enfants de Dieu ne savent pas réellement quelle force recèle la prière; sinon, ils rachèteraient bien mieux leur temps. La prière constitue le meilleur emploi du temps, parce que, sincère, elle met en mouvement la puissance illimitée de Dieu. - Si vous êtes trop attaché aux choses de ce monde, votre vie de prière s'en trouvera entravée. Plus vous serez «terre à terre» et emmêlé dans des affaires, moins vous saurez prier.
Une chose est certaine: si maintenant, au terme du temps de la fin, vous ne vous mettez pas à prier, vous ne le ferez jamais. Notre époque est très exigeante, car - je le répète - il souffle un vent d'apostasie dans les rangs de l'Assemblée. Seuls les vrais intercesseurs se maintiendront. Le Seigneur Jésus a exhorté avec une insistance toute particulière: «Veillez donc et pilez en tout temps, afin que vous ayez la force d'échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l'homme» (Luc 21, 36).
Appel de Minuit 03 / 1999