Ni par la puissance, ni par la force . . .

 

L'histoire de l'Église de Christ révèle aisément que le peuple de Dieu a connu de nombreuses périodes d'une puissance remarquable. Nous ne parlons pas de cet impact que recherche le politique, mais de ces moments où des multitudes d'âmes sont unies au Sauveur, et où la société elle-même en est changée. L'enfant de Dieu a donc tout droit de chercher comment il peut espérer voir de telles circonstances à son époque.

Tout d'abord, il est essentiel d'avoir le véritable message de l'Evangile. Dieu ne bénira pas d'ordinaire un message déficient ou tordu. Il honore la vérité car c'est par elle qu'il sauve.

Le message se marie aussi très intimement à la méthode. Notre conception de Dieu et le contenu du message déterminent notre action. Un auteur récent à dénombré l'existence de quelque 700 méthodes différentes pour toucher le monde avant l'an 2000. Le mouvement des missions modernes est devenu une sorte de dinosaure encombrant, dont le ridicule actuel nous frappe en le comparant avec la simplicité, la puissance et l'impact de l'Eglise primitive.

Le Seigneur s'adresse à Zorobabel dans la vision du chandelier reçue par Zacharie : « Ce n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'éternel des armées» (Zach. 4:6). Le peuple apprend que le succès dans leur tâche à reconstruire le temple viendra selon les moyens déterminés par Dieu, moyens qui le glorifieront.

Examinons ces paroles, et leur application pour notre mission de contribuer à la construction de l'Eglise universelle des rachetés. Nous voyons tout d'abord deux négations. Les desseins de Dieu ne s'accompliront pas « par la puissance ni par la force ».

Le premier terme « puissance » (hayil) renferme l'idée d'une puissance obtenue par

l'assemblage d'un grand nombre de personnes et de leurs ressources. C'est ce que nous voyons par exemple lorsqu'une armée s'assemble. Les hommes utilisent très souvent ce moyen, soit dans le commerce, les affaires, la politique ou l'armée. Le grand nombre conduit à l'impact, à laisser une impression, et au succès.

La chrétienté a adopté cette conception aujourd'hui. «Si seulement nous nous assemblons, nous aurons les ressources nécessaires pour nous engager dans de grandes campagnes, une publicité omniprésente, un marketing « pointu».Le chrétien moyen pense qu'il faut être « grand », afin d'avoir du poids et de passer dans les média. Alors le monde écoutera le message. Docteur Lloyd-Jones disait que nous sommes devenus fascinés par l'énorme.

Mais la Bible montre constamment que ce n'est pas la voie de Dieu.Pensons à Gédéon et à son armée réduite à 1/100e! Nous voyons aussi le même principe à l'oeuvre dans les Actes. Paul et sa petite troupe n'ont pas une grande machine dénominationnelle derrière eux. Point de solides soutiens financiers, ni d'énormes rallyes. Ces gens, qui changèrent la face du monde, n'avaient rien d'autre que le glorieux message de l'Évangile et la puissance de l'Esprit de Dieu.

Non, même quand c'est gigantesque, le monde n'écoute pas davantage, car Dieu dit : «Ce n'est pas par la puissance.» Nous n'avons pas besoin d'impressionner le monde par l'assemblage de nos ressources, mais à le convaincre de péché par la puissance de l 'Esprit divin .

Zacharie utilise un second terme « force » (koah), de façon négative. Ce mot, quand il se réfère à l'homme, porte l'idée de la force qui réside dans la prouesse d'un individu en particulier. On l'utiliserait par exemple pour parler des qualités et des capacités d'un grand personnage.

« Si seulement nous avions des « docteurs » et des « apologistes » pour donner de l'impact à la vérité ! » Paul, en effet, parle de champions que Dieu utilise (1 Cor. 1 :26-31)- les choses folles, faibles, viles et méprisées$ de ce monde. De même, les chefs des Juifs furent étonnés devant les apôtres, « sachant que c'étaient des hommes du peuple... » (Actes 4 : 13).

Paul lui-même, prodigieux intellect s'il en fut un, nous dit : « Ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu » (1 Cor. 2 : 1). On disait : « Ses lettres sont sévères et fortes, mais, présent en personne, il est faible et sa parole est méprisable» (Il Cor. 10 : 10). Bien entendu, l'enfant et le serviteur de Dieu doivent croître sans cesse dans leur connaissance de la vérité divine, mais il leur faut surtout réaliser que toute l'efficacité de leurs efforts réside et provient du puissant Esprit de Dieu, qui agit dans les coeurs. Écoutons la Parole de Dieu, toujours vraie, toujours sage: «Ce n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'Eternel des armées» (Zach. 4 : 6).

Oui, par l'Esprit de Dieu. C'est lui le puissant ouvrier qui aplanit la montagne qui se dresse devant Zorobabel (Zach. 4 : 7). C'est lui qui donne à nos efforts la fertilité que nous convoitons tant. C'est lui aussi qui, en d'autres moments, laisse toutes nos actions de côté et glorifie le Fils au travers de l'instrument auquel personne n'aurait même pensé.

Prenons courage et lançons-nous dans la carrière qui est ouverte, sachant que Jésus-Christ est le Seigneur. Il bâtira son Eglise et l'amènera à la perfection, non par la puissance ni par la force, mais par son Esprit.

David Vaughn

«Les Echos»(Europresse)

La Bonne Nouvelle 4/94

La Bonne Nouvelle - Droit de reproduction: prière de s'adresser au journal

 

ACCUEIL