Priorité à la spiritualité
Qu'est-ce que la spiritualité?
Il est difficile d'expliquer ce qu'est la spiritualité chrétienne. Ce n'est pas l'équivalent d'être « doué » car il y a des gens qui sont éloquents, qui ont des talents, mais qui sont pleins d'eux-mêmes. Ce n'est pas non plus une exactitude théologique, parce que ceux qui sont parfois peu précis dans leur compréhension de la vérité peuvent être forts en grâce et en amour pour le Seigneur.
La spiritualité n'est pas quelque chose que l'on peut mesurer par l'étude d'un aspect de la vie d'une personne, mais qu'on évalue d'après l'étude de tous les aspects de sa vie. C'est à peu près équivalent à la pensée « caractère chrétien ». C'est la mesure de notre renouvellement spirituel à l'image de Christ lui-même.
Différence fondamentale entre le naturel et le surnaturel
L'évaluation de notre propre progrès, et de celui des autres dans la spiritualité doit commencer avec la pensée d'une différence fondamentale entre ce qu'un homme possède naturellement, et ce qui lui est accordé par la grâce de Dieu. Tel homme possède une intelligence fine, un autre une mémoire exercée, un troisième a un caractère charmant. Toutes ces choses sont de précieux avantages, mais les posséder n'est pas preuve de spiritualité, et encore moins la preuve d'une spiritualité de haut niveau. Cela démontre un charme naturel, des talents naturels, et rien de plus. De tels talents sont aussi trouvés chez des non-chrétiens. Une vraie spiritualité, quoi qu'il en soit, se démontre par la présence de qualités qui ne sont pas naturelles à la personne. Des caractéristiques telles que l'humilité, la crainte de Dieu, qui se manifestent par le désir de ne pas l'offenser, par la joie dans la communion avec Christ, par l'amour des âmes, par un désir de glorifier Dieu et de prendre plaisir en Lui, par l'amour pour les frères et soeurs dans le Seigneur, par la repentance pour tout péché connu, par la confession fréquente à Dieu, et par une attente impatiente de la gloire éternelle.
De telles choses ne peuvent pas venir d'une inclinaison ou d'un tempérament naturel parce qu'elles nécessitent les forces surnaturelles du Saint-Esprit pour les développer et les favoriser.
Il y a bien sûr, un abîme entre ce qui est naturel et ce qui est surnaturel. Les deux ne peuvent se confondre. Le plus petit des chrétiens est dans une catégorie différente de l'homme dévot, mais non sauvé. L'oeuvre de Dieu dans le meilleur des incroyants n'est pas comparable à Son oeuvre dans le plus faible de Ses vrais enfants. La plus petite étincelle de grâce dans n'importe quel homme le met dans une classe spirituelle au-dessus de toute perfection naturelle. « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit ». (Jean 3 :6)
A la sagesse humaine il semble blessant de dire qu'un homme ne peut s'améliorer pour plaire à Dieu. Après tout, l'homme dut prier, il peut prêcher, il peut lire la Bible, il peut prendre la Sainte Cène, il peut fréquenter les cultes et même devenir une autorité dans une discipline religieuse. Mais tout cela n'est pas la spiritualité, car c'est seulement l'action du Saint-Esprit, que nous appelons Ç nouvelle naissance », qui change radicalement la nature entière de l'homme.
Fausse sécurité
âtre religieux, et ne pas être spirituel est l'état de l'âme le plus dangereux pour l'homme dans cette vie. Le Christ donne des avertissements sévères pour de telles personnes. Il dénonce leur état religieux comme étant celui de « sépulcres blanchis » (Luc 11 : 44), de persécuteurs (Luc 11 : 47-51), de ceux qui empêchent le salut des pécheurs (Luc 11:52), d'hypocrites (Mat. 23 : 13), de« serpents », et de « générations de vipères », qui ne peuvent échapper à l'enfer (Mat. 23 :33).
Un tel langage nous rappelle qu'une religion nominale est pire qu'aucune ! C'est un terrible piège pour l'âme qui nous détourne de Dieu sous prétexte de Le servir. Cette religion fait en sorte que la lumière en nous est obscurité (Mat. 6 : 23).
Elle nous laisse enfants du diable alors qu'on s'imagine être enfants de Dieu (Jean 8 : 41,42).
Cela nous fermera la porte du ciel à jamais, alors même que nous nous sommes persuadés de notre sécurité (Mat. 7 : 21 ; 25 : 10-12). Si un homme devenait membre d'une église sans passer par la nouvelle naissance, il se sentirait, selon toute vraisemblance en sécurité dans cet état, jusqu'à ce qu'il se réveille en enfer. Et s'il devient prédicateur, professeur de théologie, missionnaire, historien de l'église, ancien, diacre, visiteur de malades, producteur de Bibles - sans avoir passé par la nouvelle naissance, une telle personne est doublement héritière de l'enfer (Mat. 23 : 15). Bien que cette doctrine soit difficile à assimiler pour nous, il n'y a aucun doute qu'elle fait partie de l'enseignement de Christ, clair et manifeste dans plusieurs passages des quatre évangiles.
La cause cachée de beaucoup de maux
La spiritualité doit donc venir en premier lieu et être la première de toutes nos priorités. Dans les prédications de notre Merveilleux Sauveur, il est remarquable de voir combien l'accent est mis sur la nécessité que l'homme soit vraiment spirituel. Les béatitudes, par exemple, sont une image en parole de l'homme spirituel. Aussi, les jugements que le Christ prononce sur le comportement et les attitudes des hommes montrent que son oeil omniscient recherche une chose chez l'homme : la spiritualité. Quand une personne venait à Lui dans une attitude vraiment spirituelle, elle recevait approbation et bénédiction. Quand un homme venait dans une autre disposition d'esprit, il repartait à vide.
L'absence de spiritualité est la cause cachée de beaucoup de maux qui chagrinent l'Eglise de Christ. C'est la raison pour laquelle nous voyons autour de nous beaucoup de confusion théologique et spirituelle dans nos églises. Cela explique comment des conducteurs d'églises peuvent nier la naissance virginale de Christ, et se moquer de Sa résurrection physique. Cela explique aussi comment certaines églises peuvent souscrire aux articles de foi tout à fait bibliques, et les ignorer dans la pratique. C'est pour cette raison que certains responsables d'églises peuvent faire des voeux à leur consécration, et puis les oublier. Cela nous aide à comprendre comment ceux qui ont une place en vue dans l'église peuvent parfois manquer d'intégrité, avoir une mauvaise renommée, ou proclamer les bonnes doctrines avec une mauvaise conscience. Nous trouvons ici les raisons de tous les compromis et de toute l'immoralité que nous voyons dans les églises et dans le pays. Le manque de spiritualité est la racine de toute sorte d'hypocrisie, de duplicité. Il y a peu d'espoir que la société retourne « aux fondements », jusqu'à ce qu'elle se mesure à la Bible.
Différents degrés de la spiritualité
II y a des « degrés » de spiritualité. La nouvelle naissance fait de tous ceux qui l'ont vécue des hommes spirituels. Mais les hommes spirituels différent dans leur spiritualité. La différence étant la mesure de leur progrès.m Mais il est aussi facile pour nous en tant que chrétiens de mal juger. Notre habitude est trop souvent de juger des hommes sur leurs talents naturels plutôt que sur l'évidence de l'oeuvre de la grâce intérieure. C'est certainement contre cette tendance que notre Seigneur nous précise que Ç les derniers seront les premiers et les premiers les derniers » (Mat. 20 : 16). Cela signifie que les chrétiens que nous plaçons très haut sur l'échelle des récompenses éternelles, seront souvent parmi les moindres, et vice versa.
Ce texte est profondément intéressant et devrait nous rappeler que le jugement du monde en ce qui concerne les choses spirituelles n'a pas de valeur. Même en tant que chrétiens notre évaluation des hommes est bien défectueuse. Dans le jugement de Christ bien des pauvres veuves ou des mères qui prient entreront dans le royaume de Dieu, devançant ceux qui ont été des prédicateurs renommés et recherchés, ou des érudits théologiques.
Si être spirituel est si important, alors il va sans dire que nous devons rechercher la spiritualité pour nos propres âmes. Cela implique
_ une coopération active de la part du chrétien avec l'oeuvre de grâce en lui-même, par laquelle il est toujours davantage renouvelé à la ressemblance de Jésus-Christ. On pourrait le voir comme un penchant de notre âme entière vers un but : vivre pour Dieu dans cette vie.
Une discipline coûteuse
La spiritualité est difficilement acquise, et implique une discipline coûteuse. C'est une discipline qui produit pourtant des fruits précieux et récompense bien l'effort fourni. Chaque faculté de l'âme a_besoin d'être formée journellement à se comporter d'une certaine manière.
L'intellect doit quotidiennement être discipliné à absorber les vérités des Saintes Ecritures jusqu'à ce que nos pensées prennent l'habitude de juger à la lumière des Ecritures tout ce que nous voyons et entendons. Nous ne pouvons pas avoir confiance dans les jugements de la presse et des médias. Le Chrétien doit constamment déchiffrer la quantité d'informations qui lui arrivent, et essayer d'examiner toute cette information à la lumière de la Parole.
Les sentiments et les émotions d'un Chrétien bien discipliné doivent être exercés à réagir convenablement. Nos émotions devraient varier à l'écoute et à la lecture de la Parole de Dieu.
Les promesses de Dieu devraient nous apporter le réconfort, la joie et l'espérance ; les avertissements des Ecritures devraient nous faire trembler et respecter la justice de Dieu ; les lois de Dieu devraient nous rendre zélés et obéissants, et devraient façonner nos consciences jusqu'à ce qu'elles désirent naturellement l'obéissance et se lèvent contre l'anarchie. La force de volonté du Chrétien demande à être excitée journellement à faire chaque tâche aussi bien que nos forces et le temps le permettent. Et quand tout est fini nous aurons encore besoin de nous rappeler que nous n'avons rien fait comme nous aurions dû le faire, et qu'au mieux, nous ne sommes que des « serviteurs inutiles,, (Luc 17 : 10). Une grande partie
de la spiritualité consiste dans notre attitude envers nous-mêmes. C'est ici que l'on peut discerner une différence entre chrétiens et .. . chrétiens. Il est douloureux, mais essentiel pour notre croissance spirituelle de mettre à mort l'excès naturel d'amour que nous avons pour nous-mêmes. Cela commence avec la façon dont nous nous considérons, et termine avec la manière dont nous parlons de nous-mêmes. Le modèle que nous devons suivre est celui de l'apôtre Paul qui accepte une guerre constante dans son âme contre sa propre corruption (Rom. 7 : 14), et dont le jugement à son propos est qu'il est le « moindre des apôtres ». (l Cor. 15 : 9). Un tel langage est la preuve d'une humilité authentique. Ce n'est pas une fausse modestie née d'une religion formaliste, mais la conscience que nous devrions avoir : savoir que si ce n'était pas par la grâce de Dieu nous ne serions rien.
Conclusion
Le moment est arrivé où il est impératif que l'Eglise de Jésus-Christ s'efforce à rechercher la Spiritualité. Nous faisons face à une opposition morale et spirituelle sans pareille de tous côtés. Seule une approche vraiment spirituelle des maux qui nous entourent pourra nous les faire surmonter sans risque. Une spiritualité faible s'effondre dans beaucoup d'églises. Les murs s'effondrent parce que beaucoup d'hommes bâtissent sur du sable. Christ n'a pas souffert et n'est pas allé à la mort pour engendrer une église périssable, mais une église impérissable.
Crions à Dieu pour qu'il nous accorde la grâce de rester ferme et de résister « au mauvais jour » !
Si c'est la vraie spiritualité que nous recherchons, comment pourrions-nous échouer?
Tiré du journal « Trie Sonner of Truth » Avril 1994
Les sous-titres sont de la rédaction de la B.N.
La Bonne Nouvelle 6/94
La Bonne Nouvelle - Droit de reproduction: prière de s'adresser au journal